Le roi lion sort en salle le 15 juin 1994 au Québec, et seulement cinq mois plus tard en France, le 09 novembre 1994. Le même doublage est proposé sur les deux territoires. Il fallait auparavant attendre un an pour voir les films d'animation Disney. Le film a également bénéficié de deux ressorties en salle en France, la première le 25 décembre 2002 exclusivement pour sa conversion au format Imax et la seconde le 11 avril 2012 pour sa nouvelle conversion en 3-D cette fois. Pour sa ressortie en Imax, Disney apporta de nombreux modifications dont l'ajout de la séquence du "Rapport du Matin". Cliquez ici pour plus d'informations sur l'édition spéciale. Le film est également inclus dans la collection Disney Héritage depuis 2013, ce qui signifie que chaque salle de cinéma peut désormais choisir, indépendamment d'une sortie nationale, de pouvoir le diffuser quand elle le souhaite.
Comme il l'a indiqué lui-même, Bernard Tiphaine était originellement pressenti pour jouer Scar dans le film, dont il effectua l'enregistrement complet. Finalement, c'est Jean Piat qui reprit intégralement le rôle dans la version finale. La contribution de Bernard Tiphaine à la chanson "Soyez prêtes" fut intégrée à l'album audio québécois du film, mais fut créditée par erreur au nom de Robert Treanard. Ce qui cause aujourd'hui une grande confusion auprès du public
L'histoire se déroule sur les hautes terres d'Afrique où règne Mufasa, lion tout puissant respecté et admiré pour sa grande sagesse et sa générosité. Son jeune fils, Simba, doit lui succéder un jour. Naïf et turbulent, le lionceau imagine son futur royaume comme lieu enchanté où il fera bon vivre, s'amuser en donnant des ordres. La réalité sera bien différente et Simba l'apprendra à ses dépens. Pour s'emparer du trône, Scar, son vil et traître oncle, l'oblige à s'enfuir. Même si Simba apprendra les bons côtés de la vie et le sens du mot "Hakuna Matata" grâce à ses copains Timon et Pumba, il devra accomplir son destin et assumer ses responsabilités, qui feront de lui le nouveau roi de la Terre des Lions.
Le roi lion peut être considéré à juste titre comme un monument du cinéma d'animation. Jamais jusqu'à lui aucun film animé n'avait connu un tel enthousiasme depuis de nombreuses années. Le film détient même le records de vente de VHS jamais atteintes en 1995, détrônant même celui établit par "Jurassic Park" l'année précédente. Aujourd'hui, Le roi lion se situe au milieu de la décennie du renouveau des années 1990, au sommet d'une courbe du succès. Depuis La petite sirène, la popularité de Disney n'a en effet jamais cessé de croitre jusqu'à lui, puis a décliné doucement par la suite. C'est également grâce à Le roi lion que tous les studios ont réalisé l'extraordinaire intérêt des spectateurs pour les films d'animation, et les a décidé de se lancer à leur tour dans cette voie. Aujourd'hui, plus aucun studio ne fait l'impasse du film d'animation, et Le roi lion peut se vanter d'en être à l'origine. Pourtant, absolument personne ne croyait en son potentiel. De nombreux artistes chargés du projet ont même était frustrés de ne pas pouvoir participer à Pocahontas, une légende indienne sur lequel portait tous les espoirs du studio. La réalité fut tout autre !
L'analyse d'un tel film est au final extrêmement difficile, car on touche presque à un mythe de la légende populaire. Au même titre que Blanche-Neige et les sept nains en son temps Le roi lion est le plus grand représentant de la compagnie. Tout le monde - ou presque - a déjà entendu parler de l'intrigue ou de ses personnages. A commencer par le plus célèbre duo jamais imaginé : Timon et Pumba. Bien que n'apparaissant qu'à la seconde moitié du film, ces deux compères ont incontestablement fait du film le succès que l'on connait. Désormais indissociables de l'univers de la Terre des Lions, ils n'étaient finalement au départ que de simples faire-valoirs classiques de Disney. On adore les voir se démener et se disputer du début à la fin, et on se surprend à sourire de la caricature du chétif à cervelle et de son compagnon aux gros muscles mais sans cerveau !
Mais ces deux là ne sont que quelques uns des personnages forts dont regorge le film. A commencer par le charismatique Mufasa dont la voix est assurée par Jean Réno. Il s'agit d'ailleurs de la première intrusion d'un comédien non habitué du doublage chez Disney France (qui multipliera malheureusement trop souvent ces invitations par la suite). Suite logique du même procédé qu'avait également mis en place Disney aux États-Unis en 1992 sur Aladdin (avec Robin Williams). Depuis, ce procédé est réutilisé partout en France, où désormais les stars sont plus des appels aux spectateurs que le scénario du film. Disney était une fois encore avant-gardiste dans ce domaine. Mufasa est sans aucun doute l'élément central de l'intrigue. Son destin posera toutes les bases de l'avenir de son fils Simba mais également de son frère Scar.
Scar justement est un méchant superbement écrit. Tellement réel, tellement cruel, il rejoint les personnages les plus machiavéliques de l'univers de Disney (comme le sont Madame de Trémaine, ou Frollo par exemple). Il paraît si réel, si proche de nous, qu'il en devient encore plus dangereux. Ses plans machiavéliques sont orchestrés avec un tel raisonnement logique, que sa sournoiserie en est réellement effrayante. Il n'hésite devant aucun sacrifice pour atteindre son but. Sa seule véritable erreur sera de s'associer avec les hyènes qui feront échouer un élément important de son plan.
A l'opposé, Simba est le héros que tout le monde aime s'identifier. Attachant, tourmenté, plein de vie et d'espoir, il parvient du début à la fin à attacher son public aussi bien enfant qu'adulte. La manipulation dont fera preuve Scar ne lui deviendra évidente qu'à la toute fin du film. Terriblement attaché à son père, il aura tout au long du film de très gros remords qui l'empêcheront d'avancer. C'était évidemment sans compter sur Nala, un personnage féminin à l'apport très important. Simple camarade de jeu au début, elle saura ramener Simba à la réalité pour reconquérir à la fois son trône, mais aussi ses espoirs et ses convictions.
Le scénario se veut donc très subtil et très habile. Bien plus adulte qu'il n'y paraît, il est donc accessible à tous les publics quelque soit son âge. Tout le monde y trouvera son compte. Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'une petite partie du scénario non exploité dans ce film le sera de façon très habile dans sa suite sortie exclusivement en vidéo. Bien que Le roi lion II - L'honneur de la tribu utilise un scénario extrêmement maladroit, l'évolution de Simba sera en effet parfaitement menée et complètera parfaitement sa vie.
Si le scénario du film est très bon, l'animation et les graphismes du film ne sont pas en reste. Le trait est délicat tout en étant très crédible. L'anatomie des animaux est criante de réaliste, on avait jamais revu ça depuis Bambi. Le continent africain est superbement retranscrit dans des dominantes de couleurs suivant l'évolution du destin de Simba. Tout d'abord tout est rayonnant (Simba au début de sa vie), puis psychédélique (Devenir le futur roi), captivant (La joie de désobéir à ses parents), le danger (La débandade), les tourments du héros (La nuit noire dans Hakuna Matata et le retour dans la terre des lions) et enfin l'espoir qui renait. Si la notion de cycle de la vie est souvent citée dans le film, elle est aussi présente dans les couleurs et les graphismes du film. Mais l'aviez-vous remarqué jusqu'ici ?
Le roi lion est aussi le film qui permet l'expérimentation. La plus célèbre séquence animée de la débandade des gnous est reconnue - aujourd'hui encore - comme la plus réaliste jamais imaginée. Connus de tous, les talents de Disney dans ce domaine firent le tour des journaux télévisées lors de la campagne de promotion du film. Mais les talentueux artistes testeront aussi un autre procédé bien connu des amoureux de "Matrix" : la caméra tournante ! Si la scène du sauvetage d'Esméralda par Quasimodo dans Le bossu de Notre-Dame en est l'apothéose, elle fut pour la première fois utilisée dans Oliver & compagnie puis sublimé ici lorsque Mufasa fait découvrir pour la première fois la Terre des Lions à son fils. La caméra tourne en effet doucement autour des personnages qui discutent. Ce procédé sera réutilisé ensuite dans Pocahontas, une légende indienne avant d'être véritablement exploitée dans Le bossu de notre-Dame.
Dernier élément crucial du succès de Le roi lion, c'est évidemment sa musique. L'incroyable association de Tim Rice et de Elton John a contribué à l'élaboration d'une magnifique bande son. A elle seule, elle peut être considérée comme se suffisant à elle-même tant elle regorge de titres magnifiquement écrits et interprétés. Aujourd'hui encore, jamais aucun film n'a connu autant de déclinaisons et d'extraits de ses chansons. Réinterprétations, réorchestrations, adaptations, tout le monde a forcément fredonné les « Can you feel the love tonight ?» ou « Hakuna Matata » dans le monde entier. Le succès de ses chansons extraites des albums fut tel qu'aujourd'hui encore subsiste un doute autour d'un éventuel doublage québécois du film, car une version alternative de « Soyez prêtes » existe au Québec, alors qu'il n'a jamais connu un autre doublage français que celui que nous connaissons tous !
Bien que le film soit unanimement salué, Le roi lion fut aussi à la hauteur des plus gros désagréments jamais imaginés par Disney. Tout d'abord, les puritains d'Amérique crièrent au scandale lorsque des feuilles s'envolant formait de leur point de vue un mot obscène. Toujours démentit par Disney depuis le début, les lettres en questions formeraient en effet l'abréviation des mots « Special Effects » (SFX). Corrigé dès la parution en VHS du film, le doute subsiste donc quand même toujours. La seconde polémique porta sur l'affirmation que le film n'était tiré d'aucune nouvelle ni roman. Après de vives et nombreuses protestations en provenance du Japon, Disney se décidera finalement à formuler des excuses officielles en 2001. Le scénario du film avait bel et bien été inspiré par un monument du manga japonais « Le roi Léo ». La dernière polémique en date ne fut pas entièrement de la responsabilité de Disney et portait sur le minuscule extrait de la chanson « Le lion est mort ce soir » que fredonne Timon à la fin du film. Cette chanson était à cette époque touchée par un conflit juridique dont Disney n'avait pas connaissance. La famille africaine de Salomon Linda avait en effet finalement prouvé que cette chanson avait été écrite par lui en 1939. Touché indirectement par ce conflit juridique inattendu, Disney préféra demander une redevance d'utilisation de cette chanson à la famille du chanteur. C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui, et le sera jusqu'à ce que la chanson tombe dans le domaine public dans l'avenir.
Le roi lion est une oeuvre aussi marquante que ne l'était Blanche-Neige et les sept nains à l'époque : une oeuvre ambitieuse et monumentale, soignée jusqu'au moindre détail, au scénario parfaitement maitrisé alliant des séquences émotionnelles très fortes à des scènes d'action spectaculaires. Un véritable Grand Classique dans toute sa splendeur. Phénomène incontestable dans le monde, Le roi lion reste et restera l'un des plus grands moments du cinéma d'animation. Reste toutefois à évoquer les quelques corrections et ajustement pas forcément heureux que subira le film par la suite, et que vous pouvez retrouver dans la fiche consacrée à l'édition spéciale du film.
Olivier J.H. Kosinski - 29 juin 2009
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Doublage (France - 1994)
Simba enfant : Dimitri Rougeul
Simba adulte : Emmanuel Curtil
Scar : Jean Piat
Mufasa : Jean Reno
Nala enfant : Morgan Flahaut (Dialogues)
Nala enfant : Laurence Karsenti (Chant)
Nala adulte : Sybille Tureau (Dialogues)
Nala adulte : Maïdi Roth (Chant)
Rafiki : Med Hondo
Timon : Jean-Philippe Puymartin
Pumbaa : Michel Elias
Zazu : Michel Prudhomme
Sarabi : Nicole Raucher
Shenzi : Marie-Christine Darah
Banzaï : Michel Mella
Sarafina : Perrette Pradier
Solistes :
- Debbie Davis
- Mimi Félixine
Retouche Doublage (France - 2003)
Ajout séquence "Le rapport du matin"
Simba enfant : Mathias Mella
Zazu : Michel Prudhomme
Bétisier (France - 2011)
Scar : Guy Chapelier
Mufasa : Daniel Beretta
Sources :
Doublage au Québec
Planète Jeunesse