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Sélection Gulli
Astérix et les indiens

Astérix et les indiens est le septième long métrage animé tiré de la bande dessinée écrite par René Goscinny et dessinée par Albert Uderzo. Il sort en salle en France le 05 avril 1995, soit environ 6 mois après sa sortie en Allemagne, pays qui l'a produit et réalisé. Sa sortie initiale au Québec est actuellement inconnue. Le film intégre la collection numérotée Gulli le 28 août 2013 où il porte le numéro 43.

L'intrigue

Afin de priver de potion magique le village d'irréductibles gaulois, le romain Tumulus, gruimé en druide, kidnappe Panoramix dans le but de le jeter dans le gouffre de l'infini. Aussitôt, Astérix et Obélix s'embarquent pour un grand voyage qui va les conduire aux confins du monde connu...

Analyse de l'oeuvre

Quel étonnant film d'animation que nous avons là, n'est-ce pas ? Non, vous ne voyez pas ? Pourtant, Astérix et les indiens a pour particularité d'être le premier film d'animation du personnage qui ne relève pas d'une initiative française. C'était une grande première à l'époque, c'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui. Certes, Astérix et les indiens est très loin d'être la première co-production internationale. Le succulent Astérix chez les Bretons, et le moins réussi et Astérix et le coup du menhir l'étaient déjà avant lui. Mais cette fois-ci, la demande initiale a pour origine l'Allemagne. Si Astérix, comme Tintin, ont toujours eu énormément de mal à trouver une place aux Etats-Unis, le petit village d'irrésistibles gaulois a toujours été extrêmement bien reçu auprès du public allemand. Les albums de bandes dessinées y sont tirés à un très grand nombre d'exemplaires, certes sans commune mesure par rapport à la France, mais en quantité non négligeable là-bas. Parmi les autres particularités d'Astérix et les indiens, notons également que le long métrage est co-produit avec les États-Unis via 20th Century Fox, ce qui en fait aujourd'hui indirectement un film du catalogue Disney, bien qu'il ne soit pas le premier à avoir été distribué par Disney. L'autre particularité du long métrage est d'être le premier film Astérix bénéficiant de l'animation assistée par informatique, emboîtant ainsi le pas de Disney bien sûr, mais aussi de toute l'industrie du cinéma au début des années 1990. Jurassic Park ayant été l'élément déclencheur, révélant au monde que, désormais, tout était devenu possible. Enfin, Astérix et les indiens n'est pas non plus un choix anodin : il s'agit, comme dans La grande traversée dont l'intrigue s'inspire, de la seule histoire d'Astérix sur le continent américain. Une belle façon de commémorer le 500e anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb.

Avec des moyens à hauteur de l'ambition, Astérix et les indiens démontre une grande montée en gamme graphique par rapport à Astérix et le coup du menhir. Si l'on peut aujourd'hui effectivement déplorer l'animation 3D un peu en deçà du reste, sans pour autant être désastreuse, la qualité 2D du film fait un joli bond en avant par rapport à tous les films d'animation Astérix qui l'ont précédés jusqu'ici. Le studio Extrafilm Production Berlin fait un travail très appréciable tout comme très respectueux de l'univers visuel dessiné par Albert Uderzo. Pour point de comparaison, Extrafilm Production Berlin fait jeu égal avec les productions du studio irlandais de Don Bluth, ainsi que le studio londonien Amblimation, ce qui est à cette époque le haut du panier des productions animées hors Disney évidemment. A l'écran, on prend plaisir à admirer des décors finement détaillés, fidèles à ceux de la bande dessinée, tandis que la plupart des personnages sont très agréables à regarder. Certes, il y a bien quelquefois des ratés dans leur façon de se mouvoir, mais dans le cadre d'un film Astérix, cela ne gêne pas pour admirer le spectacle. J'émettrais toutefois des réserves quand au format de diffusion du film. Je n'ai jamais eu l'occasion de voir ce film en salle, tandis que Astérix et les indiens fait partie des films du personnage parmi les plus rarement diffusés à la télévision. J'ai donc toujours eu l'occasion de le voir au format 16/9. Il me semble pourtant assez flagrant que le long métrage a été originellement produit en 4/3 car, à de très nombreuses reprises, l'affichage semble étrangement étriqué comme si le film avait été recadré. Ce n'est pas foncièrement dérangeant, mais tout de même perturbant. On sens régulièrement "un manque".

Pour ce qui est du scénario, Astérix et les indiens reste assez fidèle à l'intrigue imaginée par René Goscinny.  Plusieurs aménagements sont cependant effectués, sur demande expresse du réalisateur Gerhard Hahn qui n'appréciait pas le premier jet de l'histoire. Ainsi, la présence des Vikings est totalement écartée, alors qu'ils étaient présents dans l'album La grande traversée. Pour ajouter un peu de dramaturgie, la présence de Panoramix est étoffée en empruntant l'idée de l'enlèvement du druide comme c'était le cas dans le troisième album Astérix et les Goths. Plutôt que d'être perdus au milieu de l'océan Atlantique par pur hasard météorologique, Astérix et Obélix se lancent à la poursuite des romains qui comptent jeter Panoramix par-delà le bout du monde. Ils atterrissent alors sur le continent américain, alors qu'il s'agissait d'une île indéterminée dans l'album (rappelant l'arrivée aux "Indes" de Christophe Colomb qui n'a jamais mis les pieds en Amérique). Parmi les autres ajouts et modifications majeures, Astérix et les indiens ajoutent une présence féminine, sous la forme d'une belle indienne dont s'éprend Obélix, mais dont le rôle se limite finalement à être un transfuge de Falbala. La grande traversée était bien évidemment plus cocasse puisque Obélix était à deux doigts de devoir se marier, ce qui le pousse à quitter les lieux à toute vitesse.

Si Astérix et les indiens a de très bons côtés, notamment plusieurs scènes assez cocasses, le long métrage souffre selon moi d'un énorme défaut qui le fait passer à côté du chef d'oeuvre qu'il aurait pu être : sa bande originale. Sans être un vrai désastre, Harold Faltermeyer passe franchement à côté de tout le côté épique de l'intrigue. Fade au possible, ses compositions semblent venir d'un autre âge, celui du synthétiseur des années 1970. Les plus grandes scènes d'action du long métrage sont la plupart du temps complètement gâchées, aucune composition n'accompagne dignement ce qui se passe à l'écran. C'est extrêmement désagréable. A aucun moment on ne semble être en présence d'une bande originale digne du mythe Astérix. Bien au contraire, Harold Faltermeyer livre des musiques génériques au possible qui pourraient tout à fait accompagner n'importe quoi d'autre. Même la chanson phare du film semble totalement hors contexte. Pire, elle donne l'impression d'avoir été rajoutée à la va-vite au dernier moment et remplaçant une autre chanson prévue auparavant. C'est très flagrant quand on a le malheur de se concentrer sur les mouvements de bouche des personnages, qui semblent prouver qu'Astérix et Obélix devaient visiblement chanter dans le film. Bref, la partie musicale d'Astérix et les indiens est un ratage sur toute la ligne.

Heureusement, Astérix et les indiens contient d'un bel atout dans sa manche : Obélix. Le réalisateur Harold Faltermeyer semble beaucoup aimer le personnage, car l'intrigue donne beaucoup de poids au personnage, bien plus que dans la bande dessinée La grande traversée. Obélix offre de grands moments épiques, souvent drôles, rehaussés qui plus est par l'excellente version française du film. Bien qu'il n'ait pas toujours été attitré à Obélix, je fais parti de ceux qui  ont toujours trouvé que Roger Carel et Pierre Tornade ont été le plus grand duo vocal francophone des personnages. Pierre Tornade se surpasse ici dans le rôle, offrant des répliques succulentes à Obélix. Pierre Tornade a sans nul doute été celui qui a le mieux apprivoisé Obélix, lui donnant ce côté enfantin et benêt mais qui ne renonce jamais dans ce qu'il accomplit. Que dire de son savoureux "Goulou, goulou" quand il tente de capturer une dinde ? Ou encore son "beaujolais nouveau est arrivé" ? On n'oubliera pas non plus les disputes mémorables entre lui et Astérix. Mais l'apothéose du long métrage restera sans doute à jamais la longue scène hallucinogène où Obélix, ayant été affecté par le calumet de la paix trafiqué, se met à courir comme un dératé dans le village indien en dévastant tout sur son passage. Le moment le plus mémorable d'Astérix et les indiens !

Finalement, Astérix et les indiens manque de peu d'être classé parmi les meilleures adaptations de l'univers du personnage. Son principal défaut restant sa bande originale qui aurait franchement gagné à avoir un autre compositeur attitré car Harold Faltermeyer passe clairement totalement à côté de son sujet. C'est mou, ça manque de vie, ça ne fonctionne sur aucune scène, tandis que toutes les chansons du film sont affreusement soporifiques, mention spéciale au générique de fin qui arrive à nous endormir et referme de manière très maladroite le long métrage. Heureusement, Astérix et les indiens est sauvé par quelques belles idées, des moments drôles, une qualité graphique très appréciable mais, surtout, par la présence magistrale d'un Pierre Tornade en pleine forme. Ce qui fut, malheureusement, son ultime prestation sur Obélix, puisqu'il ne reprit plus jamais le rôle par la suite, ce qu'on pensait inimaginable à l'époque. Il n'en reste pas moins que ce fut une façon plus que mémorable d'en terminer aussi bien avec le personnage !

Olivier J.H. Kosinski - 16 juillet 2023

Bande annonce

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 1995)

Astérix : Roger Carel

Obélix : Pierre Tornade

Panoramix : Henri Labussière

Abraracourcix : François Chaix

Assurancetourix : Michel Tugot-Doris

Ordralfabetix : Jean Dautremay

César : Robert Party

Tumullus : Jean-Luc Galmiche

Stupidus : Olivier Jankovic

Falbala : Nathalie Spitzer

Centurion : Yves Pignot

Bonnemine : Claude Chantal

Capitaine Barbe-Rousse : Joël Zaffarano

Le Chef : Sylvain Lemarié

Pirate 1 : Thierry Buisson

Pirate 2 : Philippe Solier

Pirate 3 : Christian Pélissier

Sénateur : Jean-Philippe Bouton

Sénateur : François Jaubert

Sénateur, galérien : Michel Prud'homme

Narrateur : Pierre Tchernia

Sources :
Planète Jeunesse

3.5