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Metro Goldwyn Mayer
La famille Addams 2

Une virée d'enfer

Confronté comme beaucoup de films d'animation à la pandémie COVID-19, La famille Addams 2 sort dans un format hybride puisqu'il est disponible en même temps au cinéma pour les salles Nord-Américaines qui sont ouvertes ainsi qu'en version locative pour ceux qui ne peuvent pas s'y rendre dès le 1er octobre 2021. C'est notamment le cas au Québec. En France, le film sort en salles le 21 octobre 2021 et se voit ajouter un sous-titre La famille Addams 2 - Une virée d'enfer. Chaque territoire dispose de son propre doublage, mais la version française est la plus atroce des deux. Evitez-la comme la peste.

L'intrigue

Pour tenter de renouer les liens familiaux, Morticia et Gomez décident d'embarquer Mercredi, Pugsley et Oncle Fétide dans leur camping-car avec l'intention de faire une virée morbide à travers tous les Etats-Unis. Mais leur voyage réconciliateur est troublé par un avocat pugnace qui sème au contraire la zizanie. Sa motivation ? Mercredi aurait été échangée lors de sa naissance à la maternité et ne serait pas une Addams...

Analyse de l'oeuvre

Il y a deux ans, la célèbre famille déglinguée revenait en force dans leur tout premier long métrage d'animation de cinéma. La famille Addams n'a pourtant pas vraiment fait l'unanimité, ni auprès des critiques, ni auprès des spectateurs. On lui reprochait principalement d'avoir perdu son côté gothique. Un aspect qui n'était pourtant pas attaché aux Addams, mais qui s'était imprégné dans l'inconscient collectif via les deux premiers films de cinéma de 1991 et 1993 réalisés par Barry Sonnenfeld qui leur avait donné ce côté burtonien décalé. Tout au contraire, le film d'animation de 2019 revenait aux bases de ce qu'était la famille Addams : une famille bizarre mais ordinaire (si, si !) qui affrontait des gens ordinaires mais bizarres. La série télévisée des années 1960 s'était d'ailleurs fait une spécialité de cet exercice de style, où la famille vaquait tranquillement à ses occupations tandis qu'un intrus lambda tentait de faire entrer le monde extérieur au sein du paisible foyer. Le choc des cultures était systématiquement assez rude pour cet intrus qui repartait souvent bredouille alors que Mortitia s'étonnait de ses étranges coutumes. En gros, les Addams, ce sont les gens normaux, tandis que tous les autres sont les vrais monstres. C'est ce qui a fait leur charme. La famille Addams revenait avec bonheur à cette base, que j'avais donc trouvé très réussie. Et alors que les retours n'étaient pas unanimes, la MGM a estimé que le succès était suffisant pour annoncer presque immédiatement la mise en chantier d'une suite : La famille Addams 2 - Une virée d'enfer.

Comme cela avait été le cas il y a déjà 30 ans, car il faut reconnaître que la performance de la jeune Christina Ricci valait son pesant de cacahuètes, La famille Addams 2 - Une virée d'enfer donne une plus grande importance à Mercredi Addams. Quoi que cette fois, elle est totalement au coeur de l'intrigue du film : Mercredi Addams se désespère d'être si différente du reste de sa famille. Lorsqu'un matin, on découvre qu'elle a été échangée à la naissance. Sacrebleu ! Un Addams qui ne serait pas un Addams ? On nous l'avait pas encore fait celle-là, enfin si, un peu quand même en 1991 avec Fétide, même si l'histoire n'était pas tout à fait la même. Il n'empêche, l'idée est plutôt intéressante car elle n'a jamais vraiment été abordée dans les multiples adaptations autour de la famille Addams. Bref, Mercredi a désormais des doutes. Si l'idée de partir en vacances à travers tous les Etats-Unis était de lui remonter le moral, cela se transforme assez vite pour Gomez et Morticia en une fuite effrénée pour réussir à convaincre Mercredi qu'elle est bien leur fille. Mais, cette fois, la concurrence est redoutable. Mercredi cède aux sirènes de la logique aux détriments de ses émotions, telle la scientifique en herbe qu'elle aimerait devenir. Et, une fois de plus, les Addams vont devoir faire front commun pour sauver leur aîné.

Contrairement au premier film, La famille Addams 2 - Une virée d'enfer est un peu plus long à démarrer. La première partie du récit semble un peu perdue dans ce qu'elle veut raconter. On assiste principalement à une multitude de scénettes, plutôt drôles, où on retrouve les Addams côtoyant le monde qui les entoure. Assez ironiquement, comme le faisait la série télévisée des années 1960, on remarque assez vite que les gens qui gravitent autour d'eux semblent plus bizarres que les Addams eux-mêmes. Chaque fois que quelqu'un tente de s'affronter à eux, cela leur retombe assez vite sur la tête. Mention spéciale à l'avocat teigneux Mustela qui reprend avec un certaine fidélité le personnage du fonctionnaire obstiné de la série d'époque et qui ne sait pas lui non plus dans quoi il se lance en voulant à tout prix confronter Gomez et Morticia au sujet de la filiation supposée de Mercredi. La famille Addams 2 - Une virée d'enfer prend cependant un tournant assez heureux à partir du moment où les Addams échouent dans le mauvais Fort Alamo. Là, Mercredi subit une épouvantable humiliation qui va changer la tonalité du reste de l'intrigue. On se recentre alors sur l'essentiel, à savoir réunir Mercredi avec le reste de sa famille. On se doute évidemment de l'issue finale de l'intrigue, mais dans l'ensemble, La famille Addams 2 - Une virée d'enfer se laisse regarder. Particulièrement en version originale dont les dialogues sont truffés d'étonnantes références et d'emprunt à de nombreuses chansons américaines populaires, dont certaines paroles sont utilisées dans un contexte particulièrement saugrenu.

Alors que les personnages crapahutent à travers les Etats-Unis, loin de leur célèbre maison cauchemardesque, La famille Addams 2 - Une virée d'enfer reste globalement similaire au premier film d'animation et en reprend à peu près tous les codes visuels. L'univers y est donc tout autant bariolé qu'il l'était en 2019. Ça fonctionne bien dans l'ensemble, d'autant qu'on a guère le temps de s'attarder puisqu'on passe assez vite d'un endroit à un autre dans le film. La famille Addams 2 - Une virée d'enfer propose cependant plusieurs moments assez cocasses durant lesquels les personnages semblent soudain complètement péter les plombs, à l'image de cette scène endiablée et surréaliste dans le bar des motards. Le long métrage pêche par contre du côté de sa bande originale, trop moderne dans son approche et trop décalée par rapport au contexte du film. C'est surtout le Cousin Machin qui en subit les revers de plein fouet. Le célèbre petit personnage tout poilu se retrouve ici propulsé dans un rôle à contre mesure qui ne lui convient pas vraiment. C'est assez regrettable, d'autant plus que sa légitimité dans l'intrigue est pratiquement inexistante. Pour en revenir à la bande originale, il faut admettre que les compositions de Mychael et Jeff Danna ne restent jamais une seule fois en tête. C'est fort dommage.

Un ton en dessous du premier film, La famille Addams 2 - Une virée d'enfer s'aventure sur un terrain de jeu assez inédit pour les membres de cette étrange famille. Car elle les fait voyager bien loin de leurs terres natales. En soit, c'est un bon point. Le long métrage réussit à rester fidèle à l'idée que les Addams sont avant tout des gens ordinaires, à leur manière certes, devant affronter des gens qui sont tout sauf normaux, comme le faisait la série télévisée de 1964. Cela lui accorde un second bon point. Enfin, si la première partie du récit a un peu de mal à décoller, La famille Addams 2 - Une virée d'enfer réussit à se rattraper par la suite en réussissant à instiller un peu d'émotion à travers la relation de Mercredi et le reste de sa famille. Ce qui lui octroie un troisième et dernier bon point. Mais ne vous laissez pas tromper par la vision que les longs métrages de 1991 et 1993 ont imposés dans l'inconscient collectif sur ce qu'étaient les Addams. La famille Addams 2 - Une virée d'enfer ne cherche à aucun moment à retranscrire l'esprit morbide et gothique instaurés par ces deux longs métrages. Si vous espérez retrouver cette ambiance, vous allez partir du mauvais pied et ressortir de la séance fortement déçus. Tout au contraire, le film se recentre sur les valeurs familiales telles que Charles Addams les avait imaginées en 1938. Au final, le film est dispensable mais correct, si tant est que vous n'écoutez pas la version française, à fuir comme la peste.

Olivier J.H. Kosinski - 08 avril 2022

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2021)

Gomez Addams : Nicolas Charbonneaux-Collombet

Margaux Needler : Saskia Thuot

Fétide Addams : François Sasseville

Grand-Mère : Johanne Garneau

Mercredi Addams : Ludivine Reding

Morticia Addams : Camille Cyr-Desmarais

Pugsley Addams : Hubert Lenoir

Doublage (France - 2021)

Gomez Addams : Kev Adams

Morticia Addams : Mélanie Bernier

Mercredi Addams : Léopoldine Serre

Pugsley Addams : Enzo Ratsito

Fétide Addams : Antoine Schoumsky

Grand-mère Addams : Micky Sebastian

Maître Mustela : Gilbert Levy

Cyrus : Jérémy Prévost

Sources :
Carton Générique

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