Les Pirates ! est sorti en salle le 28 mars 2012 en France sous titré Bons à rien, mauvais en tout, tandis qu'il fut diffusé au Québec un mois plus tard, le 27 avril 2012, sous-titré Bande de nuls. Il s'agit de la seconde collaboration entre le studio Aardman et Sony Pictures Animation après Mission : Noël - Les aventures de la famille Noël. Au contraire de leurs deux derniers films, Les Pirates ! renoue avec l'animation "pâte à modeler" qui avait fait son succès, notamment avec la saga Wallace et Gromit.
Le capitaine des pirates, un homme toujours enthousiaste à la barbe luxuriante, ne parvient pas à être la terreur des mers. Avec un équipage d'hommes qui se négligent à ses côtés, et apparemment aveugle aux défis insurmontables qui jonchent sa route, le capitaine n'a qu'un rêve: vaincre ses rivaux Black Bellany et Cutlass afin de rafler le convoité trophée remis au pirate de l'année. Cette quête mène nos héros des rives de l'exotique île Blood aux brumeuses rues du Londres de l'époque victorienne. En chemin, ils devront affronter une reine diabolique et faire équipe avec un jeune scientifique, mais ne perdront jamais de vue ce qu'un pirate aime plus que tout: l'aventure!
Après deux longs métrages que certains pourraient qualifier d'hérétiques, le studio Aardman renoue avec la technique de stop-motion qui l'a rendu célèbre pour Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout. A ceci près qu'ils n'utilisent plus exclusivement de la pâte à modeler, le studio préférant cette fois une combinaison ingénieuse de plasticine - un mélange de cire et d'huile rendant l'ensemble très malléable - et... d'animation assistée par ordinateur grâce au concours de Sony Pictures Animation ! Car oui, Aardman ne réutilise pas exclusivement la pâte à modeler comme à l'époque de Chicken run et Wallace et Gromit - Le mystère du lapin garou, mais heureusement pour nous n'expérimente pas non plus la technique exclusivement numérique, et donc froide, de Souris City. Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout réussit à combiner de la façon la plus naturelle possible les deux techniques d'animation, offrant au long métrage un univers visuel absolument phénoménal. A commencer par ses personnages incroyablement expressifs !
Comme son titre nous l'indique, Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout nous entraîne dans une folle aventure de pirates endiablée et jubilatoire. Seuls des britanniques pouvaient combiner aussi bien plusieurs intrigues profondes et sensibles, tout en enrobant l'ensemble d'un aspect complètement déluré. Et justement, le studio Aardman est anglais ! Le long métrage combine plusieurs intrigues qui finissent toutes par se réunir dans un formidable final pour notre plus grand plaisir. En premier lieu nous avons une Reine Victoria despotique, véritable petite teigne imbuvable qui voue une haine féroce aux pirates. Elle reproche à ces derniers de lui empêcher sa suprématie sur tous les océans et mers du monde. En second lieu nous avons une équipe de pirates, dont aucun d'entre eux ne porte de nom (juste un qualificatif de leur fonction ou caractère, comme Capitaine Pirate ou Pirate Albinos par exemple), qui tente d'avoir la reconnaissance de leurs pairs en participant au célèbre concours du pirate de l'année, remis par le Roi Pirate en personne. En troisième lieu, nous avons la découverte sensationnelle d'un animal que l'on croyait disparu (le célèbre dodo) qui va mettre le monde scientifique en ébullition. Enfin, en quatrième et dernier lieu, nous avons Charles Darwin lui-même, qui va fortement remettre en question le thème de son plus célèbre ouvrage consacré aux origines des espèces.
Si l'on peut dire que Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout donne parfois dans la surenchère, jamais cela ne pourra lui être reproché. Le studio Aardman alterne parfaitement entre franche rigolade, moments plus intimes et séquences à grand spectacle digne des films d'actions, obligeant le spectateur à ressentir inévitablement une empathie profonde pour tous les protagonistes de l'histoire. Aucun d'entre eux n'est superflu, ils apportent chacun une pierre à l'édifice narratif. Il faut reconnaître aussi que le soin du détail apporté à leurs physionomies et à leurs comportements respectifs force l'admiration. Un constat que l'on retrouve au niveau des décors, particulièrement nombreux puisque le film nous fait voyager des caraïbes à Londres, de la taverne au palais royal, d'un bateau de pirates à un pavillon londonien. Le studio Aardman pousse même la perfection jusqu'à animer l'ensemble selon plusieurs plans. S'il est naturel de voir bouger et s'exprimer les personnages de premier plan, vous constaterez qu'il se passe aussi plein de choses derrière eux : personnages vaquant à leurs occupations ou encore objets qui tombent ou bougent donnant l'illusion du roulis et du tangage du bateau.
Le studio Aardman recourt aussi à des techniques sophistiquées de mouvements de caméra, d'ordinaire plus habituels dans les films avec acteurs réels, notamment par des panoramiques ou travellings qui ne souffrent d'absolument aucun accros. Le rendu visuel y est à chaque fois parfaitement fluide. A l'image de son scénario et de sa mise en scène, la bande originale du film se veut festive et surtout incongrue. Ne vous attendez pas à entendre des musiques traditionnelles de batailles marines ou d'abordages, Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout offre quelque chose de très moderne comme approche, vraisemblablement inspiré par des chansons pop britanniques. Au lieu de desservir l'intrigue, ce choix étonnant accentue d'autant plus le côté amusant du long métrage qui en ressort nettement grandit. Oui, même la musique de la soirée Jambon (introduisant le film), qui nous évoque surtout une chanson de festivals digne de Patrick Sébastien ! En même temps, c'est un peu le cas !!
Avec Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout, le studio Aardman nous livre donc à nouveau une pépite du cinéma d'animation en stop-motion, parfaitement équilibré, au contenu tout aussi riche que son histoire est passionnante à regarder. Quel plaisir donc de voir Aardman renouer avec son talent, car il nous offre un spectacle réjouissant, pratiquement non stop, qui alterne avec ingéniosité humour racoleur et émotions. En un mot comme en cent, j'ose sans honte élever ce long métrage comme grand classique du cinéma d'animation !
Olivier J.H. Kosinski - 20 mars 2015
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12 septembre 2012
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Doublage (Québec - 2012)
Capitaine Pirate : Daniel Picard
Roi Pirate : Normand D'Amour
Pirate au foulard : Nicolas Charbonneaux-Collombet
Pirate à la goutte : Sylvain Hétu
Cutlass Liz : Véronique Marchand
Peg Leg Hastings : Marc-André Bélanger
Pirate : Nadia Paradis
Black Bellamy : Louis-Philippe Dandenault
Pirate qui aime les chatons et les levers de soleil : Widemir Normil
Reine Victoria : Manon Arsenault
Charles Darwin : François Caffiaux
Pirate albinos : Jean-François Beaupré
Doublage (France - 2012)
Capitaine pirate : Edouard Baer
Liz la faucheuse : Eloisa Cervantes
Pirate albinos : Patrick Chouinard
Pirate goutteux : Mélanie Laberge
Pirate étonnamment plantureuse : Geneviève Désilets
Charles Darwin : Noor Barrere
Reine Victoria : Gabriel Lessard
Black Bellamy : Jacques Lavallée
Roi pirate : Hubert Fielden
Pirate à l'écharpe : Michèle Lituac
Sources :
Doublage au Québec
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