Le Lorax sort le 02 mars 2012 au Québec et le 31 mars 2012 en France. Le long métrage dispose d'un doublage québécois et d'un doublage français. Lors de sa sortie vidéo, le film est accompagné de trois courts métrages mettant en scène le personnage.
Pour conquérir le coeur de sa jolie voisine, Audrey, Ted va s'échapper de Thneedville, un monde totalement artificiel où toute végétation a définitivement disparu, pour partir en quête d'un arbre vivant. Ted va rencontrer le Gash-pilleur, un vieil ermite aigri reclus dans sa cabane au milieu de nulle part, et découvrir la légende du Lorax, cette créature qui vit dans la magnifique vallée de Truffala et lutte avec ardeur pour la protection de la nature...
Le Lorax est la quatrième adaptation d'un livre illustré pour enfant écrit par Theodor Seuss Geisel, dit Docteur Seuss, et le deuxième long métrage analysé sur le site après Horton produit par Blue Sky Studios. Cependant, à la différence de ce qui a été fait pour Horton, Illumination Entertainment choisit de développer une histoire contenant une leçon de morale, quelque peu douteuse peut-être, qui n'est pas totalement en accord avec ce qu'avait écrit Docteur Seuss dans son livre illustré. De la même façon, le studio réaménage complètement l'histoire originale afin de l'insérer dans un plan d'ensemble complètement différent du matériel d'origine, tout en lui ajoutant des chansons (Encore que, il existait déjà un moyen métrage chantant The Lorax produit par Universal et diffusé à la télévision en 1972). Car, au final, seules les scènes se déroulant dans le passé sont plus ou moins fidèles au livre illustré. Tout le reste sert à meubler et justifier "ce retour en arrière" de l'intrigue, sous couvert d'un message écologiste très basique principalement adressé aux jeunes spectateurs du film.
Les productions de Illumination Entertainment et moi n'avons jamais vraiment réussi à nous accorder. Je ne suis jamais parvenu à me satisfaire d'aucun de leurs films, car ils ont ré-amorcés peu ou prou le genre du trash insipide, marque de fabrique initialement lancée par Dreamworks Animation durant la précédente décennie. Paradoxalement, alors que leurs films sont régulièrement plutôt médiocres, ils cartonnent en tête du box office américain qui, décidément, raffole des longs métrages décérébrés. Le Lorax fait figure d'exception dans leur filmographie, puisque le studio n'insuffle aucun gag lourdingue ni de dialogues trash, public enfantin oblige (et sans doute à cause d'un contrôle méticuleux des ayants droits de Docteur Seuss). Le Lorax réussit pourtant à s'avérer convainquant dans son traitement et, plus généralement, dans son aspect festif via ses nombreuses chansons. Dommage cependant que le film n'innove en réalité sur absolument aucun plan, se contentant juste de faire du neuf avec du vieux, même dans ses chansons qui évoquent tout un tas de mélodies anciennes simplement remises au goût du jour.
Comme la majorité des livres illustrés pour enfants, Le Lorax - qui ne fut jamais publié en version française même après la sortie du film et à l'heure où sont écrites ces lignes - ne compte qu'une quarantaine de pages en tout, dont une vingtaine de grandes illustrations en double page et très peu de texte. La difficulté de porter une telle histoire se pose donc inévitablement. Illumination Entertainment choisit simplement d'inventer un avant, un pendant et un après, afin de donner une illusion respectueuse du texte original. Pour cela, le studio choisit de créer un contexte, plutôt crédible en l'occurrence, via la création de la ville de Thneedville. Dans cette ville moderne, complètement fortifiée, les habitants vivent dans une sorte de bulle auto-régulée. Pas une seule plante, ni un seul arbre naturel, n'y poussent. Leur société est tournée vers l'utilisation massive du plastique, que ce soit dans leur mobilier ou leurs éléments de jardin décoratifs. A la tête de cette ville, M. O'Hare vend de l'air en bouteille et voit d'un très mauvais oeil la quête de Ted Wiggins de mettre la main sur un arbre véritable, arbre capable de produire de l'air pur gratuitement. Une quête orientée légèrement futile toutefois, puisqu'elle ne sert qu'à impressionner une jeune fille, ce qui met à mal l'aspect écologique de l'intrigue.
A contrario, les scènes qui se déroulent dans le passé reste globalement très fidèles au livre illustré. Le Lorax reprend en effet l'intégralité des scènes évoquées dans le livre, à commencer par ce curieux lampadaire défraîchi, bien qu'il nous évoque plutôt celui que l'on croise dans Le monde Narnia. Une fois que Ted s'échappe au delà de la muraille de Thneedville, le long métrage s'aventure dans les pas du conte du Docteur Seuss. Au bout du chemin, il rencontre le solitaire Gash-pilleur qui lui raconte alors l'histoire des arbres et le comment de leur disparition. Lors de ces séquences, le film change alors du tout au tout, avec un visuel extrêmement coloré et chaleureux. Mais c'est pour mieux tromper ses spectateurs qui assistent, impuissant, à la révélation de l'horrible vérité cachée derrière les murs de Thneedville. Progressivement, Le Lorax va alors inverser son approche. Le passé va se ternir au fur et à mesure que celui-ci est raconté tandis que la ville va peu à peu s'illuminer, faisant ainsi prendre conscience aux habitants du nouveau destin qui les attend.
Concernant la bande originale, Le Lorax reste incontestablement une oeuvre très festive dont on retient à peu près tous les airs et chansons, alors qu'elles ne comptent qu'à peine douze minutes en tout et pour tout dans le film. La force, ou la perversion c'est selon, de ces chansons, c'est qu'elles semblent vouloir rester en tête des spectateurs sans véritable raison précise. En vérité, si la bande originale de Le Lorax fonctionne aussi bien, c'est surtout parce que ces chansons, à première vue originales, sont en réalité des reprises et des parodies d'air populaires déjà extrêmement connus. Par exemple, Everybody needs a Thneed renvoie vers Everybody Needs Somebody to Love de Solomon Burke, célèbre chanson popularisée par le film Blues Brothers. De son côté Let It Grow, même s'il fait ouvertement et volontairement penser au célèbre Let It Go, est surtout inspiré du titre éponyme interprété par Eric Clapton, sur lequel est ajouté un semblant d'air gospel. Même la très énergique How bad can I be ? est une parodie de I Want Candy du groupe de rock américain The Strangeloves, elle-même figurant déjà dans le moyen métrage The Lorax de 1972 ! Bref, si la bande originale fonctionne, magie du cinéma oblige, c'est surtout parce qu'elle réactualise des chansons ou des airs déjà fortement populaires longtemps avant la diffusion du film !
Le Lorax n'est pas vraiment le film de l'année 2012, on lui préfèrera largement l'éblouissant Rebelle de Pixar, mais il fait quand même largement mieux que le méprisant Les mondes de Ralph. Plutôt frais et coloré, dans une grande partie du film tout du moins, le long métrage fait aussi bonne figure du côté de sa bande originale pertinente. Mais il faut lui reprocher un nivellement par le bas concernant son message écologique, comme si tout le film étaient exclusivement destiné aux bambins. Du coup, en tant qu'adulte, on ne s'ennuie certes pas, mais on finit par oublier complètement ce film une fois visionné.
Olivier J.H. Kosinski - 03 novembre 2017
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Doublage (Québec - 2012)
Le Lorax : Manuel Tadros
Ted : Nicolas Charbonneaux-Collombet
Le Once-ler : Marc Labrèche
M. O'Hare : Sébastien Dhavernas
Mère de Ted : Pascale Montreuil
Audrey : Catherine Brunet
Mamie Norma : Élisabeth Chouvalidzé
Doublage (France - 2012)
Le Lorax : François Berléand
Ted Wiggins : Kev Adams
Le Gash-pilleur : Jean-Christophe Dollé
M. O'Hare : Jean-Claude Leguay
Audrey : Mélodie Orru
La mère de Ted : Alexandra Lamy
Grand-mère Norma : Paulette Frantz (Dialogues)
Grand-mère Norma : Evelyne Grandjean (Chant)
Sources :
Doublage au Québec
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