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Schwartz & Company
Le secret de Anastasia

Lorsque Anastasia de Don Bluth est sorti en salle, une ribambelle de versions dérivées sont parues simultanément en VHS en 1997. Cette page vous en présente deux, Le secret de Anastasia produit par Schwartz & Company et Anastasia de Burbank Animation Studios.

L'intrigue

Après le meutre de sa famille, la jeune Anastasia tente de survivre dans une Russie bouleversée par la guerre. Après de longues années de solitude, parviendra-t-elle à prouver qu'elle est la dernière descendante de la famille impériale ?

Analyse des oeuvres

Quand on veut profiter de la situation et s'en mettre plein les poches par rapport à un long métrage faisant au même moment la Une de l'actualité, les plus profiteurs des éditeurs mettent généralement en place un astucieux pastiche qui grugera en un rien de temps un jeune enfant et ses parents mal informés. Bien évidemment, l'astuce est souvent un peu grosse : entre une jaquette nébuleuse et un prix de vente souvent dérisoire, il est souvent prudent de se méfier. Pourtant, nombreux sont ceux qui se laissent encore aujourd'hui prendre au piège de ce type de produits de seconde zone qui n'a absolument, mais vraiment absolument, rien à voir avec un long métrage produit par un grand studio d'animation à la renommé internationale. Le secret de Anastasia est sans aucun doute un de ceux là. D'autant plus quand quand le contenu du DVD ne comprend même pas le film indiqué en jaquette !

Oui, vous avez parfaitement lu, la jaquette du DVD présente un tout autre film que celui qui est inclut dans la galette ! Du coup, pour la première fois sur le site, vous aurez donc droit à l'analyse de deux films sur une seule et même fiche, parce que ces deux pastiches sont sortis simultanément en VHS en 1997 à l'époque de la sortie en salle de la version de Don Bluth. Commençons si vous le voulez bien par le film présent dans le DVD. Sobrement intitulé Anastasia tout court, on retrouve là le studio australien Burbank Animation qui sévit une fois encore en proposant un éprouvant téléfilm, tout comme l'était Petite Sirène. Vu la qualité misérable de leurs différentes productions animés, c'est à se demander comment ils ont pu réaliser autant de téléfilms ! Dans cette reformulation complète de l'histoire, Burbank Animation Studios nous revisite à la sauce bolchevique l'histoire de Cendrillon, à quelques variations près. Le téléfilm commence le lendemain de la mort de la famille impériale, où Lénine (carrément !) ordonne l'arrestation d'un ancien bras droit du Tsar. Ce dernier a en effet déserté après avoir découvert la jeune Anastasia vivante. Souffrant d'une vilaine blessure à la tête, celle-ci est devenue amnésique. Il est donc contraint de la laisser à un couple de paysan, dont la femme n'hésitera pas à la transformer en souillon.

Pendant plus de 20 mn, il ne se passe alors plus rien de particulier, si ce n'est de suivre la vie d'Anastasia comme fermière. Heureusement, par une extraordinaire coïncidence, elle croise le chemin du neveu de son ancien sauveur, coincé dans un piège à loup. Ni une, ni deux, il l'invite à dîner chez lui pour la remercier, où son père reconnaît évidemment la Princesse. Après quelques minutes où la mère adoptive tente d'enfermer la jeune fille - peine perdue évidemment, elle fait le mur -, démarre alors la plus ahurissante séquence de course poursuite jamais imaginée où Anastasia est conduite à la frontière autrichienne, mêlant deux ahuris, des abeilles, un faucon, un ours, une moto ayant quelques ratés, un tacot et même un train ! A ce titre, cette séquence absurde relève inévitablement le téléfilm au rang de nanar pitoyable. Burbank Animation Studios est assurément au mieux de sa forme avec ce téléfilm. Accordons-lui d'ailleurs un bon point pour avoir légèrement amélioré son rendu graphique par rapport à Petite Sirène.

Évoquons à présent le véritable film Le secret de Anastasia qui a été utilisée pour réaliser le design de la jaquette de ce DVD. Réalisé par le studio Schwartz & Company, dont l'animation fut confiée au studio taïwanais Hong Long, ce film est assurément un cran au dessus de la version produite par  Burbank Animation Studios. Cette adaptation prend en effet le parti d'en faire un véritable conte de fée, avec un méchant intéressant et des personnages féériques. Le film prend donc beaucoup de liberté avec le récit. Ici, la police secrète assassine sa famille sous ses yeux, dans un but relativement inexpliqué. La jeune Anastasia en réchappe parce qu'elle était cachée. Les années passent, Anastasia vit toujours dans le manoir délabré de sa famille en compagnie d'instruments de musiques vivants (nous sommes dans un conte de fées je vous rappelle). Mais la police secrète retrouve sa trace, elle est donc obligée de fuir. Elle trouve refuge chez l'ancien Général en disgrâce de l'armée du Tsar Vladimir Ichonovitch. Ne croyant pas un instant à son histoire, Vladimir est persuadé dans un premier temps que la jeune fille prétend être Anastasia pour obtenir gloire et richesse mais finit tout de même par l'aider à prouver son identité.

Le secret de Anastasia offre un scénario relativement intelligent, qui use par la suite d'un habile triangle amoureux mettant en scène un Prince énigmatique en quête de richesse, propose plusieurs rebondissements, et surtout comporte de belles chansons. En particulier « In the sun » qui sert de fil rouge auditif tout au long du film. Sans égaler le standard de Disney à cette époque, et encore moins celui de Don Bluth, le studio Schwartz & Company offre donc un film honorable. Le film se laisse donc suivre sans déplaisir, et laisse au final une bonne impression générale.

Au final ce DVD improbable (vu la cafouillage éditorial de la jaquette) trouvé par hasard m'aura permit de vous faire découvrir les deux extrêmes que peuvent représenter un pastiche. D'un côté, nous avons Anastasia qui relève du pur navet fumeux destiné à gruger sans remords le consommateur et de l'autre, un Le secret d'Anastasia qui est avant toute chose une opportunité de faire découvrir le talent d'un studio en soignant vraiment le contenu de son oeuvre. Les consommateurs ne se sont d'ailleurs pas trompés, car, si Anastasia de Burbank Animation est tombé dans l'oubli le plus total aujourd'hui, Le secret d'Anastasia de Schwartz au contraire rencontre encore de nombreux fidèles.

Olivier J.H. Kosinski - 16 août 2013

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