Introduction :
La belle et la bête, 30 ans de métamorphoses
Modification visuelles :
La belle et la bête : Deux éditions de travail (1990/1991)
La belle et la bête pour la première fois au cinéma (1991)
La belle et la bête s'offre l'écran géant IMAX (2002)
La belle et la bête est un étrange diamant imparfait (2010)
La belle et la bête fait sa mue en 3D (2012)
La belle et la bête remet le couvert en 4K (2020)
Modifications sonores :
La belle et la bête embrouille les oreilles françaises
Passage en revue des diverses modifications de la version française
(Prototype 1991, Original 1992, IMAX 2002, Diamond 2010)
Tous ceux qui ont eu la joie de découvrir La belle et la bête lors de sa sortie initiale en salle il y a déjà 30 ans sont quasiment tous unanimes : le film était mieux avant. Une constatation récurrente, qui doit probablement lasser les jeunes générations de spectateurs et tous ceux qui ont connu le film des années après sa sortie initiale, mais qui résulte d'une réalité. La belle et la bête fut, en son temps, un immense succès au point d'être nominé en tant que meilleur film aux Oscars, le seul et unique film d'animation à avoir eu cet immense honneur, puisque la catégorie film d'animation n'existait pas encore en ce temps là. Car, exactement de la même manière que la catégorie des meilleures ventes jeunesses fut « inventé » pour reléguer JK Rowling et sa saga Harry Potter loin des yeux des romanciers aigris de voir une illustre inconnue dominer leur classement, les oscars ont fait de même auparavant en « inventant » la catégorie des films d'animation pour éjecter Disney qui trustait beaucoup trop les premières places à l'époque et faisait grincer des dents certains réalisateurs de films live.
Pire, la sortie VHS de La belle et la bête va complètement bousculer le marché vidéo en propulsant le film comme meilleure vente VHS de tous les temps au Etats-Unis en 1992 ! De fait, grâce à cet aura prestigieuse et, surtout, car il s'agit d'un film d'animation relativement récent, Disney a toujours utilisé La belle et la bête comme fer de lance de la plupart des technologies émergentes. A chaque sortie vidéo notamment, quelle que soit l'époque et son appellation associée (Masterpiece, Golden Collection, Platinum, Diamond, Signature...), La belle et la bête suit systématiquement les ressorties de Blanche-Neige et les sept nains de manière cyclique, via son célèbre et désormais révolu, système moratoire. Mais La belle et la bête sert également à vanter les nouvelles technologies cinématographiques. Contrairement à Blanche-Neige et les sept nains, La belle et la bête possède un second énorme atout dans sa manche, en dehors de sa popularité : la technologie CAPS utilisée pour produire le film. Ce qui a tôt fait d'en faire, aux yeux de Disney, le premier film d'animation avec des sources numériques au monde, facilement réexploitables, sur lequel Disney peut donc expérimenter à loisirs.
Cette affirmation est bien évidemment entièrement fausse, car il y a eu un précédent. Bernard et Bianca au pays des kangourous a été le premier vrai film à bénéficier entièrement d'une animation par peinture numérique via les outils CAPS développé par la compagnie à l'époque. Mais Disney a volontairement occulté ce premier succès technologique au profit de La belle et la bête, bien plus populaire et rentable que son prédécesseur. C'est donc lui qui se voit, années après années, transformé, modifié, adapté aux nouvelles technologies du cinéma. A chaque fois que le film ressort, son traitement visuel et sonore changent, ce qui chagrine forcément les générations qui ont vu le triomphe du film en salle sans qu'il y ai eu besoin de tous ces artifices. Depuis sa sortie initiale en 1991, La belle et la bête semble continuellement malmené. Il doit se plier aux volontés de Disney, sans réellement suivre la volonté des auteurs initiaux du long métrage. La belle et la bête doit systématiquement épouser les normes de chacune des époques durant lesquelles il est proposé à nouveau (IMAX, DVD, Blu-ray, 3D, 4K... Quelle sera la prochaine ?), ce qui conduit à diverses modifications, bouleversements, métamorphoses, mais aussi erreurs éditoriales.
Pour commémorer les 30 ans de la sortie initiale de La belle et la bête, je vous propose donc, pour la première fois sur le site, de compiler ici même les diverses modifications qu'a connu le long métrage en trois décennies. Cette page ne se veut pas totalement exhaustive, il y aura sans doute quelques manques sur certains points de détails réservés aux seuls passionnés, mais je me suis cependant efforcé de proposer les éléments les plus emblématiques de chaque version.
Avant même d'entamer sa carrière sur tous les écrans de cinéma du monde, La belle et la bête a été proposé devant un partère de spectateurs lors du New York Film Festival le 29 septembre 1991 en tant que grande avant-première du long métrage. Cette version, que l'on nomme Work-In-Progress Edition (Copie de travail en version française) reprenait le film dans une version finalisée à 80% environ. Certaines scènes absentes étaient donc proposées à partir de storyboard ou bien sous la forme de séquences animées et crayonnées. D'une durée équivalente à la version finale, cette édition a connu un tel succès qu'elle fut ensuite régulièrement commercialisée, d'abord exclusivement en VHS aux Etats-Unis, puis ajoutée en tant que 3e choix dans les premières éditions DVD puis, plus tard, en Blu-ray. Par contre, ce que le grand public sait moins, c'est qu'il existe en réalité non pas une, mais bel et bien deux copies de travail de La belle et la bête. Avant cette version, il existait une copie de travail exclusivement réservées aux équipes internes de Disney. Cette version dont la durée est plus courte, trouvable sous le manteau si on sait où chercher, comportaient quelques variations majeures. Notamment la version originelle de la chanson « C'est la fête » qui était initalement prévue pour Maurice et non pour Belle.
Quelques captures d'écran de la version LaserDisc française.
Il est très difficile aujourd'hui d'avoir une idée très précise de ce qu'était la version finale de La belle et la bête en 1991, pour la simple et bonne raison qu'au-delà de sa sortie initiale sur grand écran, il n'a plus jamais été proposé, ni revu dans son état d'origine, nulle part ailleurs depuis. Nombreux sont ceux qui tournent donc leurs regards vers les sorties vidéos de l'époque, VHS et LaserDisc en particulier, pour témoigner que le film était plus beau auparavant. Une perception tenance du film, mais logique, s'est naturellement imposée à travers ces médias commerciaux car on pouvait revoir son film préféré autant de fois que souhaité. La perception du film s'est donc ancrée dans l'inconscience collective des plus anciens fans, ainsi que tous ceux qui possèdent encore ces éditions vidéos.
La réalité est évidemment plus nuancée. Les VHS et LaserDisc ont imposé une vision du long métrage qui est, en partie, très erronée. Déjà, il existait deux versions du film à l'époque, inhérente aux technologies utilisées selon les pays. Le format NTSC américain côtoyait ainsi les formats PAL européens et SECAM français. Chaque de ces trois technologies avaient leurs avantages comme leurs défauts. Le NTSC avait ainsi une meilleure fréquence d'image, mais un rendu des couleurs limité et plus criard que son concurrent. A l'opposé, le PAL, tout comme le SECAM, étaient réputés pour leur meilleure restitution des couleurs, mais avec un rendu plus terne et sombre, ainsi qu'une fréquence d'image plus élevée qui accélérait les films. Dans les faits, la version européenne était donc relativement plus proche de la version artistique initiale que la version américaine. Mais elle était quand même beaucoup plus sombre qu'elle devait l'être initialement. Un problème qui résulte du principe de la « copie d'une copie », où à chaque fois que le film est dupliqué, il perd inexorablement en qualité à chaque fois. Pour être plus clair, La belle et la bête a été réalisé via la technologie CAPS, puis transféré sur pellicule standard 35mm. Le film est ensuite expédié dans les autres pays, afin que les versions internationales calent leurs versions locales dessus. Il en résulte alors un nouveau master de 35mm, qui va lui-même servir ensuite de base aux versions vidéos ultérieures. Cela fait donc beaucoup d'étapes et autant de dégradations successives à chaque fois. Il faut d'ailleurs se remémorer que le tout premier film qui bénéficia du tout premier transfert exclusivement numérique au monde fut 1001 Pattes en 1999, même Toy Story avait suivi le processus classique sur pellicule en 1995.
Toutefois, il est indéniable que l'intention initiale des auteurs de La belle et la bête était d'en faire un film enrobé de mystère. Bien que le film ait subi d'importantes dégradations visuelles et sonores en sortant en VHS et LaserDisc, il est indéniable que les artistes de l'époque avaient parfaitement conscience des limitations technologiques de leur époque. Je suis convaincu que si La belle et la bête a désormais des couleurs si différentes, c'était justement pour compenser la dégradation irrémédiable du film lors de son transfert sur pellicule. Une constatation que l'on peut parfaitement affirmer grâce à la version 3D du film qui repose exactement sur ce même principe : la saturation et la luminosité du film ont été augmentées justement pour compenser l'assombrissement provoqué par le port des lunettes 3D. On peut d'ailleurs faire exactement le même constat sur de nombreux animés japonais des années 1970/1980, qui ressortent aujourd'hui en Blu-ray avec des couleurs affreusement criardes, ce qui était sans nul doute le résultat d'un choix lié aux limitations du format de diffusion NTSC à l'époque. Quand bien même, une chose reste effectivement certaine, l'assombrissement visuel de La belle et la bête sur VHS et LaserDisc offrait une énorme part de mystère au film qui convenait parfaitement à l'ambiance du long métrage et que l'on ne retrouve plus vraiment aujourd'hui, même si Disney tente depuis quelques années de rectifier le tir afin de s'en rapprocher le plus près possible.
Les plus importantes modifications apportées à La belle et la bête remontent à la ressortie du film sur les écrans géants IMAX en 2002. Contrairement à Fantasia 2000 qui fut pensé dès le départ au format gigantesque de la pellicule, La belle et la bête a nécessité une grande opération de conversion, car le système CAPS était limité à une résolution maximale en 2K en 1991. Les images ont été agrandies, le format du film légèrement recadré et rogné. Et, comme toujours dans ce genre de situation, des éléments parasites se sont invités à la fête. Des aménagements ont donc été rendus nécessaires et ce sont ceux-là même que l'on retrouve encore aujourd'hui dans le film. L'autre particularité de la version IMAX est d'avoir, pour une raison inconnue, poussée très nettement la saturation des couleurs, rendant le long métrage extrêmement lumineux, ainsi qu'une forte accentuation de la balance des couleurs, avec une très forte dominance du rouge, dénaturant de nombreuses scènes du film. La ressortie du long métrage ayant également été l'occasion d'intégrer une nouvelle séquence musicale, beaucoup de modifications furent apportées pour rendre l'intrigue plus cohérente par rapport à l'ajout de cette nouvelle scène. C'est d'ailleurs à partir de 2002 que le film va se scinder en deux oeuvres distinctes qui vont coexister ensemble selon le support où on les trouve. On en reparle un peu plus loin !
Vous trouverez ci-dessous un panel des modifications apportées au film pour sa version IMAX.
Pas vraiment flagrant, le logo d'ouverture « Walt Disney Pictures », déjà présent sur le film depuis 1991, est très légèrement recadré pour correspondre au format IMAX du film.
Avant même que le film ne commence, le panneau « In association with Silver Screen Partners IV » originel est remplacé par « The Special Edition of ».
La première modification notable du film. Bien qu'assez similaire, l'arrière plan a bel et bien été entièrement redessiné. Aucune raison officielle n'a été donnée à ce sujet mais on peut faire un parallèle avec Le roi lion dont la scène des crocodiles fut modifiée car non adaptée au format IMAX.
Maurice récupère ses vrais yeux vert-olive mais ses sourcils semblent avoir changés de couleurs, tandis que les cheveux de Belle passent du chatain foncé au chatain clair.
La bête gagne indéniablement en luminosité mais perd inexorablement son aura mystérieuse et menaçante.
Les couleurs sont plus « flashy » dans les scènes lumineuses.
Les couleurs tendent vers le rouge dans les scènes plus sombres.
Le fauteuil de Gaston disparait mystérieusement dans la version IMAX. Un fauteuil qui réapparaitra et redisparaitra selon les éditions vidéos depuis 2002.
Suite à l'ajout de « Humain à nouveau », ce plan a simplement été retourné, sans autre modification de l'animation, et l'arrière plan redessiné afin d'offrir une transition plus logique à la nouvelle séquence musicale. On notera toutefois une erreur sur l'édition DVD, puisque même en choisissant la version cinéma du film, c'est la nouvelle scène qui est lue, l'ancienne ayant semble-t-il été oubliée dans les paramètres multiplans. Une erreur rectifiée par l'édition Diamond ultérieure.
Une toute nouvelle chanson est désormais intégrée au film. On y voit le personnel s'afférer à nettoyer le château de fond en comble.
C'est ici que se trouve la modification majeure de la version IMAX. Subtile et discrète pour ceux qui n'ont pas le soucis du détail, ce gros changement résulte du nettoyage du château dans « Humain à nouveau ». Tous les arrières plans du film qui étaient autrefois délabrés ont été modifiés pour tenir compte de la remise en état de la demeure de la bête. Seul le tout dernier plan du film échappera à cette modification lorsque la bête, dévastée par le départ de Belle, est prostrée dans sa chambre qui est, étrangement, à nouveau délabrée. Il s'agit ici d'une belle incohérence de la version IMAX.
L'ultime changement notable de la version IMAX concerne une scène de Big Ben. Lorsqu'il s'exclame, en VF « Mais enfin pourquoi ? », toute la scène a été remplacée par une nouvelle animation inédite. L'artiste à l'origine de cette scène n'était pas satisfait de l'expression du personnage en 1991 et s'est donc chargé de la modifier. On remarquera que la scène perd énormément de détails, y compris l'ombre du personnage.
Le générique de fin ajoute une section consacrée aux artistes ayant travaillé à la version IMAX du film et, plus particulièrement, à la nouvelle séquence « Humain à nouveau ».
Disney s'est assez vite rendu compte que la version IMAX fut très critiquée à sa sortie, d'autant plus que tout le monde pouvait facilement accéder à cette version à la maison. Contrairement à l'époque VHS/LaserDisc, le transfert de La belle et la bête sur DVD respectait la version IMAX. Il était donc assez difficile de l'ignorer. Appréciant toujours autant les nouvelles technologies et, ayant désormais choisi son camp dans le champ de bataille opposant le Blu-ray au feu HD-DVD, Disney prend la décision de rectifier le tir avec La belle et la bête dès 2009. Le nouveau format HD offrant de nombreuses possibilités et un grand espace d'affichage par rapport au DVD, la décision logique est prise d'utiliser la version IMAX, qui bénéficie d'une résolution d'image supérieure à la version originale, pour effectuer ce nouveau transfert.
Assez maladroitement, mais toutefois avec les meilleures intentions, Disney tente alors de retravailler les couleurs, la saturation et l'ambiance du film afin de redonner son éclat d'antan à La belle et la bête. Malheureusement, Disney commet un gros impair : toutes les erreurs apportées par la version IMAX vont être oubliées et conservées telles quelles à l'écran. Ce qui constitue alors un bien joli raté. L'autre problème majeur de cette édition Diamant est son hybridation chaotique entre la version originale et la version IMAX du film. Le DVD, tout comme le Blu-ray, offrant la possibilité du mode multiplan, le film dispose de plusieurs pistes vidéos qui sont lues en fonction du choix du spectateur effectué sur le menu. Si on choisit la version originale, le film lit toutes les séquences qui sont propres à la version cinéma. Pour la version IMAX, c'est la même chose. Tandis que tout ce qui est commun aux deux versions est lu dans les deux cas. On remarque assez vite le problème de cette hybridation, car la colorimétrie, le contraste et la teinte du film ne correspondent pas vraiment entre ces séquences bénéficiant de restaurations diverses. Ainsi présenté, le film manque cruellement d'unité.
Vous trouverez ci-dessous un panel des modifications apportées à la version IMAX pour sa version Diamond.
En 2006 le studio Disney change complètement son logo d'ouverture. Pirates des Caraïbes - Le secret du coffre maudit sera le premier à en bénéficier. L'année suivante, lorsque John Lasseter prend la tête des Walt Disney Animation Studios, il fait de même en créant un nouveau logo incluant Mickey extrait de Steamboat Willie. L'édition Diamond est la première à changer les deux logos en ouverture du film.
Avant même que le film ne commence, le panneau « In association with Silver Screen Partners IV » est réintégré à sa place originale.
Amélioration de la colorimétrie et élargissement du plan.
Pas de gros bouleversement, mais la scène est un peu plus plongée dans la pénombre qu'en 2002.
Le contraste est meilleur, mais le fauteuil de Gaston continue de jouer à cache-cache.
L'édition Diamond est la première à permettre de comparer les deux versions du film en 16/9e sur un même disque. La varitation de teinte, de saturation et de contraste saute littéralement aux yeux des spectateurs attentifs, tout comme les modifications des deux versions.
L'édition Diamond ajoute un effet, que tout le monde devra considérer comme affreusement raté : le reflet de Belle, mais aussi, quoi que plus subtil, de la bête sur la fenêtre de l'escalier. Si l'intention reste honorable, même logique dans un sens, l'effet est complètement raté puisque l'image refletée n'est pas inversée comme elle aurait normalement dû l'être !
Bien que le Blu-ray, comme le DVD des années avant lui, bénéficie du film au format multipistes, un seul et même générique de fin est proposé sur la version Diamond. C'est exactement le même que la version IMAX, sauf qu'il est en version HD et bénéficie d'un cadrage un peu plus large qu'en 2002.
Le roulot compression Avatar est désormais passé par là. Une fois encore, bien qu'il ne soit pas le premier converti en 3D cependant, Disney saute sur l'occasion en utilisant La belle et la bête pour faire la promotion de son savoir-faire dans le domaine. Et il devient assez rapidement évident que l'équipe chargée de la version Diamond et celle de la version 3D ne semblent vraiment pas s'être consultés mutuellement. Là où la version Diamond va être entièrement basée sur la version IMAX retravaillée, la version 3D va reposer intégralement sur le film dans sa version originale. Assez vite, les fans vont se rendre compte que La belle et la bête dans sa version 3D se rapproche bien plus de l'expérience cinéma que toutes les autres versions proposées jusqu'alors. Sauf que la technologie 3D a immanquablement un triple défaut : La belle et la bête est bien trop lumineux, pour compenser l'inhérent problème des lunettes 3D, le film est également proposé dans un format tronqué en largeur, pour permettre le relief de l'image et, surtout, la technologie est restée cloisonnée dans un marché de niche. Une grande partie du public est donc complètement passé à côté de cette version, plus proche de la vision artistique originelle, que toutes les autres éditions commercialisées jusqu'alors.
Vous trouverez ci-dessous un panel d'images comparatives du film entre sa version Diamond et sa version 3D.
Les crédits d'ouverture sont repris de la version Diamond, toutefois, ils bénéficient cette fois d'effets de profondeur, de jaillissement et de scintillement. L'étalonnage des couleurs est également plus clair et vif afin de compenser l'assombrissement provoqué par le port des lunettes.
Avant même que le film ne commence, en lieu et place de « In association with Silver Screen Partners IV » ou de « The Special Edition of », on peut désormais y lire « The Special 3D Edition of ».
A gauche, l'édition Diamond, proposée en format plus large, mais comportant plusieurs zones floues. A droite, la version 3D, tronquée, mais dont l'image est par contre totalement nette. La différence de contraste tend à rendre l'édition Diamond meilleure, mais la luminosité de la version 3D est contrebalancée par le port des lunettes qui assombrissent la scène. Au final, le rendu est quasiment équivalent devant son écran TV.
Cette fois, la différence est plus marquée. On remarque à droite les couleurs rougeoyantes typiques de la version IMAX. La version 3D se rapproche bien plus de l'aspect originel du film. On constate aussi à nouveau l'absence de flou au premier plan.
En dehors de l'aspect plus net et moins rouge, les couleurs des personnages sont plus proches de la version originelle du film dans l'édition 3D. Belle y récupère sa couleur de cheveux châtain foncé, qu'elle avait perdue au profit d'un chatain clair en IMAX, tout comme Maurice qui retrouve des pupilles vert-olive et non plus caca d'oie.
Cette fois, la victoire revient plutôt à la version Diamand qui s'en sort généralement mieux dans les scènes nocturnes du film. En dehors d'être plus lumineuses, la version 3D booste parfois un peu trop les couleurs qui donnent un rendu un peu moins convainquant, même chaussé de lunettes 3D.
Dans les scènes diurnes, la version 3D est incomparable à la version Diamond. La plupart des scènes se rapprochent vraiment de l'aspect pellicule original. Moins criardes, les couleurs de la version 3D semblent nettement plus naturelles, moins cartoon, même si le rendu semble forcément moins saturé.
Après deux décennies d'absence à l'écran, le fauteuil de Gaston signe son grand retour exclusivement pour la version 3D!
Alors que la version 3D se veut plus proche de la version originale, elle trahit tout de même aussi parfois le film en modifiant subtilement certaines scènes pour garantir un meilleur rendu en relief. Ici, même si la version Diamond a une dominante rouge, elle conserve le grain naturel de l'image dans l'arrière-plan. La version 3D supprime cet effet, tout en déplaçant la position de certains personnages, notamment Lumière qui n'est pas tout à fait positionné de la même manière, inhérent à la version relief du film, surtout dans un plan aussi complexe que le numéro musical « C'est la fête ».
La séquence « Humain à nouveau » étant absente de la version 3D, on retrouve donc toutes les scènes originelles du film, y compris la fameuse séquence de Big Ben qui avait tant chagriné son réalisateur et qui l'avait remplacé pour la version IMAX. Le château y apparaît donc à nouveau totalement délabré du début à la fin.
Le générique de fin de la version 3D se démarque de tous les autres car il intègre des effets jaillissants qui sont basés sur les dessins crayonnés issues du storyboard du film. Le générique de fin ajoute également une section consacrée aux artistes ayant travaillé sur la conversion 3D du film.
Dernière technologie en date à l'heure où sont écrites ces lignes, l'Ultra 4K et le HDR ont cela de particulier que ce n'est plus le fichier vidéo source qui détermine désormais l'éclat d'un long métrage à la maison, mais bien les appareils destinés à la lecture qui embarquent plusieurs technologies capables de transcender une image en boostant la dynamique des couleurs, le contraste et la luminosité. Pour obtenir un résultat final qui puissent à la fois satisfaire réalisateurs, restaurateurs et spectateurs, il ne faut désormais plus résonner de la même manière qu'auparavant. De fait, pour éblouir les rétines, le fichier vidéo originel ne doit plus être éclatant mais au contraire proposé dans une forme native fortement dégradée. C'est là que réside l'étonnant paradoxe du HDR et ses variantes comme Dolby Vision, qui proposent des films visuellement chatoyants mais finalement aux couleurs plus vraiment aussi réalistes et dont le fichier source est au contraire très terne.
L'édition 4K de La belle et la bête n'échappe donc pas du tout à ce traitement. Pour sublimer son célèbre long métrage, Disney doit adapter le matériel original pour qu'il corresponde aux nouveaux standards audiovisuels. Et si, finalement, on ne s'en rend pas vraiment compte lorsque le film défile sous nos yeux à l'écran, faire des captures d'écran du fichier source permet de mieux se rendre compte comment Disney a remanié une nouvelle fois La belle et la bête. Notons d'ailleurs au passage que Disney a délibérément choisi d'abandonner la restauration du film en 3D, pour baser sa nouvelle version 4K à partir de l'édition Diamond.
Vous trouverez ci-dessous un panel d'images comparives du film entre sa version Diamond et sa version 4K.
Ce sont toujours les même crédits d'ouverture depuis 2010 qui sont utilisés dans la version 4K du film. Le rendu de l'image semble toutefois inexplicablement plus terne, alors que c'est normal.
La version 4K est la toute première à ne pas proposer de multipistes, puisque le film est proposé exclusivement dans sa version originale, sans la séquence « Humain à nouveau ». On retrouve donc le panneau « In association with Silver Screen Partners IV ».
Cela ne se remarque absolument pas sur un écran TV performant, parce que l'appareil embarque le HDR qui contrebalance et ajuste tous les aspects du film pour le rendre plus éclatant. Pourtant, en coulisses, le fichier vidéo natif s'avère finalement affreusement terne en comparaison de la version Blu-ray Diamond, ça se passe totalement de commentaire tellement c'est flagrant ! Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'image de droite est bel et bien tirée directement depuis le fichier source inclus dans le Blu-ray 4K du film. Ce qui m'a posé problème tant les logiciels sur PC s'échinent à rectifier le rendu des couleurs.
Il fait tellement sombre dans la version 4K qu'on a désormais l'impression que la scène se déroule au crépuscule et non plus au petit matin. En dehors de l'aspect délavé des couleurs, remarquez surtout l'effet de flou au premier plan qui réapparaît dans le film, là où la version 3D l'avait supprimé. C'est tout à fait normal, aussi proche était la version 3D de la version d'époque, autant ce genre de petites trahisons étaient obligatoires dans la version 3D, car c'était nos yeux et notre cerveau qui « reconstituaient » la perspective et cet effet de flou. En 4K, le film retrouve donc son effet de perspective flouté originel.
Maurice est tellement effrayé par la Bête qu'il en a perdu tout son joli teint rosé. Même la porte du cachot semble différente. Pour autant, le rendu sur un écran HDR compatible rend nettement mieux que ce que le fichier source semble proposer.
Adieu fauteuil de Gaston ! Te voilà de nouveau porté disparu comme en 2002 et en 2010 ! Tu vas nous manquer.
On a vraiment beaucoup de mal à reconnaître l'univers si chatoyant du film, n'est-ce pas ? Tout semble si délavé dans le fichier source alors que c'est si éclatant sur un appareil compatible. Le HDR est décidément une technologie bien curieuse.
La scène semble vraiment avoir perdu tout son éclat, même l'arrière-plan semble moins détaillé. Ce n'est pourtant pas le cas.
Drôle de paradoxe que cette version 4K dont les scènes sombres sont finalement celles qui se rapprochent le plus de la version VHS, tout du moins pour ce qui est du fichier vidéo source qui n'apparait jamais tel quel sur un écran HDR compatible.
Comme expliqué plus haut, la version 4K ne comporte pas la scène « Humain à nouveau », ni aucune des modifications de l'édition spéciale IMAX. Le générique de fin reprend donc, strictement, celui de 1991 rehaussé en 4K.
Alors que la partie visuelle de La belle et la bête connaît d'innombrables bouleversements, la partie sonore n'est pas non plus épargnée. Que ce soit en version anglaise comme en version française, le long métrage a subit presque autant de modifications en trois décennies. Cela passe notamment par les différents mixages (Dolby Digital 5.1, DTS 5.1, Dolby Surround, Dolby Atmos, Dolby Vision...), mais également par de nouveaux effets audio rajoutés ici et là entre chaque version. Mais c'est bien entendu la version française qui a connu le plus gros bouleversement.
Primo, même si l'information est longtemps restée confidentielle, le long métrage proposé en salle au Québec en 1991 comportait plusieurs variations au niveau des dialogues par rapport au doublage proposé en France un an plus tard. L'origine exacte de cette version, que je nommerai « Prototype » faute de lui trouver un meilleur qualificatif, m'est inconnue. La belle et la bête a toujours été un cas atypique, même à l'époque de sa sortie, concernant son doublage français diffusé en salle au Québec. Dès 1988, Michael Eisner avait imposé un doublage territorial en France et au Québec pour tous les films Disney, animation compris. Si le cas de Bernard et Bianca au pays des kangourous était l'exception logique à cette règle, car cela permettait une totale continuité vocale par rapport au premier film, celui de La belle et la bête a toujours été énigmatique. Tous les autres films de la période ont bénéficié d'un doublage québécois, ce film-là est la seule exception, sauf si l'on tient compte de L'étrange Noël de Monsieur Jack sur la même période adapté par la même équipe. S'agissait-il déjà d'une première grande phase de test d'unification des doublages francophones, comme le fait désormais Disney de puis Là-haut ? Je n'en ai aucune idée. Il n'empêche, le sentiment d'un vrai premier doublage précipité en raison d'un délais d'adaptation anormalement restreint se ressent d'un bout à l'autre du film, ce qui me pousse à le qualifier ce doublage de version « Prototype » , puisqu'il ne fut pas retenu tel quel et amélioré pour la sortie en France ainsi que toutes les commercialisations ultérieures.
Secondo, le procès de Lucie Dolène relatif à Blanche-Neige et les sept nains, qu'elle remporta en 1996. Mauvais joueur, et prenant peur que la comédienne se retourne contre eux sur d'autres oeuvres sur lesquelles elle avait participé, alors même que la décision de justice ne concernait que Blanche-Neige, Disney prend la décision radicale supprimer sa voix de tous les doublages français auxquels Lucie Dolène avait contribué. La belle et la bête se retrouve alors victime collatérale d'une véritable cabale à l'encontre de la comédienne. Or, non seulement cette décision pose question, mais elle a la fâcheuse conséquence de provoquer un désastreux effet domino sur l'ensemble du doublage français du film. Et, pour couronner le tout, Disney commet également plusieurs impairs qui vont saccager à jamais la richesse du doublage originel de La belle et la bête.
(Prototype 1991, Original 1992, IMAX 2002, Diamond 2010)
Nota Bene : Le point de vue comparatif des variations de doublage est fixé depuis la version cinéma française de 1992. L'ensemble est également présenté, en alternance, selon le montage chronologique du film.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : La variation notable de cette version se remarque dès le prologue. Bien que le dialogue prononcé soit strictement le même que la version finale, l'interprétation est totalement différente. Par exemple, Jean Amadou appuie plus fortement sur le fait que le château de la bête est somptueux. Son phrasé est également un peu moins fluide et il marque parfois plusieurs arrêts, ce qui donne parfois le sentiment d'une première prise audio, comme une première lecture de scénario, avant que le comédien ne soit plus à l'aise, comme on l'entend sur la version finale. Par contre, plus intéressant, Jean Amadou apporte souvent un côté plus théâtral aux origines de la Bête, l'intonation de sa voix étant plus marqué, en accord avec les transitions des divers vitraux qui apparaissent à l'écran.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) et 1992 (Cinéma France) : Originellement, le logo-titre du film en français reprenait le même style graphique que celui de la version américaine. Un logo qui a depuis complètement disparu. De son côté, si le générique de fin n'est pas traduit en français dans la version Prototype, il l'est entièrement sur la version de 1992. N'ayant jamais eu l'occasion de voir le film en version IMAX, j'ignore si ces deux particulatité étaient conservées en salle en 2002.
Télévision 2011 (M6) et VOD : Un tout nouveau logo-titre est réalisé pour la version numérique HD du film. La date exacte de sa conception n'est pas connue avec exactitude, mais il a été utilisé pour la première fois à la télévision française lors de sa première diffusion le 19 décembre 2011 sur M6. On le retrouve également sur diverses plateformes de vidéo à la demande depuis lors. A noter qu'il existe potentiellement un troisième logo-type, destiné à la chaine Disney Channel, pour ses diffusions en 2003. Mais comme je n'ai jamais été abonné, j'ignore s'il y avait un logo spécifique à cette époque ou bien s'il reprenait celui de 1991/1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Le mixage est légèrement différent dans la version finale, de fait on entend mieux ici l'essoufflement de Lefou quand il court récupérer le volatile, tout comme son « Oh » d'étonnement quand l'oiseau tombe du mauvais côté.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : La toute première conversation entre Gaston et Lefou est sensiblement la même, seules les intonations changent. Quelques expressions sont légèrement plus marquées (« Le plus grand chasseur du monde », « Le meilleur », « Aucune Lefou », « Exactement »...), François Leroux se montre même un tantinet plus féroce quand il s'exclame que Belle a de la chance d'être choisie par lui. Ce n'est plus une conquête, mais bel et bien une proie. Notons au passage que le cri de douleur de Lefou quand il reçoit le fusil dans l'oeil n'est pas le même. Dans cette version il prononce une sorte de « Ahou » plus long, tandis que dans la version finale il dit un bref « Aïe ».
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : La première discussion entre Belle et Gaston est également légèrement différente au niveau de l'intonation, particulièrement pour Bénédicte Lécroart. Variation notable, Belle dit « Au revoir » avant le changement de plan, alors que dans la version finale, elle le fait hors champ. A noter que la conversation du trio des demoiselles est par contre strictement identique.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Tous les dialogues de Maurice du film sont différents dans cette version. Il est indéniable que le personnage a été redoublé en intégralité par Georges Aubert en 1992. Tous les dialogues sont cependant strictement les mêmes, et cela dans tout le film, mais l'interprétation est systématiquement différente. Par exemple, Maurice est ici totalement résigné dans sa façon de parler devant son invention récalcitrante. Son exclamation quand Belle veut le rassurer n'est pas non plus la même. Le son bucal qu'il produit dans cette version se rapproche plus de « Chante cocotte ! ». Il est au contraire très remonté dans la version finale, mais lâche un son bucal plus proche d'un « Si tu le dis... ». Leur exclamation de joie quand l'invention remarche à nouveau n'est pas la même non plus.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : L'expression de peur de Maurice est différente. Dans cette version, il s'exclame, en deux fois « Oh », puis « Ah ». Dans la version finale il dit « Oh la ». Quand ils sont au bord du précipice, Maurice prononce plus vite les deux « Recule ». Autre différence, le premier « Doucement » est prononcé en donnant l'impression que Maurice tente de reprendre le contrôle, là où dans la version finale il est un peu en panique.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Idem en ce qui concerne le moment où Maurice reprend son souffle après être tombé au sol, le son est plus marqué dans cette version. Il reprend son souffle. C'est plus bref dans la version finale, où le son accompagne surtout l'action de se lever. Maurice lâche un vrai et bref cri de terreur quand les loups apparaissent, alors qu'il a le souffle coupé de peur dans la version finale. A l'inverse, lorsque Maurice tombe devant le portail du château, Maurice crie durant sa chute en 1992, alors qu'il perd seulement son souffle dans cette version. Il ne crie pas non plus quand un loup attrape sa chaussure, contrairement à la version de 1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : L'exclamation de surprise de Maurice est différente, tout comme ces « hou hou » pour savoir s'il y a quelqu'un. Par contre, la conversation entre Maurice, Lumière et Bigben est strictement la même à la seule exception que Maurice s'exclame « Atchoum » alors que ce passage est silencieux dans la version de 1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Tous les dialogues de Maurice sont sensiblement différents dans leur intonation, tout comme celui de Miss Samovar et Zip. Les dialogues de Big Ben sont par contre strictement identiques. C'est donc une séquence existant en trois versions : Prototype 1991, révisée 1992 et redoublée par Lily Baron en 2002.
2002 (IMAX) : Le premier changement majeur de la version IMAX apparaît dès la toute première scène avec Madame Samovar quand celle-ci s'exprime « Puis-je vous offrir une tasse de thé ? Il est prêt, ça va vous réchauffer ». Déjà éjectée dès 1998 de La belle et la bête 2 - Un Noël enchanté - ce qui prouve que la douce vengeance couvait déjà depuis un certain temps de la part de Disney -, Lucie Dolène est remplacée par Lily Baron, qui reprend donc le rôle pour la seconde fois. Nettement moins enthousiaste que Lucie Dolène, Lily Baron propose un personnage beaucoup plus lisse et un peu moins charmant. Ce changement de comédienne a des conséquences très facheuses, puisqu'elle nécessite de nombreux raccords et redoublages vocaux. C'est d'ailleurs le cas de Big Ben, dont la réplique « Non, pas de thé » est prononcé différemment.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Le premier cri de la Bête n'est pas le même, tout comme les divers dialogues avec Maurice. L'élément le plus marquant est surtout la phrase de « Il y a un étranger ici ». Emmanuel Jacomy donne à la réplique une tonalité qui laisse entendre qu'il a senti une présence dans la pièce, comme s'il s'en doutait mais sans vraiment le savoir, ce qui n'est finalement pas très cohérent avec la scène précédente où il a vu bien Maurice du haut de l'escalier. La version de 1992 rectifie cela, la phrase étant prononcée de façon à faire comprendre que le personnel du château a clairement remis en question son autorité et qu'il sait que Maurice est là. Notons d'ailleurs au passage que le mixage vocal de la Bête sera plus grave et menaçant dans la version de 1992 qu'elle ne l'est dans cette version Prototype. Les cris « Non » et « Pitié » de désespoir de Maurice sont également bien plus marqués dans la version de 1992. Les dialogues de Lumière et Bigben sont inchangés par contre.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Belle pousse un énorme soupir d'exaspération qui n'a survécu à aucune autre version ultérieure. Je trouve ça très dommage en vérité. Le reste des dialogues avec Gaston est strictement identique.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Toute la conversion est identique sauf le « Tu vois ? Tralalère ! » de Zip.
2002 (IMAX) : Toute la séquence de dialogue entre Zip et Madame Samovar est entièrement modifiée jusqu'à l'apparition de Plumette qui s'exprime avec le dialogue d'époque. C'est Kelyan Blanc qui assure désormais les dialogues raccords du personnage sur une grande partie du film, à la place de Clarence Le Prévost.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Tous les dialogues de Maurice sont prononcés différemments, particulièrement les exclamations où il s'oppose au choix de Belle. La version de 1992 est d'ailleurs meilleure sur ce point. Le désespoir du père de perdre sa fille y est bien plus marquant. Il n'y a cependant aucun changement sur les dialogues de Belle et la Bête.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : A nouveau ce sont tous les dialogues de Georges Aubert qui sont différents. On sent Maurice plus paniqué dans cette version, il paraît un peu plus cinglé dans la version de 1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Simple question de mixage, on entend un peu mieux le « Hum » juste après le premier « Ce vieux fou de Maurice... ». Le son est un peu plus noyé avec le reste des bruitages de la scène dans les versions de 1992 et ultérieures.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Le dialogue « Mais personne ne veut donc m'aider ? » n'est pas prononcé de la même façon.
2002 (IMAX) : A nouveau, Madame Samovar apparaît. Un gros travail de raccord est effectué puisque ce sont presque tous les dialogues originaux qui sont conservés, en alternance, avec la voix de Lily Baron. J'ai dit presque ? Bénédicte Lécroart redouble en effet la phrase « Mais vous êtes... Euh... ? » car les dialogues originaux se chevauchaient auparavant.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Faute de trouver une façon plus claire de l'exprimer, Clarence Le Prévost baragouine ses répliques « Tu veux que je te fasse une blague » et « Pardon », dont il manque des syllabes façon « je suis emrubé et parle avec une voix bizarre ». Ce qui donne en gros « t'veux qu'j'te fass une blag » suivi d'un encore plus énigmatique « Olardon ». Ce qui est étonnant et logique à la fois. Clarence n'avait que 4 ans quand il a doublé le personnage et, d'après l'anecdote raconté en 2013 par Bruno Lais qui l'avait casté à l'époque, sur les genoux de Claire Guyot qui lui faisait répéter ses répliques mot à mot « comme un perroquet » devant le micro. Il est indéniable qu'il est un peu plus vieux dans la version de 1992, son dialecte est nettement plus fluide. La version de 1992 a donc remis bon ordre dans cette scène en rendant plus compréhensible le personnage.
2002 (IMAX) : Pendant la conversation entre Lumière, Madame Samovar et la bête en attendant que Belle se décide à venir dîner, c'est de nouveau un bricolage auditif qui est proposé. Les dialogues originaux sont partiellement conservés sauf lorsque l'on ented Miss Samovar où sont désormais entremêlés Lily Baron ainsi qu'un nouveau doublage de Daniel Berreta.
2002 (IMAX) : Lorsque la bête s'énerve contre Belle et veut démolir la porte de sa chambre, le même bricolage auditif est effectué. Seuls les dialogues de Lily Baron remplacent ceux de Lucie Dolène.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Le dialogue de Belle qui refuse d'aller dîner est prononcé différemment par Bénédicte Lécroart. Ceux de l'Armoire et de la Bête sont inchangés.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Dans cette scène, les dialogues de Zip sont différents. Celui de Miss Samovar est inchangé. C'est ici la seconde séquence existant en trois versions : Prototype 1991, révisée 1992 et redoublée 2002.
2002 (IMAX) : A nouveau pour un nécessaire raccord audio, Kelyan Blanc effectue le doublage de Zip quand celui-ci précise qu'il n'a pas sommeil.
2002 (IMAX) : Hormis Madame Samovar, une grande partie des dialogues de BigBen dans la cuisine sont changés à partir de « Oh mais quelle joie de vous voir parmi nous » jusqu'à la fin de la séquence hormis les échanges qu'il a avec Lumière qui sont repris de la version de 1991. Bénédicte Lécroart en fait autant sur le dialogue « Je peux manger quelque chose ? ».
2002 (IMAX) : Si les oreilles peu expertes avaient déjà quelques doutes sur la voix qui semblait similaire mais quand même un peu différente sur Madame Samovar en DVD, c'est bel et bien la première grande chanson du personnage qui a mis le feu au poudre à l'époque. Christiane Legrand est choisie pour être la nouvelle voix chantée du personnage. C'était une très grande chanteuse française fut un temps, avant que son activité ralentisse avec l'âge. Si l'idée est louable de rappeler un grand nom de la scène française, l'interprétation de Christiane Legrand est une véritable catastrophe. Jamais dans le rythme, constamment à bout de souffle, sans le moindre enthousiasme, Christiane Legrand saccage littéralement « C'est la fête » par son interprétation qui semble avoir tout l'air d'avoir été effectuée en une seule prise sans la moindre répétition. Ironie du redoublage, Christiane Legrand, incapable de pousser sa voix aussi haut que Lucie Dolène en 1991, lui laisse sa place lors d'un refrain, ce qui accentue d'autant plus le contraste entre les deux chanteuses. Jamais Disney n'avait proposé une chanson en français aussi mauvaise dans un de ses films. Chaque redoublage ayant toujours mis un point d'honneur à être irréprochable sur les chansons. On en vient à croire que c'est entièrement assumé histoire de saborder encore plus la réputation de Lucie Dolène dans le style « Hé, vous voyez ce qu'on a été obligé de faire à cause d'elle ? ».
1993 (LaserDisc uniquement) : La technologie LaserDisc était autrefois un marché de luxe, réservée à quelques privilégiés et aux cinéphiles capables d'investir dedans. De fait, peu de personnes sont au courant que, historiquement, le tout premier problème audio sur le doublage original concernait cette version. Ces grands disques vidéos nécessitaient d'être retournés à mi-parcours pour continuer à voir le film. De fait, une brève coupure audio intervient quand Big Ben joue les guides. Au moment où Belle s'apprête à monter vers l'Aile Ouest, Big Ben s'exclame « Mademoizè » le reste du mot étant coupé. Cet instant précis marque la nécessité de changer de face du LaserDisc. Ce problème audio n'étant présent sur aucune autre édition.
2002 (IMAX) : Pour une raison inexplicable, l'exclamation de surprise de Bénédicte Lécroart quand Belle se cogne sur le guéridon a disparu de la version IMAX. La scène est donc silencieuse.
2010 (Diamond) : La même scène est rectifiée sur l'édition Blu-ray. Mais au lieu de retrouver l'exclamation française originale de Belle, présente dans la version Prototype comme le doublage final de 1992, celle-ci s'exclame désormais avec la voix de Paige O'Hara, son interprète américaine.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Si la réplique « Pourquoi êtes-vous venue ici ? » est identique dans l'intonation, le mixage de la voix d'Emmanuel Jacomy est amélioré. Il est bien plus menaçant dans la version de 1992. Idem pour « Vous réalisez ce que vous auriez pu faire ? Sortez ! », dont le mixage audio a également été rendu plus grave et menaçant en 1992.
2002 (IMAX) : Lorsque Belle, horrifiée par la bête, s'enfuit du château, elle est poursuivie par une meute de loup. Toutes les exclamations de terreur de Bénédicte Lécroart sont remplacées par celles de Paige O'Hara. Cette modification résulte d'un changement effectué dans la version américaine qui avait rajouté de nouveaux effets audios sur cette séquence.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Une fois encore, tous les dialogues de Maurice sont prononcés différemment. Ce qui tant à prouver que c'est l'intégralité du rôle qui a été repris par Georges Aubert un an plus tard. Historiquement, ce n'est donc finalement pas Miss Samovar qui a été le premier personnage redoublé intégralement sur le film, mais bien Maurice. Toutefois, Georges Aubert n'a pas été remplacé sur le rôle, contrairement à Lucie Dolène.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Une nouvelle fois, le mixage sur la voix d'Emmanuel Jacomy a été amélioré sur toute la longue scène jusqu'à la bibliothèque en 1992. On reconnaît plus facilement la voix de l'acteur dans cette version Prototype, plutôt que d'entendre celle de la Bête. Aucun autre changement notable sur le phrasé ou le dialogue qui restent absolument identiques.
2002 (IMAX) : Durant le morceau « Je ne savais pas », trois comédiennes se partagent désormais le personnage. Christiane Legrand chante les premiers couplets de la chanson. Le résultat est moins mauvais que sur « C'est la fête », car elle est dans la retenue et couverte par les deux autres comédiens, mais aussi parce que l'interprétation de Lucie Dolène est ensuite conservée à partir de « Attendons-voir, c'que ça donnera » jusqu'à la toute fin du morceau. C'est finalement Lily Baron qui conclut la séquence avec le dialogue « Ce sont des histoires de grandes personnes ».
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Après la chanson, les dialogues sont les mêmes, mais toutes les intonations de Lucie Dolène (Miss Samovar), Daniel Beretta (Lumière), Georges Berthomieu (Big Ben), Josiane Pinson (Plumette) et Clarence Le Prévost (Zip) sont différentes. Indéniablement, la locution du jeune garçon s'est considérablement améliorée entre cette première prise et la seconde réalisée un an plus tard pour la version de 1992. C'est ici la troisième séquence existant en trois versions : Prototype 1991, révisée 1992 et redoublée 2002.
2002 (IMAX) : Nouvelle scène redoublée dans la version IMAX, qui correspond au moment où les personnages enchantés se rendent compte que quelque chose a changé dans la relation de Belle et la bête, où seuls les dialogues de Madame Samovar sont changés et amalgamés aux dialogues de 1992. Notons que l'on entend à nouveau la voix de Clarence Le Prévost sur Zip.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Il n'y a aucun changement sur la chanson « Je ne savais pas », hormis le « Quoi ? » de Zip et le « Ce sont des histoires de grandes personnes » de Miss Samovar. Curieusement, le dialogue intermédiaire « Qu'est-ce que tu dis, Maman ? » est exactement le même en 1992. Le mixage des doublages de Clarence Le Prévost a visiblement été compliqués à faire - en même temps avec un enfant de 4 ans, comment faire autrement ? - mais il semble évident que le choix a été fait de conserver au maximum ce qui marchait déjà dans la version Prototype puisque tous les dialogues de Zip n'ont pas été intégralement changés contrairement à ceux de Maurice.
2002 (IMAX) : La séquence « Humain à nouveau » n'ayant jamais été doublée puisque n'existant pas auparavant, c'est logiquement un doublage inédit qui est proposé. Georges Berthomieu (Big Ben), Bénédicte Lécroart (Belle) et Emmanuel Jacomy (La bête) retrouvent leurs rôles respectifs, Christiane Legrand (Madame Samovar), Gérard Rinaldi (Big Ben) et Brigitte Virtudes (L'armoire) complètent la distribution pour la partie chantée, accompagnés des choristes habituels de films musicaux Disney.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Petite curiosité, dans la mesure où Zip n'a aucune ligne de dialogue à ce moment là, le dialogue de Miss Samovar, bien qu'identique dans son contenu, est prononcé différemment par Lucie Dolène par rapport à la version de 1992.
2002 (IMAX) : Christiane Legrand semble littéralement s'étouffer sur « Histoire éternelle » offrant une interprétation tout aussi catastrophique qu'au moment de « C'est la fête ». Heureusement pour nos oreilles, c'est la dernière fois qu'on l'entend. De son côté, on retrouve Lily Baron pour le dialogue qui suit la chanson.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Comme tous les autres dialogues du personnage, Maurice ne tousse pas de le même façon.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : La scène est identique, hormis le « Pourquoi elle s'en va ? » de Zip. C'est ici la quatrième séquence existant en trois versions : Prototype 1991, révisée 1992 et redoublée 2002.
2002 (IMAX) : Hormis la scène où tous les personnages prononcent « Il a fait ça ! » en même temps qui résulte d'un nouveau doublage, il n'y a pas d'autre modification que l'ajout de la voix de Lily Baron dans les dialogues de 1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Cette fois, c'est une pierre deux coups. Ce sont deux personnages sur les trois de la scène qui voient leurs interprétations respectives changer. Tous les dialogues de Maurice le sont, ainsi qu'une partie des exclamations de Zip sauf « Pourquoi t'es parti, tu nous aimes plus ? » conservé à l'identique. Les dialogues de Belle restant inchangés.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Changement notable, probablement parce que les dialogues entre Lefou et Maurice se chevauchent, Jean-Claude Corbel redoublera tous les dialogues de cette longue scène en 1992, tout comme Georges Aubert en fera autant jusqu'au moment où Belle et Maurice sont enfermés dans la cave. Les dialogues de Belle et Gaston sont par contre inchangés, tout comme la chanson « Tuons la bête ».
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Comme avec Lefou, les dialogues sont différents. Comme ils se chevauchent, le redoublage de Jean-Claude Corbel en 1992 implique une petite rectification de dialogue pour Bénédicte Lécroart.
2002 (IMAX) : Toute la séquence de l'attaque du château conserve les dialogues d'époque combinés avec ceux de Lily Baron à la place de Lucie Dolène.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Changement remarquable, dans l'ère que nous vivons actuellement qui tend à tout féminiser dans les films, la version Prototype du couplet « Soulevons nos bannières. Nous marchons vers la bataille malgré le danger qui flotte sur nos têtes » était originellement chanté par un choeur entièrement féminin. J'imagine que le fait qu'il s'agisse d'une armoire à vêtement, de commodes, de casseroles et de tables de chevet qui chantent ont incité les adaptateurs à en faire des objets « de ménagères de moins de 50 ans ». D'où la rectification jugée trop clichée avec un choeur plus unisexe pour la version de 1992, même si les voix masculines dominent désormais plus largement la chanson.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : La réplique finale de la chanson « Tuons la bête » n'est pas prononcé tout à fait de la même façon. C'est aussi le cas de « Mais Sire, le château est attaqué ! » de Miss Samovar et les deux lignes de dialogues de Lumière « On va jamais y arriver » et « Ça y est, je sais ! ». Plumette n'est pas modifiée en 1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Le refrain « Tuons la bête », plusieurs fois répété, possède un peu plus de voix féminines audibles dans la version Prototype que la version de 1992 où on ne les entend presque plus. Cependant, elles sont toujours présentes en fond sonore, il s'agit donc vraisemblablement d'un simple mixage différent. Ce changement paraît cette fois un peu plus logique, puisque la foule déchaînée qui accompagne Gaston est entièrement constitué d'hommes.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : A l'exception de « Et ben dis donc, drôlement fort moi ! » identique sur la version Prototype et la version de 1992, Clarence Le Prévost ne fait pas parler Zip de la même façon. Les dialogues de Maurice par Georges Aubert sont également une nouvelle fois prononcés différemment.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Le cri du villageois ébouillanté n'était pas présent dans la version Prototype ! Il a été rajouté en 1992, puis de nouveau retiré depuis 2002 !
2002 (IMAX) : Alors qu'il avait été réintégré en 1992, le raccord audio de Lily Baron sur le dialogue « Par ici, gros plein de soupe. Allez les enfants ! » a la conséquence faucheuse de supprimer définitivement le cri de l'homme ébouillanté. On ne l'a plus jamais entendu depuis.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : C'était Claude Chantal qui faisait originellement crier l'Armoire quand elle saute du balcon ! Un cri « francophone » qui ne survivra pas à la version de 1992 puisque c'est son cri américain, nettement plus hystérique et d'autant plus drôle, qui lui succédera.
2002 (IMAX) : Dans cette version, il n'y a plus aucun cri de l'Armoire quand elle saute du balcon.
2010 (Diamond) : Bien qu'une version française de ce cri existe, c'est le même cri américain qui est cependant réintégré dans la version Diamond, comme en 1992. C'est ici la cinquième séquence existant en trois versions, mais la seule à avoir été proposée de quatre façons différentes sur chaque ressortie successive : Prototype 1991, révisée 1992, silencée 2002, restituée 2010.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Il semble que l'intention originale de la version française était de conserver les cris américains de la bataille de l'Armoire contre les villageois, puisqu'on les entend bel et bien dans cette version Prototype. Un détail qui ne survivra pas à la version de 1992, puisque l'armoire restera silencieuse 18 ans durant !
2010 (Diamond) : Disparus depuis près de 18 ans, les cris américains de bataille de l'Armoire contre les villageois réintègrent la version française, comme c'était le cas sur la version Prototype.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Lors de la scène de liesse, les choeurs féminins sont plus marqués. On reconnaît d'ailleurs bien plus facilement le rire de Claude Chantal sur l'Armoire. Bien qu'identique dans son contenu (il n'y a pas de redoublage), c'est surtout le mixage qui est revu et le rend plus unisexe en 1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Pas de changement particulier ici, il s'agit probablement plus du résultat du mixage de la version Protoype écoutée. On entend ici plus nettement le son guttural de Gaston quand il frappe la statue. C'est toujours présent dans la version de 1992, à l'identique, mais le son est un peu plus noyé par les bruits ambiants et la musique.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : La réplique « Belle est à moi ! » n'est pas du tout prononcée de la même façon. Je dois reconnaître que François Leroux propose quelque chose de bien plus magistral et marquant dans la version de 1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Le dialogue est le même sur « Allez-vous en ! », mais le mixage a été retravaillé pour donner une voix plus grave à la Bête comme pour la scène de la bibliothèque. Du coup, c'est plus marquant dans la version de 1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Miss Samovar est silencieuse car elle arrive sur le balcon bien que l'on voit distinctement les lèvres du personnage bouger, au contraire de la version de 1992 où elle prononce « Maître... » à ce moment là. De fait, c'est ici la sixième et dernière séquence existant en trois versions : Prototype 1991, révisée 1992 et redoublée 2002.
2002 (IMAX) : Une nouvelle fois à cause du changement de comédienne, c'est Lily Baron que l'on entend désormais prononcer « Maître... ».
2002 (IMAX) : Avant dernière modification sur les dialogues du film de la version IMAX, les dialogues de Madame Samovar sont joués par Lily Baron, notamment le « Oh » quand elle retrouve sa forme humaine, « Mon trésor ».
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Le dialogue de Zip est un tout petit peu différent. Il prononce « Je ne suis pas trop grand pour dormir dans mon placard ? ». Ce sera changé par « Je ne suis pas trop grand pour dormir dans le placard ? » en 1992. Le rire de Maurice n'est également pas le même. C'est le tout dernier changement notablement au niveaux des dialogues de la version Prototype.
2002 (IMAX) : Dernière modification sur les dialogues de la version IMAX, lorsque Miss Samovar s'adresse à son fils et que celui-ci lui répond « Je ne suis pas trop grand pour dormir dans le placard ? ». Ce sont Lily Baron et Kelyan Blanc qui effectuent ensemble ce dernier raccord audio. Le rire de Maurice est repris sur celui de 1992.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Dernière variation sur le doublage français de la version Prototype, le tout dernier choeur chantant du film possède un mixage différent, où les voix féminines sont une fois encore plus prononcées. On entend aussi plus nettement l'envolée lyrique, dans un style rappelant fortement l'opéra, d'une chanteuse au moment du couplet « Touche de son aile ». Une particularité qui ne survit malheureusement pas à la version de 1992, qui élimine ce chant lyrique et rend plus unisexe la chanson. Je dois reconnaître que cette chanteuse lyrique inattendue, que l'on n'entend dans aucune version ultérieure, donne un cachet plus intéressant au final du film que ce que l'on connait actuellement.
Prototype 1991 (Cinéma Québec) : Toutes les bonnes choses ayant une fin, la film s'achève sur une toute dernière chanson. La version Prototype conserve la chanson anglaise. Un choix logique car Céline Dion, qui chante en duo avec Peabo Bryson pour la version anglaise, est déjà une star locale très connue en Amérique du Nord puisque d'origine québécoise. Ce n'est pas le cas côté français où, certes, Céline Dion est déjà un peu connue, car elle s'était fait remarquer au concours Eurovision qui s'est tenue en Irlande en 1988 et où elle représentait la Suisse, mais finalement pas tant que ça. Ce n'est véritablement qu'avec le titre « Un garçon pas comme les autres (Ziggy) » en 1993 qu'elle perce vraiment en France, mais c'est surtout avec la chanson « Pour que tu m'aime encore » en 1995, extraite de l'album écrit par Jean-Jacques Goldman « D'eux », qu'elle accède vraiment au statut de Super Star dans l'hexagone. Je me demande ce que les adaptateurs français auraient fait si Céline Dion avait été plus connue en France en 1992. Comme elle est parfaitement bilingue, aurait-elle été choisie au côté de Charles Aznavour plutôt que Liane Foly ? Cela aurait été un bien étonnant duo dont on ne saura jamais ce qu'il aurait pu donner.
2002 (IMAX) : Ultime bouleversement, toutes versions confondues à ce jour, le film s'achève enfin sur une dernière chanson révisée. Alors que le doublage de 1992 introduisait une version française chantée par Charles Aznavour et Liane Foly, « Histoire éternelle » est désormais interprétée par Patrick Fiori et Julie Zenatti. L'interprétation n'est pas mauvaise, mais moins puissante que la version originale, à cause d'un problème de rythme.
C'est ici que s'achève ce grand dossier consacré aux 30 ans de métamorphoses qu'a connu La belle et la bête, le film à l'origine de ma passion pour le cinéma d'animation. J'espère que vous l'avez apprécié !
Olivier J.H. Kosinski
Publication originale : 12 novembre 2021
Dernière actualisation : 06 mars 2022