A l'image des deux derniers longs métrages des studios Disney, Luca était originellement envisagé pour une sortie en salle. En mars 2021, suite à la pandémie Covid-19, Disney décide finalement de le proposer mondialement directement sur Disney+ dès le 18 juin 2021, sans supplément.
Dans une jolie petite ville côtière de la Riviera italienne, un jeune garçon, Luca, vit un été inoubliable, ponctué de délicieux gelato, de savoureuses pasta et de longues balades en scooter. Il partage ses aventures avec son nouveau meilleur ami, Alberto, mais leur bonheur est menacé par un secret bien gardé : tous deux sont en réalité des monstres marins venus d'un autre monde situé sous la mer...
Les histoires les plus simples sont souvent les plus efficaces. Malgré ses petits airs de remake enfantin de La petite sirène, où un enfant se met soudain à rêver de la vie à la surface, Luca brode une histoire très charmante autour du courage, de la peur de l'autre, de l'acceptation de l'inconnu et servie par des personnages attachants. Si l'on ne peut nier que Pixar a recours à de nombreuses facilités et que le long métrage propose une fin un peu téléphonée, l'aventure se laisse apprécier avec plaisir. Et on arrive même à faire fi de l'avalanche lourdingue de clichés sur l'Italie, de l'accent à couper au couteau aux expressions surannées, des fromages à pâte filée à la célèbre guêpe italienne, des pasta au pesto à la succulente anguria, du petit ristretto aux savoureuses gelati, sans oublier le chat avec son air de Peppone version mafioso et le prêtre à la personnalité de Don Camillo - le côté politique en moins -, tout y passe à chaque minute qui passe. Bref, de ce côté là, si vous avez des affinités avec l'Italie, vous allez sérieusement en baver et, sans nul doute, soupirer à plusieurs reprises. Malgré tout, Luca parvient à rendre son petit village de bord de mer italien fantasmé pour touristes relativement attachant car le studio Pixar se sert surtout de ces clichés pour instiller une forme d'humour bon enfant à l'ensemble de l'intrigue. Dans les faits, on se laisse finalement embarquer par cette intrigue légère, mais parfois très profonde, cachée sous ses faux airs de pastiche.
Luca, c'est l'aventure d'un jeune garçon qui se met à rêver sur le monde au-dessus du niveau de la mer, malgré ses craintes et tout ce qu'on lui a raconté sur la dangerosité de la surface. Fortuitement, il croise alors la route d'Alberto qui a depuis longtemps découvert le monde des hommes. Avec lui, il se découvre une étrange passion en commun pour la mythique Vespa lancée par la marque Piaggio en 1946, le constructeur qui avait dû reconvertir son activité au sortir de la guerre et lancer son célèbre engin. Un véhicule à deux roues qui va rapidement conquérir la planète entière et devenir emblématique de la péninsule italienne jusqu'à conquérir les coeurs de Luca et d'Alberto. Une passion qui va cependant vite tourner court quand les parents de Luca, inquiets pour la vie de leur unique enfant, vont prendre une décision radicale. Dès lors, Luca fugue et atterri à Portorosso où son rêve d'acquérir une Vespa semble désormais à portée de nageoire. Et pour atteindre son objectif, il doit s'allier avec la jeune Giulia et affronter le transfuge d'un célèbre cycliste italien prénommé Ercole (Hercule en français, si vous n'aviez pas fait la relation). Dès lors, le long métrage du studio Pixar emprunte les chemins d'un joyeux vaudeville.
Luca et Alberto doivent désormais concilier leur rêve tout en cachant leurs véritables identités. Dans un petit village de bord de mer, c'est un défi de taille quand on sait que la moindre goutte d'eau leur rend immédiatement leur véritable apparence et, surtout, que tout le village est hostile aux monstres marins. Car si l'existence de ces monstres n'a pas été véritablement prouvée jusqu'ici, de nombreux indices et légendes marines attestent que ces derniers existent. Pour autant, motivés comme jamais, Luca et Alberto font fi de cette appréhension, redoublant d'idées pour tenter de se faire passer pour des enfants humains normaux. Ils sont d'ailleurs aidés, malgré elle, par Giulia et son père qui se prend d'affection pour les deux jeunes garçons. Dès lors, les quiproquos vont se produire et plusieurs intrigues parallèles vont s'entrecroiser. L'une des plus intéressantes tournant d'ailleurs autour d'Alberto, l'autre sur l'étonnante faculté de Luca à bousculer les acquis de son entourage. De fait, l'intrigue du film fait mouche, peu importe qu'elle soit finalement très convenue.
Pour son esthétique, Pixar choisit délibérément de proposer un coin d'Italie au sortir de la seconde guerre mondiale. Même si Portorosso semble figé en dehors du temps, on peut raisonnablement placer le récit entre le milieu des années 1950 et le début des années 1960. On situe le secteur de Portorosso dans la Riviera Italienne, vu la proximité qui existe avec Gênes. On peut d'ailleurs même se risquer à dire que c'est surtout Vernazza qui a servi de base d'inspiration pour le film tant de nombreuses caractéristiques de cette commune se retrouvent dans le film, comme sa plage, sa tour en ruine mais également sa gare et son tunnel, même si le film puise aussi son esthétique dans d'autres villages de la région. Dans les faits, ce qui ressort avant tout, c'est que toute l'esthétique du film respire surtout les vacances italiennes au bord de mer tels que fantasmés par les américains au sortir de la guerre. On en retrouve donc à peu près tous les codes de la fiction du genre, jusqu'à la bande originale qui emprunte de très nombreux tubes italiens emblématiques de cette période. Un défi de taille d'ailleurs pour Dan Romer, le compositeur pour Luca, qui a su très bien combiner le prestige des tubes italiens du siècle dernier à sa bande originale de façon très harmonieuse.
Sans être le long métrage incontournable de l'été, Luca puise sa principale force dans la simplicité de son intrigue et de ses personnages. Même si on aime à croire que le long métrage présente beaucoup de choses en sous-texte, Luca ne propose en réalité rien d'autre que de suivre l'aventure de deux enfants qui découvrent le monde avec leurs yeux naïfs mais qui accomplissent quand même au final de grandes actions. Luca c'est donc surtout une aventure toute simple mais terriblement rafraîchissante, auquel ne lui manque finalement que le formidable crescendo émotionnel qui faisait la force du bien plus emblématique Coco.
Olivier J.H. Kosinski - 28 juin 2021
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Doublage (France - 2022)
Luca Paguro : Aloîs Le Labourier-Thieu
Alberto Scorfano : Matt Mouredon
Giulia Marcovaldo : Juliette Davis
Daniela Paguro : Chiara Mastroianni
Ercole Visconti : Oscar Douieb
Massimo Marcovaldo : Serge Biavan
Lorenzo Paguro : Pierre Margot
Ciccio : Tom Trouffier
Guido : Malaume Paquin
Signora Marsigliese : Isabelle Ferron
Tommaso le vieux pêcheur : Paul Borne
Grand-mère Paguro : Anne Canovas
Giacomo le jeune pêcheur : Alexis Victor
Concetta Aragosta : Marion Posta
Pinuccia Aragosta : Marie-Laure Dougnac
Oncle Ugo : Jérôme Pauwels
Maggiore la policière : Sandie Masson
Prêtre : Thierry Ragueneau
Joueur de carte : Mathieu Albertini
Pêcheur mécontent : Mathieu Albertini
Mr Branzino : Guillaume Bourboulon
Voix additionnelles :
- Massimiliano Manfredi
- Dalal Suleiman
- Emiliano Ragno
- Matea Serpelloni
- Laura Amadei
- Daniele De Lisi
- Alessandra Sani
- Ezio Conenna
- Matteo Constantini
- Irene Trotta
- Diego Lorenzo Croce
- Alessia Amendola
- Michele Botrugno
- Mattia Moresco
- Maria Grazia Napolitano
- Valeriano Corini
- Chiara Vidale
- Sara Vidale
- Orietta Berti
- Luciana Littizzetto
- Marion Posta
- Camille Gondard
- Martin Faliu
Sources :
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