Bien que l'histoire du film se déroule à la période de Halloween, Sony le distribue en plein été. La maison monstre sort le 21 juillet 2006 au Québec et le 23 août 2006 en France sous son titre anglophone Monster House. Le film est disponible en version française et québécoise.
Un petit garçon de 12 ans est persuadé que son inquiétant voisin est responsable de mystérieuses disparitions dans le quartier. Avec ses amis, il va mener l'enquête et vivre des aventures fantastiques...
En 1992, Sony ouvre un nouveau département spécialisé dans les effets numériques. Son nom : Sony Pictures Imageworks. L'équipe de ce nouveau département est très réduite, puisqu'elle ne compte que cinq employés. Ils sont chargés de superviser les effets spéciaux pour un futur long métrage, aujourd'hui très connu, Piège en eaux troubles avec Bruce Willis dans le rôle principal. Les années passent, le département grossit et devient au fil du temps un équivalent d'ILM chez Sony. Il contribue ainsi à de très nombreux longs métrages, développant même sa propre technologie d'effets numériques tout simplement baptisé SPI, utilisée sur de très nombreux films, aujourd'hui encore. Pourtant, si le nouveau département est plus ou moins déjà formé, l'idée de réaliser un premier long métrage animé n'est pas immédiatement abordée. Car il faut tout d'abord tester les compétences de Sony à produire un long métrage entièrement en 3D, ce qu'il n'avait jamais fait en complète autonomie jusqu'ici.
En 2000, alors que l'animation 3D devient progressivement la nouvelle norme narrative au détriment de la 2D, Sony Pictures Imageworks va ainsi s'atteler progressivement à la mise en place d'un circuit de production. Première étape, Sony s'associe tout d'abord avec Robert Zemeckis pour mettre au point une technologie de capture numérique que celui-ci mettra à contribution pour Le pôle express, produit par Warner en 2004. L'essai étant probant, Sony Pictures Imageworks passe à l'étape suivante, en s'associant avec Amblin et Image Movers Digital avec lequel le département peut enfin s'atteler à la réalisation de son tout premier long métrage 3D, Monster House. Le choix est adopté d'aborder le long métrage de manière réaliste, que ce soit en terme d'environnement que de personnages. Mais s'il faut bien accorder un énorme travers à ce film, c'est bel et bien ces derniers qui remportent la mise. Il s'agit sans nul doute possible des pires personnages humains jamais conçus dans un univers 3D que nous propose ce Monster House. Car dès la première apparition d'un humain dans le film, à savoir la jeune fille à tricycle, on est effroyablement choqué par l'animation désastreuse des personnages qui ne s'arrange, hélas pas, par la suite.
Vous ai-je dit que les humains de Monster House sont moches ? Ah oui, à l'instant même. Il faut en effet rester extrêmement motivé pour ne pas fuir à toutes jambes le long métrage, tant ces humains font de la peine à regarder. Ainsi, leur physionomie accuse le coup d'un parti pris de design tout bonnement catastrophique. Tous, sans exception aucune, composent avec une tête disproportionnée portée par un corps filiforme, rendant leur visuel quelque peu dérangeant. Leurs visages, raides comme du plastique, affichent une inexpressivité maladive d'un bout à l'autre du long métrage. On a un mal fou à croire une seule seconde à leur semblant de sentiments affichés dans leurs expressions figées. C'est d'autant plus aberrant que l'animation de leurs corps est au contraire plus crédible (jusqu'à une certaine mesure), puisqu'ils résultent de la capture de mouvement des acteurs qui les ont incarné. Du coup, il faut réellement passer l'éponge sur ces personnages pour réussir à entrer dans Monster House car, paradoxalement, le film en lui-même est d'une inventivité et d'une efficacité redoutables !
Monster House raconte ainsi une histoire qui louche entre le fantastique et le film d'horreur, une histoire de peur enfantine, mais aussi une histoire d'amour sincère qui défit la mort. On retrouve d'ailleurs ici la plupart des thématiques fortes dont nous a toujours habitué Amblin. Par exemple, la solidarité des enfants qui s'unissent face à l'adversité comme dans Les Goonies, l'amour indéfectible entre deux entités que tout oppose comme dans E.T. L'extra-terrestre, on trouve aussi un aspect comique à l'image de Miracle sur la 8e rue. Mais ce qui impressionne le plus dans le long métrage, c'est la maison elle-même. Véritable personnage à part entière du film, la maison monstrueuse prend, petit à petit, une place de plus en plus importante dans le récit. Sony Pictures Imageworks fait ici une véritable preuve de savoir faire pour rendre un objet inorganique délicieusement vivant et particulièrement sournois ! Au delà de l'aventure de ces affreux garnements (ils sont vraiment moches ces humains ! Oups, pardon, je l'ai déjà dit je crois...), c'est surtout nous, spectateurs, qui appréhendons de découvrir les secrets les plus noirs de cette effrayante maison avec les mains sur les yeux, dont un qui dépasse.
Progressivement, la maison finit par emporter l'adhésion au point d'en oublier ces affreux personnages. On est d'abord intrigué par cette maison, effrayé ensuite, on échafaude tout un tas de théories à son encontre. Puis le scénario du film nous fait pénétrer dans l'édifice, où l'on n'aurait jamais eu le courage d'y mettre le pied dans la réalité. Soudain, on parcourt ses entrailles à la découverte d'indices pour comprendre cette "présence" qui l'habite. Enfin, Monster House offre soudain un twist parfaitement amené à l'écran, qui fend le coeur du spectateur le plus sensible. S'ensuit une longue scène finale monumentale, où l'on est partagé entre le besoin de voir cette maison détruite et le fait de parfaitement comprendre ce qui l'a rendu ainsi. C'est là tout le paradoxe du film, servit par un scénario habile, un environnement urbain franchement crédible, une maison effrayante à souhait, mais desservi par des personnages humains super moches (oui, je sais, je radote...). On aurait clairement gagné en immersion si le film avait comporté des acteurs en chair et en os.
Monster House a au final été un grand coup de poker pour Sony Pictures Imageworks qui, satisfait par le résultat, donne finalement son feu vert à la création du label Sony Pictures Animation qui produira par la suite le très perfectible Les rebelles de la forêt, annoncé dès 2004, mais sorti en salle en 2006 aux États-Unis où, malgré ses défauts, il rentre totalement dans ses frais, faisant même un joli bénéfice à l'international. Bref, Sony n'aurait jamais pu se lancer dans l'aventure si Monster House ne l'avait pas rassuré sur sa capacité à compter des histoires animées. Oeuvre riche en sensation, au détriment de ses personnages non charismatiques, ce tout premier long métrage produit par la branche effets numériques de Sony réussit tout de même à s'avérer sympathique grâce à son scénario particulièrement malin et à son retournement de situation final riche en émotion.
Olivier J.H. Kosinski - 06 octobre 2017
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22 juillet 2007
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Doublage (Québec - 2006)
Nebbercracker : Alain Gélinas
Officier Lister : Benoit Éthier
Zee : Kim Jalabert
'Skull' : Hugolin Chevrette
Officier Landers : Hubert Gagnon
Bones : Xavier Morin-Lefort
Chowder : Aliocha Schneider
Jenny : Romy Kraushaar-Hébert
D.J. : François-Nicolas Dolan
Mère : Julie Burroughs
Constance : Johanne Garneau
Père : Marc-André Bélanger
Doublage (France - 2006)
Douglas J. "D.J." Walters : Louis Lecordier
Charles "Chowder" : Pierre Casanova
Jenny Bennett : Camille Donda
M. Nebbercracker : Patrick Préjean
Squelette : Michaël Espinho
Officier Lister : Diouc Koma
Crane : Christophe Lemoine
Elizabeth "Zee" : Edwige Lemoine
Officier Landers : Philippe Peythieu
La mère de D.J. : Brigitte Virtudes
Voix additionnelles :
- Michel Dodane
- Bruno Forget
- Marion Game
- Lola Krellenstein
- Estelle Simon
Sources :
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