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Astérix et les vikings

Astérix et les vikings est le huitième, et à ce jour dernier, long métrage animé en 2D tiré de la bande dessinée écrite par René Goscinny et dessinée par Albert Uderzo. Il sort en salle le 06 avril 2006 en Belgique, le 12 avril 2006 en France et le 14 juillet 2006 au Québec. Comme il s'agit d'une production européenne, l'unique doublage français est proposé sur tous les territoires.

L'intrigue

Le petit village gaulois accueille Goudurix, le neveu du chef. Astérix et Obélix sont chargés d'en faire un homme, un vrai. Sous ses airs arrogants, cet ado qui arrive de Lutèce n'est qu'un gros froussard et l'entraînement de choc qu'il va subir risque de ne pas y changer grand chose... Au même moment, les vikings débarquent en Gaule, décidés à trouver un champion de la peur qui pourra, comme l'a promis leur mage, leur apprendre à voler, puisque, selon lui, la peur donne des ailes...

Analyse de l'oeuvre

Astérix et les vikings ne manquera sans doute pas de provoquer un petit pincement au coeur à tous les fans de cette saga animée quand on réalise qu'il s'agit du tout dernier film d'animation du personnage intégralement réalisé en 2D. C'était en 2006, il y a déjà 18 longues années. Depuis lors, comme pratiquement tous les studios d'animation occidentaux à cette époque, Astérix a fait le choix de la transition vers le format 3D numérique, souvent jugé beaucoup moins chaleureux, principalement pour raison de coût de production puisque la 2D coûte bien plus cher à produire. C'est d'ailleurs l'une des premières raisons qui a poussé le mastodonte Disney à y renoncer, au grand dam de ses nombreux fans, sans oublier qu'il est souvent plus simple de travailler en 3D. Astérix et les vikings peut aussi être considéré comme la toute dernière superproduction animée en 2D européenne, même s'il y a eu d'autres succès au box office depuis, puisque bien peu d'autres franchises peuvent se vanter d'avoir eu un budget aussi confortable. Cela n'est plus jamais arrivé depuis. Il faut dire que le personnage est vendeur par nature, il réalise toujours aujourd'hui les meilleures ventes et le plus gros tirage de bande dessinée francophone à chaque nouvel album dans le commerce. Si bien connu qu'il fait les bonheurs d'audience de la chaîne de télévision française M6 qui rediffuse à de très nombreuses reprises tous les films d'animation du personnage, parfois jusqu'à deux fois par an (généralement l'été ou autour de Noël).

Un succès d'audience qui attire l'oeil de Natalie Altmann, alors à la tête de la programmation jeunesse de la chaîne M6 entre 1997 et 2009. Elle fait remonter ce constat aux dirigeants de M6, avec dans l'idée de réaliser une série animée. Albert Uderzo va toutefois s'y opposer, ne souhaitant pas que le personnage devienne un héros télévisé. Un choix qui semble actuellement avoir été respecté, puisque seul Idefix s'est récemment vu offrir une série télévisée pour enfants. Toujours est-il que M6 prend acte de cette décision et décide de transformer la série initiale en un nouveau grand film d'animation. Mais que raconter dans ce huitième film d'animation ? La question est d'autant plus délicate que Astérix et Obélix contre César en 1999 suivi de Astérix et Obélix - Mission Cléopâtre en 2002 ont apporté une toute nouvelle dimension aux personnages historiques. A cela s'ajoute le désintérêt de plus en plus évident du grand public pour l'animation 2D qui s'avère donc financièrement hasardeuse. Le choix se porte finalement sur le 9e album Astérix et les Normands car l'intrigue est jugée plus universelle pour l'export à l'international. Toutefois, le contenu de l'album est en grande partie remanié en intégrant d'autres éléments piochés dans d'autres albums. C'est notamment le cas de l'enlèvement de Panoramix et le bref passage chez les vikings du 22e album La grande traversée qui est remodelé pour que ce soit cette fois Goudurix qui soit enlevé et ainsi offrir l'occasion à Astérix et Obélix d'aller faire un petit tour en terre vikings, ce qu'ils ne faisaient pas dans Astérix et les Normands.

Parmi les autres emprunts, plus indirects cette fois, Cryptograf est vaguement inspiré du Devin (de l'album du même nom, également apparu dans Astérix et le coup de menhir), dont le caractère manipulateur, la physionomie et ses prédictions sont étrangement similaires. Pour ce qui est des changements, le mélange entre Astérix et les Normands et La grande traversée nécessite plusieurs aménagements. D'abord, l'arrivée des vikings en Armorique n'est cette fois plus liée au hasard. Dans l'album, les vikings partent en quête d'un lieu où la peur donne des ailes, mais c'est par la force des éléments naturels qu'ils échouent en Gaule. Dans le film, c'est Cryptograf qui désigne, un peu malgré lui certes, la destination finale. Si le long métrage reprend dans les grandes lignes l'enlèvement de Goudurix, les vikings ne restent cette fois pas sur la plage et repartent vers leurs terres d'origine avec le jeune homme comme "instructeur de la peur". Astérix et les vikings ajoute également un combat dans un camp romain, ainsi qu'un affrontement, assez cocasse, avec les pirates. Enfin, le plus gros bouleversement du film est d'avoir féminisé un peu ses personnages. Hormis plusieurs seconds rôles féminins ajoutés à l'écran, plus nombreux que dans les deux albums réunis, c'est bien entendu la jeune viking Abba qui fait une entrée remarquée, en étant une création originale spécifique au long métrage. C'est d'ailleurs elle qui parvient à relier avec brio les aventures avec les vikings, autrefois séparées, d'Astérix et les Normands et La grande traversée.

Qualitativement, Astérix et les vikings envoie clairement du lourd. On est là face au plus beau film d'animation 2D européen à sa période de sortie en salle, tout comme il reste encore dans le très haut du panier de nos jours. C'est beau, c'est fluide et, majoritairement, c'est dessiné à la main selon la technique ancestrale. Le recours à l'animation infographique n'étant nécessaire que pour certaines scènes, comme la plupart des effets spéciaux (feu, fumée, brouillard, flocons de neiges...) ou sur certains éléments complexes comme les bateaux ou le pont de corde, mais habilement dissimulés sous un effet cel shading assez bluffant. Astérix et les vikings est une réussite visuelle incontestable. La bande originale l'est par contre un peu moins, la faute à ce mimétisme envers les productions américaines pour enfants qui imposent souvent des titres Pop accrocheurs. De fait, comme Astérix et les vikings ne se déroule pas dans une époque contemporaine, la plupart des morceaux utilisés (qui sont en plus tous des reprises médiocres chantées par des Star-Talent), bien que logique pour apporter un gag auditif, sont systématiquement dissonants. Pire, avec ces ajouts intempestifs et inutiles, la bande originale composée par Alexandre Azaria en ressort noyée sous la masse. On n'en retient donc aucun thème majeur.

Pour autant, quelque chose me chiffonne avec Astérix et les vikings. A mon sens, je ne saurais expliquer avec certitude alors que l'emballage est aussi chatoyant, le long métrage laisse sur sa faim. Le récit se tient, l'aventure se laisse suivre, mais quelque chose d'inexplicable cloche. Déjà, Astérix lui-même semble très déconnecté de l'intrigue alors qu'elle porte son nom, c'est surtout Goudurix qui est le centre d'attention du film. Je passerai aussi sur le côté benet d'Obélix et moins critique envers Goudurix, très différent du caractère qu'il avait dans l'album mais en accord avec sa représentation animée proposée jusque là, y compris sur la furieuse polémique qui avait accompagné le remplacement de Pierre Tornade par Jacques Frantz pour le doublage du personnage à l'époque (qui s'en sort finalement très bien, même si on peut regretter le formidable duo Carel/Tornade). Mais voilà, il y a comme un manque, comme un soupçon d'âme qui aurait fait une grande différence. Malgré tout, ne boudons cependant pas Astérix et les vikings qui reste, aujourd'hui encore, le plus beau film d'animation 2D du personnage.

Olivier J.H. Kosinski - 14 mai 2024

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La voir sur Youtube

Voxographie Francophone

Doublage (France - 2006)

Astérix : Roger Carel

Obélix : Jacques Frantz

Goudurix : Lorànt Deutsch

Abba : Sara Forestier

Cryptograf : Pierre Palmade

Assurancetourix : Bernard Alane

Grossebaf : Marc Alfos

Caraf : Patrick Borg

Nescaf : Philippe Catoire

Télégraf : Bruno Dubernat

Narrateur : Pierre Tchernia

Idéfix : Roger Carel

Océanonix : Luc Florian

Olibrius : Stéphane Fourreau

Bonemine : Marion Game

Abraracourcix : Vincent Grass

La vigie : Med Hondo

Ordralfabétix : Bernard Métraux

Cétautomatix : Pascal Renwick

Agecanonix : Gérard Surugue

Abribus : Roland Timsit

Sms : Barbara Tissier

Olaf : Michel Vigné

Panoramix : Vania Vilers

Vikéa : Brigitte Virtudes

Garçon viking 1 : Jules Azem

Garçon viking 2 : Victor Naudet

Gauloise : Estelle Simon

Gaulois : Stevens Thuilier

Sources :
Planète Jeunesse

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