Raiponce - Moi j'ai un rêve est un moyen métrage servant d'introduction à la série télévisée consacrée à la Princesse Raiponce. Il est d'abord diffusé en exclusivité sur Disney Channel en France, le 16 juin 2017, puis commercialisé en DVD et VOD le 22 novembre 2017. Sa première diffusion et sa disponibilité en version française au Québec sont actuellement inconnues.
Après avoir passé de nombreuses années emprisonnée dans une tour, la princesse aux pieds nus mourrait d'envie de rattraper le temps perdu. Avec l'aide d'Eugène, son futur époux et de ses fidèles compagnons : Pascal, Maximus et Cassandra, Raiponce repousse la date de son mariage ainsi que ses obligations royales pour partir à l'aventure et explorer le monde, au-delà des frontières de Corona...
Il y a déjà plus de trente ans, le fraîchement nommé Michael Eisner à la tête du groupe lançait la compagnie Disney dans une voie qu'elle avait finalement assez peu exploité par le passé, celui des séries d'animation télévisée. Si Walt Disney a présenté de nombreuses émissions à la télévision, il n'était cependant pas intéressé par le concept d'une série régulière proposé de manière hebdomadaire. Cela semblait un peu trop coûteux à son goût. Michael Eisner y voit au contraire une opportunité de faire rayonner des personnages populaires sur un tout nouveau média. Au début, le groupe Disney semble tâter timidement le terrain avec des séries qui vont quand même se révéler très populaires, à l'image de Les Gummi et La bande à Picsou. Avec la sortie de Oliver et Compagnie en 1988, mais surtout le succès fracassant de La petite sirène en 1989, le groupe Disney n'hésite plus à exploiter ses célèbres grands classiques afin de les décliner dans un concept de séries télévisée. On retiendra particulièrement Les Nouvelles Aventures de Winnie l'Ourson, Super Baloo inspiré par les personnages de Le livre de la Jungle (à l'exception du Roi Louis suite à un désaccord juridique avec Louis Prima), La petite sirène et bien entendu Aladdin. Bref, tout un tas de séries qui ont fait le bonheur d'émissions comme le célèbre Disney Club.
Paradoxalement, il faut admettre que ces séries Disney, aussi efficaces et attachantes qu'elles pouvaient (semblaient ?) l'être à l'époque, n'étaient pas de très bonne qualité. A titre personnel, c'est l'une des principales raisons pour lesquelles je n'ai quasiment jamais réussi à en apprécier aucune d'entre elles. Objectivement, ou en mettant totalement de côté les souvenirs d'enfance que nous pourrions avoir envers elles, il faut reconnaître que toutes ces séries télévisées faisaient bien pâle figure en comparaison des grands classiques dont elles étaient censées être le prolongement. Visuellement, la majorité d'entre elles étaient au mieux approximatives, ou avaient même carrément deux trains de retard par rapport aux productions européennes ou japonaises. Mais la marque Disney faisait inévitablement toute la différence au point de pousser Michael Eisner à commettre le plus gros sacrilège du studio Disney : les horribles suites spécialement produites pour la vidéo dès la seconde moitié des années 1990. Dès lors, non seulement les erreurs flagrantes des séries télévisées de la décennie précédente, recopiées à l'identique au format long métrage, étaient exacerbées, qu'en plus elles entachaient à jamais l'aura de la compagnie Disney à cause de leur caractère de suites "semi-officielles", là où les séries télévisées avaient toujours été considérées comme de purs produits dérivés souvent non canoniques.
C'est surtout au détour des années 2000 que Disney a finalement décidé d'un peu mieux se diversifier en proposant de nombreuses séries originales à la qualité plutôt convaincante, même si aucune d'entre elles n'a jamais réellement su se dépatouiller de son sempiternel "deux pas en avant, trois pas en arrière" en étant toujours à la traîne, techniquement parlant, sur la concurrence. Il n'empêche, vaille que vaille, Disney a réussi à proposer de plus en plus de séries de qualité durant cette dernière décennie, alors que toutes s'adressent exclusivement à un jeune public. Tout du moins, c'est ce que de nombreuses personnes m'ont fait comprendre puisque je ne me suis pas plus intéressé à ces séries d'aujourd'hui qu'à celles d'hiers. Bref, je me suis laissé convaincre de laisser une chance à la la suite officielle d'un chef d'oeuvre qui m'avait réconcilié avec Disney il y a déjà huit ans et qui s'intitule Raiponce - Moi, j'ai un rêve.
Mon premier contact avec Raiponce - Moi, j'ai un rêve a été très éprouvant. L'esthétique visuelle de ce téléfilm est à mille lieux d'être aussi magnifique que l'était l'excellent long métrage paru en 2010. Paradoxalement, je dois reconnaître que passé cet éprouvant premier choc visuel, le téléfilm introductif de la série télévisée consacrée à la jeune princesse et ses cheveux magiques s'est révélé plutôt intéressant dans son approche. Au fur et à mesure que l'histoire se dévoile, le parti-pris artistique de la série prend sens et se révèle finalement assez intéressant. Je dois admettre aussi que l'écriture du scénario ne souffre que de très peu de défauts, notamment ces inévitables passages puérils puisqu'il s'agit d'une série jeunesse, car l'histoire ne souffre d'aucun temps mort. Bien au contraire, Raiponce - Moi, j'ai un rêve insuffle une dose de mystère qui donne réellement envie de connaître la suite du récit. Là où Le retour de Jafar pouvait se suffire à lui-même, ce téléfilm est indéniablement une grande porte ouverte sur l'inconnu, introduisant de manière efficace chacun des éléments d'une intrigue qui semble vouloir être vaste.
J'ignore où le studio Disney veut emmener Raiponce au-delà de ce premier téléfilm car, aussi efficace et intelligente soit son intrigue, elle ne m'a pas plus poussé à poursuivre l'expérience en suivant la série télévisée que n'avait su le faire ses illustres aînées. Les buts et aboutissements proposés par Raiponce - Moi, j'ai un rêve resteront donc pour moi un grand mystère, même si je dois admettre que si l'occasion se présente, je ne zapperai probablement pas sur une autre chaîne si je venais à tomber par hasard sur un épisode de la série sur une chaîne gratuite. Il n'empêche, je dois reconnaître qu'il s'agit sans nul doute ici de l'épisode introductif d'une série télévisée le plus efficace proposé par Disney que j'ai vu à ce jour. De quoi faire honneur à la ravissante princesse qui avait réussi à me faire renouer avec la magie Disney après une longue période de fortes désillusions. Mais ce n'est pas encore assez pour m'attirer dans l'univers des séries télévisées Disney qui ne sont, définitivement, vraiment pas ma tasse de thé.
Olivier J.H. Kosinski - 31 décembre 2018
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Doublage (France - 2017)
Raiponce : Maeva Méline
Eugène Fitzherbert : Alexis Victor
Cassandra : Marie Tirmont
Roi Frédéric : Gilles Morvan
Reine Arianna : Léovanie Raud
Lady Caine : Youna Noiret
Sources :
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