Snoopy et les Peanuts, le film est sorti en salle le 6 novembre 2015 au Québec sous le titre de Peanuts : Le film puis le 23 décembre 2015 en France. En France, c'est principalement le chien Snoopy qui est connu du public, c'est donc naturellement son nom qui est le plus mis en avant dans le titre français du film. Pourtant, le héros est bel et bien Charly Brown. Il est né de la main de Charles M. Schulz le 2 octobre 1950, en même temps que tous ses camarades et son fidèle chien, et a vécu des milliers d'aventures pendant cinquante ans dans le comic trip quotidien Peanuts.
Charlie Brown est un garçon malchanceux qui rate à peu près tout ce qu'il tente d'entreprendre. Lorsqu'une nouvelle voisine s'installe devant chez lui, il ressent soudain pour elle une émotion dont il ne soupçonnait jusque là pas l'existence. Il va alors tout tenter pour oser l'aborder, avec l'aide de son fidèle compagnon Snoopy. Alors qu'il arrive premier au test d'aptitude de son école, il entrevoit enfin une possibilité de la rencontrer...
S'il faut bien reconnaître une qualité aux studios Blue Sky c'est qu'ils cherchent constamment à offrir de nouvelles histoires très différentes, hormis cela va sans dire la saga de L'âge de glace qui reste indiscutablement leur valeur sûre. Une nécessité quand on sait que leurs prises de risque n'a pas toujours bien payé. Robots a fini complètement oublié, Horton n'a touché que le très jeune public, tandis que Epic - La bataille du royaume secret s'est en grosse partie vautré au box office aux Etats-Unis comme dans le reste du monde. Pour leur dixième long métrage, il ressorte du placard ce qui semble être une valeur sûre, le célèbre chien Snoopy. Problème, si Charly Brown et son chien sont très connus aux Etats-Unis, le duo né dans le comic strip quotidien Peanuts a eu son heure de gloire en France il y a de cela plusieurs décennies. Certes, j'en ai déjà entendu parler, vous aussi sans doute, mais en réalité Snoopy évoquera surtout des souvenirs à vos parents, voire vos grands-parents. Le problème est révélateur quand on entend dans la salle plusieurs enfants s'étonner que le film qu'ils vont découvrir est en réalité inspiré d'une bande dessinée ! C'est là où va résider le plus gros problème de Snoopy et les Peanuts, le film qui ne va presque pas prendre le temps de présenter ses personnages. Ne vous étonnez pas de perdre souvent le fil conducteur de l'histoire qui alterne des sketches et des séquences de rêveries pure. Ce n'est pas réellement un défaut, puisque le long métrage reprend en réalité l'esprit du comic original conçu et scénarisé par Charles M. Schulz pendant cinquante ans non stop.
De fait, je ne me sens pas capable de juger le parti-pris du scénario de Snoopy et les Peanuts, le film. Je ne connais pas du tout le comic ni les gags récurrents qui sont apparemment repris à l'identique dans le long métrage réalisé par Steve Martino. Il n'empêche que j'ai ressenti tout du long que ce film avait été réalisé avec un amour évident pour les Peanuts. C'est assez curieux, mais à travers tout le film, on ressent bien cette empathie qu'ont apporté les scénaristes Craig Schulz, Bryan Schulz et Cornelius Uliano à l'univers qu'ils apprécient visiblement beaucoup. On retrouve d'ailleurs cet amour indéniable du côté de l'excellent choix esthétique du film. Bien que l'intégralité de Snoopy et les Peanuts, le film soit réalisé en 3D, les personnages sont toujours représentés de profil ou de face tels qu'ils apparaissaient dans les strips quotidiens. Cela ne retire en rien le volume de chacun d'entre eux, tout au contraire, puisque cela apporte une fidélité captivante à l'écran. C'est même la principale force du film qui réussit à marier un monde, des paysages, des décors volumineux, voire spacieux, alors que la plupart des personnages semblent étrangement cantonnés à une perspective horizontale typiquement 2D. Le plus drôle dans tout cela, c'est que ça marche à fond ! C'est ingénieux, c'est ravissant, c'est même très charmant !!
Snoopy et les Peanuts, le film reprend plus ou moins fidèlement la trame générale du comic qui avait vu naître tous les personnages. On retrouve donc Charly Brown timide, complexé, poursuivi constamment par la malchance. L'affaire se corse évidemment très vite lorsqu'elle arrive à l'école. Qui donc ? La nouvelle voisine rousse, invitée pour l'occasion de ce film pardi ! La jeune fille va devenir rapidement le plus grand mystère du long métrage, puisque à l'image de la timidité maladive de Charly Brown passant son temps à s'esquiver à son regard, le spectateur n'arrive jamais à la percevoir dans son entier. Telle une ombre, alors qu'elle est le deuxième personnage majeur de l'intrigue, celle-ci est constamment dissimulée aux regards par des artifices ingénieux qui nourrissent la curiosité du spectateur. Il faudra presque une année entière pour Charly Brown, et la durée du film pour le spectateur pour enfin espérer la rencontrer. Assurément, c'est une idée formidable qui donne envie de voir le film dans son intégralité ! Bien entendu, Charly Brown ne va jamais rester inactif, il va tout faire pour créer LA situation idéale pour initier la rencontre, épaulé par son exubérant chien de compagnie Snoopy ! De fait, même si on ne comprend pas toujours les buts et aboutissements de certaines scènes, par exemple les rêveries incroyables de Snoopy face à l'odieux Baron Rouge (un personnage récurrent du comic strip), on prend finalement un certain plaisir à regarder Snoopy et les Peanuts, le film conçu comme une conclusion, certes ouverte, aux milliers d'aventures qu'ont connu Charly Brown, Snoopy et tous ses amis jusqu'au début des années 2000.
Pour en terminer avec mon analyse, Snoopy et les Peanuts, le film n'est au final pas le mauvais film qu'il a l'air d'être. Le soucis étant qu'il est fortement handicapé en France par la popularité désormais inexistante des Peanuts, ce qui risque de fortement déprécier son intérêt auprès du public et notamment des plus jeunes. A contrario, ceux qui auront eu la curiosité d'aller le découvrir ressortiront avec un sentiment positif, puisque le long métrage réussit à s'avérer cocasse, sans être ni trop compliqué, ni trop ennuyeux. En ajoutant que sa bande originale est de qualité, tout en ressortant quelques tubes cultes aujourd'hui passés à la postérité (« C'est la danse des canards, qui en sortant de la mare...») et superbement amenés dans le récit, Snoopy et les Peanuts, le film est donc un film franchement appréciable. Bref un bon film sympatique à découvrir, car il sort du lot par son approche et son esthétique originales, qui conforte l'idée qu'il s'agit bel et bien d'un hommage assumé au travail de Charles M. Schulz !
Olivier J.H. Kosinski - 14 décembre 2015
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Doublage (Québec - 2015)
Charlie Brown : Frédéric Larose
Lucy : Alice Déry
Linus : Mathéo Savard-Piccinin
Sally : Juliane Belleau
Marcie : Élizabeth Abraham
Peppermint Patty : Marilou Forgues
Franklin : Alexio Di Marco
Patty : Lili Arsenault
Doublage (France - 2015)
Charlie Brown : Erwann Lavigne
Lucy : Juliette Gesteau
Sally : Paloma Josso
Patty : Lisa Morelli
Marcie : Lana Ropion
Franklin : Octave Jagora
Shermy : Léon Bruel
la petite fille rousse : Lilia Aragones
Frieda : Roxane Boulenger
Peppermint Patty : Elise Le Boursicaud
Violet : Marie Delamarre
Pigpen : Max Fauviau
Linus : Aloïs Agaesse-Mahieu
Sources :
Doublage au Québec
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