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Amblin Entertainment
Fievel au Far West

Fievel au Far West est sorti en salle au Québec le 21 novembre 1991, puis le 11 décembre 1991 en France. Dans les deux cas, c'est le même doublage français qui a été utilisé. Depuis sa commercialisation sur DVD en 2005 (et tous les autres supports ultérieurs), le long métrage est aujourd'hui disponible dans une version française partielle. Suite à une sombre affaire de droits d'auteurs, Fievel au Far West a été expurgé de ses chansons en français qui sont donc remplacées par leurs versions anglophones.

L'intrigue

Des événements imprévus obligent la famille Souriskewitz à quitter New York pour le Grand Ouest, à la grande joie du jeune Fievel. Mais le célèbre shérif de Green River, Buffalo Blurp, n'est plus que l'ombre de lui-même, et la ville est tombée sous la coupe du machiavélique Chat R. Ton. Fievel et son ami le chat Tiger vont tenter d'aider Buffalo...

Analyse de l'oeuvre

J'ai longtemps eu une profonde aversion pour Fievel au Far West, que je n'avais pourtant vu qu'une seule fois au cinéma peu après sa sortie en salle. Mais cela n'a absolument rien à voir avec sa qualité artistique, qui est somme toute très bonne, voire excellente parfois. Non, tout a commencé par une promesse faite par mes parents de m'emmener voir au cinéma Bernard et Bianca au pays des kangourous en début d'année 1992. Mais entre le moment où la promesse avait été faite et le moment choisi pour aller le voir, le film de Disney n'était déjà plus projeté au cinéma. Ni une ni deux, mais parents ont donc décidé qu'on n'allait pas repartir aussi vite pour une telle broutille et puisqu'il y avait Fievel au Far West, « c'est pareil, puisque c'est aussi une histoire de souris ». Dès lors, j'en ai considérablement voulu à Fievel durant plus de deux décennies jusqu'à ce que le premier film soit inclus à la liste des films à analyser lors de l'élargissement de la ligne éditoriale en 2012. Mon nouveau contact avec Fievel au Far West ne date au plus que de quelques mois, lorsque j'ai finalement acheté le DVD. Mais je ne lui ai pourtant accordé mon intérêt que très récemment en vérité. Jusqu'en 2012 j'avais même, un temps, eu un mal fou à visionner Fievel et le nouveau monde, croyant à l'époque qu'il s'agissait du même film (j'ai longtemps cru qu'il en existait qu'un seul). Une rancune si tenace que j'en avais même oublié jusqu'au contenu de ce film. La seule chose qui m'était resté en mémoire, c'était Fievel marchant tel un shérif, éperons aux pieds, mais sans me rappeler si c'était en rapport avec le rêve qu'il fait au début, ou avec la séquence finale, où il entouré de ces deux compères.

Fievel au Far West est une suite directe de Fievel et le nouveau monde, à ceci près qu'elle ne fut pas réalisée par Don Bluth. Si Steven Spielberg, ainsi que Lucasfilms, avaient été des alliés des plus utiles pour l'artiste (ce qui le propulsa en haut de l'affiche au milieu des années 1980 pendant la période de disette Disney), des différents artistiques n'ont finalement pas tardé à se mettre entre eux. Les raisons exactes me sont inconnues, mais elles doivent certainement être recherchées du côté de la censure violente de Le petit dinosaure et la vallée des merveilles. Il fut ainsi amputé d'une vingtaine de minutes, contre l'avis de Don Bluth, car elles avaient été jugées trop violentes pour le jeune public par l'équipe dirigeante, alors que la plupart de ces scènes étaient pourtant finalisées. Une fois ce film sorti en salle, Don Bluth se sentant désormais libre de faire ce qu'il lui plaisait sans contrainte, puisqu'il en avait maintenant les moyens et son propre studio d'animation en Irlande, il a donc volé de ses propres ailes afin de s'atteler à Charlie, mon héros dans son coin.

Durant la même période, Steven Spielberg souhaitait ne pas perdre la poignée de personnes talentueuses restées au Royaume-Uni et décidait donc de mettre à profit ces équipes d'animateurs londoniennes, ainsi que les vétérans ayant contribué à Qui veut la peau de Roger Rabbit, afin de fonder Amblimation en 1989, un jeune studio à l'existence plus qu'éphémaire puisqu'il ne produira que trois films. C'est à eux que va revenir la tâche de créer une suite à l'immense succès populaire qu'avait était Fievel et le nouveau monde à sa sortie. Don Bluth absent, c'est à Phil Nibbelink et Simon Wells, de vétérans des studios Disney, qu'est confiée cette lourde tâche de diriger le film. Le premier a longtemps été animateur, avec à son actif sa contribution pour tous les longs métrages Disney des années 1980, de Rox et Rouky (considéré comme le premier film de la « nouvelle génération d'artistes ») à Oliver et compagnie. Le second était par contre encore débutant, mais il a prouvé depuis qu'il est capable de produire de très bons films d'animation depuis qu'il a rejoint Dreamworks. On lui doit notamment Le prince d'Egypte, ce qui n'est pas rien.

Pour les épauler, James Horner, malheureusement récemment décédé, rempile une nouvelle fois afin de réaliser la bande originale de Fievel au Far West. En 1986 avec Fievel et le nouveau monde, James Horner offrait au monde sa première grande composition originale pour un film d'animation, expérience qu'il renouvellera plusieurs fois ensuite. Son retour spécialement pour Fievel est donc une excellente surprise puisque la cohérence auditive est presque totale entre les deux films, alors que cette suite est artistiquement très différente de son aîné. Cela permet au film d'offrir aux spectateurs des thèmes musicaux typiquement associés au jeune Fievel, pour l'occasion complétés, réinterprétés voire entièrement enrichis. C'est ainsi le cas de la chanson de Tania, « Si loin dans mes rêves », qui reprend en réalité un thème déjà entendu dans le premier film (celui de dépasser sa condition), mais cette fois magnifié par une très belle chanson. Il prend aussi la peine d'expérimenter des chansons plus osées typiques des épopées du Far West. Là encore, c'est à Tania que James Horner donne la chanson la plus dévergondée du film à travers le morceau « Là-bas ». Dans les faits, cette bande originale plus énergique que la précédente marque bien plus les esprits sur le long terme que celle du premier film. Bref, Fievel au Far West envoie vraiment du lourd, particulièrement pour un premier film d'animation pour un si jeune studio, dont on ressent à chaque instant que tout a été fignolé jusqu'au moindre détail.

Si la cohérence « auditive » est pratiquement totale, il n'empêche Fievel au Far West reste un film assez radicalement différent de Fievel et le nouveau monde, que ce soit en terme d'approche que de construction narrative. On retrouve bien entendu tous les personnages qu'on apprécie, mais dans des situations complètement différentes. Cela ne se ressent pas vraiment la première fois, car la transition est faite de manière assez naturelle en nous téléportant à l'opposé du continent américain. Ce qui permet de happer l'attention du spectateur. Cela donne ainsi à Fievel au Far West l'impression qu'il est un film énergique et dépaysant. Pourtant, en s'attardant un instant, on remarque assez vite sa principale différente avec Fievel et le nouveau monde : l'interconnexion de plusieurs sous-intrigues reliées entre elles. Dans le premier film, la quête de Fievel pour retrouver sa famille était la seule histoire majeure du film. C'était aussi une occasion pour Don Bluth de retracer le mythe du rêve américain dont la réalité sur le terrain était au contraire très sombre et les désillusions très courantes. Dans le second film, cette quête est en partie renouvelée à l'identique dans le récit (Fievel est à nouveau séparé de ses proches), mais dans ce cas précis Fievel n'est plus le héros du film. Il est le liant entre les divers protagonistes qu'il rencontre dans son périple et qu'il incite, malgré lui, à se rebeller contre l'ordre établi. La principale star de Fievel au Far West c'est incontestablement Tiger, le bon gros matou végétarien qui aime - sans vouloir les manger, hein ! - les souris. Il débute ainsi en tant que personnage burlesque mais termine en héros ! Et l'autre figure incontournable du récit, c'est Tania, la soeur de Fievel qui réussit à dépasser sa condition de souris grâce à sa belle voix.

Fievel au Far West ne démérite réellement sur aucun point particulier, c'est d'autant plus vrai pour moi qui l'ai si longtemps honnis pour une raison malheureuse. Le film est même visuellement une très belle référence qualitative face à Disney sur la période de sa sortie. On peut même affirmer sans honte qu'il arrive quelquefois qu'il soit même plus riche visuellement que certains gros succès comme La belle et la bête sorti la même année. Les arrière-plans sont quelquefois plus fouillés, voire très détaillés. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas tout au long de la projection, là où, malgré les petites faiblesses d'animation de La belle et la bête, celui-ci gardait une cohérence totale d'un bout à l'autre du métrage. Par rapport à Fievel et le nouveau monde, Fievel au Far West fait aussi légèrement moins bien, simplement parce qu'il ne porte pas la signature inimitable de Don Bluth. Mais il contrebalance cet handicap en étant un film résolument plus joyeux et beaucoup plus lumineux que son ainé alors que son thème n'est pourtant pas des plus faciles. En fin de compte, le seul et unique défaut du film réside dans son doublage, ou plutôt l'absence partielle de son doublage français d'origine. Suite à une question de droits d'auteur, Fievel au Far West fut expurgée de ses magnifiques chansons françaises dans toutes ses récentes éditions vidéos. C'est donc là que réside le seul et unique sacrilège de Fievel au Far West !

Olivier J.H. Kosinski - 19 février 2016

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20 septembre 2005
DVD

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Voxographie Francophone

Doublage (France - 1991)
N'est plus exploité actuellement

Fievel : Dimitri Rougueul

Tania : Sauvane Delanoë

Papa S. : Roger Lumont

Mama S. : Nathalie Nerval

Tiger : Alain Dorval

Miss Kitty : Anne Jolivet

Buffalo Burp : André Valmy

Chat-R-Ton : Raymond Gérôme

Chuila : Roger Carel

Retouche Doublage (France - 1998)
Exploité partout depuis

Les chansons sont désormais en anglais

Sources :
Dans l'ombre des studios

4.5