Histoire de jouets 4 sort le 20 juin 2019 au Québec puis, six jours plus tard, le 26 juin en France sous le titre de Toy Story 4. Il dispose d'une version francophone sur chaque territoire.
Woody, Buzz et les autres jouets d'Andy appartiennent maintenant à la petite Bonnie. La jeune fille, très timide, doit affronter une épreuve difficile : l'entrée à la maternelle. Lors de sa journée d'intégration, elle fabrique Fourchette avec un ustensile en plastique. Dès lors, il devient un jouet. Malgré les efforts de Woody pour intégrer Fourchette au groupe, ce dernier retourne continuellement dans la poubelle, là où, croit-il, est sa vraie place. Quand il disparaît lors d'un voyage sur la route, le cowboy part à sa recherche. Sur son chemin, il retrouve la bergère Bo Peep pour laquelle des sentiments enfouis refont surface...
Il y a deux manières possible d'aborder Toy Story 4 : la première consiste à le prendre pour ce qu'il est, une suite qui compile simplement dans une seule trame des éléments empruntés aux trois premiers films, la seconde réclame d'avoir connu une situation similaire pour réussir à s'y investir émotionnellement. Ces deux manières ne sont d'ailleurs pas forcément incompatibles entre elles, mais c'est exclusivement la seconde qui conditionnera sans nul doute l'affection que vous porterez pour ce long métrage. Car, contrairement aux trois premiers films de la franchise, Toy Story 4 n'est pas du tout une oeuvre universelle, accessible et compréhensible à toutes les tranches d'âge. Toy Story 4 est, incontestablement, une oeuvre aux propos résolument très adultes pour laquelle il faut obligatoirement avoir connu un vécu similaire pour en capter son essence. Malheureusement, Pixar ne parvient pas à assumer totalement ce parti-pris plus audacieux que d'ordinaire de sa part, se sentant dès lors obligé d'insérer des gags totalement puérils afin d'essayer de contenter son jeune public. Cela provoque le phénomène inverse, plombant littéralement toute la portée de l'intrigue, qui va fortement ennuyer le plus jeune public désormais habitué à des films qui se regardent à cent à l'heure et qui aura bien du mal à rester en place. Toy Story 4 est une oeuvre paradoxale, à la fois forte dans son propos tout à la fois qu'elle est anormalement bancale.
Sans rentrer émotionnellement dans le long métrage, en se contentant juste de gratter la surface, on ne peut qu'être étonné de l'outrageux recyclage auquel se livre Pixar pour Toy Story 4. L'intrigue du film emprunte quasiment l'intégralité de ses idées aux trois premiers films. Il y a d'abord l'histoire du jouet obsolète et abandonné dont la vie finit par se ternir et qui prend peu à peu la poussière dans un coin obscur, comme c'était le cas dans le premier film en 1995, sans oublier la succulente réplique "tu n'es qu'un jouet" que Woody aurait tout aussi bien pu lancer à la très tétue cuichette. Il y a ensuite la course contre la montre pour retrouver un jouet perdu dans un vaste monde hostile, comme c'était le cas dans le second film en 2000. Il y a enfin la condition d'un jouet qui doit choisir entre la fidélité envers son enfant et son besoin d'émancipation, comme c'était le cas dans le troisième film en 2010. Pixar réussit d'ailleurs à combiner les trois éléments autour d'un personnage phare de la franchise que l'on avait perdu de vue dans Toy Story 3, et qui retrouve ici pour la toute première fois son nom anglophone d'origine, Bo Peep. La bergère, telle qu'on la nommait en français jusque là, signe ici son grand retour dans son tout premier grand rôle de la franchise. Elle qui était restée jusque là quasiment un personnage de second plan anecdotique, même si elle avait largement marqué les esprits malgré ses apparitions limitées, prend les devants pour les besoins d'un scénario qui la met à l'honneur.
C'est d'ailleurs pour cette raison que l'on accepte plus ou moins le honteux recyclage d'intrigue proposé par Pixar. Le retour de notre chère bergère s'avère des plus cohérents et son parcours, tout comme son absence avant, pendant et après Toy Story 3, trouve une explication somme toute très logique. Alors, oui, il est indéniable que l'incroyable concours de circonstance qui permet de réunir la bergère avec ses anciens amis est littéralement tiré par les cheveux, de part le nombre impressionnant de coïncidences opportunes, mais on accepte de voir comment elle a su rebondir depuis qu'elle fut abandonnée à son triste sort. C'est peut-être d'ailleurs elle qui soutient et sauve Toy Story 4 dans son ensemble, car Pixar réussit une nouvelle fois à proposer un personnage féminin réussit pour laquelle on ressent une aussi forte empathie que Jessy il y a presque vingt ans. Bo Peep n'est pas une éternelle princesse à sauver, elle n'a absolument aucune envie de l'être, elle s'est choisie une nouvelle vie qui lui correspond désormais, sans pour autant renier ce qui faisait déjà sa force autrefois. En somme, la bergère est une jeune femme tout à fait ordinaire qui a tout simplement trouvée sa voie. Tout un chacun peut donc facilement se retrouver un peu en elle et c'est pour cette raison qu'on ne peut pas totalement renier son personnage.
Là où le bas blesse, c'est dans la relation qu'elle entretient avec Woody. Tout au long de la projection, Toy Story 4 plonge ses spectateurs dans les regrets et la mélancolie des deux personnages. Dès lors, Toy Story 4 divise obligatoirement selon la sensibilité que vous avez envers cette thématique, nettement plus sombre et beaucoup moins joviale que ce que la franchise nous proposait jusque là. Si le destin de Bo Peep et Woody vous indiffère, il ne fait aucune doute que vous allez trouver leur relation tout au plus extrêmement pesante. D'autant plus quand on se rend compte que l'intégralité du film tourne autour d'eux, il n'y a pas vraiment d'échappatoire à laquelle se raccrocher. A l'opposé que vous soyez très attachés à eux ou que vous ayez connu une situation relationnelle identique, vous allez alors vous focaliser sur eux et décrier tout ce qui gravite autour, à commencer par ce nouveau duo de peluches stupide qui ne sert à rien et aurait largement mérité ne jamais figurer dans le film. On peut aussi regretter la dégénérescence intellectuelle de Buzz l'éclair, un personnage certes un peu candide auparavant mais qui n'avait jamais été représenté comme un jouet vraiment stupide jusqu'à ce jour. N'avait-il pas brillamment mené les opérations afin de retrouver Woody dans Toy Story 2 ? Buzz est devenu l'ombre de lui-même en vingt ans. Je ne dirais rien des autres jouets puisqu'ils ne sont physiquement présents que parce qu'ils existent dans cet univers sans avoir le moindre rôle à jouer dedans.
Alors que la franchise Toy Story avait toujours représenté une certaine forme d'espoir à trois reprises, notamment dans son choix de couleurs vives et bariolées, Toy Story 4 prend le contrepied de tout le passif de la saga. A l'image de son intrigue qui se démarque de ses aînés, tout comme le choix d'offrir un film au format panoramique, l'ensemble des lieux traversés du film sont lugubres, sombres, sales, poussiéreux comme pour accentuer le côté très pessimiste de son propos. Quel que soit le point par lequel on l'aborde, Toy Story 4 transpire les regrets par tous ses pores. Les regrets de Bonnie de quitter le monde de son enfance, les regrets de ses parents qui doivent la laisser désormais à l'école, les regrets de Woody pour son ancienne vie, les regrets de Gabby Gabby de n'avoir jamais eu sa chance, les regrets de Duke de ne jamais avoir été à la hauteur, les regrets de Fourchette qui ne peut plus rester un simple déchet... Bref, de tout ce pessimisme ambiant, seule la bergère est l'élément lumineux du film. Elle est la seule à avoir laissé derrière elle ses peurs et ses doutes pour se construire une toute nouvelle vie en abandonnant toute forme de regret. Toy Story 4 se livre donc continuellement à un gros travail d'introspection, loin du côté divertissant habituel de la saga, donnant ce côté très intimiste à l'intrigue qui risque, fortement, de déplaire à un grand nombre de spectateurs.
Je ne saurais dire sur quel pied danser ni comment je me place vis-à-vis de Toy Story 4. En voulant tirer sur la corde sensible des adultes tout en essayant de faire vibrer ses jeunes spectateurs, Pixar se livre à un exercice narratif périlleux qui laisse incontestablement un goût très amer devant l'alternance et le déséquilibre qui existe entre les scènes émotionnellement très intenses et les gags totalement puérils, disons même carrément ridicules, qui ponctuent le film de la plus mauvaise des manières. C'est probablement ceci qui est le plus regrettable dans Toy Story 4 qui, pour la première fois de la saga, ne réussira probablement jamais à réunir toutes les générations autour de lui. Mais il est également très envisageable que le film verra sa valeur affective prendre de l'importance à mesure que la maturité, l'expérience ou la sensibilité grandiront en même temps que ses spectateurs qui finiront peut-être par s'y reconnaître d'ici quelques années, alors qu'ils furent très déçu au premier abord. Il est donc impossible de recommander Toy Story 4 à qui que ce soit, car c'est à chacun d'y trouver son compte en tenant compte de sa propre expérience personnelle. Au final, je dirais que, malgré ses défauts, ce quatrième opus reste globalement très bon, dans la forme comme dans le fond, mais qu'il se livre à un exercice de style radicalement différent ne lui permettant pas de renouer avec la justesse de ses ainés.
Olivier J.H. Kosinski - 23 juillet 2019
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Doublage (Québec - 2019)
Woody : Alain Zouvi
Buzz Lightyear : Daniel Picard
Bo Peep : Ariane-Li Simard-Côté
Gabby Gabby : Célia Gouin-Arsenault
Slinky : Carl Béchard
Jessie : Violette Chauveau
Forky : François Bellefeuille
Dolly : Marie-Andrée Corneille
Ducky : Fayolle Jean Jr.
Giggle McDimples : Catherine Brunet
Bonnie : Cloé Racine
Bunny : Hugolin Chevrette
Hamm : Benoît Rousseau
Duke Caboom : Mike Paterson
Trixie : Catherine Trudeau
Rex : François Sasseville
Mère de Bonnie : Aline Pinsonneault
Père de Bonnie : Philippe Martin
Doublage (France - 2019)
Woody : Jean-Philippe Puymartin
Buzz l'Éclair : Richard Darbois
Bo Beep : Audrey Fleurot
Fourchette : Pierre Niney
Ducky : Jamel Debbouze
Bonnie : Juliette Davis
Gabby Gabby : Angèle
Bunny : Franck Gastambide
Duke Caboom : Marc Arnaud
Giggle McDimples : Ariane Aggiage
Père de Bonnie : Guillaume Lebon
Mère de Bonnie : Rafaèle Moutier
Jessie : Barbara Tissier
Dolly : Brigitte Virtudes
Trixie : Nathalie Bienaimé
Bi, Bop et Loula : Emily Davis
Rex : Henri Guybet
Bayonne : Patrick Préjean
Zig-Zag : Jean-Loup Horwitz
Margaret : Françoise Pavy
Commando Carl : Serge Biavan
Harmony : Charlotte Clin
Monsieur Patate : Jean-Pierre Denys
Bouton d'or : Mathias Timsit
Fillette perdue : Lior Chabbat
Andy enfant : Aloïs Agaësse-Mahieu
Wendy : Alexia Papineschi
Madame Patate : Michèle Bardollet
Mère d'Andy : Isabelle Ganz
Fanfan l'éléphant : Pascal Casanova
L'ancien : Philippe Catoire
Carol Sanchez : Virginie Caliari
Éric Hochet : Boris Agendanou
Carl Rhinoféroce et les Aliens : Vincent Bonnasseau
Axel le forain : Grégory Quidel
Mère d'Harmony et Karen Beverly : Aude Saintier
Mr. Labrosse : Jean-Pierre Michael
Présentateur TV de Duke Caboom : Simon Volodine
Voix additionnelles :
- Emily Delahunty
- Islie Hirvonen
- Maddy Hirvonen
- Jamie McLean
- Austin Abell
- Nicholas Holmes
- Laird Scaber
- Tyson Venegas
- Christine Chatelain
- Julia Benson
- Eliza Norbury
- Rondel Reynoldson
- Elysha Jackson
- Allyson Grant
- Alistair Abell
- Brian Dobson
- Daniel Bacon
- Jason Simpson
- Cardi Wong
- Alan Silverman
- Victoire Pauwels
- Simon Faliu
- Paloma Josso
- Peggy Martineau
- Camille Timmerman
- Claude Perron
Choeurs :
- Olivier Constantin
- Richard Rossignol
- Sébastien Valter
- Magali Bonfils
- Barbara Beretta
- Méry Lanzafame
Sources :
Doublage au Québec
Carton Générique