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Columbia Pictures
Hook ou la Revanche du capitaine Crochet

Capitaine Crochet

Capitaine Crochet sort en salle le 11 décembre 1991 au Québec, puis le 1er avril 1992 en France sous le titre, un peu pompeux, de Hook ou la Revanche du capitaine Crochet. Le long métrage bénéficie d'une version francophone propre à chaque territoire. Cependant, la version québécoise ne semble plus être exploitée dans le commerce.

L'intrigue

Peter Banning, alias Peter Pan, est devenu un brillant avocat d'affaires qui a tout oublié de ses merveilleuses aventures. Mais le terrible capitaine Crochet, lui, n'a pas oublié. Il veut se venger une fois pour toutes. Pour enfin régler leur compte, il enlève une nuit Jack et Maggie Banning, et tente de les rallier à sa cause. C'est en compagnie de Clochette que Peter s'envole à nouveau pour le Pays Imaginaire afin de tenter de libérer ses enfants.

Analyse de l'oeuvre

Vous allez sans doute me demander ce qui peut bien justifier la présence de Hook ou la revanche du Capitaine Crochet sur le site ? A première vue, exception faite de la présence du studio Amblin, ce long métrage n'a que bien peu de rapport avec l'animation. Mais si je vous dis que dès 1985, Steven Spielberg a décidé de collaborer avec la Walt Disney Company pour développer une suite officielle à son grand classique animé Peter Pan ? Steven Spielberg a en effet toujours laissé entendre qu'il appréciait particulièrement le long métrage animé qu'il a découvert enfant. Certes, entre temps, le réalisateur a laissé tomber le projet pour n'y revenir que plusieurs années plus tard sans l'appui du studio Disney. Il n'empêche, aujourd'hui encore, le doute persiste pour savoir si Hook ou la revanche du Capitaine Crochet est une suite directe des aventures de Peter Pan écrites par James Matthew Barrie, ou bien s'il fait suite à la version Disney de 1953. J'aime à penser que c'est la seconde option qui reste la bonne, constituant ainsi la toute première adaptation en chair en os d'un film d'animation Disney quatre ans avant Le livre de la jungle et six années avant Les 101 dalmatiens ! C'est d'autant plus vrai de le croire que Hook ou la revanche du Capitaine Crochet contient de nombreux éléments en faveur de cette étonnante filiation, notamment au travers du personnage de Clochette que seul le film Disney avait su personnifier et élever en icône.

Avant de poursuivre, attardons-nous sur un détail. Un gros détail tout de même ! Hook ou la revanche du Capitaine Crochet représente sans nul doute la dernière oeuvre de l'innocence et de la fantaisie proposée par Steven Spielberg. Deux années plus tard, Jurassic Park et La Liste de Schindler vont complètement bouleverser le paysage cinématographique du réalisateur en amenant une vision plus dure, plus adulte, voire plus réaliste, par rapport à ce qu'il avait proposé auparavant. Hook ou la revanche du Capitaine Crochet est à la croisée des chemins, quelque part entre un mixage improbable de Les Goonies et Indiana Jones et la dernière croisade. Une sorte de consécration, disons même une apothéose marquant définitivement la fin des années 1980 du réalisateur. Peut-être faut-il aussi voir dans ce film une sorte de crise de la quarantaine de Steven Spielberg qui n'a plus rien proposé de la sorte depuis 1991. Hook ou la revanche du Capitaine Crochet, c'est aussi la dernière grande oeuvre du réalisateur juste avant le virage vers l'ère numérique, certes déjà présente dès les années 1980 mais encore très balbutiante, voire factice cette année là. Le long métrage regorge donc de décors et de techniques d'effets spéciaux dit "classiques" où treuils et poulies côtoient encore filins et câbles pour faire croire que Peter Pan est capable de voler.

Autre élément d'importance, Hook ou la revanche du Capitaine Crochet regorge d'une infinie de détails, via une abondance d'objets entassés dans tous les moindres recoins des décors. On ne sait absolument pas où donner de la tête tant la richesse visuelle du film est impressionnante ! Certes, on sent régulièrement que l'on est en face de décors entièrement préfabriqués, parfois même nous dirons sans vergogne que cela ressemble à du toc (le recul des années aidant à ringardiser la chose), mais on ressent continuellement un soucis du détail absolument phénoménal de la part des différents artistes ayant contribués au long métrage. On retrouve d'ailleurs aussi ce même foisonnement de détails dans le très grand nombre de comédiens et figurants qui ont, pour chacun d'entre eux, bénéficiés de costumes uniques. A tous les niveaux Hook ou la revanche du Capitaine Crochet semble résulter d'un simple bricolage de bric et de broc, mais assemblés avec amour et passion. C'est incontestablement un immense avantage à toute technologie et décors numériques qui ont la fâcheuse tendance à prendre un méchant coup de vieux en moins d'une décennie. Cet entassement d'objets et costumes divers rend dès lors d'autant plus crédible le Pays Imaginaire, censé être né de l'imagination extrêmement fertile, et compliquée, des enfants.

Comme je l'évoquais un peu plus tôt, Hook ou la revanche du Capitaine Crochet se place incontestablement comme suite officieuse à Peter Pan. Tout dans sa construction et son déroulement narratif rappelle inévitablement le film d'animation de 1953. D'abord, Steven Spielberg fait le choix de rattacher son récit à l'époque contemporaine de la sortie du long métrage, mais tout en s'efforçant au maximum de retranscrire l'ambiance propre au film de Walt Disney. La maison de Wendy semble ainsi complètement figée dans le temps, à l'exception de Wendy qui a prit de l'âge. La nurserie n'a même quasiment pas changée, rappelant furieusement celle aperçue dans le long métrage de 1953. Même si Hook ou la revanche du Capitaine Crochet ne peut pas réellement se targuer d'être une comédie musicale, le long métrage comporte plusieurs chansons dont certaines rappellent inévitablement celles présentes dans Peter Pan. Pour exemples, la folle séquence d'entrainement de Peter à retrouver la forme évoque, sans équivoque, le morceau "Nous suivons le guide" ("A la file indienne" dans le premier doublage français). De son côté, la berceuse "Quand on est seul" renvoie à "Le besoin d'aimer" ("Une maman d'amour" dans le premier doublage français). On retrouve aussi cette similitude dans la relation tragi-comique qu'entretient le Capitaine Crochet et le célèbre tic-tac du crocodile. Bref, des raisons valables de lier Hook ou la revanche du Capitaine Crochet au Peter Pan de Disney !

Afin de parachever l'ensemble, Hook ou la revanche du Capitaine Crochet propose une palette d'acteurs particulièrement bien choisis. L'éternel cabotin qu'était Robin Williams est incontestablement un choix brillant pour lui faire tenir le premier rôle. Le comédien parvient avec justesse à trouver le juste équilibre entre l'avocat irascible et la part enfantine enfouie dans son subconscient. Ses multiples escarmouches contre les enfants perdus sont particulièrement savoureuses. Il est absolument irrésistible dans sa lutte contre ce qu'il pense être la réalité face à la fantaisie du Pays Imaginaire. A ses côtés, Julia Roberts semble particulièrement incongrue en fée Clochette. Il faut aussi reconnaître qu'à peine un an auparavant, elle avait marqué toute une génération via son rôle sulfureux pour la comédie romantique Pretty Woman. Mais la comédienne parvient à se rendre sensible via sa relation amoureuse à sens unique qui a connu une fin des plus tragiques par le passé. Le retour de Peter Pan dans sa vie fait naître en elle des sentiments confus, mais Clochette ne parviendra pas vraiment à se consoler de son gros chagrin d'amour. La prolifique actrice anglaise Maggie Smith joue une Wendy âgée, désabusée mais touchante qui, tout comme Clochette, voit son amour de jeunesse en préférer une autre, de sa propre famille qui plus est !

Parmi les autres réjouissances que compte Hook ou la revanche du Capitaine Crochet, Dustin Hoffman et Bob Hoskins complètent la distribution par une interprétation magistrale du Capitaine Crochet et de Monsieur Mouche. Quasiment méconnaissable sous son imposant costume grandiloquent, Dustin Hoffman parvient à restituer à la fois toute la majesté, la sournoiserie, l'excentricité et même la stupidité du Capitaine Crochet proposé par la version Disney. Monsieur Mouche retrouve son côté puéril, tout comme la relation, des plus ambiguës, qu'il entretient avec son capitaine. Tout juste se permet-il pour la toute première fois de sa vie à s'affranchir de Crochet vers la toute fin du film. Et encore, il est obligé de se trouver une excuse pour assumer sa vrai-fausse trahison ratée. Du côté des enfants, mettons tout de suite de côté les rôles assez anecdotiques de Charlie Korsmo et Jack Banning qui ne servent qu'à justifier l'intrigue, pour s'intéresser aux enfants perdus.

Là par contre, il faut admettre que Steven Spielberg ne suit plus vraiment la même logique que celle du film animé de 1953. Exit donc les peaux d'animaux qui caractérisaient les personnages. A la place, il préfère constituer une équipe bariolée et iconoclaste, assez fidèlement repiquée à partir de celle aperçue dans Les Goonies, les éléments féminins en moins. La filiation étant d'ailleurs logique puisque l'histoire de ce film est adaptée à partir d'une idée originale de Steven Spielberg. Mais c'est particulièrement Rufio, joué par Dante Basco, qui tire son épingle du jeu. Celui qui voulait être Peter Pan à la place de Peter Pan, voit son autorité remise en cause par un vieil adulte excentrique auprès duquel il va devoir réapprendre à être un enfant avant tout. On regrettera d'ailleurs le destin du personnage, même s'il s'agit d'un mal nécessaire pour faire renaître le véritable Pan étouffé par la conscience du Peter adulte.

Avec le recul, Hook ou la revanche du Capitaine Crochet semble effectivement avoir vieilli et ne plus s'adresser qu'aux coeurs d'enfants qui sommeillent en nous. Pour autant, le long métrage ressemble surtout à une oeuvre intime de Steven Spielberg faite en hommage à la version animée proposée par Walt Disney, qui en constitue son naturel prolongement. Le studio Disney va d'ailleurs surfer sur la vague en ramenant Peter Pan à l'écran dès 1992, histoire de bien boucler la boucle. Et si rien ne dit vraiment si le studio a tenu compte du film de Steven Spielberg ou non (il semble évident que non, quoi que...), même Peter Pan 2 - Retour au Pays Imaginaire ne contredit pas les propos du film alors qu'il a été réalisé dix années plus tard. Hook ou la revanche du Capitaine Crochet reste donc, dans tous les cas de figure, un bel épilogue aux aventures de Peter Pan et de son irrésistible antagoniste qui porte si bien son costume à froufrous.

Olivier J.H. Kosinski - 08 juin 2018

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 1991)

Wendy : Yolande Roy

Wendy adolescente : Geneviève De Rocray

Tootles : Yves Massicotte

Thud Butt : Olivier Visentin

Smee : Ronald France

Peter Pan : Hubert Gagnon

Moira Banning : Claudine Chatel

La fée Clochette : Claudie Verdant

Jack Banning : Inti Chauveau

Inspecteur Good : Luis De Cespedes

Capitaine Crochet : Guy Nadon

Doublage (France - 1992)

Peter : Michel Papineschi

Capitaine James Crochet : Richard Darbois

Clochette : Céline Monsarrat

Grand-Mère Wendy : Monique Mélinand

Monsieur Mouche : Mario Santini

Moira Banning : Françoise Cadol

Rufio : Emmanuel Garijo

Misch : Hervé Rey

Lafrousse : Martine Meiraghe

Maggie Banning : Jennifer Lauret

Laflute : Pierre Baton

Inspecteur Good : Hervé Bellon

Brad : Philippe Peythieu

Collègue de Peter : Véronique Augereau

Sources :
Doublage au Québec
Carton Générique

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