Accueil Rechercher Contact Menu Ξ
x
Chercher dans Analyses Catalogue Dossiers Actualités Petites Renconstres

Ilion Animation Studios
Le parc des merveilles

Le parc des merveilles sort en premier au Québec le 15 mars 2019, puis le 03 avril 2019 en France. Le long métrage est proposé dans deux versions francophones.

L'intrigue

Avec l'aide de sa maman, June, une fillette à l'imagination débordante, crée la maquette d'un parc d'attractions magique. Les exploitants de l'endroit sont des animaux parlants et les attractions sont plus étonnantes que dans nos rêves les plus fous. Un jour, June y est soudain propulsée. Mais, tout n'est pas si gai au parc des merveilles. Ce dernier pourrait bien être complètement détruit si elle ne trouve pas le moyen de ramener la féérie qui y régnait jadis...

Analyse de l'oeuvre

Ilion Animation Studios n'aura pas vécu une très longue vie malgré son démarrage en trombe en 2009 avec Planète 51. A peine dix ans plus tard, l'aventure en solitaire du studio espagnol se termine sur Le parc des merveilles qui, malgré ses qualités, ne brille pas vraiment au box office et s'avère un assez gros échec à l'international au final. Pourtant, le jeune studio d'animation tape dans l'oeil des américains qui croient en son potentiel puisque, dès 2020, Skydance Animation, tout récemment fondé, absorbe Ilion Animation Studios. Le parc des merveilles devient alors, malgré lui, leur troisième et dernier film d'animation intégralement réalisé en toute indépendance. Leur quatrième, Dragonkeeper, qui était déjà en production au moment du rachat, est finalement proposé après le très surprenant Luck. Il faut dire aussi que Le parc des merveilles a subi une conception particulièrement chaotique, perdant d'abord son réalisateur, puis l'un de ses comédiens, pour différentes histoires de harcèlement et de mauvaise ambiance de travail conduisant Paramount, qui finance le long métrage, à procéder à un gros nettoyage des équipes. C'est d'autant plus paradoxal que Le parc des merveilles propose une intrigue qui repose, presque intégralement, sur la douleur, le chagrin et la manière de se reconstruire après ces pénibles évènements. Le parc des merveilles se situe à la frontière des genres, entre un Alice au pays des merveilles où la jeune June se trouve propulsée dans un monde bizarre, un Le voyage de Chihiro où June doit se reconstruire après un évènement qui a perturbé son quotidien et, étonnamment, un À la poursuite de demain où l'étrange parc merveilleux n'est peut-être pas aussi factice qu'on ne le suppose au départ.

Le parc des merveilles prend ainsi le temps de construire une relation mère/fille très intéressante. Sans que pour autant le père soit exclu, June et sa mère ont une relation particulière depuis sa naissance. Elles ont inventé un jeu dans lequel l'une propose des idées, tandis que l'autre les met en pratique, pour construire un merveilleux parc d'attraction imaginaire, composé de brics et de brocs, mais qui nourrit sans cesse l'imaginaire de la jeune June. Cela finit par devenir une vraie passion pour elle, au point de s'imaginer sans aucun mal qu'elle pourrait tout à fait y faire carrière une fois adulte. La relation qu'elle entretient avec sa mère, très complice avec sa fille, sonne d'ailleurs très juste, même si ça finit par causer quelques tracas dans sa communauté, car June va parfois se laisser déborder par ses idées. Sauf que voilà, un jour, sa mère tombe gravement malade et disparaît de son entourage. Extrêmement affectée, et ne parvenant plus à retrouver ses marques, elle préfère enfouir sa passion qu'elle partageait avec sa mère au plus profond d'elle. D'une certaine façon, June doit affronter pour la première fois de sa vie une forme de deuil, ce à quoi elle n'était pas préparée. Dès lors, June fait un transfuge de la situation avec son père, dont leurs relations sont différentes, et qu'elle craint de voir disparaître de sa vie à son tour. Elle s'échappe alors du bus scolaire qui l'emmenait en sortie, pour retourner auprès de lui. Mais les choses ne se passent pas comme prévues.

L'habileté du scénario de Le parc des merveilles est de faire en sorte que ce fameux parc existe réellement, de manière métaphorique comme allégorique ou réaliste, à chacun d'y voir sa préférence. June se retrouve précipitée dans son propre subconscient, réalisant peu à peu les ravages que sa décision initiale - renoncer à ses rêves d'enfants - peuvent causer. En étouffant sa passion, June doit faire face à un cas de conscience : si elle renonce au parc des merveilles, se condamne-t-elle aussi à en oublier sa mère ? Certes, je pousse probablement un peu loin la réflexion, mais l'intention est bel et bien inscrite en filigrane de toutes les aventures que June doit vivre dans le long métrage. Un peu à la manière des aventures de Winnie l'ourson où les personnages de la forêt des rêves bleus incarnent les différentes facettes de Jean-Christophe (ce qui m'a toujours amusé de le considérer quelque peu schizophrène), June rencontre dans le parc différents animaux anthropomorphes qui sont des personnifications de sa relation avec sa mère. Un ours narcoleptique, représentant la peur de June de ne plus réussir en s'endormir sans l'histoire du soir conté par sa mère, une phacochère un peu casse-coups qui ose tout ce qu'elle veut comme elle, un hérisson qui retient en son coeur l'amour pour sa mère brisé par la maladie comme autant d'épines sur son dos, un duo de castors inséparables comme June et sa mère, sans oublier le chimpanzé savant toujours à l'affût d'une idée lumineuse, mais brisé dans son élan par une séparation imposée unilatéralement.

À la vue de la qualité générale de Le parc des merveilles, il est très difficile de s'imaginer que le long métrage a été produit en Espagne. On est clairement dans le haut du panier de l'animation 3D. Le long métrage regorge d'environnements de très haute volée, rendant l'univers du film particulièrement chatoyant. Ilion Animation Studios n'hésite d'ailleurs pas un seul instant à multiplier les gros effets pyrotechniques qu'on s'attend à trouver dans un vrai parc d'attractions. C'est fun et coloré, même au début du film lorsque tout paraît déglingué. Tout fourmille de vie, certains décors regorgent aussi d'une multitude d'infimes détails rendant l'ensemble très appréciable. Bref, on est deux tons au-dessus de leurs deux précédents films. Même la bande originale, composée par Steven Price, accompagne très bien l'intrigue, mention spéciale à la version au Québec qui propose l'une des chansons adaptée en français, histoire de rendre plus compréhensible les sentiments de June dans les paroles de la chanson pour un public francophone. Tout cela pour dire qu'il est assez incompréhensible que Le parc des merveilles ait été aussi durement reçu, particulièrement aux Etats-Unis où il a quasiment reçu une levée de bois vert (sans doute liée aux relations houleuses en interne dont a eu vent toute la presse américaine à l'époque), tant la qualité du long métrage, ainsi que son sous-texte, valent vraiment le détour. C'est d'ailleurs à un point tel que la série animée dérivée, initialement annoncée pour une diffusion sur Nickelodeon, n'a plus donné signe de vie depuis trois ans. Paramount est certainement passé à autre chose depuis pour le faire oublier. C'est bien dommage.

Olivier J.H. Kosinski - 03 mars 2023

Bande annonce

Social eXperience

La lecture des vidéos directement depuis le site nécessite l'installation des cookies "eXperience" et "Catalogue" ainsi que des cookies tiers "Youtube" et "Vimeo". Conformément à la décision de la CNIL datant du 27 juillet 2016, votre consentement est donc nécessaire pour activer cette fonctionnalité.

J'accepte l'installation
de ces cookies

La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2019)

June : Sarah-Jeanne Labrosse

Père : Antoine Durand

Mère : Aline Pinsonneault

Peanut : François L'Écuyer

Boomer : Jacques Lavallée

Cooper : Maël Davan-Soulas

Greta : Camille Cyr-Desmarais

Steve : Daniel Picard

Gus : Nicolas Charbonneaux-Collombet

Banky : Mathéo Savard-Piccinin

Doublage (France - 2019)

June : Alice Orsat (Adolescente)

Jeune June : Pénélope Siclay-Couvreur (Enfant)

Boomer : Marc Lavoine

Steve : Frédéric Longbois

Gus et Cooper : Odah & Dako

Banky : Timothé Vom Dorp

Greta : Victoria Grosbois

Peanut : Lionel Tua

Maman : Barbara Beretta

Papa : Anatole De Bodinat

Albertine : Dominique Westberg

Oncle Tony : Laurent Morteau

Shannon : Marie Chevalot

Voix additionnelles :

- Lou Fourreau

- Mathieu Moreau

- Léopold Vom Dorp

- Cahterine Griffoni

- Anne-Gaëlle Riccio

- Marc-Antoine Frédéric

- Augustin Bonhomme

- Cindy Lemineur

- Paul Bertin-Hugault

- Grégory Sengelin

- Magalie Bonfils

- Richard Rossignol

- Mariuccia Lanzafame

- Kaycie Chase

- Olivier Constantin

- Lila Lacombe

Sources :
Doublage au Québec
Forum Doublage France

5