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Nordisk Film
Ronal le barbare

Bien qu'il bénéficie d'une promotion lors du festival d'Annecy, Ronal le barbare ne sort pas en salle. Il est commercialisé directement en vidéo en France le 12 novembre 2012. Comme une grande partie des productions européennes, le film est boudé par les Nords-Américains qui ne le commercialisent pas, snobbant au passage le Québec où le film y est donc aussi totalement inédit.

L'intrigue

Ronal est un jeune barbare fluet qui ne ressemble en rien aux grands gaillards musclés de son village. Mais lorsque ces derniers sont capturés par le méchant seigneur Volcazor, Ronal va devoir faire preuve de force et de courage. Accompagné par Alibert, le barde, Zandra, la guerrière, et Elric, l'elfe guide, Ronal se lance dans une quête périlleuse pour libérer son clan...

Analyse de l'oeuvre

Nous avons passé quelques semaines à évoquer des films d'animation sensibles et non destinés à un jeune public. J'ai essayé de proposer un panel très générique de films qui leur sont déconseillés selon divers critères : trop sexuel, trop cérébral, trop angoissant, trop alambiqué, bref des films à éviter pour tout un tas de raisons fondées. Mais je voulais quand même terminer ce tour d'horizon avec un film bonus en évoquant un film d'animation danois. Sans avoir l'aura d'un gros blockbuster américain, Ronal le barbare réunit lui aussi à peu près tous les travers des films normalement destinés aux adultes. Mais à la différence de l'exécrable Sausage Party, Ronal le barbare joue à fond la carte de la parodie délicieusement mise en scène pour servir une intrigue aussi agréable que drôle. Comme quoi, on peut tout à fait aborder certains thèmes sensibles dans un film d'animation, à l'image de la sexualité, et offrir un long métrage détonnant accessible à tout un chacun ! Certes, Ronal le barbare n'est pas conseillé à nos chères têtes blondes, mais il devrait tout de même ravir les pré-adolescents ainsi que leurs aînés.

Ronal le barbare prend le contrepoint du film Hercule, mais dans un récit globalement similaire dans son déroulement. Dans le film du studio Disney, le demi-dieu grec est élevé par une famille paysanne et se trouve exclu de sa communauté du fait de sa très grande force qu'il ne maîtrise pas. S'en suit une quête destiné à le revaloriser auprès de son entourage. Ronal est lui son parfait opposé. Elevé dans une grande famille de barbares à la musculature et aux attributs développés, il est le paria de son peuple tant il n'est doué en rien. Refusant de se retrouver tout seul alors que son peuple est kidnappé sous ses yeux, il se met en tête de retrouver ses semblables histoire de se prouver à lui-même qu'il vaut peut-être quelque chose malgré tout. En chemin, il va croiser toute une ribambelle de personnages absolument irrésistibles qui vont tacler les idées préconçues sur la fantasy en général. Il se voit même enrôlé de force dans une communauté nébuleuse qui compte un elfe androgyne, une amazone névrosée et un ritournel obsédé.

La première chose qui marque quand on découvre Ronal le barbare, c'est inévitablement son esthétique qui flirte allègrement avec certaines pratiques sexuelles que je ne nommerai pas ici. Et à la différence de la majorité des personnages masculins présent dans l'animation, ils sont ici ouvertement sexualisés, ce qu'aucun film d'animation américain n'a encore quasiment jamais osé faire. Si l'on peut trouver une certaine limite à ce choix visuel, qui sert avant tout à multiplier les blagues potaches sous la ceinture, il faut admettre qu'on en oublie très vite ce "petit" détail tant le déroulé du récit entraîne vite le regard du spectateur ailleurs. Ronal le barbare multiplie les allusions à la fantasy que même les non connaisseurs savoureront avec plaisir. D'ailleurs, le long métrage finit petit à petit par oublier un peu son côté sulfureux, à l'exception d'une scène chez les amazones qui rappellera aux bons souvenirs les fans de Futurama, pour narrer une histoire, certes classique, mais bourrée d'humour.

Malgré ses qualités, et au vu du budget alloué, Ronal le barbare souffre cependant du même syndrôme que la plupart des productions européennes : des personnages expressifs et détaillés au détriment d'environnement et paysages peu agréables à regarder. Heureusement, l'action et les personnages sont l'élément central du film, ce qui permet de passer assez facilement outre ce défaut. Il n'empêche, le spectateur un peu curieux de regarder au delà des petits clins d'oeils disséminés ici et là en arrière plan souffrira de voir ces décors un peu terne. Les décors manquent cruellement de vie à tel point que l'on rencontre très régulièrement des plans fixes. On regrettera aussi une bande originale bien trop en retrait qu'on a bien du mal à se remémorer une fois le film terminé. A cela s'ajoute enfin la qualité d'interprétation sur le doublage français, même si celui-ci compte des grandes voix, particulièrement pour son héros principal qui a du mal à le sortir du cliché auquel l'humoriste l'a enfermé.

Paradoxalement, et contre toute attente (surtout si l'on s'en tient au visuel douteux de l'édition vidéo), Ronal le barbare prend de court le spectateur qui a eu l'audacieuse idée de se le procurer. Anticonformiste dans son esthétique, mais totalement conformiste dans le déroulé de son scénario, le long métrage se laisse savourer avec un plaisir certain. Car au delà de ces défauts, il faut admettre que le film va jusqu'au bout de son délire tout en l'assumant sans réserve. Une vrai pépite du cinéma d'animation danois qui aurait largement mérité d'être diffusé en salle en France.

Olivier J.H. Kosinski - 26 septembre 2017

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2012)

Ronal : Kev Adams

Alibert : Jérôme Pauwels

L'oracle : Patrick Poivey

Le barde : Bernard Alane

Le sorcier : Dominique Collignon-Maurin

Lord Volcazor : Philippe Catoire

Reine Amazone : Brigitte Virtudes

Narrateur : Richard Darbois

Sources :
Carton Générique

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