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Disney Television Animation
La petite sirène 2 - Retour à l'océan

La petite sirène 11 - Retour à la mer

La petite sirène II - Retour à la mer sort exclusivement en vidéo le 19 septembre 2000 au Québec, puis le 26 octobre 2000 en France sous le titre La petite sirène 2 - Retour à l'océan. Le film dispose de deux doublages francophones. Notons que, cas unique pour une exclusivité vidéo, le film a fait l'objet d'un redoublage partiel en 2006 en France : Henri Salvador y remplace Christophe Peyroux sur Sébastien.

Autre cas français particulier, Disney France a décidé d'organiser un grand casting national où toutes les françaises âgées de 16 à 20 ans ont pu concourir afin de décrocher le rôle parlé et chanté de Mélodie. Après plusieurs semaines de participation et de nombreuses candidates, c'est Nathalie Fauran qui fut choisie alors qu'elle avait 16 ans. Depuis lors, hormis la chanson titre de Peter Pan 2 - Retour au Pays Imaginaire en 2002, elle n'a plus contribué à aucune autre production Disney. Disney France renouvela l'expérience quelques années plus tard pour La fée Clochette.

L'intrigue

Ariel et le prince Eric sont désormais les heureux parents d'une adorable petite fille qu'ils ont appelée Mélodie. Le jour de la présentation de l'enfant au peuple des sirènes, Morgana, la soeur cadette d'Ursula, surgit des flots et tente de kidnapper le bébé. Mais les pouvoirs du roi Triton et le courage exemplaire d'Eric l'empêchent de mener à bien son sinistre projet. Néanmoins, à la suite de cet incident, des remparts sont érigés tout autour du palais princier. Désormais, pour éviter que Morgana puisse se venger, Mélodie ne pourra plus s'approcher de l'océan...

Analyse de l'oeuvre

Nous sommes à présent au tout début des années 2000, DisneyToon Studios n'existe pas encore mais, pourtant, la fébrilité est de mise. Quelles qu'aient été les qualités des suites produites avant lui, l'attente pour La petite sirène 2 - Retour à l'océan est forte. Le long métrage qui avait triomphé au cinéma, celui par lequel toute la branche animation Disney avait connu sa renaissance, s'apprête à accueillir une suite directe. C'est d'autant plus remarquable que cette suite va mettre en scène le tout premier enfant humain d'un couple Disney ! Tous les grands films d'animation du studio se sont toujours terminés au moment du mariage. Pour préserver leurs images, ils sont donc toujours restés très chastes, à l'exception du petit bisou traditionnel. La notion de sexualité et de descendance a toujours été particulièrement éludée, sauf dans les cas des animaux comme Bambi, Les 101 dalmatiens ou Le Roi Lion. Même les personnages historiques de la marque restent toujours d'éternels célibataires amoureux, il ne viendrait même pas à l'esprit de quiconque qu'ils puissent de temps en temps conclure leurs passions et frustrations hors champ, tellement cela parait saugrenu. Il n'y a que Dingo qui fait exception, on se demande bien comment d'ailleurs. Max n'en serait pas vraiment son véritable fils biologique, qu'il serait en fait adopté, que cela n'en serait même pas surprenant tant cette logique implacable est ancrée dans l'inconscient collectif dès qu'il est question d'animation Disney. D'autant plus évident que sa mère n'est jamais aperçue une seule fois à l'écran. Et Mélodie est arrivée entre-temps, une petite révolution dans le paysage même si elle n'a lieu que dans le cadre d'une suite exclusivement réalisée pour le marché de la vidéo. C'est d'autant plus regrettable que cette grande première ait lieu sous cette forme, car c'est bel et bien le seul gros atout que nous réserve La petite sirène 2 - Retour à l'océan.

Encore plus que La belle et la bête 2 - Un Noël enchanté et Le Roi Lion II - L'honneur de la tribu, La petite sirène 2 - Retour à l'océan est un film très attendu. C'est assez difficile à imaginer aujourd'hui, surtout durant une ère où les réseaux sociaux n'existaient pas encore. Et pourtant, ce film est effectivement très attendu. C'est d'autant plus vrai que la parution de ce second opus coïncide avec la ressortie toute récente du premier film en salle en 1998. Au delà de la polémique autour de son redoublage, imposé par Disney USA lui-même afin de faire du film le fer de lance de son tout nouveau mixage audio en salle et qui avait fait énormément couler d'encre, le retour d'Ariel et ses amis aquatiques était alors très frais dans la mémoire des spectateurs. Une synergie telle que même Disney France se prend au jeu en faisant monter la sauce à sa manière. Pour cela, la branche française n'hésite pas un seul instant à lancer une campagne marketing d'ampleur inédite et, alors, sans commune mesure : lancer un casting national pour trouver une voix française pour Mélodie. Absolument tous les médias français vont être mis à contribution : presse écrite généraliste et people, télévision, radio et même les balbutiants premiers sites Internet. A moins de vivre coupé du monde, il était très difficile d'y échapper, tout le monde était au courant de ce casting et, par rebond, de l'arrivée imminente d'un second opus. Ce qui n'a fait qu'accentuer d'autant plus l'attente que générait déjà le film. Une telle effervescence qu'aucune autre suite du marché vidéo n'a jamais connu depuis en France. C'est peut-être d'ailleurs, indirectement, à cause de cela que la marque Disney a commencé à perdre de sa superbe, en France tout du moins, même si c'est bel et bien Le bossu de Notre-Dame 2 - Le secret de Quasimodo qui a effectivement achevé tout le monde moins de deux ans plus tard. Les trop hauts espoirs mis dans La petite sirène 2 - Retour à l'océan ont surtout eu pour effet pervers d'offrir une vraie douche froide à une large partie du public.

Il faut dire que La petite sirène 2 - Retour à l'océan n'est pas franchement très bon, ni sur la forme, ni sur le fond. C'est d'ailleurs ce film qui va lancer une récursivité ancrée dans l'ADN des scénarios de plusieurs suites : inverser le propos tout en suivant finalement exactement la même trame que le premier film. Disney se noie dans la facilité : Ariel rêve de la terre ? Qu'à cela ne tienne, Mélodie rêve de l'océan ! Et chacun des personnages du second opus va hériter de la personnalité de ceux présents dans le premier film. La plus à plaindre dans l'histoire étant Ariel elle-même, si rebelle, effrontée et pleine de courage en 1989, mais qui devient ensuite aussi rigide que son père exactement pour les mêmes raisons qu'elle dénonçait auparavant. Que dire aussi de sa peur panique de ce que Morgana pourrait faire à sa fille au point d'ériger, littéralement, un mur pour se couper totalement du monde marin. Certes, Morgana a pris de court tout le monde au début du film, mettant effectivement Mélodie en danger. Elle avait l'énorme avantage de l'effet de surprise. Mais sa tentative échoue de façon extrêmement ridicule. Dès lors, la menace Morgana en devient risible. Son énorme acolyte miniaturisée, elle ne peut donc que fuir comme une malpropre. Traquée par tout le monde, sans aucun allié, elle ne peut que se cacher de tous. Morgana n'est, dès lors, plus une menace. Que penser alors de la décision ahurissante d'Ariel de couper sa famille du monde de la mer ? Plus grave encore, de cacher ses origines à sa propre fille durant toute sa vie ? Mais il est vrai que si les scénaristes n'avaient pas écrit cette décision invraisemblable, il n'y aurait pas eu d'intrigue. Tout l'édifice La petite sirène 2 - Retour à l'océan se prend un sacré coup alors même qu'il ne fait que commencer.

Bien évidemment, dès qu'on interdit quelque chose, cela ne le rend que plus désirable. D'autant plus pour une jeune fille dont les origines biologiques sont liées aux océans. Sans la moindre surprise, l'intrigue ne laissant absolument aucun doute, Mélodie brave nonchalamment, et de manière régulière, l'interdit. Elle file sous la grande muraille régulièrement pour aller barboter sous l'eau pour y ramasser des coquillages, dont on ne saura toutefois pas ce qu'elle en est fait ni où elle peut bien les cacher, vu que ni Ariel, ni Éric n'auront jamais le moindre soupçon à ce sujet. Dès lors, la seconde incohérence s'impose : pourquoi Morgana n'a-t-elle jamais tenté une seule fois d'en profiter ? Ce sont pourtant autant d'occasions idéales d'accomplir son méfait en enjôlant Mélodie qui n'attend qu'une belle excuse pour filer dans l'océan. Il est évident que, depuis douze ans (!), la traque de Morgana s'est largement émoussée, voire même qu'elle a été oubliée du plus grand nombre. Mais peu importe, il faut attendre que Mélodie trouve un médaillon, en tire ses propres conclusions, pique sa crise et décide de fuguer pour, qu'enfin, tout se déclenche. Mélodie va dès lors barboter en mer, faire confiance aux premiers venus (en comparaison, Ariel suivait Flotsam et Jetsam en toute connaissance de cause) qui vont la conduire dans une antre recluse en moins de temps qu'il en faut pour le dire, preuve que Morgana n'était jamais bien loin de Mélodie pour passer n'importe quand à l'attaque. Telle une ravissante idiote, Mélodie se laisse évidemment très facilement duper, parvient à dérober au nez et à la barbe de tout Atlantica le trident de son Grand-Père, arrive à se faire deux imbéciles pour amis en chemin et, preuve de son idiotie suprême, trouve tout à fait normal de donner une grande fourchette magique à une illustre inconnue rencontrée le jour même. Parce que tu vois, Maman m'a menti. Ouille... On oubliera la grande bataille faussement épique qui remettra tout en bon ordre dans une fin grandiloquente totalement attendue.

Sur le plan esthétique, ce n'est pas vraiment la grande joie. La petite sirène 2 - Retour à l'océan se situe dans le panier "moyen bas" des suites Disney. En d'autres termes, à peu près correct dans son ensemble mais régulièrement assez mauvais. La majorité de l'intrigue se déroulant dans les eaux glacées proche du cercle polaire, la plupart des décors sont chiches, assez pauvres en contenu et très monotones dans leur ensemble. Ce qui tranche avec l'univers bariolé, festif et, surtout, chaleureux du premier film dont on imaginait plutôt l'action dans les Caraïbes. Le studio Disney a d'ailleurs recours à l'animation 3D sur quelques plans dont le rendu n'est guère plus heureux et qui s'harmonise assez mal avec le reste. Concernant les personnages, Mélodie et Morgana exceptées, n'ayant pas peur de le dire, c'est moche. Ariel est totalement méconnaissable, et l'on constate régulièrement de très gros problèmes d'animation. Le plus célèbre d'entre eux, devenu un meme sur Internet fut un temps, est l'élongation invraisemblable de son cou lorsqu'elle chante à un moment donné du film. On s'étrangle aussi assez régulièrement sur ses multiples, tout autant qu'étranges, expressions faciales bizarroïdes. Ne parlons même pas de son physique qui change d'une scène à l'autre. Tous les autres personnages du premier film sont logés à la même enseigne. La palme du plus mauvais goût revenant à ce pauvre Polochon qui en devient le poisson le plus moche jamais dessiné par Disney ! À contrario, Morgana s'avère relativement soignée. Sans être une révolution, son design semble avoir été recherché pour justifier de son lien de famille avec Ursula. C'est assez habile. Mais pas autant que Mélodie, vraiment, l'unique belle surprise du film. En tant que premier enfant "humain" de film d'animation Disney, les artistes ont redoublé d'ingéniosité pour réunir, assez habilement, les caractéristiques d'Ariel et Éric autour d'elle. Forme des cheveux, grands yeux et bouche d'Ariel, sourcils, chevelure brune et mèche rebelle d'Éric, forme de visage et nez à mi-chemin entre les deux. Et elle a aussi emprunté son côté téméraire et rebelle à ses deux parents. Seule contradiction apparente, Mélodie a les yeux verts, là où ses deux parents les ont bleus. Mais il s'agit sans nul doute d'un clin d'oeil aux origines marines d'Ariel, plus particulièrement à ses nageoires qui sont de cette couleur. Preuve que Mélodie est un personnage qui a été longtemps réfléchi pour les besoins de sa conception. Mélodie est peut-être bien une belle cruche d'adolescente mais on la retient quand même comme attachante.

Sur le plan audio, reconnaissons que La petite sirène 2 - Retour à l'océan rattrape l'ensemble et sauve un peu le long métrage. Il faut dire que la bande originale reste assez correcte. Bien qu'il n'ai jamais contribué à la bande originale du premier film, Danny Troob a déjà fait ses armes en tant qu'orchestrateur sur plusieurs grands classiques Disney comme La belle et la bête, Pocahontas, une légende indienne ou Hercule. La petite sirène 2 - Retour à l'océan est par contre sa toute première composition originale pour Disney. Dans l'ensemble, il s'en sort bien, réussissant à imaginer des mélodies qui restent dans l'esprit du film de 1989, tout en ayant cependant leurs identités propres. Bien que n'en comptant que très peu, pour les chansons, c'est le duo Michael et Patty Silversher qui s'y collent, livrant quelques chansons plutôt sympathiques particulièrement le duo entre Mélodie et Ariel qui est une jolie réussite, dans tous les doublages (anglais, français, québécois). Dans l'ensemble, les doublages francophones sont d'ailleurs assez bons. On relèvera juste cette idée farfelue côté français d'avoir évincé Christophe Peyroux au profit de Henri Salvador entre 2000 et 2006 sur Sébastien. Un choix marketing cohérent avec le retour de la version originale sur le premier film qui mettait fin à des années de reproche vis-à-vis du redoublage et, surtout, qui capitalisait sur le retour en grâce sur le plan médiathique de Henri Salvador à la même époque. Le problème étant que, désormais avec le retour à la version originale, hormis Claire Guyot et Micheline Dax, les deux films ne sont désormais vocalement plus cohérents entre eux, ajouter Henri Salvador via des raccords de doublages ultérieurs, qui plus est pas forcément dans le ton, n'y change absolument rien. Plus gênant, Henri Salvador livre ici une véritable contre-performance par rapport à ce qu'il avait fait en 1990 semblant, de fait, bien fatigué en 2006. En même temps, il avait l'âge honorable de 88 ans lors de ce redoublage partiel du film.

Alors que l'attente autour de La petite sirène 2 - Retour à l'océan était si grande, l'illusion s'est assez brutalement dissipée lorsque le long métrage a fini par être commercialisé. Alors même qu'il s'est relativement très bien vendu, il est sans nul doute le premier élément déclencheur d'un processus d'un rejet de plus en plus massif vis-à-vis des suites qui vont lui succéder par la suite. Formaté, sans imagination, bourré d'incohérences narratives, pauvre sur le plan scénaristique comme technique, La petite sirène 2 - Retour à l'océan accumule à peu près toutes les tares des productions vidéo bâclées par Disney. Simplement sauvé par le personnage de Mélodie elle-même, la seule jolie trouvaille du film ainsi que par une, voire deux, chansons, tout le reste s'avère facilement oubliable. Pourtant, à sa manière, le long métrage réussit le tour de force, de manière assez inexplicable, à ne pas entacher durablement la popularité du premier film, même si beaucoup préfèrent aujourd'hui oublier jusqu'à son existence. C'est probablement ça qui lui évite de couler à pic.

Olivier J.H. Kosinski - 05 mai 2022

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Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2000)

Ariel : Violette Chauveau (Dialogues)

Ariel : Nancy Fortin (Chant)

Mélodie : Geneviève Déry (Dialogues)

Mélodie : Elizabeth Blouin-Brathwaite (Chant)

Sébastien : Widemir Normil (Dialogues)

Sébastien : Michel Comeau (Chant)

Morgana : Sophie Faucher

Prince Éric : Pierre Auger

Chef Louis : Vincent Davy

Barbotteur : Gilbert Lachance

Triton : Yves Massicotte

Requinot : Daniel Lesourd

Tip : Manuel Tadros (Dialogues)

Tip : Mario Fraser (Chant)

Carlotta : Arlette Sanders

Amédée : Jean Brousseau

Dash : Pierre Verville

Écoutille : Luc Durand

Doublage (France - 2000)

Ariel : Claire Guyot (Dialogues)

Ariel : Marie Galey (Chant)

Mélodie : Nathalie Fauran

Morgana : Micheline Dax

Mordicus : Jacques Frantz

Sébastien : Christophe Peyroux

Eric : Bruno Choel (Dialogues)

Eurêka : Gérard Hernandez

Roi Triton : Jean Davy

Louis : Marc Alfos (Dialogues)

Tip : Laurent Gerra (Dialogues)

Tip : Jean-Claude Donda (Chant)

Flash : Laurent Gerra (Dialogues)

Flash : Renaud Marx (Chant)

Polochon adulte : Cédric Dumond

Polochon enfant : Julien Bouanich

Enfants de Polochon : Julien Bouanich

Carlotta : Claude Chantal

Le cavalier de Mélodie : Donald Reignoux

La vigie : Donald Reignoux

Le jeune triton blond : Emmanuel Garijo

L'hippocampe : Eric Métayer

Voix additionnelles :

- Paul Borne

- Karine Foviau

- Benoît du Pac

- Marie-Christine Robert

- Chloe Berthier

- Gabriella Bonavera

- Yann Peyroux

Retouche du doublage (France - 2006)

Sébastien : Henri Salvador

Sources :
Doublage au Québec
Forum Doublage France
Disney France

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