Souris City est sorti en salle le 3 novembre 2006 au Québec et 29 novembre 2006 en France. Contrairement aux deux premiers longs métrages du studio Aardman, Souris City est un film entièrement réalisé en animation 3D, même si l'esthétique rappelle le style "pâte à modeler". Ce film n'est pas pour ainsi dire une production Dreamworks, mais une réalisation du studio britannique Aardman. Dreamworks n'ayant apporté qu'une partie du financement, et s'est occupé de la distribution au niveau mondial. Pour autant, le film figure dans la liste officielle des films d'animation de Dreamworks.
Roddy, une souris des beaux quartiers, mêne une vie luxueuse et insouciante. Tout bascule le jour où il est propulsé par une chasse d'eau dans les égouts de Londres. Il y decouvre un monde souterrain haut en couleurs, où grouillent grenouilles ninjas, rats d'égouts et limaces chanteuses.
Après deux formidables films d'animation à base de pâte à modeler, le studio Aardman poursuit sa route vers le succès. Pour leur troisième et avant-dernière collaboration avec le studio Dreamworks, un défi va devoir être relevé par le célèbre studio britannique. Car l'ambition du film est de mettre la barre plus haut, encore plus que leurs deux précédentes oeuvres. Souris City compte en effet de nombreux effets d'eau qui auraient été impossible à rendre crédible avec leur technique d'animation habituelle, aussi décidèrent-ils de concevoir leur film... intégralement en 3D numérique. Et c'est sans doute là le seul mais le plus gros point noir de tout le film. Même si Aardman s'est efforcé de retranscrire son esprit « pâte à modeler » dans le design de leur personnage, imitant jusqu'à leurs mimiques ou leurs « naturels » défauts d'animation, le spectateur n'est pas dupe.
On ressent alors inévitablement cette lourde froideur de l'animation 3D, que l'on avait pourtant réussit à oublier ces dernières années grâce à la maîtrise de cette technique par les autres studios, capables d'insuffler une âme à leurs personnages. Ici, Souris City est handicapé par cette fausse pâte à modeler qui n'a pas la chaleur habituelle de ce type de production. Le studio Aardman a d'ailleurs compris rapidement cette faille puisqu'il décidera de changer complètement la donne avec Mission : Noël, ayant une vrai esthétique 3D, ou revenant aux sources de leur art par le succulent Les pirates ! Bon à rien, mauvais en tout. De fait, Souris City a déjà - hélas - un peu vieilli, contrairement à l'indémodable Chicken run avec ses décors et personnages réels. Cela se remarque beaucoup sur les arrières plans, intérieurs comme extérieurs, qui accusent un manque de finissions et de fluidité et surtout sur les humains. Pour autant, Souris City n'est pas à jeter aux orties. Au contraire, il est le digne frère de toutes les productions Aardman !
Il faut le reconnaître, malgré son défaut d'animation, Souris City est tout aussi tordant, vicelard et réjouissant qu'on l'espérait. A ceci près qu'il implémente en plus un humour quelquefois potache à la Shrek, sans doute imposé par Dreamworks pour mieux plaire au public américain qui a moyennement bien accueilli les deux premiers films de Aardman. Pour le reste, nous sommes en présence d'un pur film britannique dans la pure tradition de la comédie et de l'humour propre au peuple de l'outre-manche. Souris City fourmille de milliers de personnages tous plus farfelus les uns que les autres. Ce qui permet d'ailleurs de passer outre le scénario beaucoup moins ingénieux et subtil que d'ordinaire pour Aardman. Il faut dire que le BCBG Roddy confrontés aux égoûts de Londres, c'est un vrai festival !
Fourmillant de bonnes idées (à l'image des irrésistibles limaces!), mais entaché par une technique d'animation qui ne lui convient pas, Souris City alterne donc entre le bon et le médiocre. Il se révèle donc le moins intéressant des trois premiers films du studio Aardman qui rebondira heureusement par la suite. Sans être désagréable non plus, Souris City est un film d'animation qui se laisse apprécier à sa juste mesure, d'autant qu'il comporte une bande son divertissante qui lui convient à merveille.
Olivier J.H. Kosinski - 31 janvier 2014
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29 mai 2007
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Doublage (Québec - 2006)
Mère de Rita : Viviane Pacal
Roddy : Daniel Picard
Grand-mère de Rita : Johanne Garneau
Le Crapaud : Guy Nadon
Whitey : René Gagnon
La Grenouille : Thiéry Dubé
Sid : Stéphane Rivard
Spike : Philippe Martin
Père de Rita : Gilbert Lachance
Rita : Viviane Pacal
Doublage (France - 2006)
Roddy St. James : Lambert Wilson
Rita Malone : Emma de Caunes
Spike : Jean-Loup Horwitz
Blanco : Pascal Casanova
Le Crapaud : Philippe Catoire
Sid : Jérôme Pauwels
Ze Frog : Jean Reno
Sources :
Doublage au Québec
Voxofilm