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Sélection Gulli
Hello Kitty

Petite Princesse

Hello Kitty - Petite Princesse est l'une des nombreuses compilations réunissant des épisodes des diverses séries télévisées inspirées par le personnage, mais la seule et unique qui soit incluse dans la numérotation Gulli. Cette compilation contient cinq épisodes datant de 1987. Tous sont basés sur le thème des contes de fées dont la commercialisation remonte au 02 novembre 2004 en France. Elle ne semble pas avoir été commercialisée au Québec. Par ailleurs, les épisodes sont uniquement doublés en France. Cette compilation intégre la collection numérotée Gulli le 28 août 2013 où elle porte le numéro 49.

L'intrigue

Hello Kitty est particulièrement heureuse de monter sur la scène de théâtre afin d'égayer les soirées de ses nombreux amis. Pour cette soirée unique, elle propose à ses spectateurs de suivre cinq histoires merveilleuses où il est question de sorcière, de chaussure, d'ours, de nain et même d'une terrible bête...

Analyse de l'oeuvre

Hello Kitty, c'est l'histoire étrange d'un petit chaton dépourvu de bouche qui, sans crier gare, a été propulsé sur le devant de la scène internationale sans qu'on s'y attende. A l'origine, il s'agissait de proposer un nouveau petit personnage pour les enfants qui illustrerait une gamme de produits, comme Sanrio le faisait jusque là. Née en 1960, l'entreprise japonaise s'est, dès ses débuts, spécialisée dans la conception de petits personnages exclusifs qui étaient ensuite déclinés sous la forme de figurines et d'illustrations sous licence. Au début des années 1970, Sanrio souhaite développer un tout nouveau personnage et confie sa réalisation à Yuko Shimizu, une jeune artiste ayant fait son cursus à l'université des beaux-arts de Musashino. Elle dessine alors un petit chaton blanc très simpliste, avec une grande tête, deux petites oreilles dont l'une porte un joli noeud papillon rouge, six traits en guise de moustaches, deux points en guise d'yeux et un rond à la place du nez, mais n'y ajoute cependant aucune bouche. Hello Kitty fait sa toute première apparition dans le commerce au Japon en 1974 en figurant sur un petit porte-monnaie. Très vite, Hello Kitty va conquérir toutes les tranches d'âge.

Un phénomène culturel qui va prendre une ampleur insoupçonnée quand le personnage va sortir des frontières du Japon et conquérir l'occident dès les années 1980. Dès lors, Hello Kitty devient un produit tendance, décliné sur une multitude de produits différents, dont des séries animées, jusqu'aux devenir fashion en s'illustrant sur des modèles haute couture ! Le petit personnage va si bien se développer, écrasant sur son passage la franchise Winnie l'ourson de Disney, au point qu'il finit même par entrer au Guinness des records en 2002. Pokémon viendra rapidement lui ravir la place, sans pour autant que Hello Kitty ne perde ses plumes puisque, même en 2023, Hello Kitty reste encore aujourd'hui une marque commerciale très puissante. C'est ainsi que naît en 1987 une toute première série animée de 26 épisodes, d'une dizaine de minutes chacun, où Hello Kitty propose aux jeunes spectateurs de raconter des histoires sur une scène de théâtre. Chacun des personnages entourant Hello Kitty joue ainsi un rôle, parmi les gentils et les méchants. Hello Kitty - Petite Princesse est une compilation de cinq épisodes qui partagent le même thème des contes de fées.

Le tout premier conte de la compilation est Cendrikitty, il est facile de deviner par quelle histoire il semble inspiré. Sauf que c'est une grossière erreur tant Hello Kitty remanie en profondeur l'intrigue. Écoutez plutôt : la jeune Cendrikitty est une fan invétérée de football américain. Mais comme elle est une fille, elle ne peut pas y jouer en équipe, elle se contente alors d'y jouer toute seule dehors. Mais sa vilaine belle-soeur s'arrange pour qu'elle soit punie, sa belle-maman lui interdisant d'assister au super match où le Prince annonce pourtant qu'il épousera la plus belle des cheerleaders. Consignée à la maison à faire des tâches ménagères, sa marraine la bonne fée la métamorphose en cheerleader masquée, même si Cendrikitty aurait vraiment préféré jouer au match plutôt que d'encourager les joueurs. Comme dans le conte, elle perd une de ses chaussures ce qui a cependant une conséquence inattendue sur le match : un des joueurs se fait aplatir faute d'avoir été encouragé. Ni une, ni deux, Cendrikitty exige d'être cette fois changée en joueuse masquée, ce que sa marraine lui accorde sans trop discuter, et remporte le match tout en fuyant le Prince. Rentrant chez elle, belle-soeur et belle-maman découvrent le pot aux roses et s'arrangent pour cacher Cendrikitty dans la cheminée où elle se retrouve coincée, les pieds dans le vide. Je vous laisse imaginer le reste de la trame où belle-soeur tente de porter la chaussure, jusqu'au moment adéquat où le Prince l'enfile à Cendrikitty toujours coincée dans sa cheminée.

La seconde histoire de la compilation est Kitty Bouclette et les trois ours, cette fois un peu plus fidèle par rapport au conte original, mais avec quelques aménagements assez incongrus. Dans cette histoire, les trois ours commandent des pizzas après que Maman Ours a complètement raté sa purée. Beaucoup trop chaudes pour être mangées, ils décident d'aller se promener dans la forêt. Là-bas, il croise Kitty Bouclette qui s'apprête à pique-niquer. Devant toutes ses victuailles, les trois ours s'empressent de tout manger, tout en décidant de garder Kitty Bouclette comme dessert. Mais celle-ci prend la poudre d'escampette puis finit par arriver dans la maison des trois ours où, sans aucune gêne, met la pagaille dans la maisonnette, touchant aux pizzas, aux fauteuils, aux téléviseurs et même aux lits des ours. Quelques péripéties plus tard, Kitty Bouclette parvient à s'enfuir, grâce à l'arrivée inopinée d'un garde forestier.

Le troisième conte de la compilation est Kitty au bois dormant. Comme avec les deux premiers, l'intrigue est totalement anachronique et ne s'en cache pas. Dans cette variante de l'histoire, Kitty fête son anniversaire au château familial avec tous ses amis, à l'exception d'une seule, la plus pimbêche du royaume. Humiliée de ne pas avoir été invitée, elle va se plaindre auprès de sa Mère la méchante sorcière. En toute hâte, alors que tout le monde n'a pas encore soufflée toutes les bougies du gâteau d'anniversaire de Kitty, la sorcière se précipite au château pour y faire un voeu effroyable : si Kitty regarde un téléviseur, elle s'endormira pour cent ans et un jour ! Bref, elle la prive de télé pour de bon. Sauf que, zut alors, il reste encore une bougie allumée sur le gâteau, de quoi faire un ultime voeu : un Prince pourra la réveiller avec un gentil bisou sur la joue. Prenant conscience de sa bêtise, la méchante sorcière joue les tentatrices en proposant un film d'horreur auquel Kitty ne peut pas résister. Une fois Kitty endormie, la sorcière et sa fille maléfique font tout leur possible pour empêcher le vaillant Prince, qui n'en est finalement pas un du tout, de rejoindre sa dulcinée, en employant des outils incongrus, comme une montgolfière, un marteau et même un boomerang. Mais rien ne peut résister à un bisou qui vole...

Le quatrième conte de la compilation est Kitty et la bête, dont l'intrigue est une nouvelle fois complètement transformée. Dans cette version, le Prince refuse les avances d'une sorcière qui la trouve repoussante. En guise de représailles, elle décide de le transformer en un être abominable pour les cent prochaines années. Toutefois, pour une raison assez inexplicable, elle conditionne cette métamorphose en y ajoutant une clause étonnante : la métamorphose prendra fin si une belle jeune fille vient à tomber amoureuse de lui. Je dois reconnaître que je suis resté très perplexe, dans la mesure où son sortilège ne pourra jamais être utilisé par elle, dont le but est d'épouser le Prince rappelons-le. Bref, l'intrigue suit ensuite, plus ou moins, ce que le conte original propose. A savoir que Kittybelle est la fille d'un marchand qui s'égare en forêt, tombe sur le château, vole une rose et condamne le marchant à vivre éternellement au château. Toutefois le récit digresse, puisque le marchand a gagné récemment à la loterie et propose de rembourser intégralement le Prince dès qu'il aura prévenu ses filles.  De retour à la maison, Kittybelle trouve quand même qu'un remboursement aussi important pour une seule rose, c'est quand même un peu beaucoup trop. Donc, elle se propose plutôt d'aller s'emprisonner elle-même dans le château à la place, ça reviendra moins cher. Un choix encore plus étrange que celui de la sorcière soit dit en passant. Bien entendu, sa présence déplait à la sorcière qui va tout faire pour l'empêcher Kittybelle d'arriver à destination en bicyclette. Finalement, elle accorde un petit bisou sur la joue de la bête, même si elle ne l'aime pas du tout, qui, à son tour, décide de l'épouser en retour. Ce court métrage est, sans le vouloir, le plus capitaliste de la compilation !

Enfin, le cinquième et dernier conte de la compilation est basé sur le plus célèbre d'entre eux : Blanche-Kitty et le nain tout seul. De tous les épisodes de cette compilation, il s'agit de celui qui s'inspire le plus de la version Disney, pour le design des personnages (notamment la robe caractéristique de Blanche-Neige), certains des décors (dont le château) et quelques scènes remaniées (le ménage mais sans siffler en travaillant). Pour le reste, cet épisode remanie en profondeur le conte d'origine. La Méchante Reine se transforme toujours en vieille bique toute moche, mais elle s'attaque ici à Blanche-Kitty à deux reprises. Une première fois avec des fleurs parfumées piégées, qui lui font tourner de l'oeil, puis une seconde fois avec un nounours en peluche hypnotique qui lui fait piquer un somme rien qu'en lui parlant avec des yeux qui tournent (ça vaut son pesant de cacahuètes !). Mais comme Blanche-Kitty, qui n'est pas du tout ensorcelée à ce niveau, a le sommeil bien trop lourd pour être réveillée par des moyens conventionnels. Alors, il faut vite aller trouver un Prince qui passe évidemment par là par hasard et saute évidemment sur l'occasion pour aller lui faire un bisou sur la joue. C'est tout aussi bizarre, et capillotracté, que les autres épisodes de la compilation.

Une fois ce bilan scénaristique établi, passons cette fois à l'aspect technique. Hello Kitty - Petite Princesse sent vraiment, mais vraiment très fort, les années 1980. Cela n'est pas moche à voir, mais on sent bien à quel point le budget de cette série animée était faible. L'animation est souvent minimaliste, très souvent hachée, avec de nombreux effets de zoom assez disgracieux. Même si chacun des épisodes évoque les contes de fées, rien n'y est très chatoyant ni vraiment magique. Cela ressemble souvent à de gros bricolages visuels, dont l'effet négatif est accentué par les innombrables anachronismes. Voir Kitty enfourcher sa bicyclette pour foncer à travers les jardins du château, voir ses amis se disputer des téléviseurs portables miniatures (remarquez que c'est très amusant de faire un rapport avec nos smartphones) ou encore voir se transformer un skateboard en luxueuse décapotable, ça rend l'expérience assez fascinante. Au point de se demander ce qui passait par la tête des artistes pour nous pondre ce genre de choses invraisemblables. Avec Hello Kitty - Petite Princesse, on est vraiment à deux doigts d'un délicieux nanar, mais il convient de qualifier cette compilation de comédie surannée vraiment très ringarde. Le poids des années n'ayant vraiment pas du tout amélioré l'expérience car, franchement, c'était déjà assez limite même pour les années 1980. Bref, c'est très loin d'être à la hauteur du mythe international qu'est Hello Kitty.

Olivier J.H. Kosinski - 30 septembre 2023

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 1987)

Kitty : Evelyne Grandjean

Chip : Lucie Dolène

Catnip : Françoise Fleury

Fangora : Françoise Fleury

Grinder : Pierre Trabaud

Sources :
Planète Jeunesse

2.5