Ce neuvième volet, intitulé Voyage à Grande Vallée au Québec (dont on se questionnera sur la pertinence de ce titre puisque l'histoire ne se déroule pas dans la Grande Vallée) et Mo, l'ami du grand large en France, sort simultanément en VHS et DVD respectivement le 10 décembre 2002 et le 1er janvier 2003, en version française uniquement dans les deux cas.
Après que de fortes pluies se soient abattues sur la Grande Vallée et qu'une nouvelle et mystérieuse mer se soit formée, Petit-Pied part explorer les merveilles. Il fait alors la connaissance d'un être aquatique nommé Mo qui semble totalement perdu et ne sait plus comment rentrer chez lui...
(Dans l'épisode précédent... et maintenant la suite) J'ai beaucoup de mal à croire que c'est la neuvième fois que j'analyse un long métrage mettant en scène Titi-Pied (regardez le film, vous comprendez) et sa bande de dinosaures aventureux. Mais surtout d'arriver à y survivre tant le schéma est identique d'un film à l'autre ! A chaque fois, c'est la même rengaine, on reprend les mêmes et on recommence, sans dévier une seule fois de la route tracé par Universal. Au point que c'est presque devenu un automatisme de regarder chaque nouvel épisode, avec toute la difficulté de trouver de nouveaux arguments à avancer. Le semblant d'avantage de Mo, l'ami du grand large, c'est qu'il tente de casser un petit peu la routine en faisant sortir les dinosaures loin de la Grande Vallée. Cela semble à peu près rafraîchissant en le disant, mais le long métrage tombe sur un os : son histoire. En gros, Mo est perdu, il faut le ramener chez lui. Point barre. Plus gênant encore on retrouve, quelques années après, exactement la même trame pompée sans imagination par Pixar (mais visuellement beaucoup plus soigné) pour son Le voyage d'Arlo, à la seule différence que c'est Arlo lui-même qui doit rentrer chez lui. Bref, une fois de plus, on s'ennuie ferme devant cette nouvelle aventure de Titi-Pied. Je vous avertis, je vais jouer le blasé dans tout ce qui va suivre, parce que je commence à être un peu fatigué par les aventures irrémédiablement similaires vécues par les personnages. Cela va me permettre de me défouler un peu !
Titi-Pied est un dinosaure orgueilleux et nombriliste. Je n'ai jamais eu l'occasion de le dire jusqu'à présent, car c'était un peu moins flagrant que dans ce Mo, l'ami du grand large. Tout tourne en effet autour de sa petite personne dans ce long métrage. Lorsqu'il se rend compte que la plupart de ses amis ont une vie en dehors de lui, le voilà qui se met à déprimer. Loin de se démonter dans sa morale quelque peu douteuse, Universal pousse même le bouchon en précisant que l'individualisme n'entraîne comme pire problème que d'empêcher de briller auprès des autres. Il ne faut donc pas hésiter à vivre par procuration, du moment que l'on est quand même le centre d'attention, peu importe ce qu'en pense les autres. Mouais... Comme Titi-Pied ne parvient pas à ses fins, il s'invente d'abord un ami imaginaire qui va finalement devenir réel. Chouette, Titi-Pied a trouvé quelqu'un d'autre à asservir pour lui faire oublier sa déprime ! Malheureusement, cela ne va pas durer, tous ses anciens amis sont soudain pris de remords, ils ont délaissés St-Titi-Pied, ils doivent se faire pardonner. Rien de mieux pour y arriver que d'accompagner eux-aussi Mo vers sa terre natale !
Une fois ce gros contexte passé (en gros les dix premières minutes du film), tout le reste prendra la forme d'une longue randonnée, voire même de parcours vita où des épreuves imposées mettront à rude épreuve la bande de dinosaures terrestres (Mon Dieu, y'a un caillou sur le chemin, qu'est-ce qu'on fait ??). Mo, quand à lui, suit simplement le mouvement, jouant les farceurs et tentant les bonnes grosses blagues Carambar©. Il faut d'ailleurs faire un petit aparté sur cet étrange personnage dont l'espèce semble totalement improbable. Hein, quoi ? On me souffle à l'oreille qu'il est un ophthalmosaurus. Si vous le dites. Pour ma part, il est ainsi capable de se déplacer indifféremment dans l'eau douce comme dans l'eau salée, à l'image d'un saumon, il a un comportement joueur, à l'image d'un dauphin, il a un cri abominable qui ressemble à un babouin ricaneur et il s'exprime avec une voix déformée évoquant Stitch de Disney. On n'oubliera pas non plus qu'il est le seul de son espèce capable de parler deux langages, celui propre à sa famille marine et celui de Titi-Pied. On ne saura d'ailleurs pas d'où lui est venu cette étonnante double capacité de langage. Bref, Mo fait le pitre, alourdit une intrigue inexistante et finit par s'en aller au large. Bon débarras !
D'un point de vue technique Mo, l'ami du grand large poursuit dans la même voie que ses oubliables aînés. Tout au plus risquerai-je à dire que la colorisation générale du long métrage est un petit peu plus réussie que dans le passé, mais c'est vraiment pour tenter de lui trouver un semblant de qualité. L'animation des personnages n'a pas bougé d'un iota, tandis que le duo Michèle Brourman et Amanda McBroom nous casse à nouveau les oreilles avec leurs chansons qui donnent des sueurs froides à les entendre. Mention spéciale à ce long métrage qui permet de désapprouver l'adage qui dit que lorsqu'on est tombé au plus bas, on ne peut que se relever. Ici, chaque nouvelle chanson parvient à faire bien pire que la précédente ! Le duo Brourman/McBroom continue donc joyeusement de creuser un gros trou, histoire d'être plus bas que terre et prouver à tous que même le pire, ça se mérite. Au point où on en est, je me demande encore ce qui justifie que les personnages chantent d'un film à l'autre !
Mo, l'ami du grand large traumatisera sans aucun doute tout adulte qui tentera désespérément à se raccrocher au moindre élément censé du film. Problème, il n'en existe absolument aucun. Même les oreilles les plus sensibles fuiront devant les chansons ineptes que compte le long métrage, telle que l'anxiogène "Ami imaginaire", qui flinguera en un rien de temps le peu de neurones qui étaient encore actives jusque là. Je ne suis même pas certain qu'on puisse recommander ce long métrage, tout comme ses aînés d'ailleurs, à des enfants qui, certes, sont un public moins réceptifs à la critique, mais qui auront clairement honte d'avoir appréciés de tels navets une fois qu'ils seront plus âgés. Parce que, franchement, là, ça devient de la barbarie visuelle et auditive. Allez, courage, encore cinq films à tenir avant de pouvoir définitivement me dépatouiller de cette mélasse. A suivre...
Olivier J.H. Kosinski - 31 mars 2017
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07 octobre 2003
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Doublage (France - 2002)
Petit-Pied : Stéphanie Lafforgue
Cera : Kelly Marot
Becky : Caroline Combes
Pointu : Rob Paulsen
Petrie : Roger Carel (Dialogues)
Petrie : Patrice Schreider (Chant)
Mo : Jérémy Prévost
Grand-Père : Pierre Baton
Grand-Mère : Frédérique Tirmont
Narrateur : Yves Marie Maurin
Le Père de Cera : Bernard Metraux
La maman de Pétrie : Danièle Hazan
La maman de Becky : Danièle Hazan
Madame : Danièle Hazan
Sources :
Forum Doublage France