Accueil Rechercher Contact Menu Ξ
x
Chercher dans Analyses Catalogue Dossiers Actualités Petites Renconstres

Warner Bros Pictures
Scooby!

Scooby! est un long métrage d'animation dont la particularité est d'avoir été pensé comme le premier volet d'une franchise cinématrographique basée sur les personnages Hanna-Barbera. Il sort directement sur les plateformes de vidéo à la demande le 15 mai 2020 au Québec, mais il est proposé en salle le 08 juillet 2020 en France. Le long métrage ne dispose que d'un unique doublage français.

L'intrigue

Après avoir résolu des centaines d'affaires et vécu d'innombrables aventures, Scooby-Doo et sa bande doivent désormais s'attaquer à leur énigme la plus redoutable : un complot destiné à déchaîner les forces du chien-fantôme Cerberus. Tandis qu'ils mettent tout en oeuvre pour enrayer cette « acabocalypse » mondiale, nos amis découvrent que Scooby-Doo est porteur d'une lourde hérédité et qu'il est promis à un plus grand destin que quiconque aurait pu l'imaginer...

Analyse de l'oeuvre

Cela fait plusieurs années maintenant que je voulais analyser un film consacré à Scooby-Doo. J'ai toujours été un grand fan du personnage, et plus particulièrement de tout l'univers Hanna-Barbera. Pour autant, il a toujours été difficile de choisir une porte d'entrée pour le personnage sur le site en raison des innombrables itérations qui existent. C'est d'ailleurs devenu particulièrement flagrant depuis que Hanna-Barbera a été racheté par Warner qui a produit des dizaines et des dizaines de produits culturels dérivés : séries télévisées, téléfilms sans oublier les longs métrages au cinéma. Toutes ces itérations ont leur public comme leur détracteurs, rares auront été les séries animées américaines pouvant être aussi clivantes d'une génération sur l'autre. Car Scooby-Doo est un univers qui a toujours été en constante rénovation. Toutes les productions réalisées ont toujours cherché à suivre les mouvances de leurs époques respectives, de la mode du Yé-Yé à ses débuts à des fictions inclusives aujourd'hui. Bref, on ne sait pas vraiment où donner de la tête avec cet univers aux milles facettes. Du coup, voulant jouer sur ce côté décalé, ma toute première analyse consacrée à cette immense franchise a porté sur un téléfilm totalement improbable et affolant de bêtise : Daphné et Véra. Je crois bien qu'il était nécessaire de commencer par ce que Warner a pu produire de pire avant de se lancer dans quoi que ce soit d'autre. Puis je me suis dit qu'il serait temps de s'y consacrer pleinement.

Deux ans plus tard, je me décide enfin à aborder un second film, ce n'est pas trop tôt vous me direz. Cette fois, je choisis naturellement la voie de l'animation sur grand écran avec le tout premier long métrage du personnage. Aussi étonnant que cela paraisse, Scooby-Doo n'a jamais vraiment connu les honneurs du cinéma, hormis ses deux adaptations en chair et en os. Il a pourtant connu de multiples épisodes longs dès les années 1970, puis des téléfilms durant les années 1980 et, enfin, le tournant des productions spéciales pour le marché vidéo à partir des années 1990. Et durant ce long laps de temps, Scoob-Doo a également multiplié les crossover les plus improbables, même avec La famille Addams, c'est dire à quel point l'univers des personnages est particulièrement célèbre. Je ne m'attendais pas du tout à ce que Scooby! soit un hommage appuyé à ce phénomène. J'avoue avoir été particulièrement perplexe devant les choix narratifs qui ont été faits pour ce long métrage, dont je n'avais pas du tout suivi la campagne de promotion lors de sa sortie en salle. J'étais passé totalement à côté. Mais lorsque Satanas a fait sa tonitruante apparition, je me suis ensuite entièrement plongé dans le long métrage. Parce que oui, comme indiqué plus haut, je suis un grand fan de l'univers de Hanna-Barbera, en particulier de Les fous du volant qui a donné lieu à toute une flopée de séries dérivées. Si le parti-pris de faire de ce premier long métrage d'animation une sorte de métavers a de quoi surprendre, et en rebuter un certain nombre, je suis des rares qui salue cette initiative.

Scooby-Doo a toujours été un univers bigarré, multipliant les genres et les sous-genres. Cela fait de nombreuses années maintenant que les personnages ont croisé la route de tout un tas de personnages qui n'avaient pourtant rien en commun avec cet univers. On pensera à La famille Addams, déjà cité auparavant, mais aussi Batman, des stars du catch de la WWE, Superman voire même la troupe comique américaine Les Trois Stooges, sans oublier l'improbable incursion de la série dans Supernatural. Scooby-Doo et sa bande ont également régulièrement croisé les autres personnages de l'univers Hanna-Barbera, à commencer par Blue Falcon et Dynomutt dont ils ont partagé une émission télévisée en commun, inédite chez nous, mais aussi le Capitaine Caverne, Yogi l'Ours et, plus récemment, avec les Looney Tunes, rachat par Warner oblige. Dès lors, il semble indéniable que l'équipe chargée de la réalisation de Scooby! a voulu rendre un hommage appuyé à cet aspect du personnage. Cela implique de réimaginer une nouvelle fois l'origine des personnages car Scooby! propose une nouvelle version révisée de la rencontre de Sammy et Scooby-Doo, qui vient donc contredire ce que d'autres oeuvres avaient déjà raconté à ce sujet par le passé. Sans nul doute un mal nécessaire, car Scooby! a été imaginé comme le premier jalon d'un univers à la Marvel, avec une panoplie de personnages issus d'univers qui n'ont en fin de compte que très peu de point en commun, mais qui finissent par se réunir dans un multivers scénaristique. Je dois reconnaître avoir apprécié l'idée, surtout dans l'effet miroir entre Sammy et Scooby-Doo d'un côté, puis Satanas et Diabolo de l'autre. Je n'avais jamais fait le rapprochement jusqu'à ce film, mais il est clair que les deux duos fonctionnent de la même manière, mais avec une variante gentille et une autre méchante. Pour autant, chaque duo est inséparable, ce qui rend la quête absurde de Satanas de retrouver Diabolo particulièrement palpitante. Scooby! parvient assez habilement à rendre Satanas attachant car, au-delà de toute sa célèbre cupidité, il est totalement incapable d'avouer qu'il tient à Diabolo malgré tout. Une ambivalence qu'on trouvait déjà dans Les fous du volant mais aussi dans la série Satanas et Diabolo où les deux compères tentaient par tous les moyens d'attraper ce fichu pigeon voyageur.

C'est un fait, Scooby! s'avère clivant car on ne s'attend certainement pas à mettre le pied dans un multivers quand on se dit qu'il s'agit du premier film d'animation au cinéma du personnage. Et pourtant ! Scooby! ressemble vraiment à une lettre d'amour au monde fantastique de Hanna-Barbera. Chaque personnage intervient dans le film de façon logique et crédible, aucun d'entre eux ne prend le pas sur l'autre. Certes, leurs mentalité n'est plus vraiment celles qu'ils avaient il y a plus de 40 ans (depuis quand Fred est devenu aussi obsédé par la Mystery Machine ?), mais on retrouve celles que Warner leur a forgé depuis le rachat. De fait, on s'y est un peu habitué. Au-delà de l'aspect comique et de l'aspect action dont regorge le long métrage, Scooby! prend le temps de développer une mythologie plutôt pertinente afin de rendre crédible cet immense et improbable crossover. Tout naturellement, c'est bien Scooby-Doo qui est au centre de toute l'intrigue, puisqu'il est ici présenté comme le descendant d'un célèbre chien issu de la mythologie grecque. C'est à la fois complètement tiré par les cheveux, mais percutant dans le déroulé de l'intrigue. D'autant plus que cette mythologie est la cause première de la disparition de Diabolo dans une sorte de faille spatio-temporelle aussi comique qu'ingénieuse dans le déroulé du récit. Moi j'adhère !

Du point de vue technique, Scooby! souffle un peu le chaud et le froid. Sur la bande des cinq du Scooby Gang, Sammy et Scooby sont les plus réussis, heureusement car ils sont les plus présents à l'écran. Les choix sur Fred, Daphné et Véra sont un peu plus discutables, surtout au niveau de leurs visages. En voulant le rendre hyper-réaliste, l'apparition de Simon Cowell, très connu dans le monde anglophone mais beaucoup moins en francophonie, est au contraire le personnage visuellement le plus raté du film tant il ne s'accorde pas au design général du long métrage. Afin d'apporter une touche féminine, le personnage de Lili est ajouté afin de contrebalancer l'encombrante nouvelle version de Blue Falcon. Les deux se valent en termes de design, même s'ils donnent surtout l'impression d'être échappés de l'école Pixar. Plus déstabilisant, Dynomutt bénéficie d'une reconfiguration bionique assez impressionnante par rapport à son modèle d'époque. En 1976, Dynomutt était avant tout un chien qui bénéficiait d'implants bioniques, dans la suite logique des célèbres Steve Austin (L'homme qui valait trois milliards) et Jaimie Sommers (Super Jaimie), mais ressemblait encore à un chien. Dans ce film, Dynomutt est surtout une entité mécanique, mais qui colle avec les besoins de l'intrigue. Enfin, je reste partagé sur Satanas, qui semble avoir beaucoup rajeuni tout en étant finalement très proche de la vision que je me faisais de lui auparavant. J'applaudis cependant des deux mains la formidable transformation de sa célèbre Démone Double-Zéro Grand Sport en un impressionnant vaisseau volant !

Déroutant est le qualificatif qui convient le mieux à Scooby!. Déstabilisant pourrait l'être tout autant. Cependant, il est indéniable que le long métrage est un hommage appuyé à l'univers jubilatoire de Hanna-Barbera, tout comme il parvient à trouver le juste équilibre avec une narration et un humour plus contemporains. Il semble cependant que cette remise à jour n'a pas été du goût de tout le monde, expliquant sans nul doute pourquoi Scooby! a été si mal accueilli à travers le monde, y compris dans la communauté des fans de Scooby-Doo. Ce qui est normal dans la mesure où le film a été vendu comme le premier long métrage animé du personnage, mais qu'il n'en est finalement pas vraiment un. Un second long métrage aurait probablement pu transformer l'essai et mieux installer l'univers sauf que, malheureusement, celui-ci a subi les foudres de Warner qui a sacrifié ce second long métrage, dont la réalisation est pourtant achevée, au même titre que Batgirl et Coyote vs. Acme, pour d'obscures raisons de réduction de coûts. C'est dommage, car un second volet aurait probablement permis de mieux voir dans quelle direction voulait aller la franchise. On se contentera donc, pour l'instant du moins, de cette unique itération.

Olivier J.H Kosinski - 13 avril 2025

Bande annonce

Social eXperience

La lecture des vidéos directement depuis le site nécessite l'installation des cookies "eXperience" et "Catalogue" ainsi que des cookies tiers "Youtube" et "Vimeo". Conformément à la décision de la CNIL datant du 27 juillet 2016, votre consentement est donc nécessaire pour activer cette fonctionnalité.

J'accepte l'installation
de ces cookies

La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2020)

Scooby-Doo : Éric Missoffe

Sammy : Éric Missoffe

Sammy : Kaycie Chase (Enfant)

Fred : Mathias Kozlowski

Fred : Emmylou Homs (Enfant)

Daphné : Céline Melloul

Daphné : Sarah Brannens (Enfant)

Véra : Caroline Pascal

Véra : Clara Quilichini (Enfant)

Satanas : Jean-Philippe Puymartin

Brian Falcon : Yoann Sover

Dynomutt : Xavier Beja

Lili : Fily Keita

Capitaine Caverne : Frantz Confiac

Sources :
Carton Générique

4