Bien que le long métrage a bénéficié d'une sortie en salle aux Etats-Unis, La Princesse des cygnes et le mystère du trésor enchanté sort directement en vidéo au Québec le 2 septembre 1997. C'est également sous ce titre qu'il va sortir en VHS en Belgique le 18 novembre 1997. En France, le long métrage est rebaptisé Le cygne et la Princesse II - Le château des secrets lors de sa sortie le même jour qu'en Belgique. Dans les trois cas, seul le doublage français est proposé. A noter que c'est dans ce second opus que la vieille sorcière est désormais nommée Bridget. Elle n'était pas nommée dans le précédent film.
Le château est en ébullition car la Reine Uberta va célébrer son 50e anniversaire ! Mais le Prince Arthur est tellement débordé par les affaires courantes qu'il délègue l'organisation d'un banquet à Juliette, avec qui il est marié depuis un an. Alors qu'ils sont sur le point de fêter les deux évènements, le Royaume est attaqué par Clavius qui n'hésite pas à enlever la Reine afin d'assouvir sa vengeance...
Tout ce que le public a retenu de l'année 1994, c'est le triomphe inattendu de Le roi lion qui a balayé toutes les autres productions animées sur son passage. Jusqu'à oublier un certain Le cygne et la Princesse, premier du nom, qui ne fut pas un succès en salle mais se rattrapa plutôt bien, sans exceller pour autant, lors de sa sortie en vidéo. Richard Rich donne pourtant une seconde chance à ses personnages en réalisant en 1997 une suite conçue spécialement pour le marché vidéo : Le cygne et la Princesse II - Le château des secrets. Contre toute attente, Nest Family Entertainment va proposer le film en salle aux Etats-Unis le 18 juillet 1997 où il y fait un flop historique ! Deux mois plus tard, le long métrage arrive dans les bacs, où il ne va pas mieux briller. Dans ces conditions, il est difficile de comprendre comment la saga a pu connaître trois autres suites réalisées à plusieurs années d'intervalle. Quoi que, il y a quand même une explication. Richard Rich a conçu des personnages résolument attachants, malgré la faiblesse de chacun des films où ils apparaissent. Avec ce second opus, le réalisateur va commencer une grande quête qui consiste à étoffer son univers de film en film, afin de brosser au fil des ans une histoire globalement cohérente !
Ce n'est un secret pour personne (sinon, revoyez le film précédent avant de poursuivre votre lecture), Albéric est mort dans l'opus précédent. Il n'aura cependant de cesse d'être au coeur de l'intrigue de tous les films de la saga, jusqu'à revenir sous la forme d'un spectre dans le quatrième opus ! Chaque long métrage aura donc, plus ou moins, un lien étroit entre ses faits et gestes, qu'ils soient passés ou présents. Le cygne et la Princesse II - Le château des secrets nous présente donc Clavius, l'ancien allié d'Albéric, trahit par ce dernier afin de bénéficier seul des puissants pouvoirs magiques d'un orbe mystérieux. Se réjouissant de la mort de son ancien partenaire, Clavius va tenter de s'emparer de ce pouvoir qui lui avait autrefois échappé en manigançant un plan machiavélique : tuer le Prince Arthur, rien que ça! Malheureusement, comme tout méchant qui se respecte, son acolyte ne parviendra pas à faire correctement le ménage. Aux grands maux, les grands remèdes, Clavius kidnappe alors Uberta afin de tendre un piège au Prince. Mal lui en prendra, tant l'exubérante Reine lui en fera voir de toutes les couleurs ! Il faut reconnaître que celle-ci est un pince-sans-rire particulièrement savoureux qui ne loupe aucune de ses apparitions dans le film. La succulente Danièle Hazan y apporte d'ailleurs un burlesque irrésistible pour la version française, arrachant irrémédiablement des rires aux spectateurs.
De son côté, le couple Juliette/Arthur bât de l'aile en ce premier anniversaire de mariage. Le Prince passe le plus clair de son temps à s'occuper des affaires du château, négligeant sa femme qui n'a rien d'autre à faire que de se morfondre. Une idée relativement culottée pour un film d'animation ! Malgré cela, Le cygne et la Princesse II - Le château des secrets n'arrive pas à être un très bon film. La consigne de la production tient à un seul mot : économie. Techniquement parlant, le rendu visuel du film est strictement identique, disons plutôt à peine inférieur, à Le cygne et la Princesse. Une prouesse que l'on doit à la réutilisation quasi-exclusive de tous les décors et arrière-plan exploités dans le premier film. Cette économie de nouveaux environnements crée pourtant une énorme incohérence. Là où autrefois le château de Arthur et celui d'Albéric étaient bien deux entités distinctes, Le cygne et la Princesse II - Le château des secrets mêle les deux éléments architecturaux en une seule entité. Ce qui cause une certaine incompréhension pour les spectateurs les plus tatillons. A cela s'ajoute le fait que cette suite souffre des mêmes défauts d'animation que son aîné : les personnages sont assez mal définis, leur démarche incertaine et leur association avec les décors toujours aussi peu crédible.
En portant un regard d'enfant sur Le cygne et la Princesse II - Le château des secrets, la perception du long métrage change cependant. Richard Rich s'adresse réellement à eux exclusivement avec cette suite. Ces défauts d'animation, imperceptibles pour eux, sont ainsi contrebalancés par un enchaînement de circonstances qui captent forcément leur attention. Il faut dire que ce long métrage a le mérite de ne jamais se prendre réellement au sérieux, se rapprochant dans le principe des cartoons burlesques. Comme exposé plus haut, Uberta tient à elle seule presque tous les ressorts comique de l'intrigue. La Reine qui fête là son cinquantenaire est irrésistible à souhait. Parmi les autres ressorts comiques, on relèvera aussi la folle course poursuite, totalement absurde, entre Bridget, le trio d'animaux et Clavius qui dure près de cinq minutes ! C'est sans doute ce qui sauve un peu Le cygne et la Princesse II - Le château des secrets de la médiocrité et permet de lui accorder le bénéfice du doute.
Aujourd'hui, Le cygne et la Princesse II - Le château des secrets fait figure de suite « potable » qui se laisse regarder dans la mesure où l'on accepte de déconnecter son cerveau durant un peu plus d'une heure. Le film s'avère un étonnant bricolage de plusieurs genres curieusement assemblés ensemble. Un constat que l'on retrouve dans la bande originale du film qui ne sait pas trop sur quel pied danser. Tantôt elle fait dans le classique, tantôt elle fait de l'électronique, tantôt elle fait du rap, tantôt elle fait de la pop, tantôt elle fait du rock. Tout cela avec un soupçon rétro ubuesque, puisque la plupart des chansons du film, réalisées en 1997 je le rappelle, sonnent toutes comme tout droit sortie du milieu des années 1980 ! Le cygne et la Princesse II - Le château des secrets est donc au final plus proche du nanar sympathique que de la mauvaise suite. C'est tout à son mérite !
Olivier J.H. Kosinski - 20 mai 2016
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25 novembre 2003
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Doublage (France - 1997)
Juliette : Valérie Karsenti (Dialogues)
Juliette : Bénédicte Lecroart (Chant)
Arthur : Guillaume Lebon
Arthur : Richard Rossignol (Chant)
Uberta : Danielle Hazan (Dialogues)
Uberta : Martine Latorre (Chant)
Anatole : Roger Carel
Aldo : Eric Metayer
Rapido : Patrick Guillemin
Rapido : Daniel Beretta (Chant)
Bridget : Lucie Dolene
Melchoir : Michel Prud'Homme
Barnabé : Jean-François Kopf
Le Chambellan : Jean-François Kopf
Le Sorcier Clavius : Pierre Baton (Dialogues)
Clavius : Jean-Marie Marrier (Chant)
Le cuisinier : Roger Carel
Sources :
Forum Doublage France