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Les faits réels de la jeunesse de Picsou

Épisode 9 : Le milliardaire des Landes Perdues

Cela ne fait désormais plus aucun doute, Balthazar Mc Picsou est devenu le canard le plus riche de tout le Klondike. Désormais millionnaire, et ayant renoncé à une idylle amoureuse, il fait son retour dans son pays natal retrouver sa famille.

Picsou ne repart pas immédiatement retrouver sa famille, et cela malgré avoir obtenu une fortune colossale. Avant cela, il fait au préalable quelques affaires, en ouvrant dans un premier temps une banque à Whitehorse.

Il n'y reste finalement que peu de temps, car très vite, il se dirige vers la future métropole de Fairbanks, au nom particulièrement approprié que l'on pourrait traduire par « banques équitables » et dont se sert Don Rosa dans cet épisode. Picsou y ouvre en effet une sorte de banque finançant les exploitations minières dont profitera l'expansion de la ville. La ruée vers l'or touche en effet cette petite contrée de l'Alaska en 1902, et une population massive afflue vers ces nouveaux filons aurifères. Les ressources du Klondike sont en effet pratiquement épuisées, et Fairbanks est donc une nouvelle chance de faire fortune.

Je dispose de bien peu d'éléments, et mes souvenirs des oeuvres de Carl Barks sont trop flous pour savoir précisément le nom et la situation géographique du village qui accueille l'arrivée de Picsou. On sait juste une chose, il ne s'agit pas du tout de Glasgow que l'on a découvert au tout début de La jeunesse de Picsou. Il s'agit ici d'un tout nouveau village, vraisemblablement fondée grâce à la fortune de Picsou. Le village profite en effet des impôts du château pour croitre. Il est possible que Don Rosa se soit inspiré de la ville de Dunoon, situé à environ 50km à l'ouest de Glasgow. Vous verrez pourquoi quelques lignes plus bas !

Le retour en Ecosse permet à Don Rosa de réintroduire la notion de fantôme. Nous l'avons vu dans l'article consacré au cinquième épisode, l'Ecosse a une culture très ancienne et vivace des spectres et autres revenants qui hantent les vivants. Don Rosa exploite à nouveau cette notion à deux reprises dans cet épisode : d'abord avec la participation invisible de Duncan Mc Piscou qui veille toujours sur le destin de Picsou et sur la mémorable dernière planche de l'oeuvre.

J'évoquais quelques lignes au dessus, la ville de Dunoon. Pourquoi ai-je porter mon dévolue sur cette région balnéaire qui semble à l'opposée même de la région où l'on situerai volontiers le château ancestral des McPicsou ? Pour la simple et bonne raison que c'est dans cette ville que se déroule chaque année au mois d'août les célèbres jeux des Highlands. Il s'agit ici bel et bien d'une véritable festivité dans la plus pure tradition écossaise, et non d'une manière humoristique d'évoquer des éventuels jeux olympiques. Quelques jeux représentés dans cet épisode sont parfaitement authentiques, comme le lancer de tronc d'arbre ou de marteau.

Toutefois, Don Rosa s'offre des libertés sur les épreuves officielles en ajoutant des éléments traditionnels de l'Ecosse et des Highlands. Bien qu'il existe une épreuve de rapidité, elle ne consiste ainsi pas à tondre des moutons. Il s'agit ici particulièrement d'un clin d'oeil à l'élevage de cet ovin et surtout à cette espèce originaire de cette région : le mouton des Highlands, à la laine blanche et au corps entièrement noir.

Autre élément authentique des Highhands, la pêche à la truite et au saumon. L'Ecosse est, de l'avis des pécheurs, la meilleure région au monde pour pêcher ces deux espèces aquatiques. Il existe ainsi de nos jours de vrais parcours de pêche en rivière et en lac dans la région, car elle regorge de poissons. La pêche au lancer et à la mouche font figures de favoris.

En dehors de la littérature, très prisée de nos jours, la poésie orale et les chansons populaires tiennent aussi une place importantes dans le patrimoine écossais. Don Rosa se permet ainsi de citer le célèbre poète Robert Burns, dont on découvre en effet les quatre premiers vers de son poème chanté« A Red, Red Rose ». La version française se permet quelques libertés sur le texte original, plus par respect pour le sens des rimes et du contexte que de réinterpréter le poème. Mais il s'agit bel et bien de celui-ci que récite cet écossais devant ces femmes conquises.

Autant on pourrait se dire que Picsou nous récite une poème réaliste, autant il s'agit ici d'une composition totalement originale qui permet à Don Rosa d'apporter un gag « épicé » inoubliable à son récit, mais dont nous ne sauront au final jamais la fin ! Don Rosa s'est toutefois inspiré des limericks, sorte de petit poèmes humoristiques en cinq vers dont la fin est généralement osée ou obsène. Bref, parfaitement à l'esprit d'un saloon à l'américaine. Ce limerick récité par Picsou restera donc à jamais orphelin de son dernier vers, qui n'existe donc pas, même de la main de Don Rosa. On peut dès lors l'interpréter de la façon que l'on souhaite.

Don Rosa termine son tour d'horizon des traditions écossaises en faisant intervenir une épreuve de golf dans les jeux des Highlands. Bien que ce sport ne soit pas directement originaire d'Ecosse, c'est principalement dans cette région que le golf prend son essort et se codifie. Il gagne finalement assez vite l'Angleterre puis le reste du monde pour devenir de nos jours un sport olympique.

Don Rosa est passé maitre dans la suggestion sur toute la saga, de nombreuses notions qui attireraient les foudres de la censure disneyenne et de la bonne morale américaine sont ainsi habillement dissimulés. Il en est ici de même sur cette seule expression « ils étaient trop.. petit ». Les arbitres ont en effet descendu de nombreux litres de whisky et ne sont donc plus vraiment en mesure d'arbitrer quoi que ce soit. Ils existe de nombreux types de whiskies en Ecosse, chacun ayant des goûts plus ou moins prononcés selon la région où il sont fabriqués. De nos jours, des rivalités opposent l'Ecosse et l'Irlande quand à la véritable origine de cette boisson, la question n'étant ainsi toujours pas tranchée.

Je l'avais gardé pour la fin, mais je ne pouvais évidemment pas faire l'impasse sur ce qui a toujours évoqué l'Ecosse au public mondial : le célèbre Kilt ! Son origine est pourtant très ancienne, les Romains par exemple utilisaient fréquemment des sortes de couvertures très larges dont les hommes se servaient pour couvrir leur corps du froid, particulièrement en montagne. Enroulé autour de la taille et maintenu par une ceinture, cela recouvrait le bas du corps façon jupe (sans en être une toutefois) et le haut était ramené au dessus de l'épaule pour former un vêtement au haut du corps. Ce n'est qu'à partir du 16e siècle dans les montagnes écossaises que le plaid ceinturé commence à se rapprocher d'une véritable jupe longue. Il faudra finalement attendre la fin du 18e sciècle pour voir apparaître les kilts tel que nous les connaissont aujourd'hui. Le kilt est devenu un symbole de l'Ecosse et il est commun de voir des hommes porter le kilt lors de grandes cérémonies officielles.

Épisode 10 : L'envahisseur de Fort Donaldville

Dans cet épisode 10, la famille McPicsou va définitivement s'installer aux Etats-Unis. A cette occasion, Balthazar et ses soeurs abandonnent définitivement le nom de McPicsou au profit de Picsou tout court. Sorte d'américanisation de leur nom de famille. Au début de cet épisode, ils font route vers la future et légendaire Donaldville. Mais où peut-donc bien se situer cette ville ? Jusqu'à présent, Don Rosa s'était évertué à placer le contexte de La jeunesse de Picsou dans la réalité historique et géographique. Cette fois, il est confronté au problème que cette ville n'existe pas du tout ! Il choisit donc de créer artificiellement un 51e état fictif : le Calisota. D'après la carte dessinée en ce début d'épisode, je situerai Donaldville et le mini-Etat approximativement à l'Ouest du parc national de Redwood. La ville réelle la plus proche serait donc vraisemblablement Elk Grove. En soit, cela semble assez logique, puisque cette ville a été rattaché en 2000 à la ville de Sacramento, capitale de la Californie et dont l'expansion est principalement du à la ruée vers l'or. Beaucoup pense au contraire que Donaldville se situe à l'emplacement actuel de la ville d'Eureka, je pense sincèrement que Donaldville se situe plus au nord de cette ville, le contour satellite et les rivières étant des indices importants que Don Rosa n'aurait pas dessinée à la légère. Qui a réellement raison ? Probablement personne, les spéculations vont donc bon trains ! A vous de vous forger votre propre opinion sur la question.

Quel est donc cet étrange véhicule que conduit Picsou ? Pour le nom déjà, inutile de chercher bien loin « Rolls » vient tout naturellement de Rolls Royce dont le premier prototype de voiture fut réalisé en 1902. « Regal » quand à lui est inspiré d'un constructeur d'automobile parisien qui commercialisera une voiture de ce nom en 1903. Pour le design par contre, Don Rosa s'inspire d'abord du premier véhicule conçu par Henri Ford : la Quadricycle de 1896 ! Je vous laisse le loin de chercher par vous même à quoi ressemble cet ancêtre des Ford modernes. Toutefois, Don Rosa complète le design en rajoutant à l'arrière un plateau sur lequel prend place Hortence. Visiblement, Don Rosa s'est également inspiré d'un véhicule conçu en 1902 : l'Américan qui comporte justement ce plateau à l'arrière.

Don Rosa évoque dans cet épisode la fondation des Castors Juniors. Ce n'est certes pas une de ses créations, puisque c'est Carl Barks lui même qui imagina ce groupe dans lequel intègrent Riri, Fifi et Loulou. Il ne fait aucun doute que Carl Barks s'est inspiré du scoutisme. Don Rosa se permettra d'ailleurs de créer une histoire (« C.E.S.T.D.U.C.H.A.R.A.B.I.A. ») qui rapprochera d'autant plus le scoutisme au mouvement des Castors Juniors, dans son histoire, les deux se partagent en effet nombre de leurs principes : santé, spiritualité, créativité, sens du devoir et loyauté notamment. Etant donné que Carl Barks est à l'origine de la création des Castor Juniors, Don Rosa n'évoque que peu d'éléments permettant de déterminer si les Castors Juniors sont au final inspiré des Scouts Américains (fondé par William D. Boyce en 1910) ou des Scouts du Royaume Uni (fondé par Lord Robert Baden-Powel en 1907). Etant donné qu'aucun des deux hommes n'a des origines écossaises, un élément souvent déterminant de la présence de certains personnages dans La jeunesse de Picsou, Don Rosa ne tranche donc pas la question. Mais dans tous les cas, une chose est certaine, les Castors Juniors ont été les premiers puisqu'ils existaient déjà bien avant 1902 !

Nous retrouvons pour la première fois depuis longtemps l'inoubliable président Roosevelt, qui a désormais fait une brillante carrière politique. Il est en effet désormais Président des Etats-Unis ! C'est lui qui donne d'ailleurs en 1901 le nom désormais tout aussi célèbre que lui à la résidence des présidents : la Maison Blanche ! En 1902 est d'ailleurs construit l'aile ouest du bâtiment par manque de place pour lui, sa famille et le personnel.

Roosevelt évoque une bataille qui a réellement eu lieu : la bataille de San Juan. Théodore n'était à ce moment là que simple lieutenant de l'armée en 1898. Excellente cohérence dans La jeunesse de Picsou, Don Rosa fait dire à Roosevelt que les Castors Juniors ont participé à cette bataille à ses côtés. Cette citation permet donc d'affirmer que les Castors Juniors ont été fondés justement en 1898, date précise à laquelle Cornelius Ecoutum quitte le Klondike (« Dernier Raid pour Dawson »). Ce petit aparté mis à part, la bataille de San Juan opposa l'armée américaine et l'armée espagnole à Cuba, et fit de nombreuses victimes du côté américain.

L'épisode 10 reste moins fourni en réalité historique que le reste de la saga, aussi évoquons ensemble un dernier point particulier de cet épisode : l'armée américaine. Elle compte ainsi 5 corps militaires particulier (c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles leur quartier général est un... Pentagone). En 1902 toutefois, il n'y en a que 4 : l'armée de terre et sa cavalerie (l'US Army fondée en 1775), la marine de guerre (l'US Navy), les corps des Marins (US Marine Corps) et les gardes côtes (US Coast Guard). L'armée de l'air n'étant en effet à ce moment là pas encore une réalité. Dans cette vignette, nous pouvons en apercevoir au moins trois : les US Army, Navy et Marine Corps. En toute hypothèse, les gardes côtes n'ont en effet pas à se mêler de l'envahissement d'une « grande fortune étrangère » comme le souligne Rossevelt.

Épisode 10 bis : La harpie de la percée de Culebra

Chronologiquement, il faut situer l'épisode 10 bis comme se déroulant quelque part durant l'épisode 11. En effet, dans ce dernier, Mathilda et Hortense Picsou laissent clairement entendre que leur frère crapahute partout dans le monde mais qu'elles sont toutes deux contraintes de rester au coffre. Elles rêvent en effet d'aventure elles aussi. Je considère donc que cet épisode 10bis se situe précisément entre le moment où Picsou dit emmener ses soeurs pour l'Afrique et celui où ils y sont réellement. Picsou sautant en effet sur l'occasion de récupérer un morceau du traité Hay-Bunau-Vanilla avant de rejoindre l'Afrique. L'épisode 10 bis devant dès lors se dérouler en 1903, et non 1906 comme on le supposait jusqu'à présent. Plusieurs éléments corroborent d'ailleurs cette année dans cet épisode.

Nous retrouvons pour l'ultime fois dans la saga Théodore Roosevelt qui vient assister à ce qui allait être le Canal de Panama. L'ouverture d'une voie maritime entre l'océan Atlantique et Pacifique ne date en effet pas d'hier. Aux 15e et 16e siècle notamment, l'idée d'un tel canal aurait permis à certains colons espagnols d'éviter le redoutable détroit de Drake situé tout en bas de l'Amérique latine. Mais il faudra réellement attendre le 19e siècle pour qu'une compagnie française, dirigée par Philippe Bunau-Vanilla, s'y risque vraiment. Un défi de taille s'impose en effet, le mont Culebra se dresse au milieu du tracé de la voie maritime, et son relief complique le projet. On imagine alors un système d'écluse pour pouvoir passer ce relief. Mais de sombres magouilles politiques mettent un terme au projet français, et c'est le 18 novembre 1903 que les Etats-Unis reprennent les travaux. C'est donc à ce moment précis que Roosevelt vient prendre connaissance du projet, dans un contexte politique très instable au Panama, avant de relancer le projet en 1904.

Je n'ai trouvé que peu de document français permettant d'établir une petite biographie de cet homme, mon espagnol étant malheureusement très limité, je ne dirais donc que cet homme a réellement existé et qu'il a contribué à l'indépendance du Panama, et qu'il était un très jeune général d'à peine 26 ans en 1903.

La montagne d'or qu'évoque Picsou est une réelle légende du Panama. Sa localisation n'est toutefois pas du tout indiquée, et au même titre que la cité de l'Atlantide, bon nombre de chercheurs d'or tentent en vain de la découvrir depuis des centaines d'années. Jimmy Angel fut d'ailleurs à l'origine de ce mythe car il rechercha désespérément toute sa vie cette montagne. Une seule certitude, cette montagne d'or serait en Amérique latine, probablement dans les régions du Pérou, de la Colombie ou du Panama. Ce qui en fait donc une région très vaste. Pour les besoins de son histoire, Don Rosa fait du mont Culebra la mythique montagne d'or.

C'est au 19e siècle que la première pelle mécanique à vapeur voit le jour aux Etats-Unis, elle est dans un premier temps principalement utilisée pour l'exploitation minière. Et c'est en 1903 que les premiers tracteurs à chenille font leur apparition. A défaut d'avoir trouvé le modèle 137 qu'empruntent Picsou et Roosevelt, j'imagine qu'il s'agit ici d'une combinaison des deux technologies baignée d'une réalité historique. Ainsi, la société Bucyrus est une réalité, elle a été fondée en 1880 dans la ville du même non et est spécialisée, aujourd'hui encore, dans la construction de matériel d'excavation. Et on dénombra 77 pelleteuses Bucyrus (sur 102 au total) effectivement utilisées lors de la construction du canal de Panama.

La Chicha est une boisson qui existe toujours de nos jours. Elle est originaire d'amérique centrale principalement. La version non alcoolisée (prénommée morada, c'est à dire « modérée ») est réalisée à partir de maïs violet bouillie et de divers fruits. Le maïs violet est une espèce qui ne pousse qu'exclusivement dans la cordillère des Andes, au Pérou ou en Bolivie. Pour une raison mystérieuse, si l'on plante ce maïs particulier ailleurs, il pert sa couleur violette se rapprochant même parfois du jaune traditionnel ! La version alcoolisée par contre utilise elle aussi du maïs mais fermenté cette fois. Selon les cas, la teneur en alcool était soit peu élevée soit au contraire très forte. Dans cet épisode, il ne fait aucun doute laquelle des deux chichas Rossevelt et Picsou dégustent ! Par contre, la colorisation de la planche fait croire qu'il s'agit de la version morada par sa couleur violette. Tout du moins, dans les versions françaises de l'oeuvre.

Les « hommes en noir » représentent de façon caricaturé la USSS, United States Secret Service. Le Service Secret fait partie du folklore américain, et il est au coeur des plus grosses conspirations mondiales selon les auteurs de fiction à succès ! A l'origine fondée en 1868 pour lutter contre la fausse monnaie, l'agence se voit confier la lourde tache de protéger les présidents des Etats-Unis après l'assassinat de William McKinley en 1901. Leur tâche consistant principalement à protéger de la façon la plus discrète possible, Don Rosa caricature cette agence aux travers de deux « hommes en noir » qui agissent à l'insu même du président. Un protection discrète, efficace mais surtout entièrement secrète, même pour Roosevelt !

La femme que nous apercevons ici est en réalité la seconde épouse de Roosevelt : Edith Kermit Carow. Theodora l'épousa en décembre 1886 à Londres, le folklore racontant d'ailleurs que ce jour là, le brouillard londonien fut si épais qu'il pénétra même à l'intérieur de l'église. Elle fut dans un premier temps seconde dame des Etats-Unis, avant de devenir première dame lors de la nomination de son mari en 1901. Elle aura avec lui cinq enfants. Elle mourut à l'âge de 87 ans, près de 30 ans après le décés de son mari.

Le temple dédié aux civilisations précolombiennes est sans aucun doute une allusion plus ou moins ouverte à l'or des Inca mais aussi aux conquistadores espagnols. La plupart des civilisations originaires de cette contrée (Maya, Aztèque, Olmèques, Inca...) se partagent un certain goût pour l'or qu'ils offraient aux divinités. Lors de la conquête du nouveau mode, Pizarro fait prisonnier le chef Inca Atahualpa. Afin qu'il puisse regagner sa liberté, le chef inca est contraint de livrer de l'or à Pizarro. La légende qui se mèle à la réalité fait état d'un amas considérable d'or, avoisinant les six tonnes et remplissant une salle toute entière. Malgré cela, Atahualpa ne sera jamais libéré, et fut même excécuté. La piste de l'or Inca se brouille dès lors, et on raconte qu'une bonne partie du butin récolté n'arriva jamais en Espagne. L'inspiration du temple en forme de Jaguar vient sans doute du temple portant le même nom à Tikal, mais aussi de l'animal lui-même qui est aujourd'hui encore le seul grand félin originaire et résident de tout le continent américain. Don Rosa mêle toutefois toutes ces légendes avec celle de la montage d'or évoquée plus haut.

Les archives présidentielles qu'évoque Don Rosa dans cette case ne sont pas le fait de Theodore Roosevelt, mais d'un lointain parent également président des Etats-Unis : Franklin Delano Roosevelt. Ce dernier demanda en effet à la bibliothèque présidentielle et aux archives nationales de conserver tous ses documents personnels et présidentiels en 1939. Il considérait en effet que ces documents faisaient parti du patrimoine national.

Pour en terminer avec cette quatrième partie du dossier consacré aux faits réels de La jeunesse de Picsou, évoquons la légende du « nounours Teddy Bear ». On ne sait actuellement toujours pas aujourd'hui pour quelle raison les nounours en amérique sont surnommés des « Teddy Bears ». De nombreuses anecdotes existent en effet à ce jour. La plus populaire raconte qu'après une journée de chasse bredouille, un assistant de Roosevelt captura un jeune ourson qu'il plaça à un endroit où le président ne pouvait le manquer. Choqué par cette initiative, Roosevelt ordonna qu'on le libère. Cette anecdote inspira alors l'artiste Clifford K. Berryman qui réalisa un dessin satirique de la scène dans la presse. Plus tard Morris Michtom, un émigrant russe qui tenait une confiserie à New York, confectionna en 1903 un ours en peluche qu'il plaça en vitrine aux côtés du dessin satirique de Berryman dont il s'était inspiré. Pour en faire la promotion, il le surnomma tout simplement l'ours de Teddy : « Teddy's Bear » . La légende était née ! C'est celle-là même que rend hommage Don Rosa dans son oeuvre.

À suivre dans le chapitre 5...

Olivier J.H. Kosinski - 20 octobre 2010