Comme d'ordinaire, le film est sorti en premier en salle au Québec le 18 juin 2010. Toy Story 3 est ensuite paru en France moins d'un mois plus tard pour la fête nationale le 14 juillet 2010.
Au Québec, le titre du film est Histoire de jouets 3. A noter que pour une raison relativement incompréhensible Mario Desmarais a été écarté au profit de Daniel Picard pour jouer le rôle de Buzz dans la version québécoise. Malgré le mécontentement général et une pétition du fan club des doublages québécois, les fans n'ont pas été entendus.
Dans quelques jours, Andy doit quitter sa famille pour se rendre à l'université. Pendant qu'il range toutes ses affaires, il doit faire le choix douloureux de garder ou de laisser ses jouets d'enfants. A la suite d'une méprise, Buzz, Woody, Jessie et tous leurs amis atterissent dans une garderie d'enfant. Alors que leur nouvelle situation semble idéale à leur yeux, ils se rendent finalement compte que tout n'est pas aussi rose qu'ils l'espéraient. La garderie devient vite un endroit cauchemardesque où tout espoir d'en réchapper semble incertain.
Il y a un vieux dicton qui dit que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. Dans le cas de Toy story 3, on aurait pu craindre sans l'ombre d'un doute que les studios Pixar trahirait ce proverbe. Il n'en est au final pas le cas, et c'est tant mieux. Toy story 3 trainait pourtant derrière lui un lourd bagage : ce film a connu de nombreuses péripéties avant d'être porté à l'écran. D'abord film polémique de la discorde entre Pixar et la firme aux grandes oreilles, il est par la suite devenu l'emblème de la la réconciliation entre les deux entités. Ensuite, Toy story 3 se devait de faire honneur à ses ainés, car si le premier Toy story était perfectible sur bien des point, il se devait d'au moins égaler si ce n'est surpasser le mythique Toy story 2. Enfin, Toy story 3 devait respecter à la lettre la personnalité des personnages et leur aura internationale. Pixar y est-il parvenu ? C'est ce que nous allons voir ci-dessous.
De quoi pouvait être constitué le scénario de ce film ? C'était la question que l'on était en droit de se poser après une si longue attente entre le numéro 2 et le 3. La volonté des scénaristes a été de faire jouer la réalité, tous nos personnages préférés ont ainsi évolués en parallèle avec nous, et ont eu leur vie propre pendant ses onze années. Celles-ci sont résumées de façon cohérente et à travers une sorte de vidéo souvenir au début du film. Désormais, le jeune Andy a grandi, c'est un jeune homme qui s'apprête à quitter son foyer familial pour se lancer à l'aventure de l'université. Au milieu de tout cela, nous retrouvons avec un plaisir indescriptible tous nos jouets préférés pris eux aussi dans la tourmente. Que peut bien leur réserver l'avenir ? Et c'est principalement pour résoudre cette question que ce film existe.
Il est une chose qui se dégage par toutes les fibres du film, et qui manquait cruellement aux dernières productions du studio Pixar : l'émotion. Aussi attendrissant que pouvait l'être WALL•E, et aussi divertissant que ne l'était Là-Haut, l'émotion y était soit absente soit mal dosée. Ici, elle est bel et bien présente tout au long du film, intense à plusieurs reprises et elle réussit le tour de force de ne jamais tomber dans la mièvrerie, mieux encore elle ne joue jamais sur un quelconque effet nostalgie. On ne regrette à aucun moment le passé, on va continuellement de l'avant. Le seul qui a énormément de mal à trancher la question reste Andy lui-même. Partagé entre sa vie d'enfant joueur et son avenir d'adulte, il a beaucoup de mal à prendre une décision. Et c'est finalement son fidèle compagnon de toujours Woody qui, indirectement, lui donne l'impulsion pour fixer son choix. Bien qu'étant à première vue à l'écran plutôt un personnage secondaire, Andy est réellement au coeur même de l'intrigue, et partage à sa manière le même déchirement que ses jouets.
Si Woody est certainement le seul à maintenir le cap, sans doute parce qu'il a réussi en 11 ans a redevenir le jouet préféré d'Andy, les autres personnages se résignent très vite. Suite à un énorme quiproquo, tout ce petit monde perd en effet tout espoir et ils se décident d'une même voix à rejoindre le carton des affaires offertes à une garderie d'enfant. Et si dans un premier temps leur choix leur semble une idée merveille, la garderie se révèle vite un endroit cauchemardesque gouverné par une main de fer par des jouets peu scrupuleux. Ils se croient dès lors punis pour avoir abandonné Andy, surtout lorsqu'ils découvrent que celui-ci n'a jamais souhaité les abandonner. S'organise dès lors une mission d'évasion de très haut vol, calculée à la milliseconde près, qui va permettre à nos jouets de pouvoir rentrer chez eux. Mais un obstacle se dresse sur leur chemin, et leur avenir semble compromis. Le dernier tiers du film dégage une intensité narrative exceptionnelle, et il est certain que vous ne resterez pas indifférent au final du film.
A moins d'être un fan absolu de la franchise, bien peu de monde remarquera l'absence de personnages secondaires. Si l'on excepte la Bergère et Siffli que certains pleurent la disparition, le film ne présente à l'écran que les incontournables. Woody, fidèle à lui même, ne change guère dans ce troisième opus. On le retrouve tel qu'on l'avait laissé. Bien qu'étant dans un premier temps mis en second plan, Buzz parvient une fois de plus à crever l'écran et apporte avec lui des situations burlesques irrésistibles. Sans trahir trop le scénario, sachez que lorsque Buzz commence à se prendre pour un latino, ça déménage ! Jessie, quand à elle, est mise en retrait au profit de l'excellente Barbie dont on ne regrette en fait que l'absence (en français seulement) de Marie Vincent pour la voix comme dans le second film. Dans ce volet, après le choc émotif qu'elle subit au début du film, Barbie s'émancipe complètement et reprend son destin en main. Elle offre même des moments étonnants ! Les autres compères (Zig-zag, Mr et Mme Patate, Rex et Bayonne) ne changent pas d'un iota, on apprécie donc d'autant plus leur présence à l'écran, particulièrement quand tout le monde s'allie pour s'évader.
Les bonnes surprises ne manquent pas non plus du côté des petits nouveaux. Ken est l'excellente surprise de Toy story 3. Pixar se permet ainsi de réconcilier à l'écran ce couple mythique que Mattel avait eu la mauvaise idée de séparer en 2005 dans l'indifférence générale. Protagoniste à double face dans le film, Ken joue dans des registres différents, mais se laisse peu à peu influencer par l'arrivée de Barbie. Bonnie, seul autre humain aussi important qu'Andy dans le film, parvient à réitérer l'exploit d'être aussi adorable que ne l'était autrefois Bouh dans Monstres & Cie. Évoquons enfin le nounours rose qui sent si bon la fraise : Lotso. Lotso est sans aucun doute possible le personnage le plus complexe qu'ai jamais créé Pixar à ce jour. Ayant un lourd passé, il s'est construit autour de lui une vrai forteresse. Devenu quasiment hermétique à tout sentiment, il réagit par seul instinct. Ce qui en fait un méchant froid et peu calculateur, dont le seul but est de survivre dans un monde où il se croit être rejeté. Il fera trembler les plus jeunes spectateurs !
Attardons-nous à présent sur un point que j'avais toujours conspué de la part de Pixar : le design des personnages. Bouffis, irréels, plastiques, caricaturés à l'extrême... les termes ne manquent pas à l'appel de ce qu'a pu être un être humain à la sauce Pixar depuis les années 2000. C'est donc une vrai bouffée d'air frais que de découvrir Toy story 3 ! Tous les êtres humains du film sont animés de façon positive et ils s'harmonisent enfin avec la perfection visuelle des décors et arrières plan. Certes il ne sont jamais photo-réalistes, ce que je n'aurais pas apprécié non plus, mais ils sont pour la première fois depuis bien longtemps crédibles. Oui, le mot est lâché, Pixar a enfin réussit à créer des humains 3D crédibles. Et puisqu'ils semblent enfin en avoir pris conscience, espérons qu'aucune régression n'interviendra dans leurs prochaines oeuvres dans ce domaine.
Visuellement, le film brille par des milliers de détails à l'écran. Un énorme bon technologique inévitable sépare ce troisième opus des deux précédents (surtout le premier), mais Pixar est parvenu à garder une unité visuelle sur les jouets. Certes, ils ont gagné en finition, mais sans un oeil averti peu de chance de voir les petits plus qui font toute la différence. Toy story 3 est également le premier volet de la trilogie a bénéficier de la technologie 3-D dès sa conception pour une sortie en salle. N'étant absolument pas friand de ce type de procédé, excessivement peu ergonomique pour les déjà porteurs de lunettes de vue, la 3-D de Toy story 3 n'apporte au final pas grand chose de plus à l'ensemble. Elle reste quand même confortable et parvient à se faire oublier quelquefois, mais pas systématiquement. Or, à moins d'être un féru de technologie à la pointe du home cinéma à la maison, vous ne retrouverez pas cet aspect chez vous. La version 2-D se suffit donc à elle même à mon sens.
Sans vraiment briller, la bande originale du film se contente le plus souvent de porter l'action du film, et de rehausser les aspects dramatiques ou comiques de l'intrigue. D'excellent morceaux sont toutefois noyés dans des musiques d'ambiance, mais le tout est très soigné. Le film se permet tout de même des reprises surprenantes mais très divertissantes.
Pour en terminer avec Toy story 3, il me semble important de souligner que le propos du film se veut très adulte. Toutefois, contrairement à Ratatouille dont la superbe critique culinaire avait complètement échappé aux plus jeunes, Toy story 3 parvient à faire passer le message à toutes les générations. La double, voire triple lecture du film est possible à tous les niveaux. Vous pouvez donc regarder Toy story 3 en famille, et chacun en ressortira avec des sensations variées. S'il ne parvient pas à dépasser Toy story 2 sur de nombreux point (comment arriver à surclasser un tel film), Toy story 3 se hisse à sa hauteur en digne héritier. Très adulte dans son propos, mais jamais dénué d'émotion, Toy story 3 maintient un équilibre quasi-parfait du début à la fin en alternant drôlerie, grosses frayeurs, scènes mémorables, actions intensive et réflexion de soit. Conçu et voulu comme une véritable et - espérons - définitive conclusion, le film se glisse parmi les meilleures productions de Pixar. Et depuis le dernier exploit de ce genre en 2002 (Monstres & Cie), je dois bien avouer qu'il était plus que temps ! Un immanquable de l'année 2010 en somme.
Olivier J.H. Kosinski - 24 novembre 2010
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Doublage (Québec - 2010)
Woody : Alain Zouvi
Buzz Lightyear : Daniel Picard
Lotso : Guy Nadon
Barbie : Mariloup Wolfe
Slinky, le chien : Carl Béchard
Jessie : Violette Chauveau
Sergent : Aubert Pallascio
Bonnie : Catherine Préfontaine
Mme. Patate : Mireille Thibault
Dolly : Marie-Andrée Corneille
Ken : Guillaume Lemay-Thivierge
Andy, adolescent : Alexandre Bacon
Hamm : Benoît Rousseau
M. Patate : Louis-Georges Girard
Rex : François Sasseville
Doublage (France - 2010)
Woody : Woody
Buzz L'Eclair : Buzz L'Eclair
Jessie : Jessie
Lotso : Lotso
M.Patate : M.Patate
Mme Patate : Mme Patate
Zig-Zag : Zig-Zag
Rex : Rex
Bayonne : Bayonne
Ken : Ken
Barbie : Barbie
Andy : Andy
La mère d'Andy : La Mère D'Andy
Rictus : Rictus
Dolly : Dolly
Téléphone : Téléphone
Trixie : Trixie
Bouton d'Or : Bouton D'Or
Labrosse : Labrosse
Vermisseau : Vermisseau
Molly : Alice Orsat
Mère de Bonnie : Rafaèle Moutier
Soliste :
- Charlelie Couture
Voix additionnelles :
- Tom Trouffier
- Patrice Dozier
- Serge Biavan
- Max Renaudin
- Coralie Thulier
- Ambre Foubert
- Charlotte Piazza
- Kemil Belhadji
- Marwane Trabelsi
- Adam Trabelsi
- Lea Taieb
- Marc Seclin
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- Philippe Ariotti
- Paolo Domingo
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- Constantin Pappas
- Jacques Bouanich
- Jacques Feyel
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- Gregory Quidel