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Poster (France) ~ 01 août 2007
Poster (Québec) ~ 29 juin 2007
Poster Teaser (France) ~ 2007

Pixar Animation Studios
Ratatouille

Ratatouille se lance à l'assaut des salles obscures le 29 juin 2007 au Québec puis le 01 août 2007 en France. Le film possède deux doublages francophones.

Pour les dix ans du film, Ratatouille a été l'occasion d'effectuer une petite rencontre avec le chef Alain Temime, qui a bien voulu échanger avec moi autour du long métrage. Vous pouvez consulter cette petite rencontre via ce lien : Rencontre avec Alain Temime : Tout le monde peut cuisiner ?

L'intrigue

Rémy est un jeune rat qui rêve de devenir un grand chef français. Ni l'opposition de sa famille, ni le fait d'être un rongeur dans une profession qui les déteste ne le démotivent. Rémy est prêt à tout pour vivre sa passion de la cuisine... et le fait d'habiter dans les égouts du restaurant ultra coté de la star des fourneaux, Auguste Gusteau, va lui en donner l'occasion ! Malgré le danger et les pièges, la tentation est grande de s'aventurer dans cet univers interdit. Écartelé entre son rêve et sa condition, Rémy va découvrir le vrai sens de l'aventure, de l'amitié, de la famille... et comprendre qu'il doit trouver le courage d'être ce qu'il est : un rat qui veut être un grand chef...

Analyse de l'oeuvre

C'est une petite révolution qui frappe indirectement Ratatouille en 2007 car, à peine quelques années plus tôt, Pixar et Disney étaient en froid. Fidèle à ses grands principes de ses contrats "à la Picsou", Michael Eisner avait fait en sorte que le studio Pixar soit, plus ou moins, muselé dans la production de ses propres films d'animation. Ainsi, si Pixar était exécutant dans la réalisation de ses films, c'est Disney qui avait la main mise sur leurs créations, leurs personnages et leurs univers. Disney avait également tordu son accord de principe en considérant Toy Story 2 comme un simple prolongement du premier film, et non comme un second long métrage n'entrant donc pas dans leur accord initial, ce qui avait poussé Pixar à réaliser un long métrage supplémentaire non prévu à la base. Mais, avec le temps, succès aidant, et Disney accumulant les casseroles cinématographiques pour les productions animées de son studio historique, Pixar s'est naturellement vu pousser des ailes. Le succès, historique, dithyrambique même, de Le monde de Nemo en 2003 avait complètement bouleversé le paysage. Un studio d'animation venait de détrôner, pour la toute première fois de son histoire, le plus gros succès de tous les temps de Disney, à savoir Le Roi Lion. Naturellement les deux studios, bien que liés contractuellement, étaient désormais en concurrence frontale.

Ni une, ni deux, John Lasseter pose un ultimatum à Michael Eisner, soit il accepte leurs conditions, soit Pixar quitte le navire. En toute réponse, Michael Eisner fonde Circle 7 Animation destiné à produire des suites aux films Pixar. Entre 2004 et 2006, cela se transforme en un vrai soap opéra, reléguant le "divorce" de Ken et Barbie (qui s'amourache cette année-là de Blaine le surfeur) en un simple fait divers sans intérêt. La promotion de Cars - Quatre roues en pâtit d'ailleurs quelque peu puisque la question de la brouille entre les deux frères devenus ennemis était alors sur toutes les lèvres. Il faut attendre la nomination de Bob Iger à la tête de Disney qui, en signe d'apaisement, propose d'intégrer Pixar dans le groupe. Dès lors, Ratatouille va devenir le premier film d'animation de la réconciliation, même si sa production remontait bien avant le rachat effectif de Pixar. Et quel thème est choisi pour ce film ? La France, territoire par excellence des râleurs ! On pouvait pas faire plus ironique. Blague à part, Pixar choisit surtout de mettre en avant les valeurs gastronomiques des différents terroirs français, en plaçant l'action dans sa célèbre capitale. Comme base principale de son récit, Brad Bird s'inspire de la rumeur (démentie depuis) selon laquelle le célèbre chef français Bernard Loiseau se serait suicidé à la suite d'un virulent article du critique gastronomique François Simon. Mais il lui ajoute un fils caché dont la destinée est de prendre sa revanche sur le critique culinaire. Ainsi naît Alfredo Linguini, le jeune homme filiforme et dégingandé, principal protagoniste du film, mais sans l'ombre du moindre talent culinaire. A cela s'ajoute l'élément saugrenu : le rat qui aime la grande cuisine !

Ratatouille marque également une autre rupture chez Pixar. C'est l'un de leurs premiers films "hyperréalistes". Cars - Quatre roues avait déjà placé la barre très haut, mais avec son univers de bagnoles humanisées, le studio restait encore dans un esprit cartoonesque. Ratatouille est un long métrage à deux vitesses, qui tend à aller assez loin dans la représentation toujours plus réaliste des environnements urbains. Pour autant, l'ensemble des personnages du film sont au contraire à contre-courant puisque relevant entièrement du genre burlesque. Chaque protagoniste de l'intrigue est un cliché sur pattes, reflétant exactement son caractère (jusqu'à leur nom, comme Anton Ego qui signifie littéralement "Inestimable Moi" longtemps avant Gru), comme le font la plupart des cartoons. Il en résulte une dichotomie qui m'a toujours dérangée sur ce film. Il y a un énorme contraste entre les humains, caricaturaux à l'extrême, et les décors du film extrêmement fidèles à la réalité. J'ai toujours senti derrière ce choix discutable de design la force motrice de la branche produits dérivés. En rendant les humains aussi stéréotypés, on en facilite d'autant plus la production de masse de leurs formes en plastique que s'arrachent les enfants en sortant de la salle. Cela passait bien dans leurs films précédents car, aussi travaillés et beaux qu'ils étaient, ils ne cherchaient pas vraiment à reproduire la réalité. C'était toujours très fantasmé. Brad Bird a considérablement changé la donne avec son Ratatouille. En voulant rendre crédible le moindre recoin de la cuisine de Gusteau, il a créé un paradoxe visuel unique à ce long métrage. Certains y verront une force, j'y trouve plutôt une faiblesse. Heureusement, l'aventure survitaminée parvient à gommer assez bien ce principal reproche que j'adresse à Ratatouille.

Pour en continuer avec un autre reproche, j'ai toujours trouvé que Ratatouille était très incohérent avec lui-même. Cela commence d'ailleurs par son titre, déjà assez mal traduit phonétiquement pour les américains qui ne savent pas baragouiner les langues latines (Ra-Ta-Tou... I ?? Heu… Iiiihh, un rat !!) dont le plat évoqué n'apparaît pourtant jamais dans le film. Horreur et damnation ! Comme chacun le sait, la ratatouille est définitivement associée en France à la ville de Nice. Pour autant, cette spécialité culinaire est d'origine italienne, la région niçoise n'étant alors pas rattachée au royaume français lorsqu'elle fut créée. Spécialité propre à la région, elle se compose de légumes de saison auxquels s'ajoute souvent de l'huile d'olive. Très peu appréciée des enfants, car exclusivement composée de légumes grossièrement coupés, elle a depuis fait son chemin en Provence et en Occitanie où la recette y a été remaniée plusieurs fois. Ainsi, le moment phare du long métrage y présente non pas la ratatouille attendue, mais un tian de légume à la provençale ! Si les deux recettes reprennent à peu près les mêmes ingrédients, les deux n'ont au final rien à voir entre elles. Une grosse faute de goût à mon sens qui résulte du conseiller culinaire du film, le chef américain Thomas Keller, qui a proposé ce plat sans connaissance de cause à Brad Bird pour les besoins du film. Un principe assez classique dans la cuisine raffinée où la plupart des grands chefs interprètent les anciennes recettes pour imposer leur style et leur marque de fabrique. De fait, en ne respectant pas la recette originale, Ratatouille se trahit lui-même.

L'autre, et ultime bémol, que j'adresse à Ratatouille est lié à son sobriquet : "Tout le monde peut cuisiner". Certes, Pixar met en scène un rat, il n'y a rien de plus bizarre que cela pour adouber cette belle idée… qui n'est pourtant pas respectée dans le film. Gusteau martelle à de très nombreuses reprises que tout le monde peut cuisiner, jusqu'à faire rentrer dans le rang le plus grand critique culinaire de Paris. Problème, à part Remy et dans une moindre mesure Colette, personne ne semble savoir cuisiner quoi que ce soit dans le long métrage. Bien sûr, tous les membres de l'équipe du Gusteau sont de grands professionnels, mais tous se bornent à suivre à la lettre des recettes comme des automates. Linguini lui-même démontre combien n'importe qui n'est pas capable de cuisiner. Tout au long du film, il se contente de suivre les instructions de Remy, mais il ne retient rien de ce qu'il prépare. Bien au contraire, il se repose intégralement sur le talent de Remy, comme le fait Skinner sur le dos de l'héritage gustatif des plats invariables et limités de Gusteau. Dès que ce constat est fait, on voit poindre au bout du museau du rat le bémol autour du sobriquet boiteux du film : tout le monde ne peut donc pas cuisiner sauf si l'on en a les dispositions ou bien le talent nécessaire. On ne peut pas faire plus incohérent avec le propos du film. Dès lors, l'édifice principal du récit s'écroule aussi rapidement qu'un château de cartes. C'est assez regrettable.

Pour autant, curieusement, si l'on arrive à faire fi de ces problèmes, Ratatouille parvient à se rendre très palpitant dans ce qu'il raconte, même si le scénario semble un peu gâteux en se contredisant ici et là. La relation entre Remy et Linguini est par exemple furieusement attachante. Les deux personnages semblent parfaitement complémentaires, l'un parvenant à gommer les défauts de l'autre, quasiment comme un couple fusionnel. Couple qui vole d'ailleurs temporairement en éclat lorsque Linguini s'amourache de Colette. Ratatouille marque aussi le spectateur par la richesse du ballet en cuisine, tout y respire une véritable authenticité. Le moindre geste, la moindre casserole, le moindre ustensile, le moindre assaisonnement est furieusement crédible. A bien des égards, le long métrage donne vraiment envie de goûter aux différents plats entraperçus par-ci par-là. Ratatouille s'avère également, à bien des égards, comme un long métrage très marquant, alternant de grands moments scéniques à de beaux moments d'introspection. Bien que l'intrigue avance à cent à l'heure, le studio Pixar n'hésite pas à faire des pauses purement contemplatives, tout en insufflant de grands moments de comédie burlesque. De fait, certains moments totalement surréalistes passent comme une lettre à la poste. Ce qui, au fur et à mesure que le film progresse, fait relativiser les incohérences manifestes du scénario.

Ratatouille est donc un vrai paradoxe. Dans la marmite bouillonnent divers ingrédients tout autant crédibles que farfelus, auxquels se mêlent les inévitables clichés américains ringards du Paris d'entre deux guerres (bérets, baguettes, Citroën 2CV, mime Marceau...) qui forme un plat au premier abord assez peu ragoûtant. Pourtant, malgré tous ses défauts, l'aventure est si plaisante qu'on arrive à passer outre et en apprécier sa saveur. Finalement, Pixar nous invite avec Ratatouille dans un long festival animé dont on ressort tout de même rassasié.

Olivier J.H. Kosinski - 04 mai 2023

Bande annonce

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Voxographie Francophone

Doublage (Québec - 2007)

Rémy : Benoit Éthier

Linguini : Philippe Martin

Colette : Michèle Lituac

Skinner : Patrick Chouinard

Gusteau : Jean-Marie Moncelet

Anton Égo : Sylvain Hétu

Émile : Olivier Visentin

Mustafa : Hubert Gagnon

Django : Jacques Lavallée

Talon Labarthe : Denis Mercier

Ambrister Minion : Denis Roy

Horst : Stéphane Rivard

Lalo : François L'Écuyer

Larousse : Alain Sauvage

François : Paul Sarrasin

Pompidou : Denis Michaud

Doublage (France - 2007)

Rémy : Guillaume Lebon

Skinner : Julien Kramer

Linguini : Thierry Ragueneau

Colette : Camille

Gusteau : Jean-Pierre Marielle

Anton Ego : Bernard Thiphaine

Émile : Pierre-François Martin-Laval

Django : Michel Dodane

Horst : Igor De Savitch

Lalo : Diouc Koma

Francois : Thierry Kazazian

Larousse : Jacques Bouanich

Mustafa : Michel Papineschi

Talon Labarthe : Pierre François Pistorio

Pompidou : Yves Henri Salerne

Git : Mouss Diouf

Ambrister Minion : Jeremy Prevost

Narrateur : Christophe Hondelatte

Voix additionnelles :

- Cyril Lignac

- Guy Savoy

- Xavier Fagnon 

- Frédéric Popovic 

- Lena Kowski

- Lydia Cherton

- Tugdual Rio

- Julien Sibre

- Isabelle Ferron

- Pascal Massix 

- Thibault Dudin

Sources :
Doublage au Québec
Forum Doublage France

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