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Warner Bros Pictures
Daphné et Véra

Daphné et Véra, également orthographié Daphne & Vera selon les plateformes, est une exclusivité vidéo qui a droit à deux diffusions exclusives au Festival du film de Newport Beach le 29 avril 2018, puis au Festival international du film de Dallas le 05 mai 2018. Il est ensuite commercialisé en vidéo au Québec le 05 juin 2018. En France, le film passe inaperçu et n'a droit qu'à une sortie sur les plateformes de vidéos à la demande à partir du 18 juillet 2018. Le long métrage ne dispose que d'un unique doublage francophone, réalisé en France.

L'intrigue

Des robots futuristes, des gadgets incroyables et les plus brillants étudiants de demain sont réunis dans la prestigieuse école futuriste de Ridge Valley High. Là bas, l'intelligente dernière recrue du lycée, Daphné Blake, y retrouve sa meilleure amie en ligne, la technophile Véra Dinkley. Mais, sur le campus, les apparences s'avèrent trompeuses quand certains des meilleurs étudiants commencent à disparaître. Auparavant enjoués et débordants de vie, ces jeunes réapparaissent métamorphosés. Nos deux adolescentes vont devoir réussir à s'entendre dans le monde réel afin de sauver leur lycée d'un mystérieux kidnapeur de mémoire...

Analyse de l'oeuvre

Cela fait un certain temps que j'envisageais d'aborder un Scooby-doo, quasiment depuis l'élargissement de la ligne éditoriale du site, il y a plus de dix ans maintenant. Cependant, j'ai toujours trouvé la fausse bonne excuse pour ne jamais réussir à le faire. Puis, au bout d'un moment, j'ai réalisé qu'en quelques années, il y a eu une surenchère de production Scooby-Doo : nouvelles séries, nouveaux téléfilms, plusieurs films avec de vrais acteurs, bref, à ne plus savoir par quel bout prendre le célèbre personnage. C'est alors que survient l'impensable, le personnage avait enfin droit à son premier film d'animation au cinéma ! C'était en 2020 et ça s'appelait Scooby !. Sauf que, raté, le long métrage sort en pleine pandémie, c'est alors une vraie occasion manquée. Trois ans plus tard, je me décide à revenir vers le personnage mais, n'ayant toujours pas vu le long métrage animé, il fallait donc bien piocher dans la masse des productions Scooby-Doo. Plutôt qu'à jouer à "plouf, plouf, plouf, ce sera toi", par trop évident, je me remémore alors une oeuvre dérivée totalement à l'ouest et sans le personnage phare : Daphné et Véra. Cinq ans avant qu'une nouvelle série animée polémique ne les remette en scène, les deux femmes du Scooby-Gang avaient déjà eu droit à un spin-off improbable racontant leur rencontre sur les bancs de l'école. Le moins que l'on puisse dire à son sujet c'est qu'une grande partie du public ignore son existence et que la grande majorité des fans de Scooby-Doo ont tout fait pour l'effacer de leur mémoire. Avec un tel constat, il ne m'en a fallu guère plus pour jeter mon dévolu sur ce film improbable où l'ambiance bon enfant des comédiens s'emboite assez maladroitement avec la débilité de l'intrigue. Un "must have" que personne n'aimerait avoir !

Daphné et Véra, ça raconte quoi ? L'improbable rencontre alternative entre la richissime Daphné et l'intello Véra, bien des années avant leur rencontre avec Fred, Sammy et Scooby-Doo, mais dans une réalité uchronique totalement détachée des autres oeuvres de Hanna-Barbera connues jusqu'alors. Par la magie du scénario - parce qu'il est important tout au long du film d'accepter tout ce qui est proposé sans chercher à comprendre - les deux adolescentes sont les meilleures amies du monde sur le Web. Daphné a une chance phénoménale dans tout ce qu'elle accomplit, tout en étant née avec une cuillère en or dans la bouche. Elle gère une chaîne en ligne prétendument populaire dont, visiblement, seule Véra en est la seule abonnée puisque Daphné finit par s'attacher à la seule personne qui la critique dans tout ce qu'elle diffuse. Comme tout lui sourit dans la vie, le grain de sable que représente Véra doit être sa seule bouée de sauvetage, allez savoir. De son côté, Véra est une binoclarde intello "nerd" telle que tous les clichés du genre aiment nous les proposer. C'est une vraie "nolife", n'a visiblement aucun parent (on en entend jamais parler en tout cas) et son seul plaisir dans la vie est de remettre en cause tout ce que Daphné entreprend. C'est alors que le drame se produit : Daphné déménage et rejoint la ville de Véra. Tu m'étonnes que Véra se mette soudain à faire la gueule. Voilà que débarque dans son école celle dont elle jalouse visiblement la vie fortunée et, qui plus est, la suit partout comme une groupie en furie ! La tentative désespérée de Warner de reproduire l'alchimie immédiate entre Buffy et Willow tombe tellement à plat que s'en est absolument mémorable.

Heureusement pour le duo, leur école hyper futuriste devient un terrain de jeu maudit où les meilleurs élèves disparaissent les uns après les autres, aspirés par un mystérieux casier tout bleu dont jaillissent de la fumée et des flash lumineux. Serait-ce un coup de ChatGPT avant l'heure ? Ou bien une altération de l'algorithme de Netflix ? Au lieu de se réjouir de voir disparaître du palmarès la concurrence des intellos sans cervelles, ni une, ni deux, les deux non-amies mal assorties finissent par s'unir, mais de guerre lasse parce que tout le reste de l'école compte une flopée de débiles incapables de les aider. L'une s'échine alors à renverser son passif de nerd à lunette pour se transformer en geek à cerveau positronique, tandis que l'ancienne petite reine du bal BCBG se métamorphose en ravissante potiche pleine de mauvaise volonté qui se dit qu'elle tient là le meilleur replay de sa carrière de streameuse mais en oublie tout de même d'emporter sa caméra, par contre elle a pensé à son stylo enregistreur et sa boule magique. Vraiment épique ! Maintes péripéties plus tard, et une ordre de gadgets technologiques bizzaroïdes plus tard, Daphné et Véra finissent par découvrir le pot aux roses, qui se veut féministe avant l'heure, mais se viande dans sa représentation hautement stratégique du cliché de la femme frivole. Et dans l'intervalle, on n'aura cependant pas eu droit ni aux prouts à la Sammy, ni à la gloutonnerie à la Scooby. A la place, nous avons droit à des lycéens-zombies qui sont tout aussi risibles quand ils sont normaux que lorsque leur cerveau a été aspiré par le méchant de service. C'est vachement fun comme intrigue.

Paradoxalement, si l'on oublie le très mince lien qui rattache Daphné et Véra de la mythologie Scooby-Doo (en vrai, à part le nom des personnages, y'a rien de vraiment semblable), on se rend assez vite compte que le long métrage s'adresse avant toute chose à un jeune public. En brisant la filiation, on se retrouve finalement devant un petit film niais sans prétention aucune, qui cherche surtout à faire rire le jeune auditoire. Que ce soit au niveau des scénaristes, des effets spéciaux ou des comédiens, personne ne prend tout ça vraiment au sérieux. De fait, en étirant ou en surjouant à outrance, la plupart des comédiens sont quasiment en roue libre. Cela rend l'expérience étrangement fascinante, y compris face à Sarah Gilman (Véra) et Sarah Marie Jeffery (Daphné), qui rendent leurs personnages puérils mais pas forcément risibles. Dans les grandes lignes, l'intrigue se tient pour ce qu'elle veut apporter et l'alchimie des actrices fonctionne aussi, ce qui sauve un peu les apparences. Mais, vraiment, on est très largement en dessous des quatre premières propositions en chair et en os que la franchise Scooby-Doo nous avait déjà proposées quelques années plus tôt. Ici, on est surtout face à un charmant nanar, qui ne se prend jamais au sérieux et fait place à un humour très premier degré qui, même s'il manque de finesse, fonctionne sur le moment. Quelques scènes, tout aussi débiles que cocasses (Le canapé de la réconciliation, l'infiltration en tenue de camouflage dans le lycée, le sacrifice du gentil robot...), sortent d'ailleurs du lot, ce qui permet de relativiser l'ensemble mais il ne faut pas en espérer plus.

Dans les grandes lignes, Daphné et Véra rappelle de vieilles fictions pour enfant du début des années 1990, on y trouve un soupçon d'invraisemblances technologiques empruntées à Code Lisa, un chouia d'aventures débilo-frissonnantes empruntées à Le loup-garou du campus et une dose de lycéens bien stéréotypés empruntés à Sauvés par le gong. Autant de séries télévisées dans lesquelles la réalisatrice Suzi Yoonessi, ainsi que les scénaristes Kyle Mack et Caitlin Meares, ont sans nul doute baigné enfants et qu'ils ont voulu recréer par nostalgie. D'ailleurs, en vérité, Daphné et Véra fonctionne à peu près correctement en tant qu'oeuvre indépendante, si tant est qu'on l'on garde un esprit très ouvert. Mais en voulant y accoler la franchise Scooby-Doo, ils en ont cependant totalement saccagé le mythe. Ce que tout le monde a finalement compris, Warner y compris, qui n'a pas désiré produire une suite, malgré son final qui le laisse pourtant entendre. Depuis, Daphné et Véra a été relégué sous le tapis, comme un enfant non désiré, que l'on a préféré effacer de sa mémoire.

Olivier J.H. Kosinski - 19 mai 2023

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2018)

Daphné Blake : Victoria Grosbois

Véra Dinkley : Joséphine Ropion

Carol : Kelly Marot

Nedley Blake : Xavier Béjà

Élizabeth Blake : Annie Milon

Principale Piper Dinkley : Valérie Nosrée

Griffin : Gauthier Battoue

Mikayla : Nastassja Girard

Tobias Bloom : Adrien Larmande

Mr Nussbaum : Sydney Kotto

Ryder : Geoffrey Loval

Mike : Benjamin Gasquet

Spencer : Juan Llorca

Sources :
Carton Générique

2.5