Robot sauvage, sans article défini, sort en salle au Québec le 27 septembre 2024 avant d'être proposé à son tour en France sous le titre Le robot sauvage le 09 octobre 2024. Le long métrage dispose de deux doublages francophones.
L'unité ROZZUM 7134 échoue sur une île déserte à la suite d'un naufrage. Celle-ci doit apprendre à s'adapter à un environnement hostile en nouant petit à petit des relations avec les animaux de l'île qui la craigne par dessus tout. A la suite d'un malencrontreux accident, où elle tentait de se faire accepter par la faune sauvage, elle se voit contrainte d'adopter un petit oison devenu orphelin...
De temps en temps, il existe un film d'animation qui vous prend au coeur. Pour autant, celui-ci ne raconte parfois rien de neuf puisqu'il se contente de proposer une simple variation d'un récit vieux comme le monde : celui de la rencontre avec un être fantastique qui bouscule la place dans le monde du protagoniste. Chris Sanders est un spécialiste de la question depuis son premier gros travail de scénariste sur La belle et la bête. Il aime particulièrement entrechoquer deux âmes que tout oppose pour les faire toutes les deux grandir à travers une aventure à tendance spirituelle et émotionnelle. C'est une constante chez le réalisateur, que ce soit Lilo avec Stitch, Harold avec Krokmou, Eep avec Guy, chacun d'eux est influencé par l'arrivée inopinée d'un personnage étrange qui bouscule leur perception du monde. Avec Le robot sauvage, Chris Sanders renoue une fois encore avec le même type de récit. Sauf que cette fois, c'est le monstre lui-même qui doit apprendre à trouver sa place par ses propres moyens, et non l'inverse, ce qui change complètement la perspective du récit. Cette fois, il nous propose de suivre l'aventure d'un être entièrement artificiel qui, de part sa programmation incompatible avec le milieu où il va échouer, va provoquer une série de catastrophes. Ce faisant, il s'attire immédiatement la répulsion de toute la population locale. Jusqu'à ce que son destin croise la route d'un petit oison qui semble entrer dans ses directives. Dès lors, tout le principal intérêt de Le robot sauvage va résider dans leur étonnante relation, entre une affection simulée et la naissance de sentiments réels.
Comme indiqué juste avant, l'intérêt majeur de Le robot sauvage est la relation qu'entretiennent Roz le robot et Jolibec le jeune jar. Bien que Chris Sanders soit un habitué des contes où le monstre devient peu à peu humain, ce long métrage détonne dans sa filmographie animée car l'intrigue renverse la vapeur. En prenant sous son aile Jolibec, Roz, totalement dépassée par les besoins primaires d'un enfant, finit en réalité par inculquer malgré elle des normes robotiques au jeune enfant. De fait, contrairement aux précédents films de Chris Sanders, ce n'est pas l'enfant qui métamorphose le monstre, mais le monstre qui transforme l'enfant. Entre le fait d'être élevé par ce que tout le monde considère comme une effrayante créature et de n'avoir pas été élevé parmi les autres animaux sauvages, Jolibec finit par être rejeté par tout le monde. Mais sa relation avec Roz ne tient finalement qu'à un fil qui finit inexorablement par se briser. Roz, tout comme Jolibec, doivent alors mieux comprendre leur relation et trouver leurs places respectives dans ce monde qui les craint tous les deux. En somme, Le robot sauvage est, à l'image des autres longs métrages de Chris Sanders, une ode à la tolérance. Mais elle bénéficie d'un atout supplémentaire par la relation filiale qui va s'imposer entre Roz et Jolibec qui trouve une apothéose pile poil au milieu du long métrage.
Au-delà de son scénario particulièrement prenant, Le robot sauvage résonne aussi comme un second renouveau pour Dreamworks Animation dont l'esthétique suit celle initiée par Le Chat Potté 2 - La dernière quête en 2022. Artistiquement, le long métrage fait le choix de proposer une 3D dont tous les éléments semblent avoir été peints à la main. Chaque nouvelle scène du film ressemble à un véritable tableau vivant qui rend l'expérience particulièrement agréable, au point de se croire devant un beau livre de conte pour enfants. C'est d'autant plus fascinant que le rendu général de Le robot sauvage se montre très largement au dessus de Wish - Asha et la bonne étoile, alors que celui-ci voulait justement rendre hommage aux nombreuses décennies d'animation 2D. En dehors de son esthétique, Le robot sauvage vaut aussi le détour pour son humour assez débridé qui réussit à concilier la dureté d'une vie sauvage à celle d'une narration efficace. Par exemple, j'ai rarement vu une version aussi désopilante de la chaîne alimentaire, principalement par le côté incongru provoqué par la brutalité de certains moments mis en relation avec le côté détaché des personnages. En quelques scènes, Le robot sauvage parvient à démontrer que la vie est parfois brutale, mais en le faisant avec un tel panache qu'on finit par en rire. A cela s'ajoute une bande originale particulièrement soignée et efficace, sous la direction de Kris Bowers dont il s'agit de la première composition réalisée pour un film d'animation.
En bref, Le robot sauvage est une excellente surprise, d'autant plus grande qu'elle est issue du studio Dreamworks Animation qui nous sort de son chapeau une véritable pépite animée. Terriblement efficace et prenant, le long métrage nous propose une formidable aventure à dimension humaine alors qu'aucun des personnages ne l'est. Bien que Roz soit un être artificiel, tout ce qu'elle vit durant cette formidable aventure résonne à l'unisson à travers nous tous. Assurément, un énorme coup de coeur !
Olivier J.H. Kosinski - 20 novembre 2024
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Doublage (Québec - 2024)
Rozzum 'Roz' 7134 : Naadei Lyonnais
Joli-Bec : Philippe Vanasse-Paquet (Adolescent)
Joli-Bec : Raphaëlle Desjardins-Arvisais (Enfant)
Escobar : Frédérik Zacharek
Pagayeur : Philippe Martin
Cactus l'ours : Jean-François Blanchard
Récup : Ludivine Reding
Long-Cou : Benoît Brière
Queue-Rose : Claudine Chatel
Coup-de-Tonnerre : Fayolle Jean Jr.
Doublage (France - 2024)
Rozzum 'Roz' 7134 : Sara Martins
Joli-Bec : Kylian Trouillard (Adolescent)
Joli-Bec : Nehanda Ido (Enfant)
Escobar : Yannick Choirat
Long-Cou : Bernard Alane
Vontra : Claire Baradat
Pagayeur : Yann Guillemot
Éclair : Rody Benghezala
Cactus : Doudou Masta
Queue-Rose : Corinne Wellong
Flocon : Emmylou Homs
Picore : Baptiste Marc
Plume : Maxime Baudouin
Cancan : Enzo Ratsito
Voix additionnelles :
- Zadig Le Labourier
- Héloïse Laurent
- Mila Pointet
- Noé Chabbat
- Keyah Ido
- Elia Anoumon
- Gabriel De Matos Wellong
Sources :
Doublage au Québec
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