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Nickelodeon
Bob l'éponge, le film

Éponge en eaux troubles / Éponge en fuite

Cette troisième transposition cinématographique de la série télévisée à succès connaît une programmation assez compliquée. Plusieurs fois annoncés à différentes dates pour une sortie en salle aux États-Unis entre 2019 et 2021, la pandémie COVID-19 compromet finalement chacune d'entre elles. Le long métrage est alors proposé pour la première fois en salle au Canada le 14 août 2020, sous le titre Bob l'éponge, le film - Éponge en fuite, puis rejoint en primeur la plateforme Netflix dans une grande partie du monde, dont la France sous le titre Bob l'éponge, le film - Éponge en eaux troubles, le 05 novembre 2020. Finalement, après plusieurs mois de tergiversation, les États-Unis renoncent définitivement à une diffusion en salle et le proposent sur Paramount+ dès le 04 mars 2021. Comme la série télévisée et les deux films avant lui, ce troisième opus ne dispose que d'un unique doublage français.

L'intrigue

Stupeur, Gary, son compagnon de toujours, a été scargonappé ! Bob entraîne immédiatement Patrick dans une folle aventure vers la cité perdue d'Atlantic City afin de le retrouver. Mais, pour cela, il doit abandonner son poste de cuistot au Crabe Croustillant. Malheureusement, en son absence, le chiffre d'affaire dégringole. A tel point qu'il en devient urgent de retrouver Bob ! Sandy, Krabs, Carlo,et même Plankton, se lancent alors aussi à sa poursuite...

Analyse de l'oeuvre

Ooooh, qui vit dans un ananas dans la mer ? Si vous n'avez pas inexplicablement par réflexe lancé un tonitruant "Bob l'éponge carré" dans votre esprit, alors vous n'êtes absolument pas un fan du personnage et de son univers loufoque. L'éponge jaune de cuisine qui a de la personnalité, et assez peu de cervelle, est une institution télévisée qui remonte - déjà - à plus de deux décennies même si sa diffusion a été plusieurs fois interrompue durant quelques mois (hormis les inévitables rediffusions pour meubler en attendant) le temps de produire de nouveaux épisodes de qualité. Bob l'éponge fait partie de ses rares séries d'animation pour enfants qui, par la magie inexplicable qui s'en dégage, deviennent des succès instantanés ralliant enfants et adultes à sa cause. Et le destin de ses séries, qui pulvérisent souvent les records d'audience, s'accompagnent invariablement de leurs lots de réfractaires qui les accusent de toutes les perversions de leurs chérubins. Car oui, Bob l'éponge est une série délurée, hystérique et psychédélique, où absolument rien n'a le moindre sens. Le fan n'est pas dupe, on est tous de connivence avec le propos, sinon Bob l'éponge aurait depuis déjà longtemps fini par être oublié. Mais tout succès s'accompagne d'un revers, c'est la rançon du succès ! Et quand une série animée américaine rencontre un très fort succès d'audience, il n'est pas rare de la voir rapidement déclinée en long métrage. Bob l'éponge est extrêmement chanceux, vu qu'on en est déjà au troisième volet cinématographique !

Bob l'éponge a connu très tôt les joies d'un portage sur grand écran, puisque le tout premier film du héros a déboulé dès la fin d'année 2004. Une transposition panoramique d'excellente qualité soit dit en passant. Puis il refait surface dix ans plus tard, en 2015, dans un second long métrage bizarroïde où l'on passait son temps à se demander sous quelles substances psychotropes avaient pu carburer les scénaristes tant tout le propos semblait défoncé jusqu'à l'overdose. Dans tout ce bazar animé, on retenait cependant la toute dernière partie du long métrage qui expérimentait une première grande aventure entièrement animée en 3D des personnages. Curieusement, le résultat à l'écran fonctionnait très agréablement, même s'il était perfectible, alors que l'on avait toutes les craintes d'un ratage complet entre le passage à l'animation 2D délicieusement irrévérencieuse et la froideur jamais résolue à ce jour de l'animation 3D depuis 1995. Bob l'éponge, le film - Éponge en eaux troubles est le premier long métrage de la saga à tenter l'aventure intégralement en 3D. Si l'on excepte la toute première scène du film qui se veut trop réaliste, ce qui conduit à un rendu franchement très moche pour qui a souvenir de la qualité d'un certain Le monde de Nemo en 2003, le rendu esthétique utilisé par la suite s'avère pourtant particulièrement convaincant.

Bob l'éponge, le film - Éponge en eaux troubles fait un choix assez inventif de coller au plus près de la sensation d'une animation 2D. Tout y est retranscrit avec une remarquable maîtrise à un point tel qu'on ne s'offusque plus jamais du rendu 3D du long métrage passée l'introduction un peu ratée. Le long métrage retranscrit avec une brillante fidélité l'esprit de la série d'animation. On retrouve absolument tous les lieux connus de la franchise sans jamais une seule fois en être offusqué. C'est pareil du côté des personnages, dont l'essence cartoonesque est également toujours parfaitement respectée, s'en est même assez bluffant. J'avais pourtant d'énormes doutes à ce sujet avant de découvrir le film. Pour le reste, Bob l'éponge, le film - Éponge en eaux troubles reprend à peu près les mêmes codes narratifs que les deux opus précédents : un scénario prétexte qui tient sur un mouchoir de poche, une aventure entrecoupée de séquences délirantes hors de propos, de purs moments de burlesque, une petite dose musicale et l'ajout d'un accompagnement humain en chair et en os (enfin, juste une tête ce coup-ci) pour enrober le tout. Bizarrement, ça fonctionne, si tant est que l'on soit sensible au délire ambiant propre aux aventures de Bob, l'éponge.

Pour l'intrigue, Bob l'éponge, le film - Éponge en eaux troubles utilise cette fois ce bon vieux escargot de mer, Gary, qui se voit kidnappé par le puissant Roi des sept mers Poseidon. Ce dernier, ne supportant pas le poids de son âge avancé, utilise la bave de son espèce pour maintenir son corps éternellement jeune. Dès lors, il n'en faut guère plus à Bob pour partir à sa recherche de son compagnon de toujours, fidèlement épaulé par son ami Patrick. Une aubaine pour Plankton, à l'origine du kidnapping, qui a désormais les mains libres pour voler la célèbre recette de Krabs. Sauf que, comme d'habitude dans la série animée, lorsque Bob s'éloigne des fourneaux, ça vire au vinaigre. Ils se lancent donc, à leur tour, à la poursuite de Bob en compagnie de Sandy et Carlo. Ce qui n'est pas une mince affaire tant la ligne droite pour aller de Bikini Bottom à Atlantic City semble être très tortueuse, vu le nombre de rencontres improbables que le duo va croiser. Et à l'image des deux premiers longs métrages, avec David Hasselhoff puis Antonio Banderas, nous avons une troisième fois un guide spirituel pour les accompagner : Keanu Reeves. Un choix particulièrement saugrenu mais, décidément, à très forte valeur ajoutée tant ce rôle de tête dans une plante sèche, à semi-messianique, est à mi-chemin de la plupart des grands rôles de l'acteur, dont l'inévitable Matrix. Il est incontestablement une jolie surprise dans le long métrage alors, qu'en pratique, sa présence n'a quasiment aucune utilité dans l'intrigue, si ce n'est d'être aussi absurde que le long métrage lui-même.

Si la qualité artistique est de mise, malgré le côté très saugrenu des environnements traversés, Bob l'éponge, le film - Éponge en eaux troubles s'en sort aussi très bien sur sa partie audio. Aussi bien dans la qualité des dialogues et des comédiens, que du côté de la bande originale composée en binôme entre Hans Zimmer et Steve Mazarro. C'est d'ailleurs assez intéressant que la bande originale soit, à l'image de l'intrigue et des dialogues, truffée de références auditives de toutes sortes (mention spéciale au massacre de "My Heart Will Go On" de Titanic par Carlo), parfois jusqu'au titre du morceau lui même ("Friends Like These" est sans équivoque un clin d'oeil à "Friend Like Me" d'Aladdin). Mieux, la bande originale de Bob l'éponge, le film - Éponge en eaux troubles aime jouer avec le style Hanna Barbera et Looney Tunes, puisqu'il arrive fréquemment qu'un morceau sublime une action particulière dans le film, dans une chorégraphie visuelle et musicale accordée. Je suis un peu plus réservé concernant les invités musicaux du film, un peu moins en accord avec le reste, mais dans l'esprit de toutes les productions animées américaines pour enfants depuis au moins deux décennies, si ce n'est plus. Pour autant, parfois, ça donne à l'écran des séquences assez marrantes, comme l'apparition combinée de Snoop Dogg et du groupe de K-Pop Monsta X. J'accorde aussi un très bon point à la version française, qui fait appel à tous les comédiens habituels des personnages et dont, tous, sans aucune exception, se sont prêtés au jeu des chansons, alors que certains d'entre eux ne sont pas forcément spécialistes. Cela donne un énorme cachet appréciable au long métrage en version française.

Un peu moins de dix ans après sa première propulsion sur grand écran, Bob l'éponge, le film - Éponge en eaux troubles fait vraiment mieux que le second volet de 2015, arrivant même, sans aucun mal, à se ranger aux côtés du premier. Il s'offre même le luxe d'installer une porte dérobée, à la manière de Les Muppets attaquent Broadway en son temps, en introduisant les versions rajeunies des personnages en colonie de vacances, ce qui amènera à la création de la série dérivée Kamp Koral - Bob la petite éponge quelques mois plus tard. Ceci mis à part, Bob l'éponge, le film - Éponge en eaux troubles est délicieusement absurde, sans prise de tête et s'inscrit dans la parfaite continuité des aventures hilarantes de l'éponge de cuisine et de son pantalon carré. Un très grand moment de franche rigolade qui fait du bien et éloigne la déprime.

Olivier J.H. Kosinski - 10 mars 2023

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2020)

Bob l'éponge : Sébastien Desjours

Mr Krabs : Michel Bedetti

Plankton : Michel Bedetti

Patrick : Boris Rehlinger

Carlo : Michel Mella

Sandy : Hélène Chanson

Soage : Jean-Pierre Michael

Poséidon : Raphaël Anciaux

Conseiller du Roi : Cyprien Fiassé

Mme Puff : Hélène Chanson

Requin : Joan Fagianelli

Baleine : Joan Fagianelli

Réceptionniste : Joan Fagianelli

El Diablo : Michel Vigné

Narrateur : Guillaume Orsat

Voix additionnelles :

- Chloé Charvolin

- Glen Hervé

- Michèle Garcia

- Déborah Krey

- Léopold Vom Dorp

- Simon Faliu

- Cédric Dumond

- Patricia Piazza

- Virginie Emane

- Tristan Petitgirard

- Jean-Rémi Tichit

- Arsène Ekam-Dick

- Elisa Bardeau

Sources :
Carton Générique
Forum Doublage France

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