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Détective Conan

La 14ème cible / La quatorzième cible

Détective Conan - La 14ème cible, également orthographié La quatorzième cible selon l'édition, est le deuxième long métrage inspiré du manga créé par Gosho Aoyama. Il sort au Japon le 18 avril 1998. Il est pour la première fois édité par Kazé en France le 21 novembre 2007 qui l'accompagne d'un doublage français, puis réédité par Black Box, exclusivement en VOST cette fois, en même temps que les 16 premiers longs métrages le 30 janvier 2020. Il reste actuellement inédit au Québec.

N.B. : Si l'envie vous en prend d'alterner la lecture du manga avec les films, sans tenir compte de la série télévisée, j'ai établi une Chronologie Films / Mangas où je préconise de placer celui-ci entre les dossiers 3 et 4 du volume 12.

L'intrigue

Un criminel mystérieux s'en prend aux proches de Kogoro Môri sans signer ses crimes. Tandis que les attaques se multiplient, Conan découvre que le modus operandi semble lié au jeu de carte traditionnel français où chacune des victimes a une relation étroite avec la valeur nominative des 13 cartes à jouer. Toutefois, le set de cartes compte généralement aussi un joker, l'assassin vise probablement aussi une 14e victime qui reste encore à identifier...

Analyse de l'oeuvre

Traditionnellement, dans les productions animées japonaises qui bénéficient d'un fort succès populaire, les longs métrages tirés de leurs séries télévisées s'installent dans une sorte de routine annuelle immuable. Paru depuis le début de l'année 1994 dans les librairies japonaises, Détective Conan prend son envol deux ans plus tard sur le petit écran dans une série télévisée adaptant le manga de Gosho Aoyama. En 1997, fort de son succès d'audience, un premier long métrage de qualité est proposé sur grand écran. Dans ce dernier, Conan devait faire face à un mystérieux terroriste qui plaçait des bombes dans des lieux publics très fréquentés. Ce qui constituait une première entrée en matière mémorable au cinéma. Dès l'année suivante, en avril 1998, le petit binoclard au costume d'écolier revient dans un second film Détective Conan - La 14ème cible dont l'intensité narrative monte clairement d'un cran. Un phénomène d'ascension qui se confirmera d'ailleurs année après année jusqu'à devenir l'un des plus gros succès du cinéma japonais. Dans ce second volet, le criminel va baser ses attaques sur le jeu de carte français traditionnel en utilisant un concept de nomenclature propre à l'écriture japonaise. Ce qui conduit Conan et la police sur les traces d'un présumé tueur en série dont la cible principale semble être Kogoro Môri. Mais tel un jeu de poker, le criminel sait adroitement bluffer et a toujours un coup d'avance sur ses poursuivants.

Détective Conan - La 14ème cible s'inscrit intégralement dans le schéma du récit policier à énigme où le spectateur découvre les différents indices en même temps que les protagonistes et peut, en théorie pour celui qui est habile en tout cas, être capable de résoudre le crime avant eux. Détective Conan - La 14ème cible prend le temps de proposer de nombreux moments clés qui prennent inévitablement sens lors de la résolution finale. Typiquement, c'est même le genre de film que l'on apprécie de revoir une seconde fois afin d'y relever que beaucoup de choses nous étaient effectivement passées sous le nez la première fois. Le seul défaut du long métrage pour le public francophone étant, évidemment, que tout le sel des mobiles des meurtres repose sur les kanji ou kana - je ne saurais dire lequel exactement puisque ne maîtrisant pas la langue - dont le principe repose sur une composition de diverses lettres qui, prisent séparément, ont d'autres significations. Ainsi, le meurtrier cible ses victimes à partir de simples chiffres composant leurs noms, de 1 à 13 plus le Joker, ce qui correspond précisément aux valeurs des enseignes du jeu de carte traditionnel (vous savez, pique, coeur, carreau et trèfle). Cette information, capitale dans la résolution des meurtres de Conan, nous échappe donc en tant que spectateurs français même si l'on réalise assez vite qu'une autre vérité se dissimule sous cet éprouvant compte à rebours.

Dans le premier long métrage, c'était principalement la relation entre Shinichi Kudo et Ran Môri qui servait au climax du film. Sans que ces deux personnages soient négligés cette fois-ci, puisqu'ils y tiennent toujours une place privilégiée, Détective Conan - La 14ème cible décale un peu le focus sur leurs aînés, à savoir Kogoro Môri et Eri Kisaki qui marque ici sa première apparition dans un long métrage pour un rôle d'importance. Dès l'origine de la réalisation de la série télévisée, puis des films qui en ont découlés, tout le monde s'est accordé sur le fait que les films ne s'inscrivent pas dans le canon officiel du manga écrit par Gosho Aoyama. Une rengaine que l'on doit principalement aux très nombreux fillers, ces épisodes inédits non adaptés du manga et intercalés dans la trame générale, dont la série regorge depuis ses tous débuts et qui font souvent bien pâle figure en comparaison des histoires écrites par l'auteur.

S'il est indéniable que Détective Conan - Le gratte-ciel infernal est une oeuvre qui peut se savourer en étant déconnectée de tout autre oeuvre transmédia du personnage, il n'en va vraiment pas de même de Détective Conan - La 14ème cible. À travers cette oeuvre, Gosho Aoyama lève pour la première fois le voile sur la relation entre Kogoro et Eri, notamment sur la véritable raison de leur séparation, il ajoute une caractéristique à Kogoro, sa propension d'être un excellent tireur et, par la même occasion, explique l'origine de la démission de Kogoro qui était autrefois policier avant de devenir détective privé indépendant et sa répugnance à utiliser des armes depuis lors. Des éléments narratifs entièrement inédits à l'époque, totalement passés sous silence dans le manga, mais dont Gosho Aoyama a ensuite tenu compte dans la suite de son oeuvre. À de nombreuses reprises, il est ainsi fait une multitude de références subtiles à ce film dans plusieurs affaires ultérieures dans le manga. Ce qui explique pourquoi je considère que le manga et les films sont bien plus interconnectés entre eux que ne l'est la série télévisée.

Pour ce qui est de sa composition graphique, Détective Conan - La 14ème cible s'inscrit dans le style traditionnel des oeuvres animées japonaises de la seconde moitié des années 1980 jusqu'à la fin des années 1990. J'ai d'ailleurs toujours été particulièrement troublé par la scène introductive du long métrage où Ran, qui fait un rêve, monte les marches d'un mystérieux temple à la rencontre de sa mère. J'ignore si la référence était volontaire ou non en 1998, mais ce court moment m'a toujours fait penser à une scène coupée d'un épisode de Les Chevaliers du Zodiaque. La composition et la mise en scène étant parfaitement calquée sur cet autre grande gloire du manga japonais. Pour le reste, sans surprise, on retrouve le trait tout en rondeur typique du début de la série animée avec leurs si caractéristiques oreilles disproportionnées. Détective Conan - La 14ème cible est aussi le premier de la saga qui commence, peu à peu, à intégrer diverses grandes scènes d'action quelque peu grandiloquentes, avec une appréciation certaine pour la destruction à grande échelle. Ce que la saga fera progressivement l'une de ses marques de fabrique incontournable ensuite.

Du côté de la partie sonore, on retrouve une composition classique de film à suspense, avec des musiques calmes emplies de mystère, notamment dans les longues phases de réflexion de Conan durant son enquête. Mais, dans l'ensemble, les musiques sont assez discrètes et se font souvent oublier, se contentant simplement d'accompagner les moments clés du récit. La version française proposée par Kasé suit le même chemin que pour le premier film, en s'avérant convaincante sans pour autant être totalement mémorable. On lui reprochera cependant quelques petites adaptations ésotériques, dont un joli ratage sur la scène expliquant la séparation de Korogo et Eri qui ne correspond pas du tout au texte japonais.

Alors que Détective Conan - La 14ème cible n'est que le second long métrage d'une grande saga en devenir, celui-ci montre déjà les ambitions cinématographiques que prendront tous ses successeurs. Détective Conan - Le gratte-ciel infernal était déjà un très bon film policier, celui-ci arrive à faire un peu mieux en se plaçant un cran légèrement au-dessus de son prédécesseur. On se prend vite au jeu de l'enquête, essayant de découvrir qui peut bien être le criminel et, surtout, quel est son mobile. Tout ce qui fait le bonheur des amateurs du genre.

Olivier J.H. Kosinski - 24 septembre 2021

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2007)
Utilisé uniquement dans l'édition Kazé, aujourd'hui épuisée

Conan Edogawa : Claudine Gremy

Shinichi Kudo : Philippe Valmont

Ran Môri : Nayéli Forest

Kogoro Môri : Gérard Malabat

Juzo Megure : Cyrille Monge

Hiroshi Agasa : Cyrille Monge

Sonoko Suzuki : Céline Rotard

Eri Kisaki : Céline Rotard

Genta Kojima : Jean-Yves Brignon

Ayumi Yoshida : Constance Lecavelle

Mitsuhiko Tsuburaya : Cécile Berger

Kohei Sawaki : Jean-Marco Montalto

Peter Ford : Philippe Valmont

Eimei Shishido : Gérard Malabat

Ninzaburo Shiratori : Jean-Yves Brignon

Hiroki Tsuji : Jean-Yves Brignon

Nana Osanai : Cécile Berger

Sources :
Planète Jeunesse

4.5