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Pikachu the Movie
Pokémon

L'ascension de Darkrai

L'ascension de Darkrai est sorti en vidéo en France le 8 octobre 2008. Notons que succès aidant, grâce à la reprise de la série par Gulli et la qualité éditoriale de France Télévisions, le film eu le privilège d'être diffusé en avant première et en exclusivité lors du Japan Expo qui s'est déroulé à Paris du 03 au 6 juillet 2008. Au Québec, le long métrage ne fut jamais édité en vidéo, hormis dans sa version anglaise.

Il s'agit du tout premier film basé sur la 4e génération Diamant/Perle de Pokémon. Bien qu'on ne le savait pas encore à l'époque, L'ascension de Darkrai s'est avéré être au final le premier volet d'une trilogie suivi de Giratina et le gardien du ciel et Arceus et le joyau de vie. Les trois films peuvent d'ailleurs être appréciés les uns à la suite des autres sans pour autant avoir suivi la série.

L'intrigue

Sacha, Pierre et Aurore s'apprêtent à vivre le plus grand combat Pokémon de tous les temps. Palkia et Dialga s'affrontent, créant de terribles dégâts en téléportant la ville d'Alamos dans une autre réalité. Le mystérieux Darkrai, le pokémon qui insuffle des cauchemars aux humains et pokémons, décide de se mêler au combat pour les chasser de son territoire.

Analyse de l'oeuvre

La franchise Pokémon franchit un cap avec L'ascension de Darkrai, puisque qu'il commémore le dixième long métrage d'une franchise qui devait à l'origine cesser de vivre après une seule saison et un seul long métrage. Il est également le premier long métrage inspiré de la quatrième génération, dont l'histoire est sans aucun doute la moins plausible de tous les jeux-vidéos de la franchise, puisqu'elle tente de vulgariser un concept scientifique, celui de l'espace-temps, plutôt très en vogue dans la science-fiction. Malheureusement, Pokémon s'adressant majoritairement à un public d'enfants, ce concept dans Pokémon ne fait qu'égratigner la surface et rendre le tout peu cohérent. Heureusement pour nous, cette idée d'espace-temps est tout juste effleurée dans L'ascension de Darkrai, ne servant que de prétexte au long métrage qui se révèle agréable à regarder. Celui qui sera amené à devenir le premier volet d'une trilogie cinématographique Pokémon renferme en effet de très bonnes idées permettant de ne pas se rendre compte immédiatement que le déclin de la saga au cinéma est déjà amorcé avec ce film.

L'ascension de Darkrai est le second long métrage adapté par Pokémon USA, après Pokémon Ranger et le temple des mers. Si le spectre de 4Kids! est désormais loin derrière, son ombre plane quand même encore sur ce long métrage. Bien que le film soit très fidèle entre la version japonaise et internationale, la notion de divinité est de nouveau problématique pour les américains. Ni Dialga, ni Palkia ne seront nommés ainsi, tout comme il ne sera jamais question de prière ni de musique divine dans la version internationale. En dehors de cela, l'adaptation reste cohérente d'une version à l'autre, si ce n'est quelques corrections sans gravité, voire quelques contresens (par exemple, Pikachu est accusé de faire des bêtises par Sacha alors qu'il n'est pour rien, tandis que dans la version internationale il est remercié d'avoir rattrapé un disque que fait tomber Tiplouf). Pour la version française, où l'on retrouve encore tous les comédiens traditionnels, L'ascension de Darkrai est l'apogée du deuxième regain d'intérêt pour la franchise. France Television et Gulli ayant largement contribué à repopulariser Pokémon, ce long métrage eu donc droit à une projection exclusive en avant première et en exclusivité lors de la Japan Expo qui s'est déroulée à Paris du 03 au 6 juillet 2008. A ce jour aucun des films récents ne fut depuis aussi populaire que lui. Un Darkrai exclusif fut même à cette occasion distribué pour les jeux Diamant et Perle.

L'ascension de Darkrai est, après Les héros qui retranscrivait fidèlement l'esprit vénitien, le second long métrage dont l'inspiration avec notre propre monde est flagrante. Toutefois, plutôt que de s'inspirer d'une seule ville, les auteurs du film combine une grande partie de la richesse de la culture espagnole, mais aussi arabe (dont l'Andalousie regorge), pour construire l'univers visuel du film. La ville d'Alamos s'inspire d'abord de l'Alhambra de Grenade (vous remarquerez d'ailleurs la familiarité sonore entre les noms des villes) qui comporte un palais et des jardins perchés en hauteur d'une colline. Dans le film, l'intégralité de la ville d'Alamos est également située sur un immense rocher entouré d'eau. Elle n'est ainsi reliée au reste du continent que par un imposant pont de pierre. L'inspiration est ici flagrante, puisque c'est le célèbre Puente Nuevo de la ville de Ronda qui a vraisemblablement servi de base conceptuelle pour celui représenté dans le film. Le Puente Nuevo est en effet un imposant ensemble architectural, qui plonge à plus de 98 mètres dans la gorge du Tajo afin de relier deux parties de la ville séparées par la rivière Guadalevin (quasiment asséchée de nos jours). Ce pont a plusieurs fois servit d''inspiration à nombreux auteurs d'animation, c'est notamment le cas de Pixar qui l'utilisa comme une des bases conceptuelles de la ville de Porto Corsa dans Cars 2.

Si le sud de l'Espagne est à l'honneur dans L'ascension de Darkrai, c'est aussi le cas du Nord, plus précisément de Barcelone. Pour la première fois dans un long métrage Pokémon, c'est même un célèbre architecte qui est explicitement cité dans l'univers Pokémon. En l'occurrence, il s'agit d'Antoni Gaudí (d'où le fait que son « petit-fils » s'appelle Tonio dans le film). Génie pour certains, illuminé pour d'autres, Gaudí a laissé derrière lui de nombreux monuments d'arts nouveaux (considérés aujourd'hui comme modernisme catalan) qui se marient à merveille avec l'univers Pokémon. L'architecture de la ville d'Alamos combine en effet plusieurs créations de Gaudí. Le centre Pokémon évoque ainsi l'organique Casa Batlló, tandis que les espaces verts nous font penser au Parc Güell, particulièrement pour sa plate-forme d'observation et ses colonnes typiques. Mais la plus évidente des références à Gaudí est la Tour de l'Espace-Temps. Est-il nécessaire de vous dire qu'elle est inspirée de la Sagrada Familia ? La célèbre église de Barcelone, toujours en cours de construction depuis 1882 car le financement de ses travaux n'est assuré qu'exclusivement par des donations, a sans aucun doute fait un forte impression aux artistes du film pendant leurs repérages durant la pré-production du film. Car l'intégralité du long métrage est influencé par la Sagrada Familia, c'est en effet l'élément central de l'intrigue aussi bien pour son imposante architecture que... pour sa musique !

La Sagrada Familia possède en effet un carillon très élaboré, lorsque est sonné la messe par exemple, qui est reprit plus ou moins par la Tour de l'Espace-Temps, une immense machinerie jouant de la musique afin d'apaiser deux divinités Pokémon, Dialga et Palkia. L'ascension de Darkrai bénéficie ainsi d'un univers visuel et musical franchement superbes. Un autre élément joue également en sa faveur : c'est en effet le premier film de suspense de la franchise. Pendant une grande partie du long métrage, le mystère plane sur de nombreux éléments de l'intrigue. Darkrai est par exemple un personnage trouble dont on ignore pendant un long moment s'il est un protagoniste ou un antagoniste dans le récit. L'ascension de Darkrai emprunte aussi beaucoup au genre du thriller puisque de nombreux rebondissements, plus ou moins inattendus, viennent sans cesse relancer le récit vers de nouvelles directions. Arrivé quasiment à la toute fin du long métrage, l'aventure s'avère même haletante où tous les personnages luttent pour leur survie : Darkrai, Dialga et Palkia d'abord, Sacha et Aurore ensuite et les habitants de la ville d'Alamos enfin.

Entre une mise en scène parfaitement équilibrée et une bande originale magnifiant l'ensemble, toute la tension se libère finalement dans une scène magistrale qui va aller piocher dans l'imaginaire de la fantaisie et des jeux de rôles, puisque la Tour de l'Espace-Temps se transforme en gigantesque invocation, inspirée d'Alexandre dans Final Fantasy IX. C'est d'ailleurs à ce moment précis que L'ascension de Darkrai finit par se planter dans son message. Avoir suivi un long métrage aussi palpitant durant une heure vingt, pour au final ne retenir que la musique peut adoucir les divinités tout cela ne fait qu'accentuer notre déception du moment, d'autant que cette scène est précipitée et donc peu crédible. Durant les cinq dernières minutes du film, on se rend alors compte que L'ascension de Darkrai ne se veut finalement pas aussi ambitieux dans son intrigue que les neufs longs métrages qui l'avaient précédés. Le concept de l'espace et du temps, qui est au coeur des jeux Diamant et Perle, atteint malheureusement très vite ses limites dans l'univers Pokémon, ce que ne feront que confirmer les deux films suivants. De L'ascension de Darkrai, nous ne retiendrons qu'il s'agit d'un long métrage palpitant mais à la conclusion caduque.

Malgré tout, L'ascension de Darkrai reste un premier bon long métrage pour le cycle Diamant/Perle. Tous les personnages y sont parfaitement exploités, y compris Aurore qui a beaucoup plus vite été adoptée par le public que Flora, dont le seul défaut était d'avoir supplanté Ondine et n'avait eu sa consécration cinématographique que sur le tard. Avec son riche univers visuel, sa bande originale magnifique, son scénario palpitant et son adaptation fidèle en version internationale, L'ascension de Darkrai se souffre au final que de sa conclusion hâtive et maladroite. Faut-il pour autant le lui reprocher ? C'est à vous de le décider !

Olivier J.H. Kosinski - 27 mars 2015

Bande annonce

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Doublage (France - 2008)

Sacha : Aurélien Ringelheim

Pierre : Antoni Lo Presti

Aurore : Alexandra Corréa

Jessy : Catherine Conet

James : David Manet

Miaouss : Philippe Tasquin

Pikachu : Ikue Ohtani

Infirmière Joelle : Fabienne Loriaux

Narrateur : Daniel Nicodème

Pikachu : Ikue Ohtani

Dresseur de Pingoleon : Jean-Marc Delhausse

Dresseur de Tortera : Antoni Lo Presti

Dresseuse de Simiabraz : Guylaine Gibert

Voix additionnelles :

- Marielle Ostroswki

- Sébastien Moradielles

- Benoit Van Dorslaer

- Delphine Chauvier

- Mathieu Moreau

- Stéphane Pelzer

Solistes :

- Nathalie Stas

- Daddy Waku

Sources :
LesGrandsClassiques.fr

4.5