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Illumination Entertainment
Comme des bêtes

Comme des bêtes sort le 08 juillet 2016 au Québec et 27 juillet 2016 en France. Comme de coutûme de la part de ce studio, bien que le film soit réalisé en France, il est produit autour du doublage anglophone. Le film est donc doublé a posteriori et possède deux versions francophones.

L'intrigue

Après le départ de leurs propriétaires, les animaux de l'immeuble se réunissent pour échanger les derniers potins, s'abandonner à leur gourmandise ou organiser des fêtes gigantesques. Max, un Jack Russell ultra gâté par sa maîtresse Katie, voit son petit monde bouleversé lorsque cette dernière ramène à la maison Duke, un gros corniaud mal léché. Mais ce duo mal assorti va devoir mettre ses susceptibilités de côté pour s'unir face à l'adversité des rues de New York et rejoindre leur appartement avant le retour de Katie pour le dîner...

Analyse de l'oeuvre

Le studio Illumination Entertainment est sans aucun doute possible le studio francophone le plus américanisé connu à ce jour. Ce qui n'est absolument pas un compliment quand on sait que l'industrie de l'animation française est la troisième au monde, derrière les Etats-Unis et le Japon, et qu'elle sait offrir des merveilles animées en totale autonomie. Illumination Entertainment, au contraire, fait depuis ses origines du sous-produit Dreamworks Animation dans sa plus mauvaise période : humour trash, histoire sans relief, personnages insipides. Comme des bêtes franchit même un nouveau cap, celui de la pure publicité mensongère ! Toute la promotion du film, que ce soit dans la presse, sur les affiches ou via les bandes annonces, c'est ainsi concentrée sur une accroche particulière, celle invitant le spectateur à découvrir ce que peuvent faire les animaux domestiques lorsque leurs maîtres ont le dos tourné. Avant la sortie du film en salle, beaucoup de personnes ont d'ailleurs reproché ce synopsis qui évoquait furieusement celui du tout premier Toy Story. Il y avait du vrai dans ce reproche, sauf qu'à la différence du studio Pixar, Comme des bêtes ne répond pas une seule fois à cette question. La seule réponse finale de l'intrigue étant tout simplement : les animaux ne font absolument rien de particulier que d'attendre le retour de leurs maîtres, contrairement aux jouets de Andy qui vivent leurs propres aventures tous les jours. Sauf bien sûr le temps de cette journée exceptionnelle et inhabituelle racontée par le film !

Passées les quelques premières minutes d'introduction, où Comme des bêtes tente vainement d'instaurer un semblant de relation aimante entre un maître (Katie) et son chien (Max), dont on ne croit pas une seule seconde (même Volt, star malgré lui est plus crédible sur ce point), on voit tout de suite débarquer l'encombrant Duke qui, tour à tour, va être menaçant, couard et profiteur. Katie étant de suite éjectée du récit, Comme des bêtes s'enfonce très vite dans le très douteux, voire même le pernicieux, en proposant une vengeance aussi brutale que purement gratuite : Duke tente de se débarrasser sans le moindre remords de son rival Max, histoire d'être le seul animal de compagnie de Katie. Certes, on est dans le réaliste, les vrais chiens font rarement preuve de finesse lorsqu'il s'agit de définir un mâle dominant dans une meute. Il n'empêche, dans une intrigue mettant en scène des personnages proches de l'anthropomorphisme, on a souvent besoin de justifier leurs actions. Toy Story prend le temps de nouer les relations entre les personnages, notamment la déchéance de Woody, au profit de Buzz, dans le coeur d'Andy. La rancoeur qui se développe lui fait commettre l'irréparable, mais Woody va immédiatement regretter son geste et tout faire ensuite pour rattraper son erreur. Duke au contraire est un chien présenté comme envahissant, brutal et sans gêne, alors que, techniquement, Max est dans son bon droit face à cet envahisseur qui s'accapare tout son espace en quelques minutes seulement. Comble de l'ironie, c'est Max qui ira sauver Duke et non l'inverse.

Mais le récit doit continuer, aller le plus vite possible, Comme des bêtes fait alors intervenir des évènements absurdes pour justifier les multiples rebondissements nécessaires à développer une intrigue qui, au final, n'apporte absolument rien aux spectateurs. Ici une équipe d'animaux rebelles fait son apparition, là il est mené par un lapin mégalomane dont on ignore pourquoi il est aussi maléfique (si ce n'est qu'il avait déjà un grain de folie de naissance justifiant, presque, de s'être débarrassé de lui), par-ci une équipe de chien de secours est mise en place et dirigée par une chienne hystérique, par-là un rapace est enrôlé dans l'équipe pour trouver Max depuis les airs alors qu'il va seulement se contenter de faire de l'esprit tout du long depuis le sol... Bref, Comme des bêtes aligne des morceaux de bravoures irréalistes, faussement burlesques, complément tirés par les cheveux pour que, une fois l'histoire achevée, on finisse par s'interroger sur ce qu'on a vu à l'écran. Surgit alors ce questionnement : que font donc les animaux quand leurs maîtres sont absents ? Rien, ils acceptent leur condition servile et font tout leur possible pour y retourner (sans que jamais la relation supposée aimante humain/animaux ne soit montrée une seule fois, histoire de justifier cet endoctrinement), même Pompom finira par accepter cette évidence qui s'impose à lui en moins d'une seconde !

En réalité, Comme des bêtes fait dans le pur divertissement décérébré. Certes, ça aurait pu mieux marcher si tant est que Illumination Entertainment avait répondu à la question proposée par leur service publicitaire et, surtout, si le film n'était au final pas un décalque du pauvre d'une majorité de films l'ayant précédé. Hormis le début de l'intrigue, qui lorgne sans vergogne sur Toy Story, Comme des bêtes est surtout un amalgame raté de Les aristochats (pour la quête de retourner chez eux), de La belle et le clochard (pour la condition des plus pauvres faces aux plus aisés), de Oliver & Compagny (pour la troupe de chiens unis malgré leur diversité), d'un soupçon de Comme chiens et chats (pour l'aspect rocambolesque et l'antagoniste mégalomane), d'une dose de Volt, star malgré lui (pour les seconds couteaux débiles) et d'une lichette de Charlie, mon héros (pour le club underground des animaux rebelles). Sauf que Comme des bêtes se contente d'aligner des clichés sans prendre la peine de se dire que les spectateurs ont un cerveau, tout le contraire des films que j'ai cités en exemple qui poussent souvent à l'interrogation. Mais en même temps, Comme des bêtes est un film calibré pour le public américain, celui-là même qui ne veut généralement pas de prise de tête et se contente du fun au détriment de tout le reste.

Même si le long métrage n'est pas très folichon en terme de contenu, le rendu global visuel et sonore de Comme des bêtes ne souffre d'absolument aucun réel reproche. C'est une habitude de la part de Illumination Entertainment sur lequel moi-même je ne peux trouver à redire. Par contre, le long métrage souffre d'un léger handicap par rapport à ses prédécesseurs, car il est le premier de la famille à concevoir une histoire ancrée dans notre monde contemporain. On le sait depuis longtemps, les longs métrages d'animation basés sur la réalité de leur époque sont généralement ceux qui vieillissent le plus prématurément en très peu de temps. Il n'y a, par exemple, qu'à penser à Oliver & Compagnie, présenté comme moderne à sa sortie, mais qui accuse aujourd'hui définitivement son âge, là où un film raccroché à une époque plus lointaine (Fievel et le nouveau monde), proposé dans un monde fantasmagorique (Le voyage de Chihiro), voire totalement intemporel (Bambi) parvient plus facilement à traverser les décennies sans jamais démériter. Comme des bêtes risque, d'ici cinq ans, dix ans maximum, d'être déjà considéré comme obsolète. Certes, Illumination Entertainment repose son modèle économique sur une consommation immédiate, là où Walt Disney gardait toujours en tête que ses films pourraient, et devraient, aussi plaire aux futures générations. Deux philosophies différentes, pour des résultats forcément diamétralement opposés. Il y a ainsi peu de chances que Comme des bêtes passe à la postérité, contrairement à n'importe quel grand film du studio Disney.

En somme, Comme des bêtes est un film à grand spectacle sans l'once d'une prise de risque. Ça se consomme sur l'instant, c'est parfois divertissant, parfois amusant, mais une fois l'histoire bouclée on n'est pas plus avancé, ni rassasié, que si on ne l'avait pas du tout regardé. La relation entre les personnages est si peu développée qu'elle ne rend pas justice à ce que le film semblait vouloir offrir, du coup, on ne s'attache à aucun d'entre eux, tout comme on ne croit jamais un instant à leurs relations aimantes. On reste tout du long bêtement coincé à la surface des choses, ce qui déconnectera n'importe quel spectateur un tant soit peu sensible. A choisir, retournez jouer auprès de vos vrais animaux de compagnie, ils ont infiniment bien plus de choses à offrir que ce long métrage !

Olivier J.H. Kosinski - 09 mars 2018

Bande annonce

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01 décembre 2019
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Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2016)

Chloé : Marika Lhoumeau

Tiberus : Jean-Marie Moncelet

Buddy : Éric Bruneau

Max : Antoine Durand

Pops : Denys Paris

Ozone : Frédéric Desager

Reginald : Jacques Lavallée

Snowball : Hugolin Chevrette-Landesque

Katie : Rachel Graton

Mel : Jean-François Beaupré

Norman : André Ducharme

Gidget : Sarah-Jeanne Labrosse

Duke : Olivier Visentin

Doublage (France - 2016)

Max : Philippe Lacheau

Duke : François Damiens

Pompon : Willy Rovelli

Ozone : Constantin Pappas

Mel : Charles Pestel

Chloé : Florence Foresti

Gidget : Dorothée Pousséo

Marylin : Josy Bernard

Katie : Rachel Arditi

Tiberius : François Senier

Papy : Jean-Pierre Gernez

Buddy : Jean-Baptiste Anoumon

Norman : Laurent Morteau

Tatouage : Franck Gourlat

Fernando : Bertrand Suarez Pazos

Reginald : Pierre Margot

Sources :
Doublage au Québec
Carton Générique

2.5