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Poster (Québec)

Warner Bros Pictures
Le Pôle Express

Boréal-Express

Le Pôle Express est le premier long métrage réalisé par Robert Zemeckis en performance capture. Il est d'abord sorti en salle le 10 novembre 2004 au Québec sous le titre de Boréal-Express, puis le 1er décembre 2004 en France. Le film est dépourvu de doublage francophone au Canada, ne subsiste qu'une unique version française des deux côtés de l'Atlantique. Il s'agit d'une adaptation du roman de Chris Van Allsburg.

L'intrigue

Un jeune garçon qui se met à douter de l'existence du père Noël monte dans un train mystérieux en partance pour le pôle Nord. A mesure qu'ils s'enfoncent dans des contrées enchantées, l'aventure est au rendez-vous et les jeunes passagers prennent conscience du pouvoir étrange du Pôle Express... Pourtant, une question demeure : faut-il croire à ce voyage ou ne s'agit-il que d'un rêve ?

Analyse de l'oeuvre

Au début des années 2000, Robert Zemeckis est déjà depuis longtemps un réalisateur de renom. On lui doit notamment Qui veut la peau de Roger Rabbit, la trilogie Retour vers le futur ou encore Forrest Gump. A la fin de la décennie des années 1990, il se prend d'intérêt pour la technologie numérique et travaille à la création d'un tout nouveau type de système capture de mouvement : la performance capture. Non seulement cette technique permet de capturer numériquement le langage corporel des acteurs ainsi numérisés, mais la promesse de l'outil, faite par Robert Zemeckis, est également d'apporter une émotivité à ces êtres numériques via la captation des émotions, notamment au travers des expressions faciales. L'acteur, totalement débarrassé des limites du décors du cinéma classique, peut ainsi jouer comme il l'entend ou comme le nécessiterait une scène normalement complexe à tourner dans le cinéma traditionnel. Le réalisateur, ensuite, intègre ses comportements et son jeu d'acteur dans un environnement numérique capable de s'affranchir de toute contraire de lieu et d'espace. Sur le papier, la promesse est bien réelle, dans les faits, elle est en réalité bien moins évidente qu'il n'y paraît. C'est dans cet esprit que Le Pôle Express fut conçu par Robert Zemeckis afin de vanter les mérites de cette nouvelle technique d'animation inédite. Plus de dix ans plus tard, reconnaissons que l'enthousiasme du réalisateur pour cette technologie l'aura au contraire desservi tant, dans le trio cinématographique formé par Le Pôle Express, La légende de Beowuf et Le drôle de Noël de Scrooge usant du même procédé, seul Le Pôle Express réussit à sortir du lot par son ambiance enchanteresse unique.

L'indéniable qualité de Le Pôle Express est son caractère épique. Le film, reposant somme toute sur un scénario relativement simpliste (Se rendre au Pôle Nord et rencontrer le Père Noël), se révèle une aventure haletante entrecoupée de scènes cocasses voire dantesques. Tantôt narratif, tantôt immersif, tantôt remplis de scène de bravoure, le long métrage prouve du début à la fin qu'il est un film entièrement expérimental, mélangeant idées et séquences les plus diverses pour servir son intrigue. A plusieurs reprises, Le Pôle Express va même jusqu'à proposer des scènes dignes des simulateurs 4-D de parcs d'attraction à donner le vertige aux spectateurs, même confortablement installés dans leur fauteuil immobile ! Pendant trois quart d'heure environ, le long métrage se révèle être une course folle à travers les paysages neigeux puis à travers les ateliers des lutins. On ne s'ennuie pas une seule seconde devant la déferlante de la mise en scène choisie par Robert Zemeckis. La performance capture offre sans nul doute une fantaisie indéniable ! A tel point d'ailleurs qu'on finit par être chagrinée par la dernière partie du film qui retombe allègrement dans le convenu dans un final longuet, ennuyeux, presque larmoyant, de vingt minutes environ. Heureusement, comme on le répète souvent, ce n'est pas la destination finale qui compte, c'est le voyage.

Pour accompagner dignement le récit, Alan Silvestri offre une bande originale merveilleuse amenée à devenir à terme un classique de Noël. Sauf erreur de ma part, il me semble qu'il s'agissait d'ailleurs de sa toute première bande originale intégralement dédiée à la fête de Noël. Il récidivera avec talent quelques années plus tard pour Le drôle de Noël de Scrooge, de manière plus conformiste cependant. Le résultat musical est une véritable réussite d'un bout à l'autre du film qui alterne musique illustrative, musique d'action et même des chansons en collaboration avec le parolier Glen Ballard. On retiendra plusieurs d'entre elles une fois le film terminé, plus particulièrement la chanson du Pôle Express lui-même, où l'on semble entendre le bruit de la locomotive donner le rythme de la chanson. Vient ensuite Believe (« Croire ») qui sert de fil conducteur acoustique sur l'intégralité du métrage - et au-delà comme le message à retenir du scénario - interprété uniquement dans son générique de fin comme une apothéose au film. On retiendra enfin la belle ballade insérée au milieu du film When Christmas Comes to Town (« Y'a tant d'espoir, 24 décembre au soir » en VF), intégrant des paroles mélancoliques mais cependant pleines d'espoir.

Sur ces deux aspects, combinés à ma passion pour les festivités de Noël, Le Pôle Express aurait largement pu mériter d'être qualifié de film sans fausse note. Sauf que, un défaut de taille vient gangrener l'ensemble : la froideur des personnages. La performance capture permet de faire de grandes choses, malheureusement rien ne saurait plus à même de rendre vivant un être humain qu'une véritable animation. C'est simple, malgré toute la bonne volonté que l'on pourrait leur accorder, tous les personnages du film sont des automates sans aucune âme. Il suffit simplement de s'attarder sur n'importe quelle séquence du film pour s'en convaincre. Par exemple, prenons l'incontournable scène du chocolat chaud. La chorégraphie est ingénieuse, la mise en scène énergique, la chanson est entraînante, c'est un fait. Mais vous ressentirez probablement un inexplicable malaise durant cette scène. Si vous n'aviez jusqu'ici pas réussit à percer d'où vient cette sensation d'inconfort, laissez-moi donc vous aider à le découvrir. Regarder donc les visages et plus particulièrement les yeux de tous ces danseurs. Percevez-vous ce regard vide ? Tout du moins, arrivez-vous à ressentir la moindre étincelle de vie dans ces automates ? On peut lire tant de choses merveilleuses ou effrayantes dans un simple regard, avec des personnes bien réelles ou même en animation traditionnelle lorsque l'animateur a le talent pour cela, mais dans Le Pôle Express tout est neutre, tout est froid, tout est vide, tout est éteint... C'est là que tout le discours de Robert Zemeckis autour de l'émotion, qu'il vante pour le performance capture, s'écroule comme un château de carte.

Ce sera mon unique reproche fait à Le Pôle Express, car si on écarte le manque d'humanité de ses personnages, l'ensemble du film reste de très bonne facture y compris du côté de ses décors dont le Pôle Express lui-même qui semble un être vivant à part entière. De plus, lorsqu'il est question des festivités de Noël, je suis systématiquement plus conciliant que d'ordinaire (à la seule exception d'une nouvelle adaptation de Un chant de Noël par Dickens!!). Je pardonne donc à Le Pôle Express ses tâtonnements et erreurs les plus fragrantes, dont le nombre de wagons qui ne cesse de changer, puisque de toute façon il reste un long film expérimental destiné à promouvoir la performance capture. Autant donc y voir le verre à moitié plein, c'est à dire le bon côté de l'intrigue au détriment des balbutiements de cette jeune technologie numérique.

Olivier J.H. Kosinski - 17 décembre 2015

Bande annonce

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 2004)

Le garçon enfant : Maxime Baudouin 

Le garçon adulte : Jean-Philippe Puymartin 

La fille : Camille Donda 

Le contrôleur : Jean-Philippe Puymartin 

Le Père Noël : Jean-Philippe Puymartin 

Le vagabond : Jean-Philippe Puymartin 

Ebenezer Scrooge : Jean-Philippe Puymartin 

La mère du garçon : Céline Monsarrat 

Le père du garçon : Jean-Philippe Puymartin 

Sarah : Lola Krellenstein 

Je-sais-tout : Laurent Levy 

Billy : Martin Falu 

Les machinistes : Bernard-Pierre Donnadieu 

Le Général Elf : Marc Saez 

Sources :
Carton Générique

4.5