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Poster (Québec) ~ 28 janvier 2022

Disney+
Les aventures de Buck Wild

L'âge de glace / L'ère de glace

Bien qu'il soit proposé en exclusivité sur Disney+, le film est d'abord proposé côté québécois dès le 28 janvier 2022 comme dans une large partie du monde, tandis que la sortie française est repoussée au 25 mars 2022. Toutefois, puisque Disney+ repose sur un service unifié seulement bloqué par des restrictions géographiques, les utilisateurs français équipés d'un VPN pouvaient accéder au film avec deux mois d'avance. Comme cela a toujours été le cas pour les autres films, il n'existe qu'un unique doublage français sur tous les territoires. On y retrouve les mêmes comédiens que d'habitude.

L'intrigue

Après avoir encore provoqué une nouvelle catastrophe, et avoir été réprimandés pour cela, les frère opossums Crash et Eddie décident désormais de voler de leurs propres ailes. En chemin vers leur nouvel avenir en duo, ils tombent malencontreusement dans une grotte soutteraine menant tout droit au monde des dinosaures. Ni une, ni deux, ils décident de s'y installer. Mais alors qu'ils sont à deux doigts d'être goulûment croqués, ils retrouvent un ancien compagnon d'armes...

Analyse de l'oeuvre

Tenez-le pour dit, l'avenir nous dira si j'avais tort ou raison, Disney+ semble emprunter ce même chemin cyclique que la firme traverse environ toute les deux décennies : celui du profit facile avec peu de moyen, histoire de rentabiliser sans le moindre risque. Cela fait déjà un certain temps que j'ai constaté cette tendance sur la plateforme, mais L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild ne fait que renforcer d'autant plus mes soupçons. Disney recommence une nouvelle fois à produire des films qualitativement discutables mais qui réussissent pourtant à faire mouche auprès d'un public réjouit. Avant la chute ? Dans les années 1980, il y a eu l'apogée des séries animées dérivées. Aussi sympathiques qu'elles pouvaient être, et en ôtant ses oeillères nostalgiques, elles n'étaient pas franchement qualitatives sur le point technique. Cela restait du sous-produit de consommation courante, bien en deçà de ce que Disney était capable de produire. Quoi qu'à cet époque là, Disney était dans la tourmente et c'était un mal nécessaire pour l'équilibre des comptes financiers. Vingt ans plus tard, rebelotte, mais cette fois par pur esprit de profit, l'ère des suites mercantiles, bientôt réunies sous l'emblème DisneyToon Studios, vont tout balayer. Tout le monde est d'ailleurs ravi pour Le retour de Jafar, meilleure vente VHS de l'année 1995, n'en déplaise à ceux qui le regrettent et prétendent le contraire aujourd'hui. Sauf que Disney a les yeux plus gros que le ventre et noie le qualitatif sous les quantités astronomiques de mauvais produits. Disney boit la tasse, se ressaisit et passe à autre chose. Puis Disney+ débarque, encore vingt ans plus tard, et la marque semble encline à vouloir renouer une fois de plus avec ses travers. L'histoire est un éternel recommencement.

Disney capitalise, assez rapidement finalement, sur la plus grosse franchise à succès de, feu, le studio BlueSky Studios racheté en même temps que la 20th Century Fox. C'est un choix parfaitement naturel et cohérent. De tous les films produits par ce studio, c'est la seule franchise qui compte autant de films, qui soit la plus populaire à travers le monde et, assez ironiquement, probablement les seuls personnages de BlueSky Studios dont le public se souvient encore avec bienveillance. En même temps, il y a Scrat dedans, ça doit expliquer tout ! Problème, Disney n'investit pas autant d'argent et d'énergie dans ce qu'il souhaite pour l'avenir de la franchise sous sa coupe. Hormis le premier film de 2002, assez expérimental et très désuet techniquement déjà au moment de sa sortie en salle, BlueSky Studios a toujours mis un point d'honneur à repousser sans cesse plus loin le délire animé, quitte à ce que les scénarios en deviennent risibles, tout en apportant un soin notable à la partie technique. La saga a toujours été la petite vitrine technologique du studio où les artistes se faisaient un énorme plaisir à expérimenter à peu près tout et n'importe quoi. L'animation 3D n'ayant aucune limite. Ce n'est pas du tout le cas de L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild et c'est là que se situe le mal être. En tant que public conquis ou fan invétéré, on s'attend forcément à quelque chose qui, à défaut d'être mieux, doit au moins être du même niveau. C'est une franche désillusion qui attend le spectateur qui ne s'y attend pas au préalable. De fait, comment doit-on considérer ce film dérivé ? C'est là tout l'objet de ma principale problématique dans cette analyse. Parce que lorsqu'on tourne le prisme par lequel on l'aborde, les arguments changent.

Le premier cas de figure est d'intégrer L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild comme Disney le vend, à savoir un faux sixième opus dont le focus est tourné vers un ancien personnage populaire, façon spin-off. C'est ce qui fait sa plus grosse faiblesse. Tout va de travers dès le moment où l'on veut le comparer aux cinq films qui l'ont précédé. Rien que l'aspect visuel pose problème. On assiste à une régression visuelle tellement effroyable qu'on se croirait retourné vingt ans en arrière lorsque le premier film balbutiant d'un jeune studio dédié aux effets spéciaux souhaitait se lancer dans le grand monde de l'animation. Peu de monde s'est posé la question à l'époque sur l'aspect technique, tous ont été conciliants avec L'âge de glace parce que, d'une part l'animation 3D n'en était qu'à ses débuts, d'autre part parce que le film contrebalançait sa grosse faiblesse en mettant en avant des personnages mémorables. L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild, c'est exactement l'inverse. Disney profite de la sympathie déjà installée des personnages mais fait volontairement fi de la technologie. Certains chouineront, c'est moche, mal animé, peu digne de la saga, mais on s'en fout, les personnages sont là, donc, ça ira. Tout est à peine digne d'un long épisode pilote pour le lancement d'une future série télévisée façon première exclusivité vidéo. Et d'ailleurs, c'est ce qu'il était amené à être aux origines. Sauf qu'au lieu d'être diffusé une fois avant d'être oublié ou acheté dans le commerce par les seules personnes que cela intéresse, L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild reste désormais en permanence en ligne aux côtés de ses illustres grands frères, comme un égal. Ça fait mal, très très mal de voir à quel point Disney a peu de considération pour la plus grosse saga de BlueSky Studios. Même ces indignes DVD opportunistes, souvent offerts en offres groupées dans certains commerces fut un temps, étaient plus qualitatifs, c'est dire.

Le second cas de figure est de considérer le film comme une production enfantine dans la droite lignée de ce que proposait DisneyToon Studios autrefois. Un spectacle formaté, sans fioriture, fonctionnel, qui se laisse regarder d'un oeil adulte, qui ravit surtout les enfants et, par rebond, donne pleinement satisfaction aux parents souhaitant se débarrasser de leurs enfants pendant qu'ils regardent la TV. Dès lors, le constat change, le film fonctionne. Mieux, selon la réception qu'en feront les enfants, L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild est appelé à avoir des progénitures. À défaut d'une série télévisée, avortée et transformée en ça, un peu comme Le retour de Jafar à l'époque, cela pourrait très bien se transformer en nouvelle saga filmique pour enfants spécialement sur Disney+. Comme La fée Clochette, Le petit dinosaure et la vallée des merveilles ou encore Le cygne et la princesse, comparaisons hasardeuses mais assumées de ce que je ressens poindre à l'horizon devant L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild. En prenant le film par cet angle, tous les choix opérés par Disney se justifient, y compris l'aspect non qualitatif du film. Le long métrage ne s'adresse tout simplement pas au même public que ses cinq prédécesseurs. Dès lors, faut-il ou non être conciliant avec lui ? C'est difficile d'avoir un avis tranché. Mais tout tend à prouver que c'est bel et bien l'intention de Disney avec ce film, faire un film DisneyToon Studios sans avouer, ni sans officiellement le faire renaître, DisneyToon Studios.

Même en étant extrêmement conciliant, et avec toute la bonne volonté que j'ai bien voulu lui accorder en essayant de couper la pomme en deux, un des deux côtés est malheureusement gâté. Cela contamine automatiquement l'ensemble de l'oeuvre . Certes, on retrouve presque tous les personnages, Scrat excepté puisque le personnage était en pleine tourmente judiciaire sur la paternité de sa création, ainsi que Pêche, avec leurs caractères finalement plutôt bien respectés. Sur ce point, L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild n'est pas à prendre à défaut. Concernant le scénario, celui-ci se révèle tout aussi barré que l'étaient ceux des derniers films, dont le virage déluré avait été opéré dès le deuxième et s'était accentué de plus en plus par la suite. Malheureusement, l'ensemble est moins bien fignolé ici. L'intrigue amalgame sans une once d'imagination des idées pompées de personnages similaires de la saga du petit dinosaure, notamment l'antagoniste et ses acolytes. L'équipe de "héros" sent clairement le réchauffé par rapport à la série La Garde du Roi Lion, dont ils ont même repris à peu près la même composition de ses membres. Pour satisfaire l'audience des jeunes filles, on colle même à Buck une amoureuse toute droite sortie du chapeau, bien badass pour caresser le féminisme ambiant dans le sens du poil, mais tellement téléphonée qu'elle ne se démarque pas de la masse de personnages féminins totalement similaires dans les productions animées américaines de ces dernières années. Et le tout se termine en super famille formidable solidairement unie, avec Papa Buck, Maman Z et les bébés Crash et Eddie. L'idée de départ, à savoir que ces deux là s'émancipent pour vivre leur vie loin d'une famille qu'ils encombrent, s'achève finalement... sur le fait de vivre aux crochets d'une autre famille qu'ils encombrent tout autant. Oups. Ils vont vite reprendre leurs habitudes et oublier leurs exploits improvisés. Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme.

J'assumerai le fait d'avoir, dans l'ensemble, trouvé L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild plutôt correct. J'ai même souri devant quelques blagues assez bien amenées et parfaitement dans l'esprit de la saga. Mais je n'arrive pas à me défaire de l'idée que, comme la pomme est pourrie, elle va maintenant inexorablement contaminer tout le reste. La saga a toujours eu ses hauts et ses bas, elle divise tout autant qu'elle fédère. Chacun préférant tel film plutôt qu'un autre, car ils ont tous leurs identités et styles propres. Même si je dois probablement être parmi les plus rares, je les apprécie tous dans leur ensemble, avec juste un bémol sur le tout premier principalement pour son aspect technique suranné sans le rejeter pour autant. Ce n'est pas le cas pour L'âge de glace - Les aventures de Buck Wild, mouchoir qui soulage le temps de s'en servir, mais qu'on jette à la poubelle dès qu'on en a terminé avec lui. Entre ça et mes soupçons sur les objectifs financiers de Disney+ de se tourner surtout vers les enfants, l'avenir de cette autrefois sympathique saga semble désormais bien sombre.

Olivier J.H. Kosinski - 28 avril 2022

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2022)

Manny : Gérard Lanvin

Sid : Élie Semoun

Diego : Vincent Cassel

Ellie : Armelle Gallaud

Crash : Christophe Dechavanne;

Eddie : Alexis Tomassian

Buck : Emmanuel Curtil

Z : Virginie Caliari

Orson : Michaël Gregorio

Sources :
Carton Générique

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