Ce dossier hors série reprend les en-têtes originellement présents dans les rubriques présentant la liste des films par décennies qui sont restés en place sur le site jusqu'à la version 5. Afin de conserver une trace du passé du site, j'ai simplement réunis ces descriptions en l'état dans cette page.
En 1939, Walt Disney reçu un Oscar spécial des mains de Shirley Temple (une enfant star des années 30) pour Blanche-Neige et les sept nains film, constitué d'un grand Oscar accompagné de 7 petites répliques, symbolisant les sept nains pour récompenser son oeuvre. Alors que personne n'avait eu l'idée de porter à l'écran un long métrage animé, Walt Disney s'est en effet attelé à la tâche de réunir les fonds et les artistes. Travail très difficile à réaliser, car il ne reçoit le soutien de personne. Pourtant, Walt tient bon. Pour mener à bien son projet, il invente plusieurs techniques pour dessiner avec plus de réalisme, qu'il utilise aussitôt sur son film. L'avant-première de Blanche-Neige et les sept nains confirme que son idée était bonne. Acclamé à travers le monde, le film est le précurseur de tout l'empire Disney. Rapidement, il est suivi par Pinocchio, dont la conception avait débuté avant même la sortie de Blanche-neige et les sept nains. Et c'est un nouveau succès. Walt Disney acquiert de nouveaux studios, et lance la machine des Grands Classiques.
Toujours à la pointe de la technologie, Walt Disney inaugure ensuite un nouveau concept avec Fantasia. Poussant à l'extrême la synchronisation du son et de l'image, Fantasia nous fait écouter de la musique avec les yeux ! Malheureusement, la sauce ne prend pas. Le public boude le film. Walt retourne alors aux sources avec Dumbo puis Bambi qui ne sortiront en France qu'en 1947. Leurs succès respectifs permettent de renflouer Disney, et il lance des films mêlant habilement dessins animés et personnages réels avec Saludos amigos. La seconde guerre mondiale freine quelque peu l'emergence de nouveaux vrais longs-métrages. Mais Walt reste productif, et crée des films de propagande américaine. Les trois caballeros sont une succession de courts-métrages à la gloire le l'Amérique Latine. Idem avec les autres, jusqu'à Mélodie Cocktail. Danny, le petit mouton noir est le premier vrai long métrage mélangeant images réelles et dessins animés.
Après la guerre, le nombre de films est réduit à cinq. Walt est occupé à d'autres projets dont des films réels et la conception du premier parc d'attraction. Pourtant, il soigne ses films même si tous ne connaissent pas le même succès. On ouvre le bal avec un somptueux chef d'oeuvre : Cendrillon. Alice au pays des merveilles sera l'un des premiers flops de l'industrie Disney animé. Le film, très à part chez Disney, destabilise le public qui l'oublie très vite quand sort Peter Pan. Les humains y sont de retour. Deux ans plus tard, La belle et le clochard apporte son nouveau lot d'innovation en paraissant pour la première fois au format CinemaScope. La belle au bois dormant, enfin, sera un semi-échec pour Disney.
Les longs métrages des années 60 sont les derniers à être dirigés par Walt Disney. Les 101 dalmatiens met à l'honneur des animaux. La plus méchante et irrésistible femme, Cruella d'Enfer, fait trembler de peur les dalmatiens, et mourir de rire les spectateurs. Avec Merlin l'enchanteur, Walt revisite la légende du roi Arthur, d'Excalibur et de Merlin. Le combat de magie final vaut à lui seul le détour. Mary Poppins connaît un véritable succès, et reçoit de nombreuses récompenses. Le film est reconnu comme le plus abouti mêlant prises de vue réelles et dessin animé. Walt assiste ensuite à son dernier film Le livre de la jungle. Mais il ne pourra voir le résultat à l'écran.
Difficile de succéder à Walt Disney. Si l'on fait exception des Aristochats et de Robin des bois, dont Walt a contribué au scénario, les autres films ne marchent pas bien. Surtout que Les aristochats place la barre très haut avec un dessin inventif, des scènes inoubliables et une musique jazzy d'enfer. L'apprentie sorcière et son contexte de seconde guerre mondiale rappelle trop de choses. Il fonctionne à peine. Robin des bois par contre est très apprécié par le public (surtout en France), notamment par le fait que tous les personnages sont des animaux. Les aventures de Bernard et Bianca va heureusement enthousiasmer les foules. Malheureusement, ce ne sera pas la même histoire avec Peter et Elliot le dragon, ainsi que Les aventures de Winnie l'ourson, dont le concept du livre casse trop le rythme de l'histoire.
La nouvelle équipe se met en place, et très vite les beaux jours semblent revenir. Avec Rox et Rouky, véritable hymne à la nature, les studios nous sortent un digne successeur à Bambi. Par son côté heroic-fantasy, Taram et le chaudron magique déçoit le public. Son univers beaucoup trop adulte, et son histoire difficile à suivre ne plaisent pas. Avec Basil, détective privé, on assiste au retour en force des souris chères à Walt Disney. Le film sera d'ailleurs le premier film animé de l'histoire à inaugurer les images de synthèse. Les animaux ont toujours été très apprécié dans les films du studio, aussi Oliver & compagnie revisite l'histoire d'Oliver Twist par l'intermédiaire d'un petit chaton et une bande de chiens. Il faudra attendre le début des années 90 en France pour que Disney retrouve le succès.
Décennie 1990 : C'est avec le succès mondial et triomphal de La petite sirène en France, que les années 90 vont enchaîner succès sur succès. Après un passage remarqué sur le petit écran la bande à Picsou déboule en force dans son premier grand film : Le trésor de la lampe perdue. Bernard et Bianca au pays des kangourous lance le concept de la suite d'un grand classique. La belle et la bête détrône très vite Ariel de la place d'honneur. Aladdin va suivre le même chemin. Second film adaptée d'une série, Dingo et Max est un succès. Pocahontas, une légende indienne et Hercule sont cependant boudés par le public, car il est très difficile de succéder au Roi Lion pour le premier, et au Bossu de Notre-Dame pour le second. Toy story et 1001 pattes montrent pour la première fois à l'écran des longs métrages entièrement en images de synthèse. Ils portent l'art de l'animation vers l'infinie et au delà. Enfin, Mulan et Tarzan lancent le concept des films comiques musicaux (et non pas des comédies musicales, nuance !). Par l'enchaînement de gags plus drôles les uns que les autres, et des chansons parfaitement intégrés, Disney termine sa décennie avec de jolis scores.
Mais cette même décennie n'est pas toute rose. Avec l'arrivée sur le marché des magnétoscopes à des prix attractifs au début des années 90, les studios Disney décident de ressortir leurs plus grands films en vidéo. Seulement voila, si autrefois il suffisait de ressortir en salle un film environ tous les dix ans pour le faire connaître aux nouvelles générations, la VHS va mettre un frein à l'intérêt des plus petits de voir un film sur grand écran alors qu'ils peuvent le voir chez eux. Aussi, Michael Eisner, alors à la tête du groupe, trouve l'excellente idée de sortir des suites à tous ses plus grands films animés directement sur support vidéo en commençant par Le retour de Jafar. Une décision qui au fil du temps ne cessera d'entacher la réputation du studio Disney qui offrait jusqu'ici une qualité exemplaire à tous ses films. Les films directement conçus pour le marché de la vidéo s'entêtent ainsi à être bâclés les uns après les autres, et ce n'est qu'au début des années 2000 que la qualité commencera a légèrement s'améliorer, sans jamais pouvoir égaler les longs métrages du cinéma.
Dès 2000, l'empire Disney n'est plus le seul à produire des films animés de bonne qualité. Si la concurrence fut relativement peu importante durant les années 90, cette décennie est marquée par une concurrence rude et sans pitié entre chaque studio. Partagés par le besoin de renouveau, et l'obligation de rester dans l'esprit Disney, les films des années 2000 connaissent un succès assez mitigé, particulièrement ceux produits par les Walt Disney Animation Studios. On assiste donc à un festival de reprises, pour la plupart concoctées par un studio pourvu d'un budget dérisoire. Heureusement, quelques nouveaux concepts émergent avec brio, malheureusement leur succès est souvent bien au dessous des espérances. Que faire alors ? Heureusement, les studios Pixar nous gratifient de vrais chefs-d'oeuvre. Les années 2000 c'est aussi l'annonce fracassante de l'abandon du traditionnel dessin 2D, et du passage au tout numérique 3D. C'est également la décennie des divorces et des remarriages, avant que Pixar ne rejoigne finalement la compagnie aux grandes oreilles. L'empire Disney a longtemps du chercher pour retrouver sa gloire d'antan quelque peu éparpillée. La nomination de Bob Iger aux commandes du navire semble toutefois redresser la barre dans tous les secteurs de Disney, y compris de l'animation à la fin des années 2000.
De plus, l'empire Disney est désormais conscient que les suites conçues pour le support vidéo fonctionnent à merveille (le public en demande toujours plus), les studios Disney s'éparpillent en produisant des séquelles à l'ensemble de leur catalogue. Frisant parfois l'injure artistique, non seulement ses suites dénaturent complètement la firme Disney, mais elles se permettent d'offrir parfois un scénario lamentable ou une animation déplorable. Disney offrira d'ailleurs la plus immonde pellicule en produisant une suite au Bossu de Notre Dame, rendant ainsi la marque Disney coupable du pire film d'animation de tous les temps. Ce qui est d'autant plus inimaginable, qu'il fait suite au plus beau film d'animation de tous les temps... Cruel destin. Heureusement, Disney va se ressaisir, et commencer à proposer des suites relativement potables, mais au final, elles n'arrivent à aucun moment à égaler les oeuvres originelles des studios. Il faudra attendre l'arrivée de Pixar chez Disney pour que John Lasseter décide de mettre de l'ordre, et de stopper définitivement la production de suites sur le marché de la vidéo. La Petite Sirène 3 marquant ainsi la fin d'une période sombre de l'univers Disney. Une page se tourne, et ce n'est pas pour nous déplaire.
Olivier J.H. Kosinski - 20 avril 2002