Le film sort directement en vidéo le 04 août 2004 en France, puis le 17 août 2004 au Québec. Le film ne possède pas de doublage québécois car toutes les voix des personnages historiques de Disney ont toujours été 100% françaises.
Mickey, Donald et Dingo sont d'infortunés larbins vivants au XVIIème siècle. Tous trois rêvent de devenir mousquetaires. Un jour, à la faveur d'un grand nettoyage dans le palais royal, ils se retrouvent face aux héros qu'ils vénèrent, admiratifs devant leur maniement de l'épée et leur courage à toute épreuve. Mais un sombre complot se trame en coulisses. Pat Hibulaire, l'ignoble capitaine des mousquetaires, envisage d'enlever la princesse Minnie avant de se proclamer roi tout en se servant d'eux.
Lorsque qu'au tout début de l'année 2000 Disney France lance sa célèbre collection numérotée, avec quelques cafouillages notamment sur Dingo et Max qui sort d'abord massivement en DVD avec un numéro 44 avant d'obtenir un plus confidentiel et définitif numéro 40 trois ans plus tard, de très nombreux amateurs crient à l'hérésie. Sans véritable cohérence pour les uns, truffée d'oublis pour les autres, elle fait jaser les plus fervents fans français de Disney, qui la répudient d'ailleurs toujours aujourd'hui. Comme beaucoup de monde à l'époque, je me suis totalement laissé prendre au piège du génie marketing de cette numérotation, mon site étant même originellement né autour d'elle en 2002. La stratégie commerciale est habile, tout comme imparable, l'être humain n'aimant généralement pas avoir des trous dans ses collections. Comme pour Pokémon, il fallait tous les attraper. Aujourd'hui encore, je ne compte plus le nombre de fans qui recherche désespérément une collection de Blu-ray parfaitement complète et homogène, certains guettant comme des affamés les sorties vidéos, remettant même en cause l'acquisition d'un film même s'il l'aime, en espérant le trouver avec la bonne jaquette portant son, pourtant, totalement inutile numéro. Paradoxalement, sans cette numérotation, il y aurait eu d'énormes chances que je sois passé à côté d'un film comme Mickey, Donald, Dingo - Les trois mousquetaires, une véritable petite pépite animée sur lequel je serais passé devant sans même m'y attarder.
Mickey, Donald, Dingo - Les trois mousquetaires est l'un de ses films sans prétention aucune devant lequel on ressort inévitablement d'excellente humeur une fois que celui-ci s'achève. Il n'a aucune autre intention que de divertir son auditoire en forçant son trait de caractère au point d'adopter tous les codes des cartoons parodiques auto-assumés qui défient toute logique. Il est indéniable qu'Alexandre Dumas serait particulièrement choqué de découvrir sa plus célèbre oeuvre aussi profondément révisée, mais qu'importe, DisneyToon Studios laisse complètement de côté l'intrigue générale pour offrir à la place une aventure survitaminée pour Mickey, Donald et Dingo, bourrée d'anachronismes délicieux et d'un sens du timing irréprochable. Un exploit à mes yeux tant j'ai toujours eu énormément de mal avec les personnages historiques de l'écurie Disney. Même si j'étais un lecteur assidu du Journal de Mickey, la petite souris aux grandes oreilles m'avait toujours rebutée. Ayant été affublée au fil des décennies d'une personnalité bien trop lisse, il n'offrait aucune perspective intéressante dans ses nombreuses aventures. Je n'ai pratiquement aucun souvenir de la moindre histoire de Dingo, exception faite de L'histoire selon Dingo dans Super Picsou Géant. Quand à Daisy et Minnie, n'en parlons même pas. Restait évidemment le colérique Donald, mais qui se faisait quand même coiffer au poteau par son richissime oncle dans la majorité de mes lectures.
Il était donc évident que, sans numérotation pour la collection DVD française, j'aurais complètement fait l'impasse sur Mickey, Donald, Dingo - Les trois mousquetaires. Même les courts métrages Disney m'ont toujours laissé froid (d'où leur absence sur mon site), tout juste puis-je évoquer la seule aventure du trio qui me soit restée en mémoire, Nettoyeurs de pendules de 1937. Il est d'ailleurs indéniable que ce long métrage puise son idée générale des premières aventures animées de Mickey, Donald et Dingo, comme Les joyeux mécaniciens (1935) et La remorque de Mickey (1938) dont DisneyToon Studios a vraiment voulu rendre hommage, tout en modernisant la personnalité de chacun des protagonistes. Par exemple, si Pat Hibulaire reste le grand méchant de l'intrigue, il adopte un caractère plus désinvolte, plus drôle et plus proche de la personnalité qu'on lui connaissait dans La bande à Dingo. Plus inattendue, l'excellente Clarabelle fait une apparition tonitruante dans le long métrage, même si les plus tatillons lui reprocheront son infidélité à Horace, dans un rôle sur mesure particulièrement jubilatoire. Le long métrage compte également à son actif une version révisée des célèbres Rapetou, indiqués comme tel dans le générique de fin même si rien ne le laisse vraiment supposer hormis leurs masques, et une tortue vraisemblablement empruntée aux Silly Symphonies de 1935 (Le lièvre et la tortue) officiant en tant que narrateur. Le tableau est complet.
Pour une production du début des années 2000 de DisneyToon Studios, il faut admettre que Mickey, Donald, Dingo - Les trois mousquetaires ne souffre d'aucun réel reproche. Les décors, réalisés à l'aquarelle comme ce fut le cas pour le génial Lilo & Stitch, sont tous magnifiques à regarder. Evidemment, le studio d'animation spécialisé dans les parutions vidéos se contente de faire au minimum. Les décors sont certes très riches, mais sont malheureusement dépourvus de toute vie. Qu'importe, même avec le recours à quelques touches d'animation assistée par ordinateur de-ci de-là, la retranscription d'un vieux Paris idéalisé semble définitivement authentique. A tel point d'ailleurs que certains décors du film vont servir d'inspiration à Tetsuya Nomura pour un monde spécifique présent dès Kingdom Hearts II, mais également dans Kingdom Hearts 3D - Dream Drop Distance quelques années plus tard. L'animation des personnages ne souffre pas non plus du moindre reproche, tout au plus sent-on la différence entre la peinture numérique des personnages par rapport aux décors à l'aquarelle, mais cela ne gêne pas la fluidité de l'action. Bien entendu, comme le film adopte un style cartoon, tous les personnages sont capables de contorsions hautement improbables, mais là encore, cela ne fait que renforcer la sympathie pour l'intrigue et ses personnages.
Plus improbable, Mickey, Donald, Dingo - Les trois mousquetaires fait également un sans faute pour sa bande originale. Le long métrage détourne de façon délicieuse les plus grands airs de la musique classique, des ballets et de l'opéra. L'idée la plus lumineuse est d'avoir choisi des morceaux musicaux relativement universels, tout du moins très largement connus en dehors du cercle des amateurs de musiques classiques. Immédiatement leurs sonorités sont familières dans l'oreille de chacun, par dessus lesquelles sont ajoutées des paroles burlesques totalement raccords avec les besoins du récit. Le résultat final est une sorte de mélange détonnant entre un très décrié André Rieu et les paroles burlesques d'un Louis de Funès. Le long métrage en compte ainsi sept à son actif. La première, "Un pour tous et tous pour un", reprise également à la toute fin du film, s'inspire d'un extrait de l'opéra Orphée aux Enfers en deux actes écrit par Jacques Offenbach en 1858, le célèbre Galop infernal . Très célèbre, ce morceau est souvent associé à certaines courses-poursuites comiques dans divers courts métrages à travers le monde et, plus largement, ancré dans l'inconscient collectif comme hymne majeur du tout aussi célèbre French Cancan. Pour un film qui se déroule à Paris, le clin d'oeil est efficace.
La seconde chanson du film entremêle un extrait du ballet Casse-Noisette de Tchaikovsky, où le narrateur raconte l'histoire romantique de la Princesse Minnie, et un extrait de Roméo et Juliette du même Tchaikovsky pour le refrain. Le mélange des deux morceaux est d'ailleurs une excellente réussite tant il est difficile de remarquer qu'il y a bel et bien deux airs différents qui s'enchaînent de manière très fluide tout au long du morceau. La troisième chanson du film s'inspire d'une musique de scène composée par le norvégien Edvard Grieg spécialement pour la pièce de théâtre Dans l'antre du roi de la montagne écrite par Henrik Ibsen et mise en scène par Peer Gynt en 1874. Le morceau permet à Pat Hibulaire d'expliquer à tout le monde son génial plan machiavélique, une vrai réussite sublimée par un Alain Dorval au mieux de sa forme. La quatrième chanson, qui évoque le coup de foudre entre Mickey et Minnie, s'inspire de la célèbre valse du Danube Bleu composée par Johann Strauss en 1866. Encore plus mémorable, la cinquième chanson met en scène une improbable romance entre Clarabelle et Dingo sur le célèbre L'amour est un oiseau rebelle puisé dans l'opéra en quatre actes Carmen écrit par le français Georges Bizet. Le plus intéressant dans le choix de Disney est d'avoir effectué un quasi-mimétisme du sens originel de la chanson où Carmen manipule un homme qu'elle emmène vers la voie du mal pour mieux le rejeter ensuite, là où Dingo tente au contraire de rallier Clarabelle à sa cause et la remettre sur le droit chemin.
Un peu plus loin dans le film, la sixième chanson est bien évidemment piochée dans la 5e Symphonie de Ludwig van Beethoven entre 1804 et 1808. Très célèbre et parfaitement reconnaissable du plus grand nombre, ce morceau sert également de séquence d'ouverture pour un autre long métrage Disney, Fantasia 2000, suite du grand classique de 1940. Il est utilisé ici pour ragaillardir le très froussard Donald Duck et le pousser à porter secours à son ami retenu prisonnier au Mont Saint Michel. La toute dernière inspiration musicale du film, suggérée sous la forme d'un comique de répétition tout au long du film et, accessoirement, la seule à ne pas être traduite en version française, détourne l'opéra comique Les pirates de Penzance ou l'esclave du devoir composé par le britannique Arthur Sullivan en 1879, en empruntant son célèbre air With Catlike Tread. Contrairement aux autres numéros musicaux du film globalement fidèles, DisneyToon Studios choisi de donner un tempo nettement plus énergique à cette dernière chanson afin de mieux servir l'incongruité de l'action. Dans l'esprit, la toute fin du film se veut extrêmement proche des courts métrages musicaux du concurrent Warner, avec une précision absolue et un découpage chirurgical parfait entre le son et l'image. Incontestablement, Mickey, Donald, Dingo - Les trois mousquetaires s'achève sur un très grand moment de drôlerie sonore et visuelle.
Il y a toujours eu du passable, du très moyen et du vraiment très mauvais dans le catalogue de DisneyToon Studios. Inévitablement, quand une oeuvre de la trempe de Mickey, Donald, Dingo - Les trois mousquetaires se dévoile sur l'écran de télévision, il ressort immédiatement au dessus du lot. Énergique, rafraîchissant, déluré et superbement animé sont autant de qualificatifs qui en font clairement l'une des meilleures productions du studio, qui plus est, non inspiré par aucun autre grand classique dont il ne constitue ni la suite, ni la préquelle. Certainement l'une des meilleurs productions du studio d'animation tant décrié qui offre un superbe vrai premier long métrage aux personnages historiques de Walt Disney.
Olivier J.H. Kosinski - 18 octobre 2019
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Doublage (France - 2005)
Mickey : Laurent Pasquier
Donald : Sylvain Caruso
Dingo : Gérard Rinaldi
Minnie : Marie-Charlotte Leclaire
Daisy : Sybille Tureau
Patibulaire : Alain Dorval
Troubadour : Pierre-François Pistorio
Rapetou 1: Marc Séclain
Rapetou 2: Mike Marshall
Rapetou 3: Serge Biavan
Voix additionnelles :
- Yann Peira
- Zaira Ben Badis
- Michel Costa
- Georges Costa
- Olivier Constantin
- Jean-Claude Briodin
- Francine Chantereau
- Dominique Poulain
- Jocelyne Lacaille
Sources :
Forum Doublage France