Kung Fu Panda est sorti en salle le 6 juin 2008 au Québec et le 9 juillet 2008 en France.
Passionné, costaud et quelque peu maladroit, Po est sans conteste le plus grand fan de kung fu. Serveur dans le restaurant de nouilles de son père, son habileté reste encore à prouver. Élu pour accomplir une ancienne prophétie, Po rejoint le monde du kung fu afin d'apprendre les arts martiaux auprès de ses idoles, les légendaires Cinq Cyclones. Mais Taï Lung, le léopard des neiges fourbe et animé d'un désir de vengeance, approche à grands pas...
Le voici, le voilà ! Mais oui, c'est bien de lui dont je parle, ce film charnière qui a tout changé dans l'esprit Dreamworks. C'est un nouveau palier pour ce studio, un nouveau cap, sans doute le meilleur de tous qui succède à la pire période amorcée à l'époque par Shrek 2. Son nom, Kung Fu Panda ! Depuis ses origines, Dreamworks se cherchait un style et avouons-le avait bien du mal à en trouver un. Le premier style était la période 2D, sorte de sous-Disney dans la forme et dans le fonds. La seconde, c'était la période « mouchoirs jetables » où chaque film se regardait et s'oubliait tout aussi vite. La troisième, la pire de toutes, c'était l'humour gras et potache nous ayant amené à un éprouvant Shrek le Troisième. Avec Kung Fu Panda, Dreamworks a décidé de faire un mélange de ces trois périodes et d'y insuffler les prémices de l'émotion et de la qualité. Qui y aurait cru ? Sans doute personne, même pas moi. Et pourtant, les preuves s'accumulent pour me faire dire que c'est bien Kung Fu Panda qui a ouvert les portes au renouveau du studio et son inoubliable Dragons.
Contrairement à nombre de ces prédécesseurs, Kung Fu Panda respire la richesse scénaristique où chaque personnage présent à l'écran a été particulièrement travaillé. A commencer bien entendu par les arts martiaux étonnamment variés et pourtant pour la plupart tous réalistes. Dreamworks nous propose un peu la même chose que Robin des bois de Disney en son temps, où chaque animal anthropomorphe reflète sa personnalité à l'écran. Hormis Oogway, qui représente la longévité et la sagesse, et si l'on excepte Shifu, un panda roux dont il n'existe aucun art martial autour de cet animal, mais qui enseigne pourtant un grand panda (ironique non?), également non représenté en art martial, tous les autres rôles principaux du film sont le reflet d'arts martiaux réels. Tigresse représente en toute logique l'art du tigre. Il est généralement défini comme solitaire, puissant, impulsif et de mauvais caractère. Singe, est son parfait opposé, il représente l'art du singe. Souvent capable de discerner les choses avant les autres, mais en contrepartie souvent malicieux. Vipère représente l'art du serpent qui, contrairement à l'occident, est vénéré pour sa sagesse en Asie. Grue représente la longévité mais également l'élévation de l'esprit. Enfin, Mante est le symbole de la détermination grâce à son sang froid inébranlable.
Pour devenir ce qu'il est amené à être, Pô devra tour à tour adopter chacun des cinq principes représentés par ces cinq animaux. Vous ne l'aviez probablement pas remarqué, mais c'est une des forces du récit tant cela est subtilement et habilement inscrit dans le déroulement du récit. Chacune des actions qu'entreprend Pô finit par le faire adopter par chacun des cinq cyclones, adoption correspondant précisément aux divers préceptes des arts martiaux représentés par ces cinq cyclones. Dreamworks fait d'ailleurs encore plus fort dans le genre en jouant constamment autour de la symbolique de ce chiffre 5. Les cyclones sont cinq, comme les doigts de la main. Ils sont différents mais forment un tout harmonieux et équilibré. Cinq également pour les cinq sens : le toucher, le goût, l’ouïe, l'odorat et la vue. Cinq encore pour les cinq éléments que sont le métal, l'eau, le bois, le feu et la terre dans le folklore chinois. Cinq enfin pour le jeu des cinq animaux, art martial ancien destinée à aguerrir son corps, tout comme le fait Pô tout au long du film.
Au delà de sa forte symbolique, qui est passé sous le nez de nombreux spectateurs, l'autre élément qui me fait dire que Kung Fu Panda est un vrai tournant pour Dreamworks, c'est dans sa mise en scène et la forte émotion qui s'en dégage. Rare auront été les films précédents du studio à avoir une telle originalité dans leur mise en scène. La caméra virevolte dans tous les sens, de façon dynamique et éblouissante, rendant au passage hommage aux vieux films d'arts martiaux passé en désuétude aujourd'hui. L'apprentissage de Pô et les combats sont extrêmement stylisés, à en donner le vertige. Dreamworks se lâche, et cela fait énormément de bien après le potache à outrance de leurs précédentes oeuvres. Certes, Kung Fu Panda n'en est pas exempt, mais le film parvient à retrouver le mince équilibre que seul Shrek 2 avait réussit à avoir autrefois. Aucun des films entre ces deux là n'y étaient parvenus. Kung Fu Panda réamorce donc avec brio le retour à l'émotion juste et sincère, quoi qu'un peu noyée par la virtuosité des images. Cela ne pouvait présager qu'un vent de changement au sein du studio, dont la tendance s'est franchement confirmé depuis.
Sans être inoubliable, Kung Fu Panda est aujourd'hui encore la parfaite synthèse des trois premiers styles de Dreamworks habilement combinés ensemble pour en offrir le meilleur, tout en distillant le préambule rafraîchissant de tout ce que le studio avait de meilleur à proposer pour l'avenir. Kung Fu Panda représente ainsi le passage de relais vers la maturité du studio Dreamworks. Rien que pour ça, il doit donc être considéré à juste titre comme un grand classique de l'animation !
Olivier J.H. Kosinski - 10 janvier 2014
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09 janvier 2009
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Doublage (Québec - 2008)
Po : Hugolin Chevrette
Singe : François L'Écuyer
Crane : Gilbert Lachance
Commandant Vachir : Benoit Rousseau
Zeng : Martin Watier
Shifu : Guy Nadon
M. Ping, père de Po : Hubert Gagnon
Tigresse : Hélène Mondoux
Oogway : Vincent Davy
Vipère : Michèle Lituac
Tai Lung : Pierre Chagnon
Mante : Tristan Harvey
Doublage (France - 2008)
Po : Manu Payet
Shifu : Pierre Arditi
Tigresse : Marie Gillain
Singe : William Coryn
Mante : Xavier Fagnon
Vipère : Mylène Jampanoï
Grue : Tomer Sisley
Oogway : Pierre Bonzans
Cmdt. Rhino : Philippe Dumond
M. Ping, Le père de Po : Michel Tureau
Zeng : Pascal Sellem
Tai Lung : Marc Lavoine
Sources :
Doublage au Québec
Voxofilm