Genesect et l'éveil de la légende est sorti en salle au Japon le 13 juillet 2013. Il fut ensuite diffusé en première exclusivité française le 22 octobre 2013 à 20h45 sur Gulli, avant d'être finalement commercialisé presque un an plus tard, le 20 août 2014, exclusivement en DVD. Le film met en scène les 4 variantes de Genesect disponibles dans les jeux (selon qu'il est équipé des modules Aqua, Cryo, Pyro et Choc) ainsi que sa forme chromatique rouge.
Le long métrage a été précédé par un épisode télévisé spécial intitulé Mewtwo - Prélude à l'éveil le 11 juillet 2013 au Japon, qu'il convient d'ailleurs de regarder avant de découvrir ce film. C'est à cette occasion que la méga-évolution Y de Mewtwo fait ses premiers pas à l'écran. Cet épisode spécial, qui n'est pas officiellement inclus dans la chronologie de la série, fut intégralement doublé en français et diffusé en exclusivité sur Canal J le 01 mai 2014. A l'heure actuelle, cet épisode spécial n'est disponible sur aucun support vidéo.
Les Genesects sont des fossiles de Pokémon datant de plus de 300 millions d'années. Réanimés et modifiés par la Team Plasma, les Genesect parviennent à se libérer et partent à la recherche de leur ancien habitat ! Cependant celui-ci a été totalement modifié depuis lors, il a laissé place à une grande métropole ! Désespérés les Genesect attaquent la ville mettant en danger la population ainsi que nos héros Sacha, Iris et Rachid venus participer à une compétition. Alors que le chaos régne, Mewtwo apparait sous un nouveau jour pour les contrer.
Qui aurait pu croire à la longévité exceptionnelle d'une série de longs métrages, dérivés d'une série télévisée, elle-même dérivée d'un jeu-vidéo ? Ce sont déjà quinze années qui séparent le tout premier film Mewtwo contre attaque de sa seizième suite Genesect et l'éveil de la légende. Un écart exceptionnel qui conviait ainsi les fans à retrouver l'un des personnages parmi les plus populaires de la franchise : Mewtwo ! La bande annonce nous avait d'ailleurs mis en appétit puisque celle-ci évoquait le retour incontesté du pokémon légendaire à l'écran, le seul, l'unique. Malheureusement, c'était sans compter sur les scénaristes dont la mémoire était tout aussi défaillante que celle de Sacha. Dans la version finale, ce dernier est finalement totalement incapable de reconnaître Mewtwo, faisant ainsi fi de la continuité avec le premier film, et surtout avec le téléfilm Le retour de Mewtwo. La pilule est donc difficile à avaler puisque c'est un tout nouveau Mewtwo qui nous est proposé, et l'amertume ressentie à cet égard entache inévitablement Genesect et l'éveil de la légende alors qu'il reste de bien meilleure conception que son prédécesseur, le déplorable Kyurem vs La lame de la justice.
A la décharge des studios Pikachu the Movie, il est important de se remémorer que les terribles évènements de 2011 au Japon avait eu un impact direct sur la série animée Pokémon. Alors que les jeux vidéos Noir et Blanc avaient amorcés une intéressante maturité dans la franchise, le début de la série télévisée avait dans un premier temps abondé dans le même sens. En apothéose, au milieu de la saison 14, devait être ainsi diffusé un double épisode mettant en vedette la confrontation directe entre la célèbre Team Rocket dirigée par Giovanni et la Team Plasma. Mais le tsunami de 2011 changea complètement la donne, les deux épisodes furent évincés de la programmation et jamais diffusés depuis lors. La série prit alors un chemin totalement différent, volontairement plus léger et optimiste durant les deux années qui suivirent. Nous sommes depuis réduit à l'expectative en faisant d'importantes suppositions sur ce que contenait exactement ses épisodes. Si l'on se fit aux scénarios des jeux-vidéos directement, alors on sait que la Team Plasma a effectué des manipulations génétiques sur un pokémon fossile, afin de le transformer en objet de guerre. Ainsi sont donc nés les Genesect. En extrapolant, on peut raisonnablement admettre que la Team Rocket voulant conquérir Unys était parfaitement au courant de l'existence des Genesect. Elle a alors décidé de renouveler l'expérience qui avait autrefois échouée, en créant un nouveau clone de Mew encore plus puissant que le précédent. Bien entendu, les pokémons des deux Team finissent par se rebeller et prennent la poudre d'escampette.
Une fois admis ce contexte, Genesect et l'éveil de la légende prend un tout autre sens. Encore plus si vous avez aussi vu au préalable l'épisode spécial Mewtwo - Prélude à l'éveil, qui introduit le tout nouveau Mewtwo désormais capable de méga-évoluer. Malgré tout, ne vous attendez pas à une psychologie développée sur ce personnage. Nous sommes en effet à des années lumières du torturé Mewtwo du premier film, véritable anti-héros au développement extrêmement fouillé. Tout au contraire ce nouveau Mewtwo, partageant plus ou moins les mêmes ressentis vis-à-vis des humains, ne sera exploité dans le long métrage que pour assurer le spectacle. Et c'est là où le bât blesse dans Genesect et l'éveil de la légende. Alors que tout un chacun s'attend à retrouver un Mewtwo tourmenté essayant tant bien que mal d'ouvrir les yeux des Genesect en mettant en avant leurs points communs, plutôt que leurs différences, celui-ci ne pense qu'à les éliminer coûte que coûte. Sa voix féminine (en version japonaise comme française) n'arrangeant d'ailleurs pas du tout la situation, bien qu'elle s'accorde cependant parfaitement au design aérien et féminin de sa mega-évolution.
L'autre élément en la défaveur du film, c'est qu'une fois de plus, Sacha, Rachid et Iris restent les spectateurs impuissants d'un combat entre pokémons surpuissants. Un scénario recyclé à outrance qui tourne désormais en boucle depuis six films successifs. Les scénaristes ne font ainsi que légèrement varier la thématique : Keldeo vs Kuryem (film 15), Victini vs Reshiram/Zekrom (film 14), Zoroark vs Suicune/Entei/Raïkou (film 13), Darkrai vs Dialga vs Pakia vs Giratina vs Arceus (films 10, 11 et 12 !). Ce coup-ci, on a donc droit à Mewtwo vs Genesect, point à la ligne. Circulez, il n'y a rien d'autres à voir ! Pikachu, Rachid et Iris ne sont ainsi pas du tout exploités dans le scénario, ils se contentent de jouer la valeur ajoutée, histoire de dire qu'on est devant un film Pokémon. Sacha, quand à lui, continue sa dégringolade psychologique amorcée dans le film Kyurem vs La lame de la justice. Il est loin le temps où Sacha agissait avec intelligence, en s'interposant véritablement au milieu d'un affrontement. Ici, il n'en fait qu'à sa tête, dans une succession d'actes irréfléchis. Pas convaincus ? Rendez-vous compte, la première chose que vous faites face à un pokémon blessé, c'est bien évidemment d'y monter dessus, juste histoire de voir !
Dès lors, tous ces éléments mis bout à bout, c'est l'amertume qui envahit le spectateur de Genesect et l'éveil de la légende. Sauvé par une mise en scène très dynamique, avec certains passages vraiment ébouriffants à travers l'immense ville de New Tork City (inspiré de New York), et par une bande originale convaincante, ce seizième film parvient ainsi à faire beaucoup mieux que le précédent. Il permet aussi de conclure l'arc Noir et Blanc sur une note un peu moins morose, car il laisse dans l'ensemble une bonne impression générale si tant est que vous le prenez pour un film totalement autonome. Malgré tout, Genesect et l'éveil de la légende ne relève pas le niveau de la franchise, dont les meilleures adaptations cinématographiques sont désormais loin derrière. Espérons donc que le nouveau cycle X/Y sera capable de redresser la barre, car la licence Pokémon a désormais de plus en plus de mal à être succulente sur grand écran. J'admets être peu convaincu à ce sujet.
Olivier J.H. Kosinski - 10 octobre 2014
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20 août 2014
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Doublage (France - 2013)
Sacha : Aurélien Ringelheim
Iris : Béatrice Wegnez
Rachid : Maxime Donnay
James : David Manet
Jessie : Catherine Conet
Miaouss : Philippe Tasquin
Joelle : Fabienne Loriaux
Narrateur : Michel Hinderyckk
Genesect Chromatique : Jean-Marc Delhausse
Genesect Module Aqua : Delphine Chauvier
Voix additionnelles :
- Julie Basecqz
- Delphine Chauvier
- Frédéric Clou
- Myriem Akhediou
- Manuela Servais
- Nancy Philippot
- Elsa Poisot
- Philippe Resimont
- Nicolas Matthys
- Gregory Praet