Le long métrage sort au Québec le 17 juin 2016 sous le titre de Trouver Doris, puis le 22 juin en France sous le titre de Le monde de Dory. Le long métrage dispose de deux versions francophones, dont on retrouve la majorité des voix déjà présentes dans le premier film.
Depuis un an Dory, le poisson chirurgien amnésique, coule une vie paisible avec ses amis Nemo et Marin. Pourtant, un souvenir incertain va petit à petit rejaillir des tréfonds de sa mémoire défaillante. Elle se lance immédiatement à la recherche de son passé afin de peut-être retrouver ses parents...
Le studio Pixar s'était autrefois fait une grande réputation en créant des oeuvres totalement originales, à l'exception de Toy Story 2 qui était une commande contractuelle de Disney. Depuis, comme la plupart de ses concurrents, Pixar a cédé aux sirènes des suites à volonté pécuniaire en commençant par le très bon Toy Story 3, suivi du souvent décrié Cars 2 et enfin du banal Monstres Academy. Le monde de Dory constitue la quatrième suite réalisée par le studio à la lampe de bureau. Mais, contrairement à ces prédécesseurs qui proposent une véritable suite ou bien une préquelle à l'histoire du premier film, ce long métrage choisit une étonnante troisième voie : il est une suite directe à Le monde de Nemo tout en narrant aussi longuement des évènements antérieurs à cette époque. Le film alterne continuellement entre deux périodes pour nous raconter une seule et même histoire, celle de Dory. Si Le monde de Dory reprend les mêmes personnages et le même univers que dans Le monde de Nemo, ce nouvel épisode s'en démarque en n'étant pas du tout linéaire dans son approche. C'est sans doute ce qui fait sa force, contrairement au très poussif premier film qui m'avait fortement ennuyé en 2003. Pourquoi ? Car le scénario décousu de Le monde de Dory correspond entièrement à la personnalité excentrique de Dory, qui passe du coq à l'âne sans aucune logique. Cela permet au long métrage d'offrir de nombreux retournement de situation, puisque le spectateur ne sait pas réellement où le film va bien pouvoir l'emmener d'une scène à l'autre !
Au cours d'une sortie éducative, les enfants posent une question toute simple à Dory. Elle se met soudain à réfléchir. Quelles sont ses origines ? A-t-elle des parents ? Elle ne s'en souvient plus. Cela fait trop longtemps qu'elle a tout oublié de son passé à cause de ses problèmes de mémoire à court terme. Au grand dam de Marin et Nemo, la voila pourtant qui se lance dans une folle épopée, droit devant elle, pour reconstituer sa vie avant qu'elle ne rencontre ses deux amis. Sa mémoire défaillante ne l'aide pourtant pas, si mal d'ailleurs qu'elle finit par se retrouver toute seule une fois de plus ! D'un bout à l'autre, Le monde de Dory semble être une grande aventure qui part dans tous les sens, je pourrais même dire que le long métrage est désordonné. En réalité, il construit son intrigue sur plusieurs histoires entremêlées les unes aux autres, qui fonctionnent de manière indépendantes, mais qui sont toujours reliées à un seul fil conducteur : la mémoire défaillante de Dory. En soit, Le monde de Dory se présente comme le prolongement de Vice-versa. Là où ce dernier nous montrait comment les émotions négatives pouvait détruire une personnalité et conduire vers la dépression, Le monde de Dory évoque son parfait contraire. A savoir, se reconstruire à partir des fragments morcelés de sa mémoire, alors que l'on a touché le fond, et pouvoir guérir. Dory est un personnage incontournable du récit, et le scénario lui rend vraiment honneur.
Durant son compliqué périple à travers l'océan, Dory et les spectateurs vont rencontrer une multitudes de nouveaux personnages dont certains sortent vraiment du lot. Particulièrement le poulpe Hank qui contrebalance merveilleusement Dory, jusqu'à aller former un étonnant et improbable duo le temps de quelques scènes parmi les plus mémorables du récit. Son besoin irrémédiable de fuir l'océan le pousse à passer un drôle marché avec Dory, qui aura bien entendu tout le mal du monde à s'en rappeler. Il se retrouve embarqué dans un périple qu'il n'avait pas envisagé le moins du monde, tout en réalisant qu'il est allé beaucoup plus loin que toutes ses précédentes tentatives d'évasion en solo réunies ! Hank devient vite un personnage cocasse, car il est tiraillé entre son besoin viscéral de s'évader et la nécessité de rester toujours en renfort de Dory qui perd régulièrement de vue sa destination finale. L'autre personnage phare du récit est sans nul doute Becky, la poule d'eau. Elle va faire littéralement perdre la boule à Marin, qui n'aura jamais cru possible qu'il puisse connaître pire personnage excentrique que Dory !
Hormis ces deux là, Le monde de Dory n'offre pas d'autres personnages vraiment emblématiques. La plupart des anciens personnages ne sont là que le temps d'un simple caméo, tandis que Marin et Nemo sont volontairement mis en retraits pour laisser toute la juste place à l'inégalable Dory. Du côté des nouveaux, la plupart d'entre eux sont soit anecdotiques, soit charmants mais vides de sens. Par exemple, Bailey le béluga et Destinée le requin-baleine sont assez mal écrits, car ils ne servent que de bouche-trou au récit, puisqu'ils ne sont présent dans l'intrigue que pour déverrouiller au bon moment une situation compromettante pour les personnages. De leurs côtés, les loutres sont vraiment adorables, mais leur apparition manque de crédibilité et semble complètement hors de propos. Par contre, une chose est certaine, ces loutres vont faire marcher le marchandisage à fond auprès des jeunes (et moins jeunes), preuve que leur contribution au récit relève véritablement du placement de produit. Même chose à dire des lions de mer qui ne servent absolument à rien dans le film et ne sont pas drôles. Dommage pour eux. Bref, les personnages secondaires surnagent dans le scénario de Le monde de Dory. Heureusement que Dory, Hank et Beckie relèvent parfaitement la sauce !
Sur le plan technique, Le monde de Dory redonne l'immense envie de replonger au fond de l'océan. La qualité visuelle du film est irréprochable et ne souffre d'aucun défaut. Ce n'est d'ailleurs pas peu dire tant les environnements sont beaucoup plus nombreux que dans Le monde de Nemo. Le monde de Dory ne se contente pas de réutiliser toujours les mêmes lieux, il alterne entre fonds marins, aquarium et milieu urbain. Les humains y ont d'ailleurs une place beaucoup plus importante que le premier film, sans pour autant étouffer le spectateur sous la masse. Il faut tirer son chapeau au studio Pixar sur ce point, puisqu'il réussit à attirer le regard des spectateurs sur les héros de son film qui se déplacent au milieu d'une foule humaine compacte et crédible, mais relativement informe. Concernant la partie sonore, je ne ferai pas autant d'éloge. Bien que Thomas Newman soit de retour pour signer la bande originale comme pour le premier film, ses compositions sont pour la plupart toutes complètements neutres. Sorties du contexte du film, la quasi-intégralité des musiques du film sont mêmes horriblement soporifiques. On ne sent vraiment pas dans cette bande originale de thème précis se dégager. Thomas Newman signe donc surtout des compositions d'accompagnement, mais ne transcendance pas la profonde aventure intérieure vécue par Dory. C'est une bande originale pertinente sur l'instant, mais qui s'oublie totalement une fois le film terminé.
En 2003, Le monde de Nemo ne m'avait pas du tout enthousiasmé, même s'il faut reconnaître que je n'étais (et ne le suis pas vraiment plus aujourd'hui) fan du studio Pixar. Ceci expliquant cela. Par contre, malgré ses quelques ratés, Le monde de Dory est bien plus agréable que son ainé, car il ne cherche pas à tambouriner à l'excès les questions liés à l'écologie et l'exploitation marine. Au contraire, il le fait de manière plus subtile sans jamais alourdir le récit, ce qui permet d'offrir aux spectateurs un film divertissant avant tout. Dory était un super personnage de second plan en 2003, elle est ici un formidable premier rôle qui crève littéralement l'écran. Sa relation si particulière avec les personnages qui l'entoure est à la fois juste et touchante, tandis que son improbable duo avec Hank est vraiment réjouissant. Le monde de Dory est donc une inattendue bonne suite à laquelle je ne m'attendais pas !
Olivier J.H. Kosinski - 30 juin 2016
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19 juin 2019
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11 mai 2021
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Doublage (Québec - 2016)
Doris (Adulte) : Anne Dorval
Doris (Enfant) : Kitiara Milot
Marlin : Pierre Auger
Némo : Adam Moussamih
Hank : François L'Écuyer
Destinée : Rachel Graton
Bailey : Frédéric Desager
Charlie : François Trudel
Jenny : Viviane Pacal
Monsieur Raie : François Godin
George : Daniel Picard
Fluke : Patrick Chouinard
Rudder : Gilbert Lachance
Carl : François-Nicolas Dolan
Zouie : Sylvain Hétu
Gargouille : Jean-François Beaupré
Deb/Flo : Geneviève Desilets
Jacques : Olivier Reichenbach
Doublage (France - 2017)
Dory : Céline Monsarrat
Marin : Franck Dubosc
Nemo : Timothé Vom Dorp
Jenny : Catherine Davenier
Charlie : Michel Papineschi
Bailey : Kev Adams3
Destinée : Mathilde Seigner
Hank : Philippe Lellouche
Deb/Flo : Virginie Mery
Cindy : Marie Lopez
Monsieur Raie : Emmanuel Jacomy
Fluke : Gilles Morvan
Rudder : Guillaume Lebon
Crush : Jérôme Pauwels
Animatrice de l'Institut de Biologie Marine : Claire Chazal
L'huître : Emmanuel Curtil
Employé de l'Institut de Biologie Marine : Donald Reignoux
Sources :
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