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Wizart Animation
The Snow Queen and the Princess

The Snow Queen and the Princess est le cinquième opus de la saga animée russe connu sous le nom de La Princesse des glaces en France et dont le premier volet est paru en 2012. Bien qu'annoncé pour le 30 mars 2024 en France, aucun matériel promotionel, ni le titre français, ni même par quel biais il sera diffusé, n'ont été dévoilés à ce jour. Il en est de même pour une éventuelle sortie canadienne. Cette analyse a donc été réalisée à partir de la version anglaise.

L'intrigue

Kai et Gerda mênent désormais une vie bien tranquille. Mais la magie a tôt fait de les rattraper à nouveau quand surgissent dans la ville des esprits qui gèlent sur place tous les habitants qui croisent leur route. Libérés par inadvertance par la jeune magiciennne Ila, celle-ci va devoir apprendre à maitriser ses pouvoirs afin de renvoyer ces esprits malfaisants dans le monde des miroirs magiques d'où ils appartiennent...

Analyse de l'oeuvre

Une fois n'est pas coutûme, plutôt que simplement analyser un nouveau film, je souhaite revenir sur l'étrange et, finalement, funeste destin de Wizart Animation. Car oui, si vous ne le saviez pas encore, le studio d'animation Russe a disparu après cet ultime long métrage. De ses cendres est né un nouveau studio, plus ou moins propagandiste suite au conflit Ukrainien, qui porte désormais le nom de Voronezh Animation Studio. Sans doute un choix de nommage volontaire, puisqu'il fait directement référence à la ville de Voronej, fondée au XVIe siècle et servant principalement de frontière stratégique afin de repousser les invasions des tatars de Crimée. Plusieurs fois envahie durant les siècles qui ont suivi, jusqu'à être quasiment rasée durant la seconde guerre mondiale, la ville de Voronej, a longtemps servi de vitrine du savoir-faire industriel russe. Plus récemment, elle a d'ailleurs été le théâtre de la mutinerie inattendue du groupe Wagner. Pour autant, malgré tous ces évènements historiques très chargés, la ville de Voronej s'est ainsi toujours relevée. C'est tout un symbole que porte donc désormais le studio d'animation fondé en 2007 et qui rêvait de faire renaître le mythique studio Soyouz Films, à l'époque le studio d'animation le plus prolifique au monde ! Oui, très largement au-dessus des Etats-Unis, tout du moins jusqu'à la dislocation de l'URSS qui a mis un terme à l'hégémonie de l'animation russe, dont tout le catalogue a été bradé au moins offrant et éparpillé aux quatre vents.

Opportuniste, Wizart Animation l'a effectivement été. Surfant sur la publicité gratuite faite par Disney pour son célèbre film d'animation, le studio d'animation russe choisit de développer également un film sur La reine des neiges. Mais il n'est là point question de soeurs, ni de pouvoir glacée et encore moins de "Libérée, délivrée". Au contraire, Wizart Animation préfère attaquer ce grand classique de la littérature nordique par le biais de la fidélité. Il en résulte en 2012 un long métrage quelque peu imparfait, mais qui réussit haut la main son pari, même si le film reste finalement cantonné dans un marché de niche. Deux ans plus tard, Wizart Animation remet le couvert dans un pseudo spin-off mettant principalement en scène le troll Orm, même si l'on y retrouve aussi les personnages du premier film. Cette fois encore, c'est une assez belle réussite. Après un aparté avec des loups et des moutons, qui fait bondir la qualité graphique, Wizart Animation renouvelle l'expérience avec un troisième volet. Cette fois, le doute n'est absolument plus de mise, le studio d'animation russe veut se faire une place sur le marché international. Un casting trois étoiles, la débauche de Robert Lence en tant qu'ancien consultant de Disney, une bande originale composée par l'italien Fabrizio Mancinelli et, plus évident encore, l'emprunt d'un morceau anglophone très populaire, directement inclus même dans le doublage russe, à savoir le titre This Is The Life de l'artiste écossaise Amy Macdonald. Une consécration qui permet même au film d'arriver en salle en France, même si, à cette occasion, la franchise change ici de nom pour La princesse des glaces.

Wizart Animation transforme enfin l'essai dans ce que je qualifierai d'oeuvre de consécration avec le quatrième volet en 2018, où toute la fantaisie, l'humour et la solidité narrative arrivent comme une apothéose. A partir de là, il semble évident que le studio d'animation foule désormais le tapis rouge sur la scène de l'animation internationale. Le studio se diversifie un peu, en produisant Gare aux loups 2 - Tous à table ! en 2019 puis la comédie Hansel et Gretel - Agents Secrets en 2021. Pour autant, Wizart Animation n'est pas totalement prêt à renoncer à ses premiers amours si bien qu'un reboot, sous la forme d'une série télévisée animée pour enfants voit le jour toujours dans le thème de The Snow Queen. L'univers est plus ou moins similaire, les personnages connus jusque là aussi, mais dans l'ensemble, cela n'a pas grand chose à voir avec les films. Pour donner un ordre d'idée, The Tales of Wonder Keepers est à The Snow Queen, ce que Jake et les pirates du Pays imaginaire est à Peter Pan. Ils semblent familiers, mais sont différents. Diffusés sur plusieurs plateformes de vidéo à la demande, les 26 épisodes de la série télévisée trouvent d'ailleurs vite leur public, notamment en Russie, aux Etats-Unis et en Chine. A ma connaissance, elle est cependant inédite dans le monde francophone.

Toujours est-il que ce succès va donner des idées à Wizart Animation. Le studio russe veut réunir à l'écran les deux univers "parallèles" de The Snow Queen. Mais comme les intrigues ne s'accommodent pas vraiment entre elles, il envisage de réimaginer l'intrigue de The Tales of Wonder Keepers pour l'intégrer à celui des films, dans une démarche assez similaire avec ce qu'avait fait Dreamworks pour Spirit, l'indomptable par exemple. Wizart Animation remet donc à plat les grandes lignes qui avaient fait le succès de The Tales of Wonder Keepers en créant le tout nouveau personnage d'Ila, même âge, même morphologie, même blondeur, même côté candide que Icy de la série télévisée. Mais la comparaison va s'arrêter là car, cette fois, Ila est la fille de la Reine des neiges en personne qui n'en avait pas jusque là (même les personnages rient devant ce twist rocambolesque) et s'avère être une mini-Elsa en herbe. Incapable de correctement canaliser ses pouvoirs magiques, la jeune Ila va libérer de forces maléfiques piégés dans le monde des miroirs magiques. Une force maléfique tout aussi inconnue jusque-là qui m'a immédiatement rappelé Le cygne et la Princesse - Une famille royale, également un cinquième opus revenant aux sources du "mythe", qui utilisait quasiment le même ressort narratif. Et, comme l'intrigue autour de Juliette, The Snow Queen and the Princess semble vouloir marquer une sorte de conclusion spirituelle à la saga, tout en se ménageant une porte ouverte autour d'Ila, comme Alice en son temps.

Que vaut ce cinquième volet ? Pour une raison qui m'échappe, j'ai l'insidieuse impression que Wizart Animation l'a conçu avec un état d'esprit complètement désenchanté. Bien que très classique et dans la continuité des quatre précédents volets, la formule ne semble vraiment pas aussi bien fonctionner dans ce film. J'en viens même à me demander si les équipes du studio d'animation russe n'ont pas été renouvelées en cours de route, car on ne ressent pas le même entrain qu'auparavant. Ce n'est plus aussi joyeux en somme, tandis que le récit avance un peu en dent de scie. Il faut aussi reconnaître qu'Ila n'est pas vraiment un personnage charismatique, tandis que l'intrigue a beaucoup de mal à s'emboîter dans le reste de la mythologie de la saga. Plus gênant encore, on ressent aussi ce manque de conviction du côté de l'animation qui se place étonnamment un cran en dessous du 4e film, comme si la sortie du long métrage avait été précipitée et finalisée à la va-vite, histoire de définitivement tourner la page de l'internationalisation du studio russe. Il en résulte un long métrage qui clôt la carrière de Wizart Animation en demi-teinte, puisque The Snow Queen and the Princess est le tout dernier film à avoir porté ce label, tout du moins en Russie puisque le film dispose de celui de Voronezh Animation Studio à l'international. C'est dommage, on a visiblement perdu le prometteur studio d'animation russe que l'on avait vu grandir jusqu'ici.

Olivier J.H. Kosinski - 09 mars 2024

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