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Amblin Entertainment
Balto

Chien-loup, héros des neiges / L'histoire d'une légende

Balto est sorti en salle le 22 décembre 1995 au Québec puis le 10 juillet 1996 en France. Conformément aux très mauvaises habitudes adoptées par les productions de Steven Spielberg à cette époque, le film ne dispose que d'un doublage exclusivement français.

Le long métrage est connu sous diverses appellations : Balto - Chien-loup, héros des neiges tout d'abord, car cette mention est souvent confondue avec un sous titre car elle apparait sur les affiches, Balto, d'après une histoire vrai cité comme tel dans les bandes annonces et on le connait plus récemment sous le titre de Balto, l'histoire d'une légende tel un slogan sur les jaquettes vidéos. Mais techniquement, aucun de ces sous-titres ne figurent officiellement dans le générique du film. Les spéculations sur le véritable titre français du film sont donc nombreuses. De fait, j'ai choisi la simplicité pour cette fiche en le baptisant Balto tout court.

L'intrigue

En 1925, dans le village de Nome, en Alaska, vit Balto, moitié loup - moitié husky, rejeté par les autres chiens et souffrant terriblement de sa condition. Un jour, une grave épidémie s'abat sur le village. Toutes les routes sont bloquées par un violent blizzard. Le seul moyen de faire venir des médicaments jusque-là est d'envoyer des chiens braver la tempête. Balto va enfin pouvoir faire la preuve de son courage, de son adversité et de sa loyauté...

Analyse de l'oeuvre

Le 22 décembre 1995, le jeune et éphémère studio londonien Amblimation, créé par Steven Spielberg en 1989, a déjà fermé ses portes quand sort en salle son troisième et ultime long métrage d'animation Balto, ceci même si la date de fermeture administrative d'Amblimation n'a lieu que deux ans plus tard en 1997. Officiellement, rien n'est expliqué sur les raisons de la fermeture de ce studio, les spécialistes s'accordent que les causes sont le succès en demi-teinte au box office de Fievel au Far West et surtout le désastreux résultat obtenu pour Les 4 dinosaures et le cirque magique. Officieusement, il est évident que la fermeture de Amblimation est la conséquence directe de la création du studio Dreamworks SKG, fondé en 1994 par Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg et David Geffen. Car dès l'année 1995, une grande partie des animateurs encore sous contrat pour Amblimation se sont en effet vu proposer de poursuivre leur travail à Los Angeles, plus rien d'autre n'étant prévu à Londres. Durant la même période Dreamworks SKG négocie le rachat partiel du studio d'animation numérique PDI. Le 5 mars 1996, Dreamworks Animation SKG voyait donc le jour. Coincé au milieu, Balto va faire figure de grand oublié, soumis à une rude concurrence tout en faisant particulièrement face à une profonde mutation qui va bouleverser le paysage du cinéma d'animation : le passage au tout 3D avec Toy Story réalisé par le studio Pixar. Vingt ans plus tard, reconnaissons que cette situation me chagrine tant il est indéniable que Balto est sans nul doute possible le meilleur film d'animation produit par les équipes d'Amblimation, y compris si on rajoute la période 2D de Dreamworsks (jusqu'en 2003 avec Sinbad - La légende des sept mers) !

La conquête de l'ouest américain a fait naître de nombreuses légendes, plus particulièrement celles ayant traits aux différentes ruées vers l'or. L'histoire de Balto, inspirée d'un fait réel, est l'une de celle-là. Tout commence ainsi en décembre 1924 dans la ville de Nome à l'extrême ouest de l'Alaska. Cette année là une maladie inconnue, assimilée à une simple angine, se déclare parmi la population locale. Des inuits en meurent. En janvier 1925, elle se propage aux enfants locaux puis aux adultes. Le diagnostic est sans appel, il s'agit de la diphtérie, une maladie inflammatoire très contagieuse et mortelle si elle n'est pas soignée à temps. N'ayant plus aucun vaccin à disposition, la ville de Nome envoie alors un télégramme le 22 janvier 1925 à toutes les villes de l'Alaska, tout en avertissant Washington de la situation. C'est le 24 janvier que la ville d'Anchorage répond à l'appel au secours de Nome. Premier problème, elle se situe à environ 800km, si tant est que l'on fasse le trajet en ligne droite ! En réalité, c'est le double (1600km !) qu'il faut compter en empruntant les sentiers glacés. Deuxième problème, l'acheminement du vaccin se révèle problématique. Les bateaux sont pris dans les glaces, les avions sont cloués au sol et le train n'atteint que la ville de Nenana, situé à 500km au nord d'Anchorage. Les 1100km restant doivent être effectués que d'une seule manière : en traîneau. En temps normal, il faut normalement compter 13 journées pour parcourir cette importante distance. Mais les américains vont réussir l'exploit d'acheminer le sérum en seulement 5 jours et demi, grâce à 50 mushers et 1000 chiens qui vont se relayer sans relâche d'un bout à l'autre du parcours ! Alors que tant d'autres chiens ont participé à cette course au sérum, dont certains dans des conditions bien plus difficiles, l'Alaska n'aura retenu que le seul nom de Balto pour cette folle épopée.

Puisant dans cette légende populaire, Amblimation va livrer sa propre version romancée pour son film Balto qui combine assez habilement des faits historiques et imaginaires. Bien qu'il s'agisse d'un long métrage d'animation, Balto commence en réalité sous la forme d'un film avec acteurs, principalement porté par Miriam Margolyes (particulièrement reconnue aujourd'hui pour son rôle du Professeur Chourave dans Harry Potter) à la recherche d'un mémorial quelque part dans Central Park. Assez vite, Balto nous plonge ensuite dans son histoire animée, qui se révèle être en réalité un immense flash-back. Amblimation choisit ainsi de conter une histoire de tolérance, très éloignée de la réalité historique, en faisant de Balto un chien-loup rejeté par tous. Mais à force de ténacité, celui-ci va trouver sa place, sauver la vie des humains et devenir le héros de la légende ! De façon incompréhensible pour moi, les critiques de l'époque avaient fortement rejeté ce film sur cet aspect, considérant le film prévisible et très largement inférieur au renouveau de Disney. Balto s'était même vu reprocher un aspect technique douteux, particulièrement du côté des personnages. En toute sincérité, je ne suis pas du tout d'accord avec ces critiques. A titre d'exemple, bien qu'étant un admirateur absolu de La belle et la bête, Balto est visuellement sans commune mesure avec ce dernier, pourtant reconnu comme un chef d'oeuvre de Disney ! Non seulement les personnages sont charismatiques, mais ils ont aussi soignés et parfaitement animés. Balto offre même des paysages enneigés époustouflants. Non vraiment, Amblimation a soigné son long métrage d'un bout à l'autre, personne ne peut nier cette évidence !!

Cela va sans dire, Balto joue sur un tout autre terrain que les films Disney de la même période. Peut-être est-ce la raison de sa mésestime du film auprès du public et des critiques à l'époque ? Mais quand bien même cela aurait été le cas, pourquoi reprocher à un film non-Disney de ne pas être comme un Disney ? Balto réussit à se forger sa propre identité, se révèle épique et sans aucune fausse note. Le long métrage pioche aussi quelques unes de ses idées aux films de Don Bluth, en apportant un peu de noirceur à son thème (la scène de construction des cercueils pour enfants vous fera obligatoirement frémir !), sans pour autant oublier de contrebalancer cet aspect par des scènes plus légères qui n'en font pas plus que nécessaire. A mon humble avis, c'est ce qui fait la force du récit, qui réussit à se prendre au sérieux sans se révéler trop pénible à suivre. Un parfait équilibre narratif qu'aucun des deux précédents films du studio n'était parvenu à atteindre. Balto est même rehaussé par une bande originale de qualité qui accompagne dignement toutes les scènes fortes du film, laissant une impression agréable à l'oreille du début à la fin. Le film ne bénéficie pourtant d'aucune chanson, excepté dans son générique de fin, mais cela ne se ressent pas, ni ne dérange, pendant toute la durée du film dont le seul défaut est d'être trop court. Balto ne dure en effet qu'une heure et dix minutes, mais il ne souffre pourtant pas d'être dense ni d'être artificiellement allongé. Chaque scène a son importance, la tension allant crescendo jusqu'à l'épique course finale.

En résumé, Balto est franchement un excellent film d'animation qui n'a finalement souffert que de son abandon pur et simple par ses réalisateurs. Amblimation mort trop tôt, Dreamworks Animation appelé à de plus fortes ambitions, le long métrage s'est retrouvé coincé entre les deux sans mériter l'attention, ni la publicité, qu'il aurait mérité. Aujourd'hui, Balto est considéré comme le chant du cygne d'Amblimation, car c'est indubitablement le meilleur des trois films réalisés sous ce label. Malgré tout, il aura marqué à jamais le coeur des spectateurs qui lui auront accordé une petite place. Balto le mérite amplement !

Olivier J.H. Kosinski - 23 octobre 2015

Bande annonce

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08 novembre 2002
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Voxographie Francophone

Doublage (France - 1995)

Balto : Philippe Vincent

Boris : Patrick Préjean

Jenna : Rafaèle Moutier

Steele : Gérard Rinaldi

Muk : Gilbert Levy

Luk : Gilbert Levy

Rosy : Adeline Chetail

Kaltag : Daniel Lafourcade

Star : Vincent Violette

Mère de Rosy : Déborah Perret

Père de Rosy : Georges Caudron

Radiotélégraphiste : Henri Labussière

Boucher : Bruno Carna

Sources :
Carton Générique

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