Garfield Pacha Royal est le second long métrage inspiré par le comics créé par Jim Davis en 1978. Il sort le 23 mai 2006 au Québec, puis le 19 juillet 2006 en France sous le titre de Garfield 2. Le long métrage bénéficie de deux doublages francophones. Le film intégre la collection numérotée Gulli le 28 août 2013 où il porte le numéro 39.
Garfield est en Angleterre ! Il est pris par erreur pour Prince, un chat noble qui vient d'hériter d'un château. Adoré par ses sujets, Garfield se régale. Mais son règne est en danger : l'affreux Lord Dargis veut se débarrasser de lui et faire du château un ensemble immobilier flambant neuf. Tandis que Prince XII, son sosie royal, tente de revenir au château, Garfield, aidé par le fidèle Odie et les autres animaux, vont devoir unir leurs forces pour sauver le domaine et déjouer les projets maléfiques de Dargis...
Avez-vous remarqué que la plupart des adaptations à peu près potables portées sur grand écran sont généralement suivies d'un second opus qui infantilise totalement le concept initial ? On peut par exemple se remémorer le sympathique Babe, le cochon devenu berger dont le second opus joue tellement la surenchère qu'il en devient gênant à regarder, tout comme 102 dalmatiens qui ne tient debout que par la seule présence de la succulente Glenn Close. Étrangement, il y a aussi cette étonnante obligation de faire suivre une intrigue sur le sol américain par une intrigue sur le sol européen (À Londres ou Paris dans la majorité des cas). On peut notamment citer Les Schtroumpfs, d'abord à New York, puis à Paris ou bien encore les Muppets d'abord à Hollywood puis à Londres. Ensuite, dans toute aventure animalière qui se respecte, il faut toujours placer un perroquet, techniquement le seul animal capable de parler sans doublage, comme dans Ace Ventura - Détective chien et chat ou Le voyage du Docteur Dolittle. Enfin, il y a souvent une constance dans les suites de films mettant en scène des animaux qui parlent : le second opus est rarement à la hauteur du premier, s'il n'est pas carrément pire, Comme chiens et chats - La revanche de Kitty Galore peut en témoigner (ne parlons même pas du troisième...). Garfield 2, c'est un peu tout ça à la fois.
Garfield, le film piochait ses idées dans Toy Story ? Qu'à cela ne tienne, Garfield 2 va piocher ses idées dans Les aristochats, en les mélangeant avec le conte Le prince et le pauvre. Au menu, un chat princier anglais reçoit en héritage tout un domaine, au nez et à la barbe du neveu châtelain de la défunte. Ni une, ni deux, comme Edgar à l'époque, Lord Dargis enferme le gênant chat dans un panier d'osier qu'il abandonne dans une rivière. Pendant ce temps, pour justifier de la présence de Jon et Garfield au Royaume-Uni, Liz est recrutée à Londres qu'elle rejoint précipitamment. Patatrac, le dîner surprise de demande en mariage de Jon tombe à l'eau, ce qui le décide à prendre l'avion pour suivre ses traces. Garfield ne souhaitant pas rester enfermé dans un refuge pour animaux, lui emboîte évidemment la patte. Dès lors, vont s'enchaîner diverses péripéties assez bas de plafond, parmi lesquels le prévisible échange félin, pour remplir la totalité du long métrage. Et dans la grande tradition des parodies de Le prince et le pauvre, les faux jumeaux découvrent les joies et les douleurs de chacune de leurs deux vies. Au milieu de cette intrigue capillotractée, toute la ménagerie animalière du château va avoir droit à son quart d'heure de gloire, tandis que Lord Dargis s'agite dans tous les sens, même si l'on sait pertinemment que c'est peine perdue. Garfield 2 se prête donc surtout au jeu du film à gags dont, il faut bien l'admettre, l'assaut final reste digne d'une bonne comédie britannique que M. Bean n'aurait pas renié. Mais c'est véritablement le seul moment fun de tout le film, il faut s'accrocher pour y arriver.
D'un point de vue technique, Garfield 2 renouvelle la même expérience que dans le premier film, à savoir que seuls Garfield et Prince sont animés en 3D, tandis que la totalité des autres animaux sont soit réels, soit animatroniques. Comme ils ont tendance à beaucoup plus parler que dans le premier opus, la plupart d'entre eux sont retravaillés avec l'outil informatique afin de leur donner des expressions un peu plus humaines. L'ensemble se tient, sans que l'on puisse crier au génie toutefois, les interactions entre Garfield, Prince et le monde réel étant beaucoup plus limitées que dans le premier opus. Pour ce qui est de l'ambiance, il faut admettre que les lieux de tournage donnent un certain cachet au long métrage, notamment les extérieurs du Castle Howard qui est souvent utilisé comme lieu de tournage. Mais le seul qui tire vraiment son épingle du jeu reste Billy Connolly dans un rôle comique que je ne lui connaissais pas, ne l'ayant que rarement vu à l'écran, notamment méconnaissable en Dáin, l'un des nombreux nains dans la trilogie Le Hobbit, ou en prêtre pédophile ayant des visions alarmantes dans The X-Files - Régénération. Ici, il cabotine comme un bienheureux, ce qui renforce considérablement le dénouement de Garfield 2.
Mais qu'à cela ne tienne, Garfield 2 échoue lamentablement sur tout le reste. En écartant la séquence finale, où Lord Dargis est durement remis à sa place par l'ensemble des animaux du domaine, tout le reste de l'intrigue est poussive au possible. On suit assez péniblement les pérégrinations de Garfield et de Prince, qui multiplient les arrêts inopinés parce que les scénaristes n'ont rien trouvé d'intéressant à raconter. Il ne se passe pour ainsi dire pas grand chose dans Garfield 2 qui passe donc son temps à meubler de longues séquences trop souvent indigestes (la préparation des lasagnes étant la pire). Heureusement, la fin vient un peu sauver la mise, mais encore faut-il ne pas s'être endormi avant. Bref, Garfield 2 s'inscrit totalement dans la grande tradition des suites au potentiel gâché : une surenchère animalière inappropriée, une intrigue londonienne tirée par les cheveux et un opus facultatif dont on ne retient pas vraiment grand-chose de positif.
Olivier J.H. Kosinski - 27 août 2023
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Doublage (Québec - 2006)
Garfield : Patrick Huard
Prince : Denis Mercier
Smithee : Marc Bellier
Lord Dargis : Vincent Davy
Abby : Manon Arsenault
Nigel : Martin Watier
Preston : Daniel Picard
Winston : Hubert Gagnon
McBunny : Bernard Fortin
Jon Arbuckle : Louis-Philippe Dandenault
Liz : Aline Pinsonneault
M. Hobbs : Carl Béchard
Doublage (France - 2006)
Garfield : Sébastien Cauet
Jon Arbuckle : Alexis Victor
Prince : Emmanuel Curtil
Liz Wilson : Virginie Efira
Lord Dargis : Gabriel Le Doze
Abby Westminster : Michèle Lituac
Smithee : Luc Ritz
Nigel : Jérôme Pauwels
Winston : Roger Lumont
Rommel : Marc Alfos
M. Hobbs : Pierre Laurent
Claudius : Patrice Dozier
Christophe : Marie-Martine
McBunny : Christophe Lemoine
Preston : Gérard Surugue
L'assistante vétérinaire : Martine Meiraghe