Accueil Rechercher Contact Menu Ξ
x
Chercher dans Analyses Catalogue Dossiers Actualités Petites Renconstres

Ilion Animation Studios
Agents Super Zéro

Les nouvelles aventures de Mortadel et Filémon

Agents Super Zéro - Les nouvelles aventures de Mortadel et Filémon est distribué en France directement en DVD et vidéo à la demande le 06 juillet 2016, doublĂ© en Français. Il n'est proposé dans aucun autre territoire francophone. Fait particulièrement notable, le film dispose de trois doublages espagnols originaux : l'un produit en Espagne, l'autre au Mexique et le dernier au Pérou. Chacun d'entre eux fait intervenir des comédiens ayant déjà donné leurs voix aux personnages dans des fictions animées précédentes.

L'intrigue

Mortadel et Filémon sont les meilleurs super-espions de la T.I.A., une agence gouvernementale secrète. Ils combattent le crime comme aucun autre espion... ou plutôt ils accumulent les gaffes comme personne. Cette fois, ils doivent faire face à deux menaces : Jimmy le Mariole, un méchant un peu barge qui a prévu de faire exploser la T.I.A., et Grosses Paluches, un affreux voyou tout juste sorti de prison qui veut se venger de Filémon...

Analyse de l'oeuvre

Après un premier film d'animation, Planète 51, fort réussi, Ilion Animation Studios se lance dans la conception d'un nouveau projet : porter à l'écran, pour la première fois en 3D, les aventures de Mortadel et Filémon. Qui ça, me direz-vous ? Je dois admettre qu'avant de faire une rétrospective de ce studio d'animation espagnol, je n'avais jusqu'ici jamais entendu parler de cet étonnant duo issu de la bande dessinée. Et pourtant, il s'agit d'une véritable institution en Espagne, au moins aussi populaire que nos Astérix français et Tintin belge, depuis leur naissance sous la plume de Francisco Ibáñez au milieu du siècle dernier ! Comment expliquer d'être passé à côté de ces personnages ? Déjà, principalement parce que je n'ai jamais été très passionné des bandes dessinées étant enfant, hormis les productions Disney dans les revues Le journal de Mickey ou Picsou Magazine. Même le cador francophone Astérix, je ne m'y suis mis que sur le tard. De fait, ne connaissant que très peu l'univers de la bande dessinée, il était assez évident que j'allais passer à côté de Mortadel et Filémon, d'autant plus que les éditeurs français ont cessé de les publier depuis longtemps. Ensuite, bien qu'une série d'animation fut produite au milieu des années 1990, celle-ci fut reléguée à une diffusion sur des bouquets payants. Une fois encore, je passais donc à côté de leur découverte. Enfin, après avoir visionné Agents Super Zéro, j'ai eu la désagréable sensation de n'avoir absolument rien compris à la chose. Dès lors, je me suis dit qu'il serait intéressant de creuser un peu la question avant de retenter un second visionnage.

La tâche fut particulièrement ardue dans la mesure où les versions francophones des aventures de Mortadel et Filémon ont cessé de paraître dans le commerce depuis plus de 35 ans ! Une problématique d'autant plus complexifiée que les deux héros n'ont pas toujours conservé les mêmes noms en France. Il a donc fallu partir en quête d'informations et d'au moins une aventure de deux compères sur le marché de l'occasion. Ce fut, heureusement, bonne pioche puisque je tombais sur un volume contenant une biographie de son auteur. En couplant ces informations avec celles glanées sur Internet, il m'est alors devenu possible de vous retranscrire ici même les origines de Mortadel et Filémon et leur parcours qui a conduit Ilion Animation Studios à porter à nouveau leurs aventures sur le grand écran. Tout commence avec Francisco Ibáñez, jeune homme plein d'ambition né en 1936 qui, après avoir entamé de grandes études et avoir trouvé du travail comme comptable dans une banque, souhaite revenir à ses premiers amours. A savoir, coucher sur le papier de nombreux personnages burlesques qu'il dessinait déjà depuis sa plus tendre enfance. En 1953, à tout juste 17 ans, il se rapproche de la revue espagnole à destination des enfants Chicolino, supplément du journal Símbolo, où il y fait ses premières armes. Francisco Ibáñez n'a pourtant pas le temps d'y faire grand chose, puisque la revue est arrêtée au bout de son 31e numéro, le 15 mars 1953, quelques semaines seulement après son arrivée chez eux !

Francisco Ibáñez ne baisse pas les bras, et retente sa chance auprès de la revue Chicos, supplément enfant du journal La Risa où il y croque ses premiers personnages. Mais, rebelote, en 1955, Chicos passe à son tour à la trappe. Il tente alors de se rapprocher de la revue Nicolas, supplément enfant du journal Cliper. Mais, Francisco Ibáñez semblant visiblement poursuivi par la malheureuse règle du "jamais deux sans trois", Nicolas met lui-aussi la clé sous la porte la même année. De guerre lasse, mais toujours très motivé, Francisco Ibáñez pousse alors la porte d'un mastodonte en 1956, les éditions Bruguera, où la chance lui sourit enfin du haut de ses 20 ans. Francisco Ibáñez quitte alors définitivement son emploi de comptable, lassé par les chiffres, pour le troquer contre une aventure de dessinateur de bande dessinée à temps plein pour le supplément enfant Paseo Infantil édité par Bruguera. D'abord engagé comme dessinateur de petites scénettes humoristiques ou bien illustrateur d'articles, Francisco Ibáñez entame la réalisation des premières aventures de Mortadel et Filémon le 20 janvier 1958. Le succès va être immédiat et va durer dix années. Dans cette première version de leurs aventures en noir et blanc, les deux personnages sont avant toute chose des versions burlesques de Sherlock Holmes et son fidèle Docteur Watson. Filémon est alors à la tête d'une agence de détectives, dont le seul employé est Mortadel, et où ils doivent tenter de résoudre une affaire, mais en la ratant à chaque fois. Cette première version de leurs aventures reste actuellement inédite en France.

En 1969, deux évènements se produisent. Le premier est la remise du prix de l'Anneau d'Or à Francisco Ibáñez pour couronner le succès de sa série en Espagne. Le second est la redéfinition complète de l'univers de Mortadel et Filémon. Adieu la parodie Holmes/Watson, bienvenue à la parodie d'espionnage à la James Bond, version délurée cependant. Les deux compères sont désormais les meilleurs agents de la T.I.A. (Técnicos de Investigación Aeroterráquea) - B.I.D.U.L.E. dans la BD en français (Bureau d'Investigation de Défense Universelle et de Liquidation de l'Espionnage) -, Filémon étant le cerveau des opérations, toujours prêt à l'action, tandis que Mortadel est un génie du déguisement plein de bonne volonté mais très maladroit et source de catastrophes, un peu à l'image du duo James West / Artemus Gordon dans Les mystères de l'Ouest en versions déglinguées. Le style graphique change alors complètement, en dehors de l'apport de la couleur, Francisco Ibáñez propose désormais des illustrations très proches du style franco-belge, avec des environnements riches et détaillés, inspirés par le style Franquin (Spirou). En dehors de la mise en lumière du dessinateur suite à son prix en 1969, c'est sans doute cela aussi qui incite les Editions Aventures et Voyages à adapter pour la toute première fois la série en français dès 1970, publiant huit volumes jusqu'en 1974, avant d'arrêter définitivement, car vraisemblablement devenue non rentable. Côté espagnol, les nouvelles aventures de Mortadel et Filémon vont se poursuivre jusqu'en 1979. Les fans considèrent cette période comme celle de la maturité de la série.

Une nouvelle fois, en 1979 donc, Francisco Ibáñez change la direction artistique de Mortadel et Filémon. Beaucoup plus ancrée dans le présent, la plupart des intrigues, bien que reposant toujours sur le principe de la parodie d'espionnage, puisent leurs idées dans l'actualité du moment (par exemple les jeux olympiques de 1984), rendant de fait leurs aventures nettement moins intemporelles et, par rebond, plus vieillottes. Un peu moins appréciées aujourd'hui dans le contexte de notre époque, mais relativement bien adoptées au moment de leurs publications, cette troisième période insuffle désormais beaucoup de blagues graveleuses, scatophiles, vulgaires, parfois limite méprisantes, voire même très sexistes dans les nouvelles intrigues. C'est aussi durant cette période que Francisco Ibáñez commence aussi à perdre le contrôle de ses propres personnages, puisque les éditions Bruguera, galvanisées par le succès monstrueux des deux personnages, n'hésitent pas un seul instant à confier les personnages à d'autres dessinateurs, histoire de rentabiliser au maximum cette poule aux oeufs d'or. En 1986, Francisco Ibáñez reçoit même un coup de poignard dans le dos de la part de Bruguera, qui lui spoile les droits durant cinq ans de ses personnages dont ils avaient enregistré les droits au nom de l'éditeur et non à celui de son auteur. Côté français, Arédit récupère les droits de la bande dessinée dès juillet 1984, qu'il rebaptise toutefois Futt et Fil, mais jette finalement lui aussi l'éponge faute de vente suffisante avec le sixième et dernier album en 1986. Depuis lors, aucune adaptation en français des personnages n'est plus jamais reparue en librairie en France. Côté espagnol, la troisième période des personnages s'achève en 1989.

A partir de 1990, bataille juridique éprouvante passée, Francisco Ibáñez récupère les droits sur ses propres personnages. Il relance alors les nouvelles aventures de Mortadel et Filémon dans le même esprit qu'au début des années 1980 et qui perdure encore aujourd'hui. C'est-à-dire en conservant le principe d'ancrer les personnages dans la réalité actuelle. Il fait toutefois quelques ajustements, en réduisant les blagues graveleuses et sexistes, sans les occulter pour autant, retirant d'ailleurs au passage un personnage féminin devenu un peu trop stéréotypé. Bien qu'ayant déjà fait l'objet d'adaptations animées, sous la forme de courts métrages, puis regroupées en deux longs métrages, durant les années 1970, Mortadel et Filémon deviennent les héros d'une série télévisée animée à partir de 1994. Durant 26 épisodes, les jeunes spectateurs retrouvent alors l'esprit de la bande dessinée désormais portée à l'écran. Cette série fera d'ailleurs l'objet d'une adaptation en Français sur Cartoon Network, dont les personnages vont une troisième fois être renommés Mort et Phil, avant de disparaître à jamais de la mémoire collective francophone. On ne va, dès lors, plus entendre parler d'eux en France jusqu'en 2016. Notons au passage que c'est également à partir de 1996 que Mortadel et Filémon abandonnent définitivement les prépublications dans des magazines, pour ne sortir qu'au format album en Espagne.

Cette extrêmement longue mise en contexte effectuée, revenons à présent sur ce qui nous intéresse plus particulièrement ici : Agents Super Zéro, le troisième long métrage de l'ère moderne consacré aux personnages, le premier intégralement tourné en 3D et le seul à ce jour distribué en France en 2016, dans la plus stricte confidentialité toutefois. L'un des défauts majeurs du long métrage est le fait qu'Ilion Animation Studios est parti du principe que les personnages étaient extrêmement connus ailleurs dans le monde. Agents Super Zéro souffre d'une absence notable de vraie mise en contexte, claire et explicite. L'intrigue nous parachute directement dans l'action sans rien comprendre des personnages. C'est particulièrement flagrant au tout début du film lorsqu'un chien qui parle se transforme soudain en humain. Il faut en effet un très long moment pour comprendre que Mortadel a une capacité de déguisement extrêmement élaborée, à la limite du tour de magie. Agents Super Zéro rate aussi le coche de la présentation de Filémon, dont on considère d'emblée qu'il est un vrai has been, un vieux chnoque sur le retour, qui tente une aventure pour retrouver sa vitalité d'antan, alors que cela n'est pas du tout le cas, puisqu'il reste toujours considéré comme le meilleur agent d'espionnage par ses confrères. D'autres studios, comme Dreamworks Animation ou Blue Sky, s'étaient déjà cassés les dents sur des adaptations de bandes dessinées. On avait par exemple Snoopy et les Peanuts - Le film, M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps, Capitaine Superslip et Baby Boss, mais aucun d'entre eux n'avaient oublié la notion de présentation de l'univers et des personnages. Ilion Animation Studios rate complètement le coche sur ce point, considérant, dès la première scène du film, que tout est acquis pour les spectateurs.

La perspective change complètement à partir du moment où l'on connaît un tant soit peu Mortadel et Filémon. Ce qui explique pourquoi j'ai souhaité inclure la très longue contextualisation à l'attention des lecteurs. Agents Super Zéro présente une intrigue annexe inédite, mais reposant sur de nombreuses idées empruntées aux différentes aventures papiers des personnages. On y retrouve donc à peu près tous les personnages connus, tels qu'ils ont été définis depuis le début des années 1970. Filémon est à nouveau un homme opiniâtre, près à tout pour atteindre ses objectifs, mais également un peu couard lorsqu'il s'agit d'accepter les conséquences de ses actes. Il reste également toujours la victime collatérale de Mortadel, dont le génie des déguisements loufoques et les inventions ratées le mettent systématiquement dans des positions inconfortables. On retrouve également le Superintendant Vicente Ruínez, surnommé Monsieur Super (simplement Le Patron dans la BD) dont on ne comprend pas ce qu'il peut bien leur trouver tant ils semblent incompétents, le Professeur Bacterio (Kornibus dans la BD) à l'origine d'une nouvelle invention foireuse dont va découler toutes les péripéties du film, la secrétaire et encombrante Ofelia qui en pince pour son chef et la sous-secrétaire dont s'éprend Filémon, la très sexy Irma, rappelée à l'écran pour l'occasion puisque retirée de la bande dessinée depuis le début des années 1990. En face, Ilion Animation Studios propose des antagonistes inédits, l'excentrique Jimmy le Mariole ("El Cachondo" en VO) qui rêve de détruire à jamais la T.I.A., le prisonnier en fuite Grosses Paluches ("El Tronchamulas" en VO) qui a une vraie dent contre Filémon (il l'a mis en prison en fournissant de fausses preuves), ainsi qu'un duo un peu gênant de frères siamois servant de faire-valoirs.

A partir de ces personnages insolites, Agents Super Zéro développe ensuite deux intrigues parallèles : la première met en scène Jimmy qui tente par tous les moyens de voler et détruire les secrets de la T.I.A., la seconde oppose Mortadel et Filémon à Grosses Paluches qui tente d'assouvir sa vengeance d'avoir été accusé à tort, mais qui se voit affecté par une drogue expérimentale qui le rend aléatoirement doux comme un agneau, ce qui complique un peu ses relations avec eux. De ces deux intrigues très risibles - n'ayons pas peur de le dire - découle ensuite un festival de gags, qu'il faut absolument prendre à la légère sous peine d'être largué par un film sans queue ni tête. Ce n'est d'ailleurs que par ce seul biais que l'on peut passer un agréable moment devant Agents Super Zéro, si tant est, bien entendu, que vous ayez connaissance au préalable de l'univers de Mortadel et Filémon. Car sinon, comme déjà écrit plus tôt, vous passerez totalement à côté des innombrables références faites à la bande dessinée de Francisco Ibáñez et trouverez même le tout très pompeux. Agents Super Zéro est avant toute chose un film à gags, souvent excentrique, parfois ludique, et qui met en scène des situations totalements improbables, un peu dans l'esprit du pauvre Vil Coyote poursuivant sans relâche Bip Bip, mais échouant systématiquement dans tout ce qu'il tente d'accomplir. En gros, l'intrigue est totalement annexe dans Agents Super Zéro, ce qui compte c'est l'instant présent. A ce petit jeu, le long métrage propose pas mal de scènes assez drôles quand on les prend séparément (mentions spéciales à la poursuite de la poussette, la séquence Big Brother et la parodie de  "Me olvidé de vivir" par Julio Iglesias), mais peine à être convaincant en tant que grand film unique.

Sur le plan technique, Agents Super Zéro fait aussi bien, si ce n'est quelquefois mieux que Planète 51, toutefois il reste indéniable que l'univers reste bien moins accessible pour le grand public. Une fois encore, c'est le choix délibéré d'Ilion Animation Studios de coller au plus prêt de la bande dessinée qui fait la force et la faiblesse du long métrage. Planète 51 avait une approche très universelle, principalement parce que la vision américaine est fortement implantée en Occident. Même sans y avoir jamais vécu, ni mis les pieds, on reconnaissait instantanément l'aspect rétro-nostalgique des années 1950 transmuté sur une lointaine planète alien. Mortadel et Filémon est un univers nettement plus cloisonné, qui ne fonctionne que par le prisme de la bande dessinée et de sa culture hispanique. Sans connaissance de cause, rien dans le film ne parle à l'inconscient du spectateur, qui se retrouve très vite perdu par les choix architecturaux et les caricatures souvent excessives des personnages. Dès lors, on se sent exclu de Agents Super Zéro, comme je l'ai été lors de mon premier visionnage. Paradoxalement, après avoir lu quelques aventures de Mortadel et Filémon, le long métrage est aussitôt devenu plus clair et plus limpide à comprendre.

Dans les grandes lignes, Agents Super Zéro n'est pas un long métrage désagréable, preuve en est du gros succès qu'il a reçu lors de sa sortie en salle en Espagne en 2014, dont l'aura des personnages est là-bas aussi fort que peut l'être Astérix chez nous. De l'autre côté des Pyrénées, on ressort surtout de la séance avec l'impression qu'Ilion Animation Studios s'est livré à un acte manqué, partant du principe que les deux compères ont un énorme rayonnement international ne nécessitant pas de prendre le temps de contextualiser l'ensemble, ce qui gâche en partie l'appréciation de l'intrigue et ne permet pas non plus de faire de Mortadel et Filémon de nouvelles icônes en dehors de l'Espagne. Ce qui m'amène à la conclusion logique que Agents Super Zéro ne s'adresse qu'aux fans des personnages et, malheureusement, rien qu'à eux.

Olivier J.H. Kosinski - 24 février 2023

Bande annonce

Social eXperience

La lecture des vidéos directement depuis le site nécessite l'installation des cookies "eXperience" et "Catalogue" ainsi que des cookies tiers "Youtube" et "Vimeo". Conformément à la décision de la CNIL datant du 27 juillet 2016, votre consentement est donc nécessaire pour activer cette fonctionnalité.

J'accepte l'installation
de ces cookies

La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (Belgique - 2016)

Filémon : Franck Daquin

Mortadel : Peppino Copotondi

Jimmy le Mariole : Nicolas Matthys

Monsieur Super : Martin Spinhayer

Grosses Paluches : Claudio Dos Santos

Papa : Patrick Donnay

Bob : Michelandgelo Marchese

Billy : Philippe Résimont

Professeur Bacterio : Benoît Van Dorslaer

Ofelia : Nathalie Hons

Sources :
Carton Générique

3.5