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Nickelodeon
Plankton, le film

Plankton, le film est le second long métrage d'animation dérivé de l'univers de Bob l'éponge, mais s'inscrivant toujours dans sa continuité. Il sort exclusivement sur Netflix à travers le monde dès le 07 mars 2005. Le long métrage ne dispose que d'un unique doublage français reprenant les comédiens habituels.

L'intrigue

L'histoire d'amour entre Plankton et Karen, sa femme ordinateur, remonte aux années fac. Esseulé, rabroué par sa famille mais aussi ses camarades de classe, Plankton confectionne Karen à partir de diverses pièces qui finissent par littéralement prendre vie. Il trouve alors en elle une alliée de choix dans sa conquête du monde. Mais une mystérieuse recette secrète va insidieusement se mettre entre eux, jusqu'au jour où Karen finit par se lasser de la situation...

Analyse de l'oeuvre

Cela fait à peine quelques mois que Netflix nous a proposé le premier long métrage dérivé de sa célèbre saga Bob l'éponge en plaçant en vedette Sandy Écureuil. Sept mois plus tard, voici que débarque, déjà, un second opus dérivé consacré cette fois à Plankton, l'éternel antagoniste qui ne réussit jamais à voler la recette secrète du Crabe Croustillant. Une quête totalement absurde, qui vire à l'obsession, sans que l'on ne sache pourquoi exactement. Plankton, le film décide tout bonnement de lever le voile sur ce grand mystère qui court depuis maintenant plus de 25 ans, ainsi que sur celui de son amour de toujours, Karen, l'ordinateur bizarroïde dont les composants électriques fonctionnent même au fond de l'eau. Tout du moins, le long métrage propose surtout une nouvelle interprétation de leurs origines qui ne sont pas toujours raccord avec ce qui a parfois été présenté dans les plus de 600 épisodes que compte actuellement la série animée. Mais qu'importe, Plankton, le film se présente, à l'image de S.O.S. Bikini Bottom, comme une nouvelle oeuvre frénétique où la principale règle pour l'apprécier est de bien vouloir laisser son cerveau au vestiaire. Plankton, le film est une nouvelle fois un déluge sans queue ni tête, dont la profondeur de son intrigue est proche du zéro absolu. Mais si l'on adhère à ce genre de délire animé, on se laisse facilement happer par la proposition qui ne propose rien de plus que de défouler son auditoire, quitte à en perdre quelques-uns en chemin.

Que nous raconte Plankton, le film ? Comme indiqué un peu plus haut, le long métrage propose une nouvelle interprétation des origines du personnage et de son entourage. Plus spécifiquement, il revient sur trois aspects : l'obsession de Plakton pour la recette secrète, son étrange attirance amoureuse pour un ordinateur et sur l'implication systématique de Bob l'éponge dans tous ses plus grands échecs. Pourtant, les deux vont devoir collaborer car Plankton, toujours débordant d'orgueil, a fini par briser sa relation avec Karen. Totalement obnubilé dans sa quête de domination du monde qu'il relie dans sa tête, assez inexplicablement jusque-là, à la recette secrète du Pâté de Crabe, Plankton finit par avoir raison de la patience de Karen. Dès lors, Karen rejette sa puce d'émotivité (référence amusante à celle de Data dans Star Trek) qui désinhibe totalement l'intelligence artificielle. Oui, vous avez bien lu, Plankton, le film s'amuse en partie à railler l'IA à travers Karen, un personnage artificiel pourtant doué d'intelligence. Il en découle une intrigue abracadabrante où Karen va, petit-à-petit, réussir à conquérir le monde là où Plankton a toujours échoué. Sauf qu'un petit grain de sable va gripper les rouages mécaniques de Karen, en l'occurrence Plankton lui-même. Décidément, Karen et Plankton ont tous les deux les mêmes travers, ils sont parfaitement assortis dans leur façon de faire échouer un plan pourtant ingénieux !

Techniquement, Plankton, le film reste dans la lignée des précédents films animés de la saga déjà proposé en 3D. Cela reste propre, lisible, mais clairement toujours en deçà du graphisme plus chaleureux de la série télévisée et des deux premiers films. Mais il faut s'y faire, il est notoirement connu qu'il est plus facile et rentable de créer des films d'animation en 3D, plutôt qu'en 2D qui nécessite de talentueux animateurs mais qui coûtent beaucoup plus cher et sont plus longs à produire. On n'a qu'à voir combien Disney a perdu au change, incapable aujourd'hui d'être à la point de l'animation 2D dans les rares films qui en proposent encore un peu. De son côté, Plankton, le film s'en sort plutôt bien, même si le film y est encore plus frénétique que l'était l'aventure précédente de Sandy. Concernant l'ambiance sonore, la bande originale s'avère plutôt réussie dans l'ensemble. Concernant le doublage, si je salue à nouveau l'initiative d'avoir rappelé tous les comédiens français habituels, je suis par contre extrêmement choqué d'y entendre Jean-Claude Donda. Mais qui a donc eu cette idée infâme ? D'ordinaire un personnage follement amusant, avec ces piques sarcastiques légendaires, Plankton se transforme soudain en vieillard à bout de souffle et qui s'étrangle à chaque fois que le personnage se met à chanter. Mais quelle atrocité ! Vous m'excuserez de la formulation qui est extrêmement rare de ma part, mais le comédien a déjà cochonné des tas de personnages mémorables, particulièrement Winnie l'ourson, C-3PO ou Picsou, était-il nécessaire qu'il en saccage encore un autre ? Autant son timbre de voix peut s'accorder franchement bien sur certains personnages, par exemple Flagada Jones ou Jerry dans Totally Spies!, mais ici, cela ressemble à un odieux sabotage qui gâche complètement le potentiel du personnage et ses numéros musicaux par extension. Notons d'ailleurs au passage que Olivier Constantin, pourtant excellent chanteur, ne convient absolument pas non plus à M. Krabs.

Au-delà de cet atroce dérapage autour du doublage français, qui nous sort du film à chaque fois que Plankton chante, le long métrage reste dans la droite lignée des dernières aventures de Bob l'éponge qui avait déjà pris le parti de n'avoir plus ni queue ni tête. Il est vrai que les premières saisons, ainsi que le premier film, se montraient bien plus subtils que le sont devenues les productions les plus récentes de la saga, principalement parce qu'ils étaient supervisés par Stephen Hillenburg qui avait inventé le personnage. Mais cela fait déjà 20 ans que Bob l'éponge s'est peu à peu réorienté vers une fiction frénétique où chaque épisode offre un shoot d'adrénaline à ses spectateurs et se termine en statu quo. Plankton, le film s'inscrit complètement dans cette mouvance, en proposant une aventure certes survitaminée, mais qui n'apporte rien de nouveau et se termine comme elle avait commencée, avec Plankton échouant une fois de plus à conquérir le monde. Par contre, il parvient, pour une fois, à reconquérir Karen. Ce n'est pas si mal au final.

Olivier J.H. Kosinski - 07 mai 2025

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2025)

Plankton : Michel Bedetti (Dialogues)

Plankton : Jean-Claude Donda (Chant)

Karen : Hélène Chanson (Dialogues)

Karen : Prisca Demarez (Chant)

Bob l'éponge : Sébastien Desjours

M. Krabs : Michel Bedetti (Dialogues)

M. Krabs : Olivier Constantin (Chant)

Sandy : Hélène Chanson

Carlo : Michel Mella

Pearl : Hélène Chanson

Madame Puff : Isabelle Auvray

Sources :
Carton Générique

3.5