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Illumination Entertainment
Le Grinch / Le Grincheux

Le Grincheux sort le 09 novembre 2018 au Québec, puis le 28 novembre 2018 en France sous le titre Le Grinch. Le long métrage est disponible en deux versions francophones.

L'intrigue

Terré dans sa cave remplie d'inventions et d'engins pour ses besoins de tous les jours, le Grinch ne voit ses voisins de Chouville que lorsqu'il manque de nourriture. Chaque année à Noël, ils viennent perturber sa tranquillité solitaire avec des célébrations toujours plus grandioses, brillantes et bruyantes. Quand les Chous déclarent qu'ils vont célébrer Noël trois fois plus fort cette année, le Grinch réalise qu'il n'a plus qu'une solution pour retrouver la paix et la tranquillité : il doit voler Noël...

Analyse de l'oeuvre

Depuis environ une quinzaines d'année, les ouvrages de Theodor Seuss Geisel, plus communément appelé Dr Seuss, semblent avoir gagné en popularité, particulièrement auprès des studios d'animation. La première tentative d'un gros studio d'animation américain remonte à 2008 quand Blue Sky Studios a choisi de porter sur grand écran l'éléphant Horton. Illumination Studios lui a emboîté le pas quatre années plus tard en réalisant une adaptation extrêmement libre autour du célèbre bonhomme orange affublé d'une protubérante moustache, le Lorax . En 2018, ce même studio s'attaque à une autre oeuvre de l'écrivain, Le Grinch, qui avait déjà fait l'objet d'une première adaptation dès 1966 sous la forme d'un moyen métrage animé par Chuck Jones, puis en 2000 sous les traits, fortement dissimulés sous une impressionnante couche de latex vert, de Jim Carrey. Bien que Le Grinch soit une oeuvre tout à fait intéressante, rien que l'idée de savoir au préalable que ce long métrage est réalisé par Illumination Studios laisse trainer dans son sillage un gros apriori. Paradoxalement, alors que Le Grincheux qui voulait gâcher Noël est une oeuvre parue dès 1957, le studio a déjà réalisé une histoire aux propos fortement similaires, à savoir Moi, moche et méchant en 2010. Toutefois, ce grief se dissipe au fur et à mesure que le film se déroule, même s'il faut lui reconnaître que son récit laisse peu de places aux surprises.

Le gros avantage de l'animation, d'autant plus vrai quand deux studios concurrents se sont décidés à adapter des oeuvres de Dr Seuss, c'est de remarquer à quel point la cohérence visuelle est respectée. Dans la plupart des cas, chaque studio s'échine généralement à imposer sa marque au détriment du matériel de base. C'est d'ailleurs cet exercice auquel s'adonne le plus Disney, réussissant du coup au passage à éclipser les oeuvres d'origine tout en imposant sa propre vision dans l'inconscient collectif. Les oeuvres de Dr Seuss échappent vraiment à cet écueil car, même en sachant que deux studios différents ont produits les trois gros films d'animation de ces dix dernières années, on retrouve à chaque fois le même style graphique dans Horton, Le Lorax et Le Grinch. Le mimétisme est tellement habile par rapport aux illustrations qui accompagnent les oeuvres de l'auteur que l'on se retrouve immédiatement en terrain conquis.

On retrouve ces décors organiques, notamment au travers de l'architecture des lieux et bâtiments tout en rondeur, mais aussi les mêmes caractéristiques physiques sur les personnages. On n'est donc pas étonné de trouver d'intéressantes similarités entre les Chous de Chouville avec les Zous de Zouville, au point que les deux intrigues pourraient tout à fait se dérouler dans un même univers alors que ces aventures ont été réalisées par deux studios différents. Un gage de qualité sur lequel Audrey Geisel, veuve de l'auteur, avait particulièrement veillé jusque là, avant de disparaître à son tour peu après la sortie de ce film. De fait, visuellement, Le Grinch est une oeuvre vraiment agréable à regarder. Le long métrage s'en sort également admirablement entre le réalisme d'une montagne enneigé avec le côté fantaisiste, voire loufoque, de l'intrigue.

Incontestablement, la partie graphique de Le Grinch fait sa plus grande force. Illumination Studios propose de nombreux plans ingénieux, notamment de très longs plans-séquences particulièrement réussis. Malheureusement, cette ingéniosité graphique est contrebalancée par un point particulièrement gênant : l'histoire. Qu'on l'accepte ou non, Moi, moche et méchant était déjà plus ou moins basé sur une intrigue de grincheux qui en voulait au monde entier. Il est vrai que les grincheux sont des personnages que l'on rencontre très souvent dans diverses oeuvres, dont certaines sont même antérieures aux oeuvres de Dr Seuss. Nous en avions bien déjà un dans Blanche-Neige et les sept nains, tout comme il en existe un autre parmi les centaines de schtroumpfs, sans oublier le trublion Megamind. Le soucis de ces personnages c'est que, dans l'intégralité des récits dans lesquels ils sont impliqués, chacun d'eux renferme une blessure d'enfance qui les a rendus ainsi et, au final, ils finissent tous systématiquement par avoir un bon fond. Le Grinch n'échappe pas au cliché du genre.

Du côté de la bande originale, Illumination Studios a toujours autant de mal à rectifier ses erreurs. Là où, par exemple, le studio Disney s'efforce, quasiment toujours, de faire en sorte que la bande originale de ses longs métrages soient à la fois inédites et intemporelles dans leurs intentions, Illumination Studios improvise toutes sortes de remix de chansons contemporaines définitivement peu enthousiasmantes à entendre. Le studio n'arrive pas à proposer la moindre chanson intéressante, se contentant de faire comme tous les films de Noëls produits à la chaîne chaque année à la télévision et qui recyclent, jusqu'à l'overdose, des styles musicaux brouillons ou bien trop souvent entendus. A contrario, Danny Elfman s'en sort bien mieux dans tout ce qui est musique d'ambiance ou d'accompagnement, mais on ne peut que regretter leur discrétion tant les chansons pop ou rap semblent vouloir les noyer, c'est d'ailleurs les seuls éléments musicaux que l'on retient, alors que, finalement, ses morceaux musicaux sont très peu nombreux dans Le Grinch. Je ne saurais dire si cette situation est ironique ou pas.

Du moment que l'on réussit à mettre de côté Moi, moche et méchant, dont l'intrigue est finalement bien trop similaire sur de trop nombreux points, Le Grinch s'en sort passablement bien. Comparativement au long métrage de l'an 2000, cette version animée se révèle d'ailleurs beaucoup moins puérile que la comédie enfantine un peu lourdingue réalisée dix huit ans plus tôt par Ron Howard. Visuellement, ce long métrage est même le plus grand aboutissement de l'univers imaginé par Dr Seuss. Malheureusement, Le Grinch reste une histoire pour le moins convenue avec des personnages, certes charismatiques, mais tellement familiers dans leur définition qu'ils en deviennent affreusement prévisibles. Malgré tout, Le Grinch reste une aventure sympathique, particulièrement auprès des plus jeunes, en période de Noël.

Olivier J.H. Kosinski - 05 avril 2019

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2018)

Le Grincheux : Marc Labrèche

Donna-Lou Qui : Catherine Proulx-Lemay

Cindy-Lou Qui : Elia St-Pierre

Groopert : Raphael Bleau

M. Bricklebaum : Christian Perrault

Maire McGerkle : Élisabeth Chouvalidzé

Vendeur : François Godin

Narrateur : Alain Zouvi

Fred le boulanger : Patrick Chouinard

Marge : Elise Bertrand

Femme : Camille Cyr-Desmarais

Mari : Gabriel Lessard

Conducteur de bus : Louis-Georges Girard

Doublage (France - 2018)

Le Grinch : Laurent Lafitte

Cindy-Lou Chou : Lior Chabbat

Donna Chou : Valérie Siclay

Maire McGerkle : Laurence Badie

Narrateur : Nicolas Marié

Ozzy : Léopold Vom Dorp

Izzy : Hannah vaubien

M. Bricklebaum : Asto Montcho

Sources :
Doublage au Québec
Carton Générique

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