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Dreamworks Animation SKG
La route d'El Dorado

La route d'El Dorado est sorti en salle le 31 mars 2000 au Québec, puis le 25 octobre 2000 en France, avec la même version française dans les deux cas. Le studio ne s'est entiché de doubler ses films au Québec qu'à partir de Bee Movie - Drôle d'abeille.  Il s'agit du second long métrage 2D des studios Dreamworks. A noter que contrairement à l'orthographe espagnole ou anglaise, le mythe d'Eldorado s'écrit en un seul mot en langue française. Les affiches et les jaquettes du film sont donc inexactes.

Le saviez-vous ? Le mythe de la cité perdue d'Eldorado mêle en fait deux légendes en une seule. Lors de la conquête du nouveau mode, Pizarro fait prisonnier le chef Inca Atahualpa. Afin qu'il puisse regagner sa liberté, le chef inca est contraint de livrer de l'or à Pizarro. La légende qui se mèle à la réalité fait état d'un amas considérable d'or, avoisinant les six tonnes et remplissant une salle toute entière. Malgré cela, Atahualpa ne sera jamais libéré, et fut même excécuté. La piste de l'or Inca se brouille dès lors, et on raconte qu'une bonne partie du butin récolté n'arriva jamais en Espagne. Cette première légende est ensuite combinée à une seconde, celle de "l'homme d'or" ("El dorado" en espagnol) qui vient des Incas, où du moins de la façon dont leur coutume était perçue par les espagnols. Lors de certains rites spirituels, un homme se recouvrait en effet de fine particules d'or sur tout le corps, et se plongeait dans un lac. Autour de lui, ses concitoyens jetaient des objets de valeurs dans l'eau. Avec le temps, les conquistadors espagnols ont donc fait un amalgame des deux légendes, la cité d'Eldorado est devenue le lieu où toutes les richesses des Incas ont été préservées.

L'intrigue

A peine après avoir débarqué à Eldorado, Tulio et Miguel sont surpris par l'accueil royal des habitants. Malgré l'amitié qui se crée, Tulio et Miguel se heurtent à un choix crucial : affronter les pires dangers et sauver leurs nouveaux compagnons ou s'enfuir avec l'or.

Analyse de l'oeuvre

Des cinq uniques longs métrages 2D réalisés par Dreamworks, La route d'El Dorado est sans doute le moins intéressant du lot, mais en contrepartie, il est sans doute le plus aventureux de tous. La faute sans doute à la trop jeune existence du nouveau studio d'animation bien trop ambitieux qui n'arrive pas vraiment à insuffler une âme éclatante à son second long métrage 2D, qui se risque pourtant à être moins aseptisé que Le prince d'Egypte bien trop disneyen dans la forme et dans le fonds. La route d'El Dorado a tous les ingrédients de la belle épopée, mais le dosage va se révéler mal équilibré. Commençons d'ailleurs par ce qui fâche le plus, la partition musicale.

Faisons rapidement un petit historique sur la fondation de Dreamworks, avant de parler musique pour expliquer brièvement le contexte. En 1994, tout juste après le triomphe de Le roi lion en salle, Jeffrey Katzenberg claque la porte de l'empire Disney, parce qu'on lui a refusé le poste de président-directeur de la compagnie. Poste qu'il pensait récupérer après avoir longtemps soutenu et contribué au retour au succès en salle des longs métrages animés des années 90. Dans sa quête « vengeresse », il fonde ainsi Dreamworks avec Steven Spielberg et David Geffen, tout en se donnant l'ambition démesurée de torpiller la compagnie Disney. Jeffrey Katzenberg ne s'empêche donc pas de « piller » quelques idées de scénario, lançant ainsi le chantier à des concepts relativement similaires : par exemple, Fourmiz sera un pied de nez à 1001 pattes, tout comme Deep Impact prendra le contre-courant de Armageddon. Pour La route d'El Dorado, il ne s'empêchera donc pas de faire appel à un tiercé gagnant : Hans Zimmer, Elton John et Tom Rice, le trio à l'origine du mythique Le roi lion !

Et c'est sans doute là que le bât blesse dans le film. Zimmer, John et Rice avaient tellement excellé lorsqu'il ont réalisé la bande son du film de Disney, qu'ils sont incapables de faire du neuf dans La route d'El Dorado. On ressent en effet tout au long du film un désagréable sentiment de profonds recyclage de musiques et de chansons qui auraient été écrites six ans plus tôt pour Disney, et aurait finalement échoué dans le film de Dreamworks. Que se soit dans les sonorités, dans le style ou la dynamique, rien ne permet à La route d'El Dorado de s'affirmer musicalement de manière indépendante. C'est donc forcément rageant, d'autant plus que nombres de chansons se révèlent absolument inutiles à l'intrigue. Elles semblent insérées ici et là pour faire « comme du Disney », sans pour autant en avoir la profondeur et l'intelligence.

Heureusement, La route d'El Dorado contrebalance sa lourde faiblesse par un duo de personnages principaux tout bonnement savoureux. Tulio et Miguel sont immédiatement charismatiques, car ils s'émancipent de par leur caractère du traditionnel personnage Disney. A eux deux, ils cumulent tous les vices qu'un être humain pourrait avoir ! Complètement dépravés, sans aucune pudeur, manipulateurs, et même menteurs à leur heures perdues, le couple fonctionne sans anicroche. Jusqu'à l'arrivée d'une jeune femme qui va forcément semer la zizanie et tenter de briser l'alchimie. Tulio et Miguel s'entendent d'ailleurs si bien que beaucoup sont d'ailleurs aujourd'hui convaincu qu'il s'agit du premier vrai couple homosexuel porté à l'écran dans un long métrage d'animation américain. Je ne saurais l'infirmer ou le confirmer, mais reconnaissons que l'idée est plausible car toute une partie du film change complètement d'interprétation si l'on adopte ce point de vue. C'était d'ailleurs une des originalités du premier script, avant que Dreamworks ne décide de diluer cette relation amoureuse par la suite, sans doute pour ne pas choquer l'américain moyen. De fait, la simple et pure amitié entre deux hommes, remanié dans le script final, fonctionne elle aussi sans encombre dans La route d'El Dorado. Chacun est donc libre de choisir sa propre version de l'histoire.

En dehors de sa grande force (Tulio et Miguel) et de sa grosse faiblesse (la musique), le reste du film reste malheureusement de conception classique pour un film d'aventure. La route d'El Dorado en fait même parfois des tonnes via des deus ex machina providentiels qui frisent quelquefois l'absurde. Le hasard est donc le mot d'ordre de l'intrigue, et ce, dès le début du film où nous voyons Tulio et Miguel jouer aux dés. S'enchaînent alors des situations de plus en plus périlleuses où, comme par miracle, ils sont sauvés systématiquement in extremis par un rebondissement souvent cocasse parfois saugrenu. La route d'El Dorado pêche aussi du côté de ses méchants ultra-prévisibles qui n'apportent pas grand chose à l'intrigue.

Malgré tout, La route d'El Dorado reste encore aujourd'hui une agréable surprise de la part de Dreamworks car il offre une alternative audacieuse au style Disneyen de cette époque. Pour autant, il reste pénalisé par une intrigue convenue, une partition musicale ennuyeuse et des méchants inintéressants. En contrepartie, le film s'offre un duo vedette formidable à l'écran, des décors magnifiques et une animation exemplaire. Ceci expliquant sans doute son relatif échec en salle à travers le monde. Il n'empêche, ne boudez pas pour autant La route d'El Dorado qui reste certes classique mais agréable à suivre.

Olivier J.H. Kosinski - 29 novembre 2013

Bande annonce

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24 avril 2001
DVD

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2000)

Le Narrateur : Bruno Pelletier

Tulio : José Garcia

Miguel : Antoine de Caunes

Chel : Victoria Abril

Tannabok : Jacques Frantz

Tzekel-Khan : Féodor Atkine

Hernán Cortés : Richard Darbois

Sources :
Carton Générique

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