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Disney Channel
Kuzco, un empereur à l'école

Kuzco, un empereur à l'école est une série télévisée adaptée du long métrage mettant en scène l'empereur mégalo et qui compte 52 épisodes sur deux saisons. Elle a été diffusée entre 2006 et 2008, aussi bien en France qu'au Québec, exclusivement en version française cependant. A ce jour, la série n'a jamais été commercialisée sur aucun support vidéo. Elle a cependant rejoint le catalogue canadien de Disney+, en version française, depuis l'ouverture du service le 12 novembre 2019. En France, la série n'est pour l'instant pas encore proposée par la plateforme.

L'intrigue

Après avoir été reconduit dans son royaume par Pacha, suite à son improbable mésaventure où il fut transformé en lama, Kuzco est destitué de son titre d'empereur. Pour réussir à regagner sa couronne, il est désormais contraint de retourner sur les bancs de l'école afin d'y apprendre les valeurs de la vie et les devoirs d'un monarque. Malheureusement pour lui, le proviseur Amzy, qui a visiblement une dent contre lui, va tout tenter pour qu'il n'obtienne jamais son diplôme...

Analyse de l'oeuvre

Il était une fois un long métrage d'animation dont la production fut si tumultueuse qu'elle a bien failli complètement capoter. De ce désastre moral, financier et humain est finalement né la comédie d'animation la plus burlesque qu'ait jamais produit Walt Disney Animation Studios. Son nom ? Kuzco, l'empereur mégalo pour les français, Un empereur nouveau genre pour les canadiens. Mettant principalement en scène un quatuor de personnages hétéroclytes, où l'un veut devenir empereur à la place de l'empereur accompagné d'un ahuri comme bras droit, alors que l'autre voulait rester empereur alors que plus personne n'en voulait pour empereur accompagné par un grand benêt au grand coeur, le long métrage a surtout la brillante idée de métamorphoser son principal protagoniste en lama qui pue et de lui coller au fesse une horrible bonne femme toute moche aux brillants plans machiabétiques qui foirent. Autre fait notoire, les studios Disney proposent avec ce film un véritable anti-héros, imbuvable, hautain, sarcastique, qu'aucun de nous n'est parvenu à détester tellement il se révélait pathétique en simili-empereur Lama 1er. Dans l'esprit, le long métrage détonne dans le catalogue Disney tant il puise sa folie furieuse surtout du côté des cartoons de la concurrence, notamment Warner et Tex Avery. Rien n'a de sens, tout est absurde et, par rebond, tout en devient irrésistible jusqu'à la moindre ligne de dialogue. Pour autant, le film va se révéler tout juste un succès d'estime, loin de certains standards du box office des anciens films d'animation Disney.

Touché par la vague incontrôlable des produits destinés à la parution vidéo, ce long métrage n'y échappe malheureusement pas lui non plus trois ans plus tard. Frappé de plein fouet, il se voit octroyer une suite à la qualité nettement inférieure mettant surtout en avant le grand nigaud Kronk à la recherche de l'âme soeur. Alors que le destin du premier film semblait naturellement s'éteindre, contre toute attente, Disney réalise l'énorme potentiel de son long métrage lorsque celui-ci est diffusé pour la première fois en syndication aux Etats-Unis et où il est alors acclamé par les critiques. Dès lors, le studio Disney imagine une série télévisée, Kuzco, un empereur à l'école, entièrement consacrée aux personnages et qui est principalement destinée à être diffusée sur Disney Channel. Pour cela, les scénaristes font quasiment table rase de l'intrigue proposée par le second volet, sans toutefois l'écarter complètement, ceci afin de retrouver les personnages dans les mêmes conditions psychologiques que le film d'origine. Contrairement à ce que laisse supposer son titre, la série ne développe absolument pas la jeunesse de Kuzco, comme c'est le cas des séries La petite sirène ou Hercule par exemple. Kuzco, un empereur à l'école se place en réalité en suite directe des évènements du premier film. Déchu temporairement de son statut d'empereur, Kuzco est en effet contraint de retourner à l'école afin d'y réapprendre les vrais valeurs de la vie et ainsi regagner son trône. Bien entendu, faux jeton comme il est, c'est loin d'être gagné pour Kuzco.

Pour que l'intrigue de Kuzco, un empereur à l'école soit à peu près crédible et logique, les scénaristes imaginent une histoire volontairement anachronique, bien plus en tout cas que ce que proposait déjà le long métrage en 2000. Le grand palais de Kuzco se voit adjoindre pas loin une sorte d'immense université à l'américaine, avec à sa tête l'étonnant Proviseur Amzy (vous aurez deviné de qui il s'agit ?) et toute une flopée de nouveaux personnages débarquant d'on ne sait où. Les plus récurrents étant le professeur Moleguaco qui ne sait que faire de son tire-au-flanc d'élève, Malina que Kuzco tente en vain de draguer tout au long de la série et le jeune Guaca qui voue une passion sans borne pour Kuzco. D'autres personnages de moindre importance plus secondaires font ici et là plusieurs apparitions ponctuelles, tout comme l'ensemble de la famille de Pacha, même si elle est largement mise de côté dans la série. Si l'absence flagrante de Pacha est regrettable, elle n'est cependant pas si illogique en réalité d'autant que la série arrive à sortir son épingle du jeu même sans lui. Ses plus rares apparitions n'en sont, de fait, que plus mémorables. Pour le reste, la plupart des histoires de la série tournent toujours autour des mêmes enjeux, Kuzco tente d'en finir avec son fichu caractère, aidé presque tout le temps involontairement par Yzma qui tente de se débarrasser de lui à coup d'innombrables potions de métamorphoses.

Dans tous les cas, il faut vraiment tenir bon pour voir Kuzco, un empereur à l'école commencer décoller. La première moitié des épisodes de la saison 1 est clairement une phase de rodage assez mal engagée. Les intrigues recyclent en effet à outrance tout ce qui faisait l'originalité du long métrage. Or, quand toute bonne chose finit par devenir abondante, soit on s'en lasse, soit on en perd l'appétit. La plupart des premiers épisodes se décomposent en une version simplifiée des mêmes actions vue dans le film. Ici Kronk va forcément tirer le mauvais levier, là Kuzco va venir briser le quatrième mur en arrêtant la projection, là-bas il sera encore question de gougères aux épinards, sans oublier d'évoquer régulièrement l'âge bicentenaire d'un certain dinosaure tout frippé. Moins original, chaque épisode va aussi proposer son lot de "Kuzco croquis" pas vraiment drôles que les scénaristes exploitent afin de camoufler l'ellipse temporelle nécessaire à l'avancement du récit. Kuzco, un empereur à l'école n'est d'ailleurs pas vraiment aidé par son enrobage visuel, très nettement en dessous des deux longs métrages. Reste cependant un atout maître, aussi bien côté anglophone que francophone, la quasi-intégralité des comédiens originaux ont repris leurs rôles respectifs (dont quelques apparitions surprises de Joey Lawrence, initialement la voix d'Oliver en 1988, dans le rôle de Dick Brock), y compris, fait particulièrement étonnant, Didier Gustin pour la version française (la série ne disposant malheureusement pas de doublage spécifique au Québec). Il est en effet rarissime qu'un invité de doublage continue d'assurer un même personnage dans une série télévisée Disney en France. Du coup, si l'intrigue des premiers épisodes tournent en rond, reconnaissons que la qualité des dialogues incisifs des personnages permet d'éviter la fuite des spectateurs.

Grand bien leur en fasse d'ailleurs ! Ceux qui réussissent à tenir au delà de la moitié de la saison 1 de Kuzco, un empereur à l'école peuvent se réjouir d'assister à une première, quoi qu'encore très timide, métamorphose. Maintenant que les scénaristes et les animateurs commencent à mieux maîtriser les personnages, les intrigues commencent peu à peu à se débarrasser du carcan dans lequel elles étaient enfermées, sortant enfin de la routine classique - et étouffante - des épisodes précédents. Alors, certes oui, la série télévisée ne se débarrasse pas pour autant de ses traditionnels comiques de répétition. On assiste toujours à une scène menant au laboratoire secret d'Yzma, mais avec un parcours scénique aux multiples variations du parcours du chariot, on ne s'étonnera plus de voir Kronk incapable de reconnaître Yzma déguisée en Amzy, ni de constater à quel point la mentalité de Kuzco fait toujours deux pas en avant puis trois en arrière. Pourtant, cette fois, la recette fonctionne et même plutôt très bien. Tout y est plus équilibré, plus subtil, voire plus logique dans son invraisemblance, Kuzco, un empereur à l'école arrive désormais à se renouveler sans cesse, même dans ses innombrables gags de répétition. Petit à petit, la série télévisée prend doucement son envol, avec un crescendo de plus en plus évident au fur et à mesure que les épisodes s'enchaînent. Mais ce n'est cependant rien vis à vis de ce que la saison 2 nous réserve.

Sans crier gare, les producteurs de Kuzco, un empereur à l'école prennent une décision radicale pour la saison 2. Afin de mieux servir leur propos comique, ils décident tout bonnement de démolir quasiment toute la mythologie de Kuzco connue jusque là, sans aller jusqu'à faire complète table rase toutefois. Si cela a de quoi dérouter, je trouve que c'est brillant, brillant, brillant, du génie à l'état pur. L'empire Inca initial est ainsi quasiment balayé par un monde purement anachronique où l'on ne va plus réussir à s'étonner d'y croiser un centre commercial, un radio-cassette, des engins mécaniques extrêmement élaborés, des lutins magiques et tout un tas de célébrations bien contemporaines. Si l'on peut craindre le pire devant ce virage narratif radical, il faut admettre que Kuzco, un empereur à l'école réussit au contraire à faire tout bon. Désormais, ce n'est plus le visuel qui sert le propos, mais le propos qui sert le visuel. Tout en devient si absurde, que la série en devient totalement désopilante. Episode après épisode, la série se renouvelle, expérimente, tente de nouvelles choses et de nouvelles approches, tout est bon pour faire rire son auditoire au détriment de toute crédibilité. La série s'enrichit même d'une double lecture spécifiquement adressée aux plus âgés. Et quand Kuzco, un empereur à l'école se lâche, elle nous pond des épisodes qui deviennent tout bonnement culte dès le premier visionnage, à commencer par cet excellent épisode musical à faire chanter en choeur dans les chaumières ! Tout le monde se lève pour la Kuzco Dance !! Même Kristoff est incapable de faire aussi bien, un vrai ringard à côté de Kuzco. Mais lui, il a le groove dans la peau, ça change tout.

Après un début quelque peu mollasson, puis une vrai montée en puissance durant la saison 1, la saison 2 de Kuzco, un empereur à l'école fait indéniablement rentrer la série dans la catégorie des grandes séries d'animation purement burlesques dont elle puise, de toute façon, la plupart de ses idées pour mieux se les réapproprier. Car, pour y parvenir, les producteurs et scénaristes n'ont pas hésité une seconde à saborder la psychologie des personnages du film d'origine. Ainsi, à peu de choses près, Yzma a été métamorphosée en version humaine et féminine de Vil Coyote. L'un comme l'autre passent leur temps à chasser leur cible, multipliant à outrance les plans foireux qui se retournent systématiquement contre eux. Pour autant leur enthousiasme à réussir enfin à parvenir à leur fin n'est jamais une seule fois émoussée, chacun continuant inlassablement à poursuivre ses objectifs quitte à en être ridicules. De son côté, Kuzco peut être assimilé à la souris Jerry, qui échappe sans cesse aux assauts répétés de Tom tout en le narguant continuellement de ses innombrables échecs. Kronk, enfin, est plus ou moins le chien fidèle Droopy qui suit l'ombre d'Yzma partout où elle va, avec son cerveau à demi-éteint mais qui fait parfois preuve de fugaces éclairs de génie nous faisant sans cesse nous demander ce qu'il peut bien trouver dans Yzma finissant, lui-même, par la qualifier de vieux dinosaure tout ridé dans la série. Ce ne sont cependant pas leurs seuls traits de caractères, ni caractéristiques, chacun des personnages empruntant d'autres mentalités très variées, rendant de fait chacun d'eux uniques, même s'ils évoquent forcément ceux de la concurrence.

Lorsque Kuzco, un empereur à l'école amorce sa dernière ligne droite, elle part alors complètement en vrille en faisant à peu près tout et n'importe quoi. Producteurs, comédiens, scénaristes, animateurs, tout le monde se lâche complètement pour offrir un dernier baroud d'honneur aux personnages survoltés. Tout y passe sans plus la moindre logique narrative, la série est désormais à fond dans le délire, malaxant à sa sauce tout ce qui lui passe sous la main, jusqu'à y intégrer des clins d'oeil aussi improbables les uns des autres, taclant dans l'allégresse les télécrochets, la téléréalité, les évènements sportifs, les films, les séries, notamment cet inattendu emprunt à Lost, les disparus dans son ultime épisode. Paradoxalement, alors que la série télévisée se termine en véritable apothéose (avec un vrai épilogue qui peut finalement même être raccordé à Kuzco 2 - King Kronk malgré les quelques incohérences), Disney stoppe la production de la série. D'ordinaire, les séries à succès du groupe ont généralement droit à trois saisons avant de tirer leur révérence. Oui, mais voilà, deux choses vont venir plomber l'ambiance.

En premier lieu, officiellement, l'actrice Eartha Kitt est atteinte d'un cancer durant la production de la saison 2 qui lui sera malheureusement fatal. Elle décédera en effet à peine quelques semaines après la diffusion du dernier épisode de la série. Personne n'aura ensuite le coeur de poursuivre l'aventure Kuzco sans que l'on puisse y retrouver l'emblématique voix d'Yzma qu'elle jouait depuis 8 ans. Ironiquement, et de manière purement involontaire, l'avant dernier épisode de la série résonne aujourd'hui comme un hommage à son personnage, puisqu'on découvre Yzma sous un nouveau visage et qui atterrit dans une étonnante famille qui finit par l'accueillir malgré ses défauts. En second lieu, officieusement, Kuzco, un empereur à l'école est depuis de longs mois déjà sous le feu de nombreuses critiques aux Etats-Unis. On lui reproche en effet tout et son contraire là-bas, notamment ses innombrables clichés et son univers extrêmement anachronique qui ne rend pas hommage au peuple Incas. Il est vrai que pour que le genre comique fonctionne, généralement, toutes les grandes séries animées à succès ont toutes été obligées de plonger dans les stéréotypes pour mieux servir l'absurdité des gags. Bob, l'éponge ("trop survolté"), Totally Spies ("trop cliché") ou encore Zick & Sharko ("trop sexiste") ont également souffert de ces critiques violentes, cela n'a cependant jamais retiré leurs qualités premières. Si Kuzco, un empereur à l'école en est passé aussi par là, c'est qu'elle était tout simplement aussi populaire comme les autres. La rançon de la gloire en somme.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Kuzco, un empereur à l'école est la toute première série animée Disney que je découvre dans son intégralité. Je n'ai jamais réussi à m'intéresser à aucune d'entre elles jusque là, me lassant souvent extrêmement vite au bout de seulement trois ou quatre épisodes. C'est assez étonnant dans la mesure où, à l'époque de la création du site, je nourrissais l'idée folle de les traiter, au moins toutes celles dérivées des longs métrages, avant d'en abandonner totalement l'idée en cours de route faute d'y trouver le moindre intérêt pour le genre. Disney+ a été une intéressante opportunité de tenter à nouveau l'expérience. Et alors que Hercule, Timon & Pumbaa, Super Baloo ou La petite sirène m'ont à nouveau laissé complètement de marbre, Kuzco, un empereur à l'école s'est révélée une géniale expérience, particulièrement drolatique en cette période de confinement. En même temps, tout comme le film avant lui, la série télévisée de l'empereur mégalo n'a tellement pas l'esprit Disney inscrit dans son ADN que, forcément, elle avait donc déjà tout pour me plaire !

Olivier J.H. Kosinski - 24 avril 2020

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12 novembre 2019
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Disponibilité selon restriction territoriale

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2007)

Kuzco : Didier Gustin

Pacha : Jean-Claude Sachot

Chicha : Frédérique Tirmont

Yzma : Elisabeth Wiener

Proviseur Amzy : Elisabeth Wiener

Kronk : Emmanuel Curtil

Tipo : Gwénaël Sommier (Voix 1)

Tipo : Gwenvin Sommier (Voix 2)

Chaca : Camille Donda

Malina : Dorothée Pousseo

M. Moleguaco : Patrice Dozier

Coach Sweetie : Isabelle Leprince

Imatcha : Gérard Surugue

Yata : Lydia Cherton

Guaca : Jérémy Prévost (Dialogues)

Guaca : Donald Reignoux (Chant)

Le grand chambellan : Jérémy Prévost

Miss Ni : Martine Irzenski

Obsessia : Martine Irzenski

Yasmine : Valérie Siclay

Hilda Kline : Karine Foviau

Pyjama-Lama : Michel Vigné

Gentil Joe : Michel Mella

Dirk Brock : Emmanuel Garijo

Ramon : Christophe Lemoine

Sources :
Planète Jeunesse
LesGrandsClassiques.fr

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