Le film sort au Canada le 27 février 2001 sous le titre de La belle et le clochard II - L'aventure de Scamp. Il sort ensuite le 23 novembre 2001 en France sous le titre de La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue, dans un premier temps en primeur chez les marchants de journaux. Le long métrage dispose à la fois d'une version française et d'une version québécoise.
Le saviez-vous ? Dans les comics officiels inspirés du premier film, les quatre enfants de Lady et du clochard se prénommaient Fluffy, Ruffy, Scooter et Scamp. Mais il s'agissait alors de deux filles et de deux garçons, Scooter reprenait en effet les traits maternel d'un cocker anglais, mais il était bel et bien un garçon. Cette suite ne tient cependant pas compte du passif des personnages connus jusque là et transforment les trois cockers anglais en filles prénommées Annette, Collette et Danielle (Prudence, Constance et Clémence en VF).
L'infâme sorcier Sarousch, propriétaire d'un cirque, monte un complot pour voler la célèbre cloche de la cathédrale Notre-Dame : La Fidèle. Il oblige son assistante, Madeleine, amie de Quasimodo, à y prendre part. Mais Zephyr, le fils d'Esmeralda, découvre la mascarade et décide d'arrêter Sarousch. Ignorant les sarcasmes de ses amies les Gargouilles. Quasimodo, n'écoutant que son beau coeur, vole au secours de Zephyr... Cette aventure lui apprendra à ne pas s'arrêter aux apparences et à garder confiance en ses amis !
Au début des années 2000, l'animation Disney est sur la pente descendante même si la société ne le sait pas encore. Noyé par le flot de suites alimentant spécialement le marché vidéo, en lieu et place du traditionnel circuit classique au cinéma, les longs métrages des Walt Disney Animation Studios pâtissent de cet état de fait. Pire, ils sont désormais totalement incapables de créer l'évènement et l'effervescence autour d'eux, d'autant plus que tous les grands studios américains concurrents se sont désormais lancés dans la danse, particulièrement le redoutable Jeffrey Katzenberg qui place sur la route de Disney, dont il espère tuer la réputation, le géant Dreamworks. Si la stratégie de Michael Eisner de pousser les consommateurs à la consommation de masse s'avère particulièrement ingénieuse - quoi qu'on en pense aujourd'hui, les suites ont toujours été un véritable succès commercial au niveau des ventes -, elle a cependant entraîné un retour de bâton particulièrement perfide. La réputation de Disney s'est vue, petit à petit, totalement écornée. Le grand public, américain principalement, incapable de réellement faire la distinction entre la signature qualitative des Walt Disney Animation Studios et les suites au rabais produites par Disney Television Animation, ont tôt fait d'amalgamer les deux au même niveau d'égalité. Dès lors, entre une formule désormais éculée fasse à la concurrence et un flot massif de productions vidéos de piètre qualité, la majorité du public a commencé à se détourner de Disney.
Quand bien même, comme les ventes continuent d'exploser dans le commerce, l'empire Disney ne le réalise pas encore. 2001 est encore une année plutôt optimiste où même le grand public ne trouve pas encore vraiment à redire sur la chose. Dès 2002, les choses vont évidemment changer car, cette année là, quelque chose va venir bousculer les acquis initiaux : Le bossu de Notre-Dame 2. Il y eu un avant, puis il y eu un après. La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue a eu à la fois la chance et la malchance de sortir avant lui. Entre les deux, une seule année les sépare. Pourtant, cela aura été suffisant à Disney pour prouver qu'il était à la fois capable du bon comme du pire. Aujourd'hui, avec presque deux décennies de recul, il faut admettre que La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue a été, visuellement parlant, la première suite animée qualitativement convaincante, sans aller jusqu'à dire que c'était aussi beau que n'importe lequel des longs métrages des Walt Disney Animation Studios, il ne faut pas pousser. Il n'empêche, la nouvelle aventure mettant en scène le jeune Scamp reste globalement relativement plus soignée que toutes les suites animées parues jusqu'alors, Le roi lion II y compris. La plupart des personnages vus à l'écran sont généralement propres, plutôt bien animés et possèdent une physionomie globalement convaincante malgré quelques couacs ici et là. La qualité des décors n'est pas trop mauvaise non plus.
Ce qui ne va pas par contre dans La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue, c'est évidemment le torpillage en règle de la mentalité principale des personnages. Tous les longs métrages des Walt Disney Animation Studios ont toujours été universels, avec des propos très adultes mais parfaitement compréhensibles pour les enfants. Le défaut majeur de toutes les productions de Disney Television Animation, mais également de DisneyToon Studios qui lui a succédé, c'est que chacune de leurs réalisations ont toujours été entièrement tournées vers le très jeune public même si Disney ne l'a jamais ouvertement affirmé, créant ainsi l'inévitable confusion. Il en a donc résulté, dans toutes les suites qu'ils ont réalisées, un nivellement psychologique vers le bas de tous les personnages. La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue est malheureusement une histoire spécialement calibrée pour les enfants de moins de 6 ans, avec des héros stéréotypés typiques des productions américaines pour cette tranche d'âge. La nouvelle mentalité prépubère d'Annette, Collette et Danielle est là pour le prouver. Plus gênant, on reprend, à quelques détails près, le scénario d'origine en inversant simplement le contexte, mais avec une génération de personnages beaucoup plus jeunes qui essaient de faire "comme les grands". Le rendu final n'en est donc que plus boiteux dans la mesure où tout ce qui faisait le charme de La belle et le clochard est infantilisé au possible ou carrément tourné en ridicule.
Il ne fait aucun doute que La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue souffre immanquablement d'un manque de budget même si, comme je l'ai dit plus haut, il s'agit vraiment de la toute première suite animée qualitativement convaincante. Le scénario du film pâtit cependant vraiment de sa comparaison incessante avec son aîné, dont il pioche à peu près toutes les grandes scènes (ainsi qu'à Oliver & Compagnie soit dit en passant) pour les remettre au goût du jour sans parvenir à être convainquant. Toute l'intrigue s'avère finalement sans réel enjeu, puisque les scènes s'enchaînent sans rien mettre réellement en place et au bout d'une heure, les péripéties sont déjà finies sans que l'on ai finalement assisté à quoi que ce soit de palpitant, ni retenu la moindre scène mémorable. La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue a en effet contre lui son scénario entièrement calqué sur les comédies enfantines américaines qui abondent sur le marché et se ressemblent toutes, y compris leur grand méchant débile qui ne fait peur à personne (le gars de la fourrière). La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue, c'est clairement une histoire conçue pour les gosses qui retrouvent ici ce qu'ils appréciaient dans le premier film, mais en retirant tout ce qui aurait pu les effrayer ou qu'ils auraient été incapables de comprendre. La relation entre Scamp et Ange est incontestablement bien plus chaste que celle de Lady et le clochard qui se réveillaient d'une nuit magique sans équivoque pour les adultes ayant vu le premier film.
La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue s'oblige également à introduire un florilège de nouveaux personnages globalement inutiles car il ne servent absolument à rien dans l'intrigue, si ce n'est pour Disney, sans nul doute, d'imaginer un joli panel de produits dérivés à leurs images. Cependant, il faut reconnaître qu'il y a peu de chance que les enfants retiennent leurs noms, tant leur présence à l'écran est vraiment limitée, à la seule exception d'Ange (interprétée par Alyssa Milano en version originale). Elle est en effet le seul nouveau personnage qui sort du lot, avec un contexte et un historique sur sa vie plutôt bien travaillés qui en font un personnage foncièrement attachant. Bien plus en tout cas que le très fade Scamp qui se contente juste d'être une forte tête sans cervelle et peu charismatique. Concernant sa bande originale, La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue s'avère globalement sympathique, même si je dois admettre ne pas avoir compris pourquoi elle puise beaucoup ses idées dans les grands airs de cabarets (où, là encore, le parallèle avec Oliver & Compagnie semble à nouveau flagrant). Quelques chansons sortent d'ailleurs du lot, restent longtemps en tête après avoir arrêté le film, mais elles n'approfondissent pas pour autant la relation des personnages. Tout juste retient-on qu'il y a des chansons parce que c'est un film Disney et, donc, qu'il faut chanter.
Au final, qu'on se le dise, La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue n'est pas vraiment un mauvais film, ni une mauvaise suite. Propre, limpide, sans fioriture, avec de jolis effets, des arrières plans plutôt jolis, des personnages plutôt soignés et une utilisation parcimonieuse de l'imagerie numérique 3D, l'aventure se regarde sans qu'on ne la trouve jamais totalement désagréable. Mais, dans les faits, La belle et le clochard 2 - L'appel de la rue est surtout totalement dispensable.
Olivier J.H. Kosinski - 01 mai 2020
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Doublage (Québec - 2001)
Scamp : Hugolin Chevrette
Angel : Marie-Josée Gagnon
Clochard : Mario Fraser
Lady : Natalie Hamel-Roy
Darling : Hélène Mondoux
Jim Chéri : Mario Desmarais
Tante Sarah : Béatrice Picard
Annette : Camille Cyr-Desmarais
Buster : Manuel Tadros
Colette : Kim Jalabert
Danielle : Violette Chauveau
François : François Sasseville
Gardien de fourrière : André Ducharme
Jock : Pierre Auger
Junior : Catherine Léveillé
Madame Mahonay : Chantal Baril
Mooch : François L'Écuyer
Otis : Michel Charette
Ruby : Élise Bertrand
Sparky : Pierre Verville
Trusty : Yves Massicotte
Doublage (France - 2001)
Scamp : Emmanuel Garijo (Dialogues)
Scamp : Emmanuel Dahl (Chant)
Ange : Ludivine Sagnier (Dialogues)
Ange : Véronica Antico (Chant)
Le Caïd : Jacques Frantz (Dialogues)
Le Caïd : Jacques Mercier (Chant)
Lady : Barbara Tissier (Dialogues)
Lady : Bénédicte Lécroart (Chant)
Clochard : Guillaume Lebon (Dialogues)
Clochard : Olivier Constantin (Chant)
Jock : Pierre Baton
César : Pascal Renwick
Truffe : Renaud Marx
Flèche : Gérard Rinaldi
Tony : Gérard Rinaldi
Honoré : Eric Metayer
Rubis : Elisabeth Wiener
Tante Sarah : Paule Emanuele
Jim Chéri : Michel Papineschi
Darling : Sophie Deschaumes
Jo : Gérard Hernandez
Prudence : Claire Bouanich
Constance : Kelly Marot
Clemence : Camille Donda
Officier de la répression canine : Emmanuel Curtil
Une enfant au défilé : Patricia Legrand
Voix additionnnelle : Marie-Charlotte Leclaire
Sources :
Doublage au Québec
Planète Jeunesse