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Pikachu the Movie
Pokémon 2 - Le pouvoir est en toi

Pokémon - Le film 2000

Pokémon - Le film 2000 est sorti en salle le 21 juin 2000 au Québec. Le titre jouant, tout comme pour la version anglaise, sur l'amalgame entre le chiffre 2 et l'année 2000. Le film dispose des mêmes comédiens que le premier film. En France, Pokémon 2 - Le pouvoir est en toi a été diffusé en salle dès le 20 décembre 2000. Sur les deux territoires, le succès fut moindre comparé au raz-de-marée provoqué par le premier film (un peu moins de la moitié d'entrées en France).

Après la série télévisée, qui fut la première à initier la tradition de l'apparition en avant première d'un pokémon d'une nouvelle génération inédite (avec Ho-oh dès le premier épisode, et plus tard Togepi), ce film a dévoilé pour la première fois le pokémon légendaire Lugia au cinéma, d'où l'explication de son titre original Revelation Lugia. Les jeux Or et Argent n'étant en effet sortis dans le commerce que quatre mois plus tard aussi bien au Japon, au Québec qu'en France. Une période pas si lontaine propice à ce type d'annonce évènementielle, car Internet y était encore très balbutian. Aujourd'hui, ce type de révélation est un peu éventé des mois à l'avance, même si Nintendo et Game Freaks continuent quand même de poursuivre cette tradition.  On retrouve d'ailleurs ce même principe dans le moyen métrage spécial initulé Pikachu à la rescousse qui précédait le film dans lequel plusieurs pokémons inédits faisait aussi leurs premiers pas : Coxy, Elekid, Joliflor et Hoothoot.

L'intrigue

L'avenir de la Terre est en danger quand les forces de la nature, représentées par les Pokémon Artikodin, Elechtor et Sulfura, sont en déséquilibre après des siècles d'harmonie. D'après une ancienne légende, seule l'union du mythique Pokemon Lugia, gardien des océans, et d'un mystérieux élu peut sauver le monde !

Analyse de l'oeuvre

Après un premier long métrage qui a défié toutes les prévisions en rapportant plus de 32 millions de dollars rien qu'aux Etats-Unis et dépassé la barre des 2,2 millions d'entrées en seulement deux mois en France, Pokémon, le film - Mewtwo contre attaque a créé une énorme surprise au box office alors qu'il avait été profondément altéré par 4Kids!. Quinze ans plus tard, c'est toujours le plus gros succès au cinéma en France pour un film d'animation japonais, même Le Voyage de Chihiro n'a jamais atteint un tel score alors que la presse et le public l'avaient encensé. Il n'en fallait donc guère plus à l'ogre américain pour remettre le couvert en enchaînant seulement quelques mois plus tard avec Le pouvoir est en toi, auquel il ne peut pas résister à le remodeler à son tour. Il faut dire que le premier film, malgré sa censure et son remontage en profondeur voulue pour sa version occidentale, avait choqué une partie du public américain qui n'avait pas du tout retrouvé sur grand écran la candeur enfantine et parfois niaise de la série télévisée, qui était pourtant elle-même déjà expurgée de toute allusion trop « dure » ou trop « osée ». Qu'auraient-ils dit s'ils avaient connu la version originale japonaise ? Heureusement pour 4Kids!, le second long métrage de la franchise Pokémon va s'avérer un peu moins problématique à « rectifier », du moins dans les grandes lignes. Là où le premier était sombre mais remarquable, le second semble a priori plus sage mais plus épique. Cela n'empêche toutefois 4Kids! d'en retirer tout ce qui lui semble impropre à une saga destinée avant tout aux jeunes enfants.

4Kids! commence par expurger Le pouvoir est en toi de toute allusion à une quelconque histoire de divinité. Il ne faut surtout pas se mettre à dos les communautés religieuses qui verraient d'un très mauvais oeil un film expliquant aux enfants que la vie sur Terre n'est possible que grâce à l'harmonie qui règne entre trois dieux, qui plus est toujours vivants et qui prennent la forme de Pokémon. Pour arranger ce point problématique du film, 4Kids! prend la décision de remanier la prophétie que l'on entend dès l'introduction. On n'y évoque plus que de la mythologie sans aucun fondement ainsi qu'une vague histoire de titans. Au passage, 4Kids! fait en sorte de faire ouvertement allusion à Sacha comme le seul humain à même de sauver l'univers (pas le monde, non, non, rien de moins que l'univers tout entier !). Vous trouvez cela absurde ? Attendez donc la suite. Comme il est très important de supprimer toute référence au créationnisme Pokémon, 4Kids! est obligé de couper au montage une courte réplique du Professeur Chen dans laquelle il explique comment la vie est née dans l'univers Pokémon. Dans la version originale, il y explique en effet que l'action combinée des pouvoirs de Sulfura, Electhor et Artikodin est source de vie sur Terre. Rendez-vous compte, c'est une aberration impropre à être entendue par des enfants ! Dans le même ordre d'idée, 4Kids! juge que Le pouvoir est en toi est beaucoup trop scientifique à son goût. Il adoucit donc la plupart des dialogues du long métrage de toute explication trop compliquée, jusqu'à être contraint de retirer à nouveau un autre dialogue prononcé cette fois par Jacky. Dans cette petite scène, il y expliquait tout simplement que l'action combinée entre l'oxygène, l'hydrogène et l'électricité risque de provoquer une réaction explosive. Pensez-vous ! Il ne faut pas faire des enfants américains de futurs terroristes en herbe !!

Alors que Le pouvoir est en toi est déjà considérablement modifié, rendant de fait une grande partie du film totalement incohérente, 4Kids! ne semble visiblement toujours pas satisfait. Il poursuit donc sa tâche de sabotage du long métrage en expurgeant les dialogues d'allusion un peu trop décalé ou trop adultes. La pauvre Team Rocket est la première à en faire les frais, la majorité de leurs textes n'ont ainsi absolument plus rien à voir avec les dialogues japonais. Dans la version occidentale, la Team Rocket s'adresse ainsi souvent au public qui regarde le film, celui-là même qui n'entendra alors jamais leurs allusions grivoises ni le sous-entendu de relation un peu coquine qui existerait apparemment entre Jessy et James ! Même chose en ce qui concerne la relation entre Ondine et Sacha. A ce jour, c'est dans ce film - et uniquement dans celui-ci de tout l'univers Pokémon - qu'Ondine avoue sans détour son amour pour Sacha. Amour sincère malheureusement non réciproque, car non dit entre eux jusqu'ici. Tout au contraire, la version occidentale va préférer parler d'un banal amour simplement fraternel entre les deux personnages. Quel dommage, oui, quel dommage. Et à présent qu'il ne reste en substance plus rien du matériel japonais, 4Kids! décide d'offrir au long métrage une bande originale intégralement composée pour la version occidentale (tellement différente qu'elle contraint 4Kids! à remplacer le chant de Lugia), auquel il convie Donna Summer (excusez du peu) pour interpréter la chanson titre. Reconnaissons que cela sera le seul et unique mérite de ce remontage, car si la musique de la version occidentale constitue indiscutablement son point fort, la Bérézina provoquée par 4Kids! rend Le pouvoir est en toi inconsistant au possible. Inutile d'aller chercher très loin pourquoi le public et la critique ne vont pas être tendre avec lui dans nos frontières.

Bref, oublions donc cette version charcutée du second film Pokémon pour se concentrer uniquement sur sa version originale. La seule qui soit canonique, la seule qui soit intéressante à visionner. Rétablissons donc un peu la vérité sur le contenu de ce long métrage. Le pouvoir est en toi est avant toute chose l'histoire d'un homme : Gelardan (Lawrence III en version anglaise). Se définissant comme un collectionneur, Gelardan est - plus ou moins - la représentation animée des fans de la licence Pokémon, qui font des pieds et des mains pour obtenir un pokémon légendaire accessible uniquement à travers un évènement officiel. La frustration de la plupart de ceux qui ne parviennent pas à l'obtenir les conduit parfois à utiliser des moyens détournés via des logiciels de triche. Gelardan fait globalement la même chose. Il désire être le premier, et le seul, à réussir à capturer Lugia pour l'inclure dans son impressionnante collection d'objets uniques en leur genre (il suffit de regarder attentivement sa salle des trophées pour s'en convaincre). Pour y parvenir, il tente de provoquer l'apocalypse décrite dans une ancienne légende. Que cette légende soit réelle ou pas, peu lui importe, son besoin de détenir Lugia est maladif, il le lui faut un point c'est tout. Il ne recule donc devant rien, quitte à mettre en péril l'équilibre météorologique. La fin justifie les moyens.

De l'autre côté, nous avons un peuple pour qui la légende est depuis longtemps devenue un mythe. L'histoire des dieux de l'équilibre est à présent une simple tradition folklorique pour laquelle est organisée chaque année un festival. Plus personne ne croit vraiment à cette prophétie, à tel point que la nouvelle génération d'enfants de l'île, représenté par Furura (Mélody en version française) préférerai snober cet évènement plutôt que d'y participer. Bien entendu, Sacha et ses amis débarquent comme toujours au mauvais moment. Évidemment, Sacha étant le seul dresseur pokémon des environs (On oublie un peu Ondine quand même), il se trouve donc impliqué malgré lui dans tout ce qui va suivre. Bien entendu, la farce va virer au cauchemar, l'inébranlable Sacha va donc devoir endosser le rôle de l'apprenti-élu puisque rien ne va se passer comme initialement prévu. Dans la version originale, le rôle de Sacha est beaucoup mieux interprété que le casse-coup-tête-en-l'air de la version occidentale. Sacha doute, Sacha a peur, mais Sacha prend une résolution qu'il va pourtant respecter ensuite. Pour son périple, il se voit même épaulé pour la première (et dernière fois dans un long métrage à ce jour) par... la Team Rocket. Assurément, Jessy, James et Miaouss tiennent ici un rôle actif de premier plan vraiment inattendu, faisant honneur à leurs personnages sur le grand écran.

Visuellement, Le pouvoir est en toi tranche avec ce que l'on avait connu dans Mewtwo contre attaque. L'environnement est plus rayonnant, du moins pendant une bonne partie du film, tandis que les décors s'offrent parfois quelques excentricités comme ces chalets sculptés, cette maison commune traditionnelle ainsi que ces totems visiblement inspirés des Maori de Nouvelle-Zélande. Tout comme le film précédent, ce long métrage compte aussi quelques plans couplés à de l'animation assistée par ordinateur qui ne jurent pas trop sur le reste, à l'exception peut-être de l'impressionnante forteresse volante de Gelardan. On notera aussi quelques très bonnes idées de mise en scène, rendant le film très dynamique. Au niveau de la musique, et c'est sans aucun doute ce qui est le plus flagrant par rapport à la version occidentale très symphonique, la version originale est plus discrète. Plusieurs scènes sont ainsi dépourvues de tout accompagnement musical superflu, tandis que le thème phare entendu à la toute fin du film y est complètement différent. Là où la version occidentale est un chant d'espoir, la version japonaise est un chant nostalgique d'apaisement. Ses quelques notes moins épiques vont sans aucun doute vous chagriner si vous n'avez connu que la version occidentale, mais je vous assure que si vous vous en laissez imprégner, vous redécouvrirez ensuite complètement Le pouvoir est en toi qui prend à cet instant toute sa portée scénaristique.

Aujourd'hui, Le pouvoir est en toi est un film qui a plutôt bien vieilli, même si depuis plusieurs films Pokémon l'ont surpassé en terme d'intensité narrative (la période Advanced Generation notamment). Totalement chamboulé pour sa version internationale, ce second long métrage de nos monstres de poche favoris reste tout de même encore emblématique de la licence, de part son éhontée mais superbe réorchestration et la présence en avant première mondiale de Lugia. Cependant, la qualité de son interprétation et le « re-calibrage » provoqué par 4Kids! en font aujourd'hui un long métrage désuet et un peu puéril. Heureusement, Le pouvoir est en toi retrouve beaucoup de sa majesté en version originale japonaise, c'est d'ailleurs la seule manière d'en garder un excellent souvenir.

Olivier J.H. Kosinski - 23 janvier 2015

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Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2000)

Ash : Sébastien Reding

Misty : Kim Jalabert

Jessie : Christine Séguin

James : Antoine Durand

Meowth : François Sasseville

Pikachu : Ikue Ohtani

Melody : Élisabeth Lenormand

Lugia : Pierre Claveau

Delia : Viviane Pacal

Doublage (Belgique - 2000)

Sacha : Aurélien Ringelheim

Ondine : Fanny Roy

Jacky : Bruno Mullenaerts

Jessy : Catherine Conet

James : David Manet

Miaouss : Nessym Guetat

Pikachu : Ikue Ohtani

Narrateur : Daniel Nicodème

Delia : Catherine Conet

Lugia : Olivier Cuvellier

Maren : Delphine Moriau

Carol : Alexandra Correa

Tobias : Bernard Faure

Gelarden : Franck Daquin

Mélody : Guylaine Gibert

Professeur Flora : Veronique Fyon

Professeur Chen : Jean-Marc Delhausse

Pokedex : Lydia Cherton

Roigada : Daniel Nicodème

Pierre : Antoni Lo Presti (Caméo)

Sources :
Doublage au Québec
LesGrandsClassiques.fr
Forum Doublage France

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