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Dreamworks Animation SKG
M. Peabody et Sherman

Les voyages dans le temps

M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps est sorti en salle le 12 février 2014 en France, puis le 07 mars 2014 au Québec. Le film bénéficie d'une version française et d'une version québécoise. Le long métrage est inspiré par la série animée Peabody's Improbable History qui fut diffusée entre 1959 et 1960. A l'origine, cette série n'était pas diffusée de manière autonome car elle faisait partie du programme cartoons Rocky and His Friends puis dans The Bullwinkle Show qui lui a succédé.

L'intrigue

M. Peabody est la personne la plus intelligente au monde. Il est à la fois lauréat du prix Nobel, champion olympique, grand chef cuisinier... et il se trouve aussi être un chien ! Bien qu'il soit un génie dans tous les domaines, M. Peabody est sur le point de relever son plus grand défi : être père. Pour aider Sherman, son petit garçon adoptif, à se préparer pour l'école, il décide de lui apprendre l'histoire -- et construit alors une machine à voyager dans le temps. Les choses commencent à mal tourner quand Sherman enfreint les règles et perd accidentellement dans le temps Penny, sa camarade de classe.

Analyse de l'oeuvre

Après avoir réalisé 28 films d'animation, ainsi que plusieurs moyens métrage, en seulement 20 ans d'existence, il arrive forcément un moment où le studio Dreamworks connaît un léger passage à vide. Malgré ses innombrables qualités, Les cinq légendes est boudé par le public américain, bien connu pour être le seul juge de la qualité d'un film quand bien même il a été un succès à l'international contrairement à chez eux. Suis ensuite un film léger résolument mineur dans leur catalogue avec Turbo, l'escargot fou de vitesse mais qui n'apportait rien de bien neuf au genre. Pour leur film suivant, le studio change donc son fusil d'épaule pour aller puiser son inspiration non pas dans un roman ou un conte, mais directement dans une série animée diffusée entre 1959 et 1960 dont il s'octroie au passage l'intégralité des droits d'exploitation. Et cette série, totalement inédite en français, aurait pu avoir pour titre français L'improbable Histoire de M. Peabody. En mettant bien un H en majuscule, histoire de bien faire comprendre de quoi il retourne.

Est-ce que cela garantie au studio Dreamworks un succès assuré ? Une chose est sûre, le studio détient désormais une licence reconnue, tout du moins aux États-Unis. Encore faut-il que celui-ci l'exploite de la bonne façon. Force est de reconnaître que ce n'est pas du tout le cas. Besoin d'une preuve ? Pour s'en rendre compte, il faut prendre le temps de découvrir plusieurs épisodes de la série originale. La différence flagrante entre M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps et L'improbable Histoire de M. Peabody se trouve dès l'introduction du tout premier épisode ! Dans la série animée, M. Peabody est un chien instruit, imbu de sa personne, qui a réussit dans tous les domaines. Malheureusement, il se lasse vite de ses exploits, il doit trouver un nouveau défi en adoptant... un animal de compagnie ! Oui, même pas un domestique, il recherche un véritable canidé mais qui marche sur deux pattes !! Il adopte donc le jeune orphelin Sherman, dont il prend pitié après l'avoir vu maltraité par des brutes. Malheureusement pour lui, le jeune garçon devient trop vite encombrant - car un peu idiot sur les bords -, Peabody décide alors de construire une machine à remonter le temps afin de donner de l'exercice intellectuel au garçon. Ainsi la série se veut relativement incisive, puisqu'elle renverse implacablement la place du chien et de l'être humain.

Tout au contraire, M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps va totalement chambouler cette introduction des personnages puisque M. Peabody va perdre son caractère tranchant au profit du père attentionné qui veut tout le bonheur de sa progéniture. Du coup, c'est là où le bas blesse, car ce scénario a déjà été exploité plusieurs fois, dont deux adaptations sont particulièrement emblématiques : la série animée Corneil et Bernie (qui s'inspire de la série d'origine soit dit en passant) dont la relation entre le garçon et le chien est totalement calquée pour la relation entre Sherman et Peabody, et surtout sur le magnifique Dingo et Max dont la relation père/fils est sans aucun doute possible la plus belle et la plus aboutie du catalogue Disney. Bref, à trop vouloir appuyer sur le sentimentalisme entre Peabody et Sherman, Dreamworks oublie le côté mordant de la série d'origine. C'est ainsi que tout le mauvais côté de Peabody version 1960 est totalement aseptisé dans sa version 2014. A la place, son essence détestable est transfusé à Penny, délocalisant dès lors le malaise vers ce personnage inédit, qui n'est désormais là que pour justifier l'intrigue. Point barre, elle ne sert à rien d'autre.

Passé ce cap, et la « trahison » du matériel original accepté, M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps se veut être un film destiné à déconnecter le cerveau du spectateur pour suivre une histoire qui jette au diable la logique, la raison et la science. D'ailleurs, nous sommes immédiatement plongés dans l'action dès les premiers minutes pour ne plus jamais en sortir jusqu'à la conclusion. Tout comme la série dont il s'inspire, le film bouscule donc l'Histoire pour en faire un peu n'importe quoi, quitte à créer d'innombrables paradoxes temporels. Rien n'a vraiment de sens, on est propulsé d'une époque à une autre où sont brossées des histoires qui n'ont rien à voir avec les faits véridiques. De la révolution française, au siège de Troyes, en passant par la Renaissance, quitte au passage à mélanger des notions de pure science-fiction incompatibles entre elles. Oui diantre !

Malgré tout, le long métrage n'est pas exempt de certains reproches. Évoquons d'abord la machine à remonter le temps dont le design très neutre déçoit, puisqu'il reprend plus ou moins un visuel déjà vu et revu, notamment dans le tout récent long métrage d'animation de 2013 Mission Dindons. Accusons aussi d'une légère régression M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps en ce qui concerne l'animation des humains, qui sont redevenus aussi raides et désarticulés qu'à l'époque de Monstres contre Aliens. Certes, le côté parodique se justifie pleinement dans ce long métrage, il n'empêche qu'un certain Megamind avait beaucoup mieux brillé dans cet exercice de style similaire. Donnons enfin un mauvais point à la bande originale qui, si elle accompagne bien le récit, s'oublie complètement une fois le film terminé. Fredonnez-moi ne serait-ce qu'un seul air (attention, l'extrait Zumba ne compte pas !) juste pour voir.

Pris en tant que film autonome, et pourvu que vous ne vous puisiez pas dans votre culture cinématographique, le film parvient cependant à dégager quelques thèmes forts, comme celui de l'abandon, de l'adoption, du système social de protection de l'enfance parfois trop brusque, tout comme celui de la surprotection parentale, jusqu'à passer par le cap où le père doit accepter que son enfant vole enfin de ses propres ailes. Accordons aussi un bon point aux calembours qui sont pour la plupart bien amenés, et qui sont assez bien trouvé dans la version française. En fin de compte, M. Peabody et Sherman - Les voyages dans le temps est un film dans l'entre-deux pour Dreamworks. Pas spécialement mémorable, mais pas désagréable non plus, le long métrage souffre surtout à être comparé à la série d'origine dont ses thématiques étaient radicalement différentes et qui avaient du chien !

Olivier J.H. Kosinski - 24 octobre 2014

Bande annonce

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Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2014)

M. Peabody : Frédéric Desager

Sherman : Xavier Laplante

Paul Peterson : Yves Soutière

Mme. Grunion : Madeleine Arsenault

Leonard De Vinci : Manuel Tadros

Agamemnon : Tristan Harvey

Penny Peterson : Noémie P. Charbonneau

Doublage (France - 2014)

M. Peabody : Guillaume Gallienne

Sherman : Jules Timmerman

Penny Peterson : Garance Pauwels

Mlle Grunion : Pauline Larrieu

Agamemnon : Frédéric Souterelle

Léonard de Vinci : Salvatore Ingoglia

Ay : Omar Yami

Paul Peterson : Vincent Ropion

Patty Peterson : Marie-Eugénie Maréchal

Révérend : Charles Germain

Marie-Antoinette : Souterelle Frédéric

Sources :
Doublage au Québec
Forum Doublage France

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